Prix à la pompe dans 27 pays : où se situe la Suisse ?
Les derniers prix de l’essence dans le monde

Les prix du pétrole brut ont connu une baisse notable ces derniers mois, atteignant en septembre 2024 leur niveau le plus bas depuis décembre 2021. Bien que les cours aient légèrement rebondi depuis, les automobilistes espèrent toujours voir ce genre de tendance se traduire par une diminution des prix à la pompe.
À l’échelle mondiale, le prix moyen de l’essence s’élève actuellement à 1,25 dollar (1,20 euro) par litre, selon les données de GlobalPetrolPrices.com au 10 février 2025. Cependant, les tarifs varient considérablement d’un pays à l’autre, et même d’une semaine à l’autre. En règle générale – bien que certaines exceptions notables existent – l’essence est plus coûteuse dans les pays riches, où les biens et services sont vendus à des prix plus élevés et où le carburant est davantage taxé.
Dans ce contexte, découvrez le prix moyen d’un litre d’essence dans 27 pays, du moins cher au plus cher. Les données proviennent de GlobalPetrolPrices.com et sont valables au 10 février 2025.
Adaptation française par Laëtitia Lord
Venezuela : 0,034 euro

Le Venezuela, qui détient les plus grandes réserves de pétrole au monde, affiche un prix de l’essence dérisoire. Fixé à une fraction de centime de dollar par litre, il fait du pays l’un des endroits les plus abordables pour faire le plein, et de loin. Seuls l’Iran et la Libye proposent des tarifs (légèrement) inférieurs.
Mais en dépit de ce prix plancher, l’essence massivement subventionnée se fait rare, et des intermédiaires imposent souvent des surtaxes élevées. De plus, l’essence dite « internationale », plus facile d’accès, est nettement plus chère. Résultat : peu de Vénézuéliens profitent réellement du tarif fixé par le gouvernement. Qu’il s’agisse du carburant subventionné ou de son équivalent « international , les pénuries restent un problème chronique dans le pays.
Malaisie : 0,443 euro

Grand producteur de pétrole, la Malaisie est l’un des pays les plus avantageux au monde pour les automobilistes. Le gouvernement fixe le prix de l’essence sans plomb premium et maintient son coût à un niveau très bas grâce à des exonérations fiscales, des subventions généreuses et un contrôle strict des prix.
En février 2021, un prix plafond a été instauré, protégeant ainsi les conducteurs malaisiens des fluctuations liées aux tensions géopolitiques, notamment la guerre en Ukraine et les stratégies de fixation des prix de l’OPEP.
Russie : 0,607 euro

Le gouvernement russe plafonne le prix de l’essence à la pompe, censé n’augmenter qu’en fonction de l’inflation. Pourtant, en décembre 2024, le prix de l’essence avait grimpé de 11,1 % sur un an, dépassant l’inflation annuelle, qui s’élevait à 9,5 %, selon Trading Economics.
Face à des pénuries de carburant et à une flambée des prix de gros de l’essence et du diesel, Moscou a instauré une interdiction temporaire des exportations de ces produits à partir du 1ᵉʳ mars 2024. Initialement prévue pour six mois, cette mesure avait été prolongée jusqu’à la fin de l’année 2024.
Émirats arabes unis : 0,691 euro

Les Émirats arabes unis figurent parmi les plus grands producteurs de pétrole au monde, et le prix de l’essence y reste relativement bas. Cependant, avant la libéralisation des prix du carburant en 2015, faire le plein était encore plus abordable.
Cette réforme, destinée à limiter le gaspillage et à encourager l’utilisation des transports en commun, a entraîné l’indexation des prix à la pompe sur les cours internationaux du pétrole. En 2023, les prix ont grimpé en parallèle avec ceux du brut, mais ils ont reculé de 16 % au cours de l’année suivante. Mais les prix à la pompe restent volatils, suivant les fluctuations du marché pétrolier international.
États-Unis : 0,885 euro

