Une mégaville en plein désert : le rêve saoudien vire-t-il au mirage ?
Les coulisses du mégaprojet le plus controversé au monde

À mi-chemin entre le possible et la science-fiction, Neom est un projet de développement urbain spectaculaire qui prend forme dans le désert saoudien.
Annoncé en 2017, ce mégaprojet titanesque estimé à 1500 milliards de dollars (1442 Mds €) englobe 10 régions futuristes sur une superficie presque équivalente à la Belgique. Parmi elles, on trouve The Line, une ville linéaire en miroir aux dimensions monumentales, destinée à accueillir neuf millions d'habitants.
Mais des articles récents laissent penser que ce projet ambitieux pourrait rencontrer des difficultés, notamment The Line.
Découvrez vite pourquoi Neom suscite autant la controverse et quelles sont ses chances d’être un jour achevé.
Tous les montants sont en dollars US.
Adaptation française par Aurélie Blain
Le lancement de Neom

Neom est officiellement présenté en grande pompe en octobre 2017 lors de la conférence Future Investment Initiative de Riyad.
Ce mégaprojet censé être neutre en carbone fait partie d'une stratégie ambitieuse qui vise à diversifier l'économie saoudienne et à réduire sa dépendance au pétrole, une ressource qui représente une grande partie de ses exportations et de ses revenus.
Neom est porté par le prince héritier Mohammed ben Salmane, force motrice de la transition du royaume hors des énergies fossiles.
Vision 2030 pour l’Arabie saoudite

Le mégaprojet Neom fait partie du programme Vision 2030 lancé par Mohammed ben Salmane en janvier 2016.
Cette initiative d'envergure vise à réduire la dépendance du pays vis-à-vis du pétrole tout en favorisant des réformes sociales modernes telles que l’extension des droits des femmes, la transformation de l’économie – encore largement rigide – et l’ouverture du marché aux investissements étrangers.
Le programme vise à développer des secteurs lucratifs tels que le tourisme, les énergies renouvelables, le sport, le divertissement et la fabrication de hautes technologies tout en s’appuyant sur une série de mégaprojets. Neom est la figure de proue de cette transformation.
D’où vient ce nom ?

Des experts ont proposé jusqu’à 2 000 noms avant que le comité directeur n'établisse une liste de 150 finalistes, pour enfin n’en retenir qu’un.
Neom est un mot-valise qui signifie « nouvel avenir ». Les trois premières lettres proviennent du préfixe grec néo (nouveau), tandis que la lettre M correspond au mot arabe mustaqbal (avenir). Cerise sur le gâteau, il s’agit aussi de l’initiale du prénom du prince héritier.
Un territoire indépendant

Neom sera une entité autonome, indépendante des structures traditionnelles de l'État saoudien. La ville sera régie par ses propres lois fiscales et son propre code du travail. Par ailleurs, son système judiciaire et son économie fonctionneront de manière autonome.
Elle disposera même de sa propre compagnie aérienne.
Le gouvernement saoudien veut ainsi créer une utopie libérale pour attirer l'élite internationale, et surtout… son argent.
Le financement colossal de Neom

Financer ce mégaprojet de 1 500 milliards de dollars (1440 Mds €) représente un défi de taille.
Près de la moitié des 320 milliards de dollars (307 Mds €) nécessaires pour la première phase du projet, dont l’achèvement est prévu pour 2030, provient du Fond public d'investissement saoudien, financé principalement par les revenus générés par les exportations de combustibles fossiles.
Le financement restant sera assuré par l’introduction en bourse de Neom, complétée par des fonds souverains provenant du Moyen-Orient et des investisseurs étrangers.
Attirer des capitaux étrangers est donc crucial, non seulement pour la réussite de Neom, mais aussi pour la mise en œuvre du plan Vision 2030 dans son ensemble.
Des collaborateurs de renom

