Popcorn, grand écran et films épiques forment un cocktail irrésistible. Pourtant, la fréquentation des cinémas à l’échelle mondiale peine toujours à retrouver son niveau d’avant la pandémie et les revenus du secteur sont en berne. La révolution du streaming est le principal coupable, mais l’augmentation des prix des billets y contribue également, les grandes chaînes comme les cinémas d’art et d’essai devant composer avec des coûts d’exploitation en forte hausse.

Pour attirer à nouveau les spectateurs, les cinémas rivalisent d’ingéniosité en proposant sièges de luxe, gastronomie raffinée et technologies audiovisuelles avancées. Mais ces expériences premium ont un prix, ce qui pourrait aggraver le problème.

Alors que les tarifs atteignent des sommets, voici un aperçu des prix moyens d’un billet pour un film en sortie internationale dans différents pays, selon le site de référence Numbeo. Tous les montants sont indiqués en euros et les chiffres sont exacts au 18 mars 2025.

Adaptation française par Laëtitia Lord

Autrefois surnommée « l’île des cinémas », Cuba comptait 511 salles dans les années 1950, avec plus d’établissements à La Havane qu’à New York et Paris. Aujourd’hui, le pays en dénombre encore 221, ce qui en fait l’un des pays avec le plus grand nombre de cinémas par habitant.

Cependant, la censure est omniprésente et les projections sont exemptes de bandes-annonces et de publicités. Massivement subventionnés par l’État, les billets sont à des prix dérisoirement bas, si bas que certains Cubains y voient un moyen bon marché de profiter de la climatisation. Toutefois, avec un salaire moyen mensuel net de seulement 33,39 euros, le coût relatif du billet est en réalité l’un des plus élevés de cette comparaison.

Contrairement à la tendance mondiale, la fréquentation des cinémas indonésiens est en plein essor, avec une augmentation de 10 % des entrées l’année dernière. D’après The Jakarta Post, ce boom est alimenté par une « dé-hollywoodisation », les spectateurs se tournant de plus en plus vers des productions locales et asiatiques plutôt que vers les blockbusters américains.

En 2024, la comédie d’horreur Agak Laen a dominé le box-office indonésien, tandis que la comédie dramatique thaïlandaise How to Make Millions Before Grandma Dies s’est imposée comme le film étranger le plus populaire. Si les tarifs restent généralement bas, ils peuvent varier considérablement selon les salles.

En Inde, les cinémas ont du mal à attirer à nouveau les spectateurs depuis la pandémie, notamment face à la montée en puissance du streaming. Le prix des billets varie considérablement selon les régions : dans le nord, les tarifs élevés découragent certains cinéphiles, alors que dans le sud, ils sont plafonnés à 120 roupies (1,27 euro). Certaines chaînes proposent même des billets à 99 roupies (1,05 euro) lors de la Journée nationale du cinéma et des premières de certains films.

Le box-office indien est dominé par l’industrie bollywoodienne, ainsi que par les industries régionales comme Tollywood et Kollywood. Pushpa: The Rule - Part 2 a remporté le plus gros succès en 2024, devenant le film le plus rentable de l’histoire du pays. À titre de comparaison, le premier film américain du classement, Mufasa: The Lion King, n’arrive qu’en 16^e position.

Le prix moyen d’un billet de cinéma en Colombie est plutôt abordable à l’échelle internationale. Cependant, en termes de coût relatif, il figure parmi les plus élevés de ce comparatif, représentant plus de 1 % du salaire mensuel moyen net, estimé à 356,22 euros.

Cine Colombia, la plus grande chaîne du pays, propose une gamme de tarifs variés, avec des séances IMAX le week-end à 34 800 pesos (7,81 euros) à Bogotá. Toutefois, cette enseigne, à l’instar de ses concurrentes Procinal et Cinépolis, offre ponctuellement des billets promotionnels à partir de 6 000 pesos (1,35 euro).

La Malaisie a déjà décroché le record Guinness du pays affichant la plus faible fréquentation annuelle des cinémas par habitant. Même si ce record n’est plus d’actualité, le cinéma reste une activité peu prisée dans le pays, avec des ventes de billets en chute de plus de moitié en 2023 par rapport aux niveaux d’avant la pandémie.