Les États-Unis, pays riche où l’essence reste bon marché, font figure d’exception. Première puissance pétrolière mondiale, la nation automobile par excellence maintient des prix bas grâce à une taxation minimale du carburant.
Ces dernières années, les automobilistes américains ont subi les effets de l’inflation à la pompe. Toutefois, selon l’American Automobile Association (AAA), les prix moyens du carburant sont en légère baisse.
Les tarifs restent toutefois soumis à de multiples facteurs, notamment les fluctuations du cours du brut, les décisions de l’OPEP+, les conditions météorologiques affectant les infrastructures pétrolières et les variations saisonnières de la demande. Si la tendance générale est à la baisse, des hausses ponctuelles ne sont pas à exclure.
Australie : 1,033 euro

En Australie, l’essence est moins chère que dans de nombreux autres pays développés, principalement en raison d’une fiscalité plus légère.
Chine : 1,103 euro

En Chine continentale, les prix de l’essence fluctuent en fonction des cours mondiaux, bien que le gouvernement les régule strictement. Cette politique permet de maintenir des tarifs relativement bas et généralement stables. Au 3 février 2025, le prix moyen de l’essence s’élevait à 9,73 yuans (environ 1,10 euros) par litre, selon GlobalPetrolPrices.com.
À Hong Kong, la situation est toute autre. En raison de coûts logistiques élevés et de taxes importantes, les prix du carburant y figurent parmi les plus élevés au monde. Au 10 février 2025, l’essence atteignait 3,279 euros, le montant le plus élevé du classement de globalpetrolprices.com.
Inde : 1,123 euro

Les prix de l’essence en Inde sont officiellement déréglementés depuis 2010 pour l’essence et 2014 pour le diesel, permettant aux compagnies pétrolières de fixer les tarifs en fonction des marchés internationaux. Cependant, le gouvernement conserve une influence notable à travers la fiscalité et les entreprises pétrolières publiques.
Comparé au niveau mondial, le prix moyen du litre en Inde reste relativement bas. Ces dernières années, il est resté stable à l’échelle nationale, bien que des variations existent selon les régions.
Pour maintenir cette stabilité, l’Inde a considérablement augmenté ses importations de pétrole russe à prix réduit, malgré les critiques occidentales.
Afrique du Sud : 1,15 euro

En Afrique du Sud, le prix de l’essence a connu des variations notables au cours de l’année écoulée. Au 10 février 2025, le prix moyen de l’essence était de 22,02 rands par litre, soit environ 1,15 euro. Un an plus tôt, en février 2024, ce même litre coûtait 22,88 rands, indiquant une baisse de 3,8 % sur l’année.
Cette diminution récente des prix à la pompe s’explique en partie par l’appréciation du rand et la baisse des cours internationaux du pétrole. Toutefois, les tarifs restent élevés comparés aux niveaux antérieurs et les fluctuations du marché pétrolier mondial continuent d’influencer les coûts pour les automobilistes sud-africains.
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Japon : 1,168 euro

Au Japon, les prix de l’essence, historiquement bas par rapport aux standards internationaux, ont atteint des sommets ces dernières années. Pour contrer cette hausse, le gouvernement japonais a décidé de prolonger et d’élargir les subventions sur les carburants. Initialement prévues jusqu’à fin 2024, ces subventions ont été étendues jusqu’en mars 2025.
Cette initiative a porté ses fruits, entraînant une baisse progressive des prix à la pompe. En novembre 2024, le gouvernement a annoncé son intention de maintenir ces subventions en 2025, tout en augmentant progressivement le plafond des prix pour les consommateurs.
Ainsi, les autorités japonaises continuent de surveiller de près l’évolution des prix du carburant et ajustent leurs politiques en conséquence pour atténuer l’impact sur les consommateurs.
Mexique : 1,20 euro

L’essence est plus chère au Mexique qu’aux États-Unis et au Canada, ce qui peut surprendre étant donné le coût généralement plus bas des biens et services dans le pays.
Cette différence de prix s’explique en grande partie par le commerce illégal de carburant, connu sous le nom de huachicoleo, ainsi que par le fait que le Mexique importe une part significative de son essence.
Canada : 1,229 euro

Bien que le Canada soit un important producteur de pétrole, ses automobilistes paient généralement plus cher pour faire rouler leurs véhicules que leurs voisins du sud. Cette différence s'explique principalement par une fiscalité plus élevée au Canada qu'aux États-Unis.
En février 2025, le prix moyen de l'essence au Canada est d'environ 1,45 dollar canadien, soit 0,977 euro. Ce tarif est inférieur au sommet atteint en juin 2022, où le prix moyen équivalait à 1,53 euro.
Cependant, de récents développements pourraient inverser cette tendance. Les tensions commerciales actuelles pourraient entraîner une augmentation des coûts pour les conducteurs canadiens dans un avenir proche.
Espagne : 1,562 euro

