Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), l'inflation galopante et la faible croissance du PIB ont entraîné, ces dernières années, le premier déclin de la croissance des salaires réels au niveau mondial au XXI^e siècle.

Alors que les salaires peinent à suivre le rythme de la hausse des prix, découvrez le salaire annuel moyen (après impôts) des travailleurs dans 40 grands pays du monde. Les chiffres sont fondés sur des données recueillies par Numbeo, la plus grande base de données au monde sur le coût de la vie.

Adaptation française par Laure Bartczak

En 2023, le gouvernement indonésien a augmenté de 10 % les salaires minimums régionaux, afin d'améliorer le niveau de vie et de réduire la pauvreté. Toutefois, ces chiffres restent extrêmement bas par rapport aux normes internationales, tout comme le salaire annuel moyen du pays, qui n'est que de 3 526 €.

Cette situation s'explique par un certain nombre de facteurs : le coût de la vie relativement abordable en Indonésie, le nombre important de travailleurs peu qualifiés, son vaste marché de travail informel et le faible taux de syndicalisation.

Les inégalités de revenus sont monnaie courante dans les pays d'Amérique latine. En Colombie, les 10 % les plus riches possèdent près des trois quarts de la richesse nationale. La majorité des citoyens, en particulier la population rurale, gagne relativement peu. En effet, plus de 60 % de la main-d'œuvre est engagée dans l'économie informelle à bas salaires.

L'un des principaux freins à la croissance des salaires en Colombie réside dans la répression historique et violente de l'activité syndicale. Ce contexte explique en partie le taux de syndicalisation parmi les plus faibles au monde.

Comme dans de nombreux autres pays, les habitants du Kenya sont confrontés à la hausse du coût de la vie, alimentée par l'inflation. Bien que le gouvernement ait augmenté le salaire minimum, les salaires restent globalement bas, notamment dans le secteur agricole.

Les propositions d'augmentation des impôts et des rémunérations des responsables politiques kényans ont donc suscité une forte opposition de la part de la population, conduisant le gouvernement à les suspendre en début d'année. Par ailleurs, le 1^er novembre 2024, une revalorisation de 6 % du salaire minimum est entrée en vigueur.

Au Brésil, le fossé entre les riches et les pauvres a toujours existé. Le salaire moyen de la plus grande nation d'Amérique du Sud cache l'inégalité des revenus qui y règne. Toutefois, depuis l'élection du président Luiz Inácio Lula da Silva en 2022, le vent semble tourner. Il s'efforce d'augmenter les revenus disponibles des travailleurs pour stimuler la croissance.

Une nouvelle loi garantissant l'égalité de rémunération entre les femmes et les hommes a également été promulguée. Le chef politique de gauche a promis d'augmenter le salaire minimum en fonction de l'inflation et d'exonérer les bas salaires du paiement de l'impôt sur le revenu. Cela ne change cependant rien au mécontentement général concernant les salaires. Ainsi, ces derniers mois, des travailleurs du secteur public ont fait grève pour réclamer des augmentations de salaire.

En 2023, le gouvernement vietnamien a annoncé qu'il augmenterait le salaire minimum de 6 % en 2024. Proposée par le ministère du Travail, des invalides de guerre et des affaires sociales, cette hausse est entrée en vigueur le 1^er juillet 2024. Les salariés vietnamiens les moins bien payés reçoivent désormais 3,45 millions de đồng (monnaie officielle du Viêt Nam) par mois, l'équivalent de 128 €.

Cela correspond à un salaire annuel de 1 536 €, plus de trois fois inférieur au salaire annuel moyen du pays de 5 028 €.

L'Argentine a connu le taux d'inflation le plus élevé au monde, avec un chiffre astronomique en janvier 2024 : 254 %. Le taux d'inflation mensuel a ensuite chuté à un seul chiffre en avril 2024, pour la première fois en six mois. Près de 40 % de la population est tombée dans la pauvreté en raison de la montée en flèche des coûts.

Les autorités ont réagi en rehaussant le salaire minimum à plusieurs reprises en 2023. Toutefois, les augmentations restent bien en deçà de ce qui est nécessaire pour suivre le rythme des hausses de prix qui frappent le pays.

La Russie est également tristement connue pour ses inégalités. La majorité des richesses est concentrée entre les mains d'un petit nombre : les oligarques et l'élite politique. Les citoyens ordinaires endurent des niveaux extrêmes de pauvreté.