Attirer les spectateurs loin de leur canapé et des plateformes de streaming s’avère un défi de taille, malgré des prix de billets relativement bas.

Pays de cinéphiles, le Mexique se classe au quatrième rang mondial des ventes de billets de cinéma, derrière l'Inde, la Chine et les États-Unis. Il possède le plus grand nombre d’écrans par habitant en Amérique latine, ainsi que le plus fort taux de fréquentation des salles. Avec un prix moyen de 4,13 euros, le billet est bon marché à l’échelle internationale, mais il reste plus onéreux en proportion du salaire moyen que pour les Américains et les Européens.

Le Mexique abrite une industrie cinématographique nationale dynamique, mais les 10 films les plus rentables de l’an dernier étaient tous américains. En tête du classement, on retrouve Vice-Versa 2, le blockbuster de Pixar, suivi en dixième position par Venom : La Dernière Danse, dernier opus de la saga de super-héros.

En plus de la concurrence du streaming et d'autres difficultés, les cinémas russes doivent composer avec l'absence de blockbusters hollywoodiens. Les grands studios américains, dont Disney et Warner Bros, ont suspendu la sortie de nouveaux films en Russie en mars 2022, à la suite de l’invasion de l’Ukraine. Cette pénurie de contenus hollywoodiens a fait chuter la fréquentation, laissant certaines salles quasiment vides à certains moments.

Parallèlement, les dépenses de guerre du Kremlin ont fait grimper l’inflation dans le pays. Bien que le prix moyen d’un billet de cinéma reste relativement bas à l’échelle mondiale, il a tout de même augmenté de 24 % en un an.

L’industrie cinématographique chilienne peine à attirer les spectateurs en salle depuis la pandémie. Les principales chaînes, Cinemark et Cinépolis, ont lancé des promotions et des billets à prix réduit sont proposés lors des Journées du cinéma, mais la fréquentation reste basse.

Bien que le Chili soit reconnu pour sa production cinématographique locale, les films les plus populaires de 2024 viennent tous des États-Unis. En tête du box-office, Vice-Versa 2 a généré les plus gros revenus et le top 10 est entièrement dominé par des productions hollywoodiennes.

L’industrie cinématographique de la Turquie traverse une crise encore plus grave, avec un niveau de fréquentation au plus bas depuis 20 ans. L’essor des plateformes numériques, privilégiées par de plus en plus de réalisateurs turcs, ainsi que la montée en puissance du streaming, ont profondément transformé le paysage du secteur. Mais le principal facteur de désaffection reste l’explosion des prix des billets.

Si le tarif moyen actuel de 5,48 euros peut sembler raisonnable pour un observateur extérieur, il était pourtant six fois moins élevé en 2020, à seulement 0,46 euro, selon la plateforme d’information Türkiye Today.

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L’inflation et les politiques d’austérité du gouvernement transforment une sortie au cinéma en un luxe inabordable pour de nombreux Argentins. Bien que des offres existent, notamment des billets à tarif réduit durant les heures creuses et certains jours, les prix ont fortement augmenté. Désormais, un billet moyen représente plus de 1 % du salaire mensuel moyen.

Sans surprise, la fréquentation des cinémas est en forte baisse dans le pays. En février, elle a chuté de près de 27 %.

Aux Philippines, le prix moyen d’un billet de cinéma est particulièrement élevé par rapport aux autres pays. En proportion du salaire mensuel moyen, c’est même le deuxième plus coûteux de ce classement.

Ces tarifs relativement élevés font du cinéma un luxe inabordable pour de nombreuses familles à faibles revenus, qui désertent massivement les salles, selon le site d’information Philstar Global. Ce phénomène combiné à la montée en puissance du streaming entraîne une forte baisse de la fréquentation des cinémas dans tout le pays.

À l’inverse, le cinéma a connu un rebond spectaculaire au Brésil. L’an dernier, le nombre de salles de cinéma a atteint un record de 3 509 et plus de 121 millions de Brésiliens se sont rendus dans les salles obscures.