En décembre 2024, les prix de l'essence et du diesel en Espagne ont atteint leurs niveaux les plus élevés depuis l'été précédent.
Cependant, l'essence y reste moins chère que dans des pays voisins comme la France et le Portugal, tandis que les prix du carburant en Andorre, exemptée de taxes, sont nettement inférieurs pour des raisons évidentes.
Nouvelle-Zélande : 1,565 euro

Bien que la Nouvelle-Zélande soit un important producteur de pétrole, ses automobilistes paient généralement plus cher pour faire le plein que leurs homologues australiens. Cette différence s'explique principalement par une fiscalité plus élevée en Nouvelle-Zélande.
Le pays reste aussi vulnérable aux fluctuations des prix internationaux du pétrole et aux disparités régionales des prix du carburant.
Autriche : 1,577 euro

La bonne nouvelle pour les automobilistes autrichiens, c’est que le prix de l’essence est relativement bas comparé à d’autres pays d’Europe occidentale.
Ils doivent cependant se préparer à une augmentation des coûts en raison de la mise en place progressive de la tarification du carbone. Selon l’Association autrichienne des conducteurs, cette augmentation pourrait ajouter environ 7 euros au coût d’un plein de carburant standard.
Belgique : 1,629 euro

Le gouvernement belge fixe un prix maximum pour l'essence, ce qui permet aux automobilistes du pays de bénéficier de coûts relativement bas par rapport à d'autres nations. Selon les données de GlobalPetrolPrices.com, au 10 février 2025, le prix moyen de l'essence en Belgique était de 1,63 euro par litre.
Toutefois, cette politique de contrôle des prix a suscité des critiques. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a exprimé des réserves quant au maintien de ces régulations en Belgique, soulignant qu'elles sont absentes dans d'autres pays d'Europe occidentale. L'agence estime que de telles mesures peuvent présenter plusieurs inconvénients, notamment en décourageant l'adoption de carburants plus écologiques.
Royaume-Uni : 1,669 euro

Bien que le Royaume-Uni soit le 19ᵉ producteur mondial de pétrole, selon Worldometer, les prix de l’essence y restent relativement élevés.
Par ailleurs, certains détaillants ont été accusés de ne pas répercuter les baisses de prix sur les consommateurs, ce qui alourdit encore la facture des conducteurs britanniques.
Allemagne : 1,754 euro

Le gouvernement allemand a prévu d'augmenter la taxe carbone nationale, en la faisant passer de 45 euros par tonne de CO₂ en 2024 à 55 euros par tonne en 2025. Cette hausse devrait entraîner une augmentation du prix de l'essence d'environ 4,3 centimes par litre.
Ces mesures visent à encourager la transition vers des véhicules plus écologiques, mais elles pourraient alourdir la facture des automobilistes allemands dans les années à venir.
France : 1,763 euro

Au 13 février 2025, le prix moyen du Sans Plomb 95 (E5) en France est de 1,813 €/litre, soit une baisse de 5,9 centimes (environ 3,2 %) par rapport à l'année précédente, selon ÉconomieMatin.fr.
Face à la persistance des prix élevés du carburant, le gouvernement envisage de reconduire le chèque carburant en 2025, une aide ciblée de 300 euros par an destinée aux travailleurs utilisant leur véhicule pour leurs trajets domicile-travail. Accessible sous conditions de revenus, cette aide permettrait aux ménages modestes de bénéficier d’une réduction d’environ 10 centimes par litre. La demande se ferait en ligne via impots.gouv.fr, avec un versement sous 10 à 14 jours après validation.
Toutefois, aucune annonce officielle n’a encore été faite quant à sa reconduction et des ajustements sont envisagés, notamment un élargissement des bénéficiaires ou une évolution vers une aide à la mobilité durable. Certains critiques soulignent que le dispositif entretient la dépendance aux carburants fossiles, au lieu d’encourager des alternatives écologiques. Enfin, la prudence est de mise face aux arnaques par SMS ou e-mail, car l’État ne communique jamais par ce biais pour attribuer une aide financière.
Irlande : 1,81 euro