Depuis l'invasion de l'Ukraine par le président Poutine en 2022, les salaires ont augmenté dans plusieurs secteurs, tandis qu'une « fuite des cerveaux » de jeunes talents a resserré le marché de l'emploi. Cependant, de nombreux Russes voient leur situation se dégrader en raison des sanctions occidentales. Les experts prédisent un déclin brutal de la classe moyenne dans le pays.

L'inégalité des revenus est criante en Thaïlande. En 2018, le Crédit Suisse a déclaré qu'il s'agissait du pays le plus inégal au monde sur le plan économique. Bien que l'écart entre les riches et les pauvres se soit réduit depuis, il reste considérable.

Les législateurs sont réticents à augmenter le salaire minimum, de peur de décourager les investissements directs étrangers. Le faible taux de syndicalisation contribue également à la faiblesse relative des salaires dans le pays.

En mai 2024, le gouvernement avait annoncé une revalorisation du salaire minimum journalier à 400 bahts, soit près de 11 euros, à compter du 1^er octobre. Cependant, en septembre, l'agence de presse Reuters a rapporté que cette augmentation serait reportée de quelques semaines, faute de quorum au sein du comité chargé de valider la mesure.

Depuis la pandémie, le fossé entre les personnes aisées et les plus démunis s'est creusé en Inde. Selon l’organisation internationale Oxfam, spécialisée dans la lutte contre les inégalités et la pauvreté, le nombre d'Indiens appauvris est passé de 190 millions en 2018 à 350 millions en 2022. Entre 2012 et 2021, 40 % des richesses du pays sont allées à seulement 1 % de la population.

Pour ne rien arranger, en décembre 2023, l'inflation a atteint 5,69 %. Si elle est retombée à 4,8 % en avril 2024, cette flambée signifie que les salaires doivent être encore plus élevés. Pour faire face à la hausse du coût de la vie, des augmentations du salaire minimum ont été mises en place au 1^er octobre 2024 dans certains secteurs, tels que la construction, l'agriculture et l'industrie manufacturière, avec des montants ajustés en fonction du niveau de qualification et de la situation géographique.

Vous aimez ce type de contenu ? Cliquez sur le bouton Suivre en haut de la page pour lire d'autres articles de loveMONEY.

En janvier 2024, le salaire minimum légal au Mexique a été revalorisé de 20 % en réponse à l’impact de l’inflation sur les revenus. Malgré cette hausse, les salaires restent dramatiquement bas, faisant du Mexique l’un des pays les plus inégalitaires économiquement au monde.

Un ouvrier d’usine mexicain, par exemple, gagne trois fois moins que son homologue en Chine. Si cette situation peut séduire les entreprises américaines à la recherche de sites de production proches (nearshore), elle complique considérablement la vie de nombreux Mexicains. Avec des salaires pouvant être six fois plus élevés aux États-Unis, beaucoup tentent de franchir la frontière nord pour chercher de meilleures opportunités.

En octobre 2024, le Sénat mexicain a cependant adopté une réforme constitutionnelle garantissant l’ajustement annuel du salaire minimum en fonction de l’inflation, une mesure qui vise à atténuer ces disparités.

Les politiques économiques peu conventionnelles du président Recep Tayyip Erdoğan ont fortement accentué le taux d'inflation en Turquie, qui frôle les 50 %. Et ce, malgré le changement de cap du chef d'État.

En 2023, le gouvernement turc a procédé à une forte augmentation du salaire minimum et des rémunérations dans le secteur public. Malgré cela, le salaire moyen en Turquie reste très bas comparé à celui d’autres pays, contraignant des millions de Turcs à se serrer la ceinture pour joindre les deux bouts.

Cette réalité n’a pas empêché Recep Tayyip Erdoğan d’inclure dans la proposition de budget du Parlement pour 2025 une augmentation de 30 % de son propre salaire, qui atteindrait environ 6412 euros par mois. Une somme mensuelle qui, pour mettre les choses en perspective, équivaut à peu près au revenu annuel moyen d’un citoyen turc.

Alors que l'inflation baisse en Malaisie, les salaires sont toujours en train de rattraper leur retard. Le nombre d'individus de la classe moyenne malaisienne, notamment dans la tranche M40, est en baisse, tandis que les niveaux de pauvreté extrême restent élevés. À l'inverse, les riches malaisiens continuent de s'enrichir.