Sans surprise, Vice-Versa 2 a été le film ayant généré le plus de recettes, mais le film brésilien Je suis toujours là, premier film du pays à remporter l’Oscar du meilleur film international, s’est hissé à une impressionnante cinquième place. Ce regain de popularité est d’autant plus étonnant que le prix moyen d’un billet au Brésil est le troisième plus élevé de ce comparatif, lorsqu’on le rapporte au salaire mensuel moyen. Cependant, les promotions sur les billets à prix réduit ont joué un rôle clé dans ce renouveau du secteur.

En Chine, la fréquentation des cinémas a chuté de plus de 20 % l’an dernier. Avec une économie en berne et une baisse de la consommation des ménages, les spectateurs ont délaissé massivement les salles, malgré des prix de billets plus bas. L’industrie a connu un regain d’activité durant les festivités du Nouvel An lunaire en janvier et février, mais reste à voir si cette embellie sera durable.

Cette désaffection est une mauvaise nouvelle pour Hollywood, qui peine à séduire le public chinois. En 2024, c’est la comédie féministe chinoise Yolo qui a dominé le box-office, tandis que le film d’animation national Ne Zha 2 occupe actuellement la première place.

Les cinémas d’Afrique du Sud traversent eux aussi une période difficile. Le prix des billets a grimpé en flèche, porté par l’augmentation des coûts d’exploitation. Avec un coût de la vie en hausse, de nombreux Sud-Africains limitent leurs sorties, ce qui entraîne une baisse significative de la fréquentation.

À ces difficultés s’ajoutent les coupures de courant à répétition, liées à la crise du délestage électrique, ainsi que les retards dans la sortie des films américains en raison de la grève SAG-AFTRA des acteurs et scénaristes hollywoodiens. Conséquence directe de cette situation : la grande chaîne Ster-Kinekor a fermé neuf cinémas à travers le pays l’an dernier.

Porté par un essor spectaculaire de l’industrie cinématographique nationale, le secteur du cinéma est en pleine expansion au Pérou, malgré un prix moyen du billet relativement élevé. En effet, il représente 1,4 % du salaire mensuel moyen, ce qui en fait l’un des plus coûteux en proportion des revenus.

Les experts misent sur 2025 pour établir un nouveau record de fréquentation, tant l’industrie locale continue de gagner en puissance. L’an dernier, le film péruvien Vaguito, une histoire touchante mettant en scène un chien, a été le plus grand succès national. Toutefois, c’est le blockbuster américain Kung Fu Panda 4 qui a dominé le box-office en termes de recettes.

En Espagne, le prix des billets de cinéma est resté stable et figure parmi les plus bas d’Europe. Cependant, la fréquentation a reculé de 5 % l’an dernier. Selon les experts, cette baisse s’explique en grande partie par le retard des sorties de films en début d’année, conséquence de la grève SAG-AFTRA.

Comme dans de nombreux autres pays, Vice-Versa 2 a dominé le box-office espagnol en 2024. Du côté des productions nationales, la comédie Padre no hay más que uno 4 s’est hissée à la septième place du classement.

À Taïwan, la fréquentation des cinémas a chuté de 22 % l’an dernier, tandis que les recettes du box-office ont reculé de 44 millions de dollars (40,3 millions d’euros). Parallèlement, la hausse du prix des billets a dépassé l’inflation, aggravant le déclin du secteur, déjà fragilisé par la montée en puissance du streaming. Résultat : la fréquentation par habitant est désormais l’une des plus basses d’Asie.

Malgré cette tendance, un blockbuster américain incontournable peut encore attirer les foules. En 2024, Vice-Versa 2 a pris la tête du box-office taïwanais, générant 15,8 millions de dollars (14,4 millions d’euros) de recettes.

En Italie, le prix moyen d’un billet de cinéma est légèrement plus élevé que dans d’autres pays, aussi bien en valeur absolue qu’en proportion du salaire mensuel moyen. En 2024, les recettes du box-office et la fréquentation ont enregistré un léger recul, mais l’industrie a globalement bien résisté, malgré les retards de sortie de plusieurs blockbusters hollywoodiens et la concurrence grandissante des services de streaming.

Sans surprise, Vice-Versa 2 a dominé le box-office italien, largement marqué par des productions américaines. Parmi les succès nationaux, on retrouve Le Garçon au pantalon rose, qui s’est hissé à la neuvième place du classement général, et Parthenope, qui a terminé douzième.