Afin de crédibiliser le projet, le gouvernement saoudien a fait appel aux meilleurs architectes et ingénieurs du monde pour concevoir et développer Neom.
Parmi les prestigieux studios d’architecture qui travaillent sur le projet, on retrouve notamment Zaha Hadid Architects (Royaume-Uni), BIG (Danemark) et Morphosis (États-Unis).
Les géants de l'ingénierie Parsons et Atkins ont aussi été recrutés et des directeurs artistiques hollywoodiens comme Olivier Pron (Gardiens de la Galaxie) et Nathan Crowley (The Dark Knight) ont été sollicités pour créer des visuels époustouflants.
Mais alors, que sera vraiment Neom et à quoi ressemblera ce projet titanesque ?
Les 10 régions de Neom

Neom couvrira 26 500 km² situés dans la province de Tabuk, au nord-ouest de l’Arabie saoudite. Ce territoire qui s’étend entre la mer Rouge et le golfe d’Aqaba correspond à peu près à la taille de l'Albanie et il est presque aussi grand que la Belgique.
Parmi les 10 régions envisagées figurent une destination insulaire, une station de ski d’altitude, une ville industrielle flottante, un gratte-ciel « ultra-luxueux inversé » et, bien sûr, The Line, une ville linéaire en miroir, probablement la partie la plus ambitieuse et la plus coûteuse du projet.
Selon les communiqués officiels, toutes ces régions devraient être alimentées à 100 % par des énergies renouvelables, avec une priorité donnée à la conservation et à la durabilité.
Comme nous allons vite le voir, la dimension écologique de Neom est largement remise en question. Mais avant d’aborder ce point, explorons les 10 nouvelles régions qui transformeront durablement le désert saoudien.
Sindalah

Sindalah, première des 10 régions à être achevée, a été inaugurée en octobre 2024. Elle est censée accueillir 2 400 visiteurs par jour d’ici 2028.
Présentée comme un terrain de jeux pour ultra-riches, cette île artificielle en forme d'hippocampe posée sur la mer Rouge est l’œuvre du prestigieux studio de design italien Luca Dini Design and Architecture.
Pensée comme un véritable centre mondial pour les superyachts, l'île de 37 hectares abrite une superbe marina et un yacht-club, trois hôtels raffinés, ainsi qu'un parcours de golf de neuf trous.
On y trouve également un centre de bien-être, un complexe sportif avec sa piscine olympique, des boutiques de luxe, des restaurants gastronomiques et bien plus encore.
Trojena

Trojena, située dans les monts Sarawat de la province de Tabuk, sera la deuxième région à voir le jour. Elle devrait ouvrir fin 2026, bien avant d’accueillir les Jeux asiatiques d'hiver de 2029.
Trojena sera la première station de ski en plein air du Golfe en plus d’être la plus perfectionnée au monde. Avec une capacité d'accueil de 7 000 résidents permanents et 700 000 visiteurs par an, la région comprendra un lac artificiel et une station de ski conçue par le studio allemand LAVA, ainsi qu’un « village vertical » spectaculaire de 330 mètres, signé Zaha Hadid Architects.
Environ 75 % de la neige requise pour les pistes de ski de cette station quatre saisons sera produite artificiellement, mais de la manière la plus durable possible, selon Philip Gullett, directeur d’exploitation de Trojena.
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Oxagon

La troisième région de Neom, Oxagon, devrait être pleinement opérationnelle d'ici 2030.
Située au bord de la mer Rouge, cette merveille octogonale est une ville industrielle visionnaire composée d'usines high-tech, de sites logistiques et du tout premier port doté d'un système de chaîne d'approvisionnement entièrement intégré. Elle reposera sur la plus grande structure flottante au monde.
Conçu par le studio danois BIG, cet ambitieux projet futuriste d'une superficie de 48 km² comprendra un terminal de croisière, un centre de recherche marine, un campus d'innovation et des quartiers résidentiels en bord de mer. Oxagon abritera également la plus grande usine de production d'hydrogène vert de la planète.
Norlana