Le gouvernement envisage désormais d'introduire un modèle de salaire progressif qui pourrait rendre les augmentations annuelles obligatoires. En outre, le salaire minimum devrait être augmenté en 2025.

L'époque où la Chine était un pays avec une main-d’œuvre bon marché est révolue. Des pays comme l'Inde, le Vietnam et le Mexique ont pris sa place. C'est l'un des facteurs qui ont incité les entreprises occidentales à délocaliser leurs chaînes d'approvisionnement en produits manufacturés.

Pourtant, d'après un rapport récent de Caixin Global, avec un ralentissement de la croissance du PIB, les salaires moyens en République populaire augmentent à leur rythme le plus lent depuis plus de dix ans. Les jeunes diplômés, en particulier, seraient confrontés à une croissance salariale lente en raison du ralentissement de la croissance du PIB.

L'écart entre les salaires du secteur privé et ceux du secteur public ne cesse de se creuser, atteignant un niveau record de 89% en 2022.

Si la Roumanie et la Bulgarie affichent des salaires annuels moyens parmi les plus bas de l'Union européenne, celui de la Grèce n'est pas beaucoup plus élevé : 11 326 € après impôt. 

En avril 2024, le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a augmenté le salaire minimum mensuel, mais il a admis que les salaires dans le pays restaient inférieurs à ce qu'ils devraient être. Le pays a donc l'intention d'introduire une série d'augmentations progressives au cours des prochaines années, ce qui permettrait au salaire minimum d'augmenter de 46% d'ici 2027.

Héritage de la politique raciste de l'apartheid qui a pris fin dans les années 1990, l'Afrique du Sud est aujourd'hui officiellement le pays le plus économiquement inégal au monde. Plus de 80 % de la richesse nationale est détenue par seulement 10 % de la population, tandis que 63 % des habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté des pays à revenu intermédiaire supérieur.

Le Sud-Africain blanc moyen gagne trois fois plus que le Sud-Africain noir moyen. L'écart de rémunération entre les femmes et les hommes est immense : les femmes sont payées généralement 30 % de moins que les hommes.

Un salaire minimum augmenté de 8,5 % est certes en vigueur depuis le 1^er mars 2024, mais les augmentations salariales moyennes dans le pays ont été nettement inférieures à l'inflation ces dernières années.

C’est officiel : la Pologne n'est plus un pays à bas salaires. Ces dernières années, ils ont augmenté de façon significative, notamment entre 2015 et 2019.

Si la croissance des salaires réels s'est arrêtée en 2022 en raison de l'inflation, elle est repartie à la hausse, avec des augmentations impressionnantes qui devraient se poursuivre jusqu'en 2025. Une augmentation du salaire minimum de 7,6% est également prévue en 2025.

À la différence de la Pologne, la croissance des salaires réels a stagné en Italie. D'après l'OCDE, les salaires réels moyens à temps plein ont à peine augmenté entre 1990 et 2021. Ces mauvais résultats ont incité le gouverneur de la Banque d'Italie de l'époque, Ignazio Visco, à plaider en faveur de l'instauration d'un salaire minimum. La question a toutefois été abandonnée depuis, le Parlement ayant fait échouer une proposition de loi de l'opposition en ce sens, à la demande du gouvernement de Giorgia Meloni.

L'abondance des contrats de travail temporaires joue un rôle essentiel dans le maintien des salaires bas dans le pays. Pas moins d'un jeune actif sur cinq est encore sous contrat de courte durée, alors qu'il occupe son poste depuis cinq ans ou plus.

Comme d'autres pays du sud de l'Europe, l'Espagne est confrontée depuis des années à une faible croissance des salaires réels. La situation a atteint son paroxysme en 2022, lorsque l'inflation a affecté sévèrement les salaires.

Un récent rapport de l'OCDE révèle que le pouvoir d'achat dans le pays a chuté de 5,3 % en 2022. C'est dans les secteurs de la construction et de l'industrie que les salaires ont le plus baissé.

Depuis la « décennie perdue » des années 1990, la croissance des salaires réels au Japon est plus ou moins à l'arrêt. La constante faiblesse du PIB affecte l'économie du pays. En