Les cinémas sud-coréens ont également enregistré une baisse de fréquentation et de recettes en 2024, avec des reculs respectifs de 1,6 % et 5,3 %, selon les chiffres officiels rapportés par The Korea Herald. Pourtant, le prix moyen des billets a diminué, les chaînes de cinéma ayant multiplié les promotions et réductions. La principale cause du déclin semble donc être la montée en puissance du streaming, plutôt que le coût des séances.

À Hollywood, l’attrait pour le marché sud-coréen s’affaiblit, car le cinéma local s’est imposé à l’échelle mondiale. Le film d’horreur coréen Exhuma a dominé le box-office en 2024 et sept des dix films les plus rentables de l’année sont des productions sud-coréennes.

Au Canada, les billets de cinéma sont moins chers qu’aux États-Unis, mais ils pèsent davantage en proportion du revenu moyen des Canadiens. Les tarifs ne cessent d’augmenter : en décembre, la principale chaîne du pays, Cineplex, a relevé ses prix à l’échelle nationale, portant le tarif standard dans la région de Toronto à 11,05 dollars (10,12 euros).

Malgré cette hausse, les revenus de la chaîne ont progressé en 2024. Cependant, pour l’analyse du secteur, les recettes du box-office canadien sont fusionnées avec celles des États-Unis afin de former le box-office nord-américain. Celui-ci a enregistré une baisse de 350 millions de dollars (320 millions d’euros) en 2024.

À Singapour, les cinéphiles bénéficient du meilleur rapport prix/revenu de ce comparatif. En effet, le prix moyen d’un billet de cinéma ne représente que 0,3 % du salaire mensuel moyen, contre 2,7 % à Cuba.

Pourtant, malgré cette accessibilité tarifaire, la fréquentation des salles est en net déclin. De plus en plus de Singapouriens préfèrent rester chez eux et regarder des films en streaming, confortablement installés dans leur canapé. Parallèlement, ils se tournent vers d’autres formes de divertissement, ce qui explique l’effondrement de la fréquentation des cinémas dans la cité-État.

En Nouvelle-Zélande, les billets de cinéma restent abordables selon les standards occidentaux, représentant 0,4 % du salaire mensuel moyen.

Le pays fait partie des rares exceptions où le secteur cinématographique connaît un renouveau plutôt qu’un déclin. Durant l’été dernier, la fréquentation des salles a progressé de 9 %. Le plus grand succès a été Moana 2 de Disney, qui a attiré 502 000 spectateurs. C’est désormais le deuxième film le plus rentable de l’histoire du pays. Il est suivi de la comédie musicale hollywoodienne Wicked, qui a vendu 286 000 billets.

Au Japon, les recettes du box-office ont reculé de 6,5 % l’an dernier et la fréquentation a diminué de 7,1 %, tombant à 144,4 millions d’entrées. Le principal frein serait le manque relatif de blockbusters hollywoodiens au cours du premier semestre 2024. Ce sont finalement les productions nationales qui ont sauvé la mise.

En tête des films les plus rentables de l’année, on retrouve le long-métrage d’animation Détective Conan : Le Pentagramme aux mille milliards, qui a généré 97,5 millions de dollars (89,2 millions d’euros). En deuxième position, un autre succès du genre : Haikyu!! The Dumpster Battle.

En Royaume-Uni, le prix moyen d’un billet de cinéma ne représente que 0,42 % du salaire mensuel moyen, ce qui reste relativement modeste.

Le cinéma est très populaire au Royaume-Uni : la fréquentation a atteint 126,5 millions d’entrées l’an dernier, en hausse par rapport aux 123,6 millions enregistrés en 2023. Seule la France affiche des chiffres plus élevés en Europe. Toutefois, la fréquentation ne devrait pas retrouver ses niveaux pré-pandémie avant 2026.

La hausse des prix des billets freine ce retour en force. Selon une enquête de 2024 menée par le British Film Institute (BFI), plus d’un tiers des personnes interrogées ont déclaré que le coût du billet était la principale raison pour laquelle elles avaient évité le cinéma au cours des 12 mois précédents.