Dans le même esprit que Sindalah, Norlana est une communauté littorale des rives du golfe d'Aqaba. Cette ville avant-gardiste, axée sur le bien-être, est conçue pour accueillir 3 000 résidents fortunés.
Conçue par le cabinet d'architecture hongkongais 10 Design, Norlana abritera des centaines d'appartements de luxe, de villas et de résidences de prestige, ainsi que deux hôtels qui s’intégreront harmonieusement à leur environnement.
À l'instar de Sindalah, cette région devrait attirer les superyachts grâce à sa marina d’envergure internationale et à son club privé réservé à leurs propriétaires.
Sur la thématique d’un mode de vie sain, Norlana proposera des installations sportives de pointe comme un centre équestre et de polo, un parcours de golf de 18 trous et un club de tennis. En août 2024, la commande d’une flotte de taxis hydroptères dernier cri, prévue pour assurer le transfert des visiteurs entre les bateaux et la rive, a été rendue publique.
Leyja

Leyja ambitionne de devenir une destination modèle en matière de tourisme durable.
Située dans une vallée montagneuse préservée près du golfe d'Aqaba, cette région comprendra trois boutiques-hôtels de luxe de 40 chambres, conçus par les célèbres architectes Chris van Duijin, Shaun Killa et Mario Cucinella.
Construits à partir de matériaux écologiques, les bâtiments devraient se fondre harmonieusement dans leur environnement, bien plus que ceux de Norlana. La majeure partie du territoire – 95 % – restera intacte afin de protéger l’écosystème de la vallée.
Les visiteurs pourront s’adonner à la randonnée, à l’escalade et à d'autres activités en plein air. Un hôtel sera dédié au bien-être, tandis que les trois proposeront une offre gastronomique haut de gamme. Comme pour Norlana, aucune date d’ouverture n’a encore été fixée pour Leyja.
Siranna

Siranna se trouve sur la côte escarpée du golfe d'Aqaba. Véritable sanctuaire de bien-être au sein de Neom, cette région sera dédiée à la détente et à la relaxation.
Le cœur du projet comprendra un hôtel de 65 chambres conçu par le studio international Woods Bagot. Accessible uniquement par la mer, cette structure durable sera constituée de piliers hexagonaux inspirés des montagnes environnantes.
Siranna devrait également inclure un club de plage exclusif, ainsi que de nombreux spas et installations dédiées au bien-être. Avant de sortir votre carte de crédit pour réserver, sachez toutefois qu’aucune date de livraison n’a encore été annoncée.
Epicon

Situé au milieu des dunes, toujours sur le golfe d'Aqaba, Epicon sera constitué de deux tours ultra-futuristes reliées par une plateforme dentelée.
Cette œuvre imaginée par le cabinet 10 Design figure parmi les structures les plus remarquables et intrigantes de Neom.
S'élevant à 275 mètres, les tours abriteront un hôtel de 41 chambres ainsi que de nombreux appartements luxueux. Epicon comprendra également un complexe hôtelier en bord de mer de 120 chambres et 45 villas.
La région sera équipée d'infrastructures de pointe pensées pour séduire.
Aucune date de livraison n’a encore été précisée.
Utamo

Utamo est un éblouissant « théâtre du futur » situé sur la côte la plus escarpée du golfe d'Aqaba. Il offrira un cadre spectaculaire pour des performances immersives et des expériences artistiques.
Le cabinet espagnol Ricardo Bofill Taller de Arquitectura a conçu un espace événementiel remarquable « niché au cœur d’une montagne » (pour citer Inavate), accessible par une promenade végétalisée multisensorielle et un hall d’entrée spectaculaire de 64 mètres de hauteur.
La salle principale pourra accueillir 2 600 spectateurs. Utamo offrira par ailleurs d'autres espaces de spectacle, des salons VIP ainsi que plusieurs restaurants.
Là encore, la date d’achèvement du projet reste inconnue.
Aquellum

Dernière région annoncée parmi les dix de Neom, Aquellum est un gratte-ciel inversé hors du commun, situé dans une montagne creusée de 450 mètres de hauteur, le long de la côte du golfe d'Aqaba.
Probablement la région la plus déroutante et la plus futuriste de Neom, ce projet, conçu par LAVA et Name Architecture, sera entièrement dédié à une communauté numérique immersive, conçue pour interagir avec le métavers et centrée sur la créativité.
Les visiteurs arriveront à bord d’un vaisseau spécial via un canal souterrain débouchant sur une place sous-marine spectaculaire. À partir de cette place se succéderont un hôtel de luxe, des appartements, des restaurants gastronomiques, des boutiques haut de gamme, un jardin suspendu et divers espaces d’innovation.
Comme pour les autres régions, aucune date d’achèvement n’a encore été communiquée.
The Line