En février 2025, le prix moyen de l'essence en Irlande est de 1,81 euro par litre.
En octobre 2024, le gouvernement irlandais a augmenté la taxe carbone sur les carburants, la faisant passer de 56 euros à 63,50 euros par tonne de CO₂. Cette hausse a contribué à maintenir les prix du carburant à un niveau élevé en Irlande. Selon l'Irish Petroleum Industry Association, cette augmentation de la taxe carbone place le pays parmi les pays de l'Union européenne avec les taxes les plus élevées sur le diesel.
Italie : 1,828 euro

En février 2025, le prix moyen de l’essence en Italie s’établit à 1,828 euro par litre, un niveau toujours élevé malgré une légère baisse ces dernières semaines.
Le gouvernement italien privilégie actuellement la réduction des impôts sur le travail plutôt qu’un allègement de la fiscalité sur les carburants, laissant les automobilistes sans perspective immédiate d’un allégement des prix à la pompe.
Suisse : 1,87 euro

En février 2025, le prix moyen de l'essence en Suisse est de 1,70 franc suisse, soit environ 1,83 euro par litre.
Bien que les prix aient légèrement diminué ces dernières semaines, ils restent élevés, reflétant le coût de la vie élevé en Suisse, où les dépenses des ménages sont en moyenne 70 % supérieures à celles de l'Union européenne. Cette situation s'explique par une fiscalité importante sur les carburants et d'autres biens de consommation.
Norvège : 1,89 euro

La Norvège, bien que productrice majeure de pétrole, impose des taxes élevées sur les carburants, ce qui se traduit par des prix à la pompe parmi les plus élevés au monde.
Parallèlement, le pays est à la pointe de l'adoption des véhicules électriques (VE). En 2024, 88,9 % des voitures neuves vendues étaient entièrement électriques, contre 82,4 % en 2023, rapprochant ainsi la Norvège de son objectif de vendre uniquement des voitures électriques d'ici 2025.
Pays-Bas : 1,966 euro

Aux Pays-Bas, les taxes élevées sur les carburants, notamment les accises, portent le prix moyen du litre d'essence à 1,966 euro. En comparaison, en Belgique, le prix moyen est de 1,629 euro par litre.
Cette différence de prix incite de nombreux automobilistes néerlandais à traverser la frontière pour faire le plein en Belgique, où les carburants sont moins taxés et donc plus abordables.
Singapour : 1,986 euro

À Singapour, le prix moyen de l’essence s’élève actuellement à 1,986 euro par litre, un niveau toujours bien supérieur à celui de la Malaisie voisine, où il ne dépasse pas 0,443 euro.
Cette différence s’explique par une fiscalité élevée sur les carburants, un coût de la vie particulièrement onéreux, ainsi que par le système de Certificate of Entitlement (COE), qui impose aux automobilistes d’acheter un droit de circulation avant même l’acquisition d’un véhicule. Lors de la dernière enchère du 5 février 2025, ce permis a atteint 85 000 SGD (57 000 euros) pour les voitures de petite cylindrée et 110 000 SGD (73 800 euros) pour les modèles les plus puissants, confirmant le statut de Singapour comme l’un des endroits les plus chers au monde pour les conducteurs.
Danemark : 2,046 euros

Les conducteurs danois supportent des coûts élevés liés aux taxes sur les véhicules, aux carburants et aux routes. Les propriétaires de véhicules électriques ne sont pas épargnés, le Danemark étant l'un des pays où la recharge est la plus onéreuse.
Ces coûts élevés, tant pour les véhicules thermiques qu'électriques, s'expliquent par une fiscalité importante et des politiques visant à encourager des modes de transport plus durables.
Islande : 2,151 euros

Hong Kong affiche les prix de l’essence les plus élevés au monde, mais l’Islande lui dispute cette place peu enviable. Ce niveau de prix s’explique par une combinaison de facteurs : un coût de la vie élevé, des taxes spécifiques et générales sur l’essence, ainsi qu’une taxe carbone et la TVA, qui alourdissent considérablement la facture des automobilistes.
Comme au Royaume-Uni et dans d’autres pays, les compagnies pétrolières et les distributeurs de carburant islandais sont dans le viseur de l’Autorité islandaise de la concurrence et de l’Association des automobilistes islandais, qui les accusent de maintenir artificiellement des prix élevés.
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