Le cinéma reste extrêmement populaire en France. L’an dernier, le pays des cinéphiles par excellence a enregistré 181,3 millions d’entrées, ce qui représente le chiffre total le plus fort en Europe et une augmentation de 900 000 billets par rapport à 2023.

Hollywood exerce moins d’attrait en France, où l’industrie cinématographique nationale prospère. En 2024, le plus grand succès a été la comédie française Un p’tit truc en plus, qui a généré plus de 75 millions d’euros. Le deuxième film le plus rentable, Le Comte de Monte-Cristo, est lui aussi une production française.

En Autriche, le prix moyen d’un billet de cinéma est identique à celui de la France, soit 12,45 $ (9,91 £). Toutefois, en proportion du salaire mensuel moyen, le coût relatif est légèrement plus faible qu’en France, en raison des revenus plus élevés des Autrichiens.

Cela n’a cependant pas empêché la fréquentation des cinémas de chuter. L’an dernier, le nombre d’entrées est passé de 11,7 millions à 10,5 millions, un niveau bien inférieur aux 17 millions enregistrés en 2010. Cette baisse s’inscrit dans une transformation profonde des habitudes de consommation du divertissement, portée par l’essor irrésistible du streaming.

En Irlande, le nombre d’entrées par habitant était le plus élevé d’Europe en 2018. Mais depuis la pandémie, la fréquentation a baissé, passant de 12,3 millions à 11,6 millions l’an dernier.

Une fois encore, la montée en puissance du streaming est le principal facteur de ce déclin. De plus en plus d’Irlandais privilégient la commodité du divertissement à domicile au lieu de se rendre dans les salles.

En Allemagne, le cinéma perd aussi de son attrait auprès du public. L’an dernier, la fréquentation a chuté de plus de 5 % et elle reste inférieure aux niveaux d’avant la pandémie. Les grèves à Hollywood expliquent en partie ce recul, mais des facteurs plus profonds, comme la montée du streaming, participent également à ce déclin durable.

Le prix moyen des billets de cinéma a aussi fortement augmenté ces dernières années. Cependant, à 12,00 euros la place, il reste relativement abordable au regard du salaire moyen national.

En termes absolus, les Australiens dépensent davantage que leurs voisins néo-zélandais pour une sortie au cinéma. Cependant, rapporté aux salaires mensuels moyens de chaque pays, le coût relatif est similaire.

Les cinémas australiens ont par ailleurs bénéficié d’un été exceptionnel. La fréquentation a augmenté de 9 %, les spectateurs se ruant dans les salles pour découvrir des films familiaux américains tels que Moana 2, Wicked, Sonic le hérisson 3 et Paddington au Pérou.

Les Émirats arabes unis enregistrent un bond de la fréquentation des cinémas. Le gouvernement a officiellement levé la censure sur les films étrangers en 2021 et bien que certains titres restent indisponibles, l’offre cinématographique s’est considérablement enrichie dans le pays.

En 2024, Hollywood a engrangé des recettes substantielles et les 10 films les plus populaires aux Émirats étaient tous américains. La comédie d’action policière Bad Boys: Ride or Die s’est hissée en tête du box-office, générant 10,4 millions de dollars (9,5 millions d’euros).

L’an dernier, le box-office nord-américain, qui inclut les recettes du Canada, a généré 8,56 milliards de dollars (7,84 milliards d’euros), soit une baisse de 4 % par rapport à 2023. Comme ailleurs, les grèves à Hollywood expliquent en grande partie ce recul, mais les salles de cinéma aux États-Unis souffrent également de la montée en puissance des services de streaming.

De plus, le prix moyen d’un billet de cinéma aux États-Unis a atteint un niveau historiquement élevé. En 1954, à l’âge d’or d’Hollywood, un billet coûtait environ 5,30 euros, une fois l’inflation ajustée. Aujourd’hui, malgré son augmentation, ce prix reste le deuxième plus abordable de ce classement en proportion du salaire moyen.

En termes de recettes, Vice-Versa 2 a été le grand vainqueur de 2024, générant 653 millions de dollars (598 millions d’euros), suivi de près par Deadpool & Wolverine, qui a rapporté 636,7 millions de dollars (583 millions d’euros).