The Line est le plus grand et le plus ambitieux projet de Neom. Il s’agit d’une ville linéaire hors norme dotée de façades miroir, composée de deux gratte-ciels jumeaux et creux, mesurant chacun 500 m de haut, 200 m de large et… 170 km de long.
Conçue par plusieurs architectes, dont le studio américain Morphosis, cette structure à la silhouette fine mais aux dimensions impressionnantes pourra accueillir à terme 9 millions d’habitants, soit l’équivalent de la population de Londres. Tous les services seront accessibles en moins de cinq minutes à pied.
The Line joue aussi un rôle central dans la candidature de l’Arabie saoudite à la Coupe du monde 2034, qui prévoit la construction d’un stade ultramoderne à 350 mètres au-dessus du niveau de la mer.
The Line

Pensée pour être la ville futuriste par excellence, The Line sera entièrement climatisée pour maintenir un confort thermique constant et dotée de technologies intelligentes ainsi que d’innovations encore inédites. Au programme : une lune artificielle géante, des taxis volants, des robots domestiques et des plages au sable phosphorescent.
Sans voitures ni routes, les habitants se déplaceront à vélo et pourront parcourir la ville d'un bout à l’autre en seulement 20 minutes grâce à un hyperloop ultrarapide (ou un système similaire) baptisé The Spine.
La ville, alimentée uniquement par des énergies renouvelables, promet une empreinte physique réduite et un impact écologique minimal… selon les documents qui en font la promotion.
The Line

Cependant, bien que la construction soit déjà lancée, les ambitions pour The Line ont été considérablement revues à la baisse.
Selon un article de Bloomberg, la ville de 170 km de long ne s’étendra que sur 2,4 km d'ici 2030. De plus, alors que The Line devait à l'origine abriter 1,5 million de résidents d'ici la fin de la décennie, seuls 300 000 sont désormais attendus.
Si le projet n’est pas totalement abandonné, l'avenir de The Line reste incertain.
Les défis de Neom ne se limitent cependant pas aux seuls aspects financiers…
Neom est irréaliste

Une longue liste d'experts considère que ce projet titanesque est irréaliste et ne se concrétisera probablement pas dans son intégralité.
Avec le réchauffement climatique, la région destinée à accueillir Neom devient trop chaude pour être viable à long terme, ce qui rend le choix de ce site pour une métropole particulièrement controversé.
Une grande partie des technologies nécessaires à ce mégaprojet n'ont également pas encore été testées ni même parfois inventées.
L'architecte britannique Peter Cook, l'un des concepteurs qui travaille sur Neom, a qualifié en mai 2023 la hauteur de The Line de « stupide et déraisonnable » et prédit que seule une petite partie du projet sera réellement achevée, comme l’a rapporté le magazine Dezeen.
Des risques en matière de sécurité

Les critiques soulignent également que Neom pourrait devenir un aimant à terroristes, le seul mode de transport de The Line étant considéré comme particulièrement vulnérable.
En l'absence d'autres systèmes de transport, une attaque contre The Spine pourrait paralyser toute la ville pendant des mois, et la menace est bien réelle.
Selon The New Arab, le leader suprême du groupe rebelle houthi soutenu par l'Iran, qui mène des attaques sur les routes maritimes en mer Rouge, a déjà menacé de cibler Neom.
Une surveillance massive ?

En parallèle, les défenseurs de la vie privée suggèrent que Neom court le risque de se transformer en dystopie de surveillance massive.
Les technologies intelligentes alimentées par l’IA, y compris la reconnaissance faciale probablement fournie par l’État autoritaire chinois, envahiront le mégaprojet et récolteront en permanence des données sur ses habitants.
« Dans un pays comme l'Arabie saoudite, où il n'existe aucune garantie ou protection des données, aucune supervision, aucune responsabilité, aucune transparence, aucune séparation des pouvoirs, et étant donné que MBS (Mohammed ben Salmane) dirige les agences de sécurité... Cette idée me paraît effrayante », avertit Marwa Fatafta, responsable des politiques au sein de la plateforme d’assistance pour la sécurité numérique Access Now, dans une interview accordée en avril 2023 à Insider.
De plus, l'experte en villes durables, Melissa Sterry, a déclaré à Metro que la conception de The Line risquait de déboucher sur un cadre de vie « monotone, quasi carcéral ».
Pénuries d'eau

Neom nécessite une multitude de technologies de pointe pour soutenir ses ambitions écologiques, y compris des systèmes de désalinisation alimentés par des énergies renouvelables, une technologie qui n'a pas encore fait ses preuves.
Selon des rapports récents, un projet d’usine de désalinisation ultramoderne zéro rejet liquide (ZLD) d'un coût de 1,5 milliard de dollars (1,4 Md €) a finalement été abandonné. Cette usine prévue pour Oxagon, le pôle industriel de Neom, devait fournir jusqu'à 2 millions de mètres cubes d'eau par jour. Cette décision jette une ombre sur la capacité de Neom à garantir un approvisionnement durable en eau.
Accusations de greenwashing et problèmes écologiques

Les prétentions écologiques de Neom ont suscité de vives critiques. Pour beaucoup, le mégaprojet s’apparente à une opération de greenwashing de la part des autorités saoudiennes, dont le bilan environnemental reste largement critiqué. Les experts alertent sur de nombreux points qui compromettent la viabilité écologique de Neom.
Philip Oldfield, directeur de la School of Built Environment de l’université australienne de Nouvelle-Galles-du-Sud, a par exemple affirmé à Dezeen que le coût environnemental élevé de The Line annulera ses bénéfices potentiels. De son côté, l’éminent urbaniste Adam Greenfield qualifie le projet « d'atrocité écologique et morale ».
Greenpeace a quant à elle vivement critiqué la station de ski de Trojena, la qualifiant de « dangereuse ». L'organisation écologiste estime que ce projet immobilier est extrêmement nuisible à l'écosystème de la région et loin d’être durable, en plus de constituer un immense gaspillage de ressources.
Neom menace le vivant

L'impact potentiel de Neom sur le vivant soulève aussi de vives préoccupations.
Malgré quelques points positifs, comme la création du plus grand jardin de corail du monde et d'autres projets visant à préserver des récifs, une construction d'une telle envergure aura sans nul doute un impact sur des habitats et des écosystèmes entiers.
Les experts animaliers craignent que la façade miroir colossale de The Line ne représente un obstacle fatal pour les oiseaux migrateurs, qui pourraient être tués par millions.
Les écologistes sont également inquiets du risque d’introduction d’espèces invasives en Arabie saoudite à travers ce projet, notamment en raison des vastes quantités de plantes importées que le projet prévoit.
D’autres mégaprojets saoudiens à l’arrêt

Certains analystes s'attendent à ce que Neom soit bien en deçà des attentes, si l'on se base sur l'historique des mégaprojets saoudiens.
Par exemple, la Jeddah Tower (en photo), destinée à être le plus haut bâtiment du monde, est toujours inachevée, tout comme le King Abdullah Financial District, censé être la réponse saoudienne à l’International Finance Centre de Dubaï.
Aujourd'hui, la King Abdullah Economic City, qui devait accueillir deux millions de personnes, n'en abrite que 10 000.
Quel avenir pour Neom ?

Neom ne suscite cependant pas que des critiques.
Pour Steffen Hertog, professeur associé à la London School of Economics, le soutien politique fort dont bénéficie Neom augmente ses chances de se concrétiser, dans un pays où toutes les décisions reviennent au prince héritier. Et selon certaines sources, près de 20 % du projet seraient déjà sortis de terre.
Toutefois, la révision à la baisse des ambitions de The Line combinée à la perspective de coupes budgétaires si les recettes pétrolières faiblissent jettent une ombre sur l'avenir du projet.
À cela s’ajoute le manque d’investissements étrangers, dû aux inquiétudes persistantes concernant les droits humains, l’écologie, la protection de la vie privée et la faisabilité du projet. Autant de facteurs qui rendent de plus en plus improbable l’achèvement complet de Neom — et encore plus dans les délais impartis.
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