En Belgique, la fréquentation des cinémas a chuté de près de 7 % en 2024 et le nombre d’entrées par habitant serait l’un des plus faibles d’Europe. Cependant, les entrées ont bien rebondi au second semestre, à la fin de la pénurie de films hollywoodiens causée par la grève SAG-AFTRA.

D’ailleurs, c’est un film hollywoodien qui a réalisé les meilleures recettes de l’année en Belgique : le succès mondial Vice-Versa 2.

En Norvège, la fréquentation des cinémas a diminué l’année dernière, passant de 9,4 millions en 2023 à 8,2 millions. Avant la pandémie, elle s’élevait encore à 11,3 millions, ce qui montre que de nombreux Norvégiens délaissent les salles obscures. Pourtant, le pays affiche toujours un nombre élevé de cinémas par habitant, et les prix, une fois rapportés au revenu moyen, restent relativement accessibles.

Fait intéressant, les productions locales ont mieux résisté à cette tendance que les films américains et les autres productions étrangères. Cela dit, Vice-Versa 2 s’est à nouveau imposé comme le film le plus rentable, générant 6,2 millions de dollars (5,6 millions d’euros) dans ce pays nordique.

Aux Pays-Bas, la fréquentation des cinémas a baissé, passant de 31,7 millions à 29,4 millions l’an dernier, bien que le prix des billets reste comparable à celui de la France en termes d’accessibilité. Cependant, selon les associations NVBF et NVPI Film, les productions locales ont enregistré leurs meilleurs résultats en huit ans.

Malgré cela, ce sont les films américains qui ont dominé le box-office. Deadpool & Wolverine s’est hissé au sommet avec 11,6 millions de dollars (10,6 millions d’euros) de recettes et les dix plus gros succès de 2024 aux Pays-Bas étaient tous des productions américaines.

En Suède, la fréquentation des cinémas reste également en baisse. Le total de l’année dernière est en recul de 7,8 % par rapport à 2023 et d’environ 35 % par rapport aux niveaux d’avant la pandémie.

Si les films américains continuent de générer la majorité des recettes, plusieurs succès locaux ont néanmoins réalisé de très bonnes performances en 2024. Le plus marquant, The Last Journey, s’est classé cinquième en termes de fréquentation. Il détient désormais le titre de documentaire suédois le plus rentable de l’histoire.

En Arabie saoudite, l’interdiction totale des cinémas a été levée en 2018, ce qui fait de cette activité une nouveauté relative dans le pays. Les prix des billets ont considérablement diminué après la décision de la Commission saoudienne du film de réduire les frais d’exploitation des salles. Même si les tarifs restent élevés tant en valeur nominale qu’en proportion du revenu, ils étaient nettement plus élevés auparavant.

Ce facteur, combiné à une censure plus souple et à une politique gouvernementale incitative, a entraîné un essor spectaculaire de la fréquentation des salles. De nombreux nouveaux cinémas émergent à un rythme soutenu, illustrant un véritable renouveau du secteur dans le royaume.

Au Danemark, le box-office a mieux résisté que dans les autres pays nordiques en 2024, bien que la fréquentation ait reculé, passant de 9,7 millions à 9,4 millions. Si le prix moyen des billets peut sembler élevé, il reste raisonnable au regard du salaire mensuel moyen net, qui s’élève à 3 446,81 euros.

Selon le site spécialisé Cineuropa, les abonnements cinématographiques tels que Cinema Club Denmark ont contribué à stabiliser la fréquentation en 2024. Quant aux films les plus rentables, les blockbusters hollywoodiens ont dominé le classement, mais les productions danoises ont également réalisé de bonnes performances.

Les cinéphiles suisses déboursent en moyenne 20,76 euros pour un billet de cinéma, ce qui est particulièrement élevé. Ce coût s’explique probablement par les forts coûts de la main-d’œuvre et d’autres charges locales. Cependant, avec un niveau de vie exceptionnellement élevé, le prix du billet en proportion du salaire mensuel moyen reste étonnamment l’un des plus abordables de ce comparatif.

Bien que les films suisses connaissent une renaissance, la fréquentation globale des cinémas a chuté de 18 % depuis la pandémie. À l’instar de nombreux autres pays, la montée en puissance du streaming est le principal facteur de ce déclin, les spectateurs préférant de plus en plus le confort et la diversité de l’offre à domicile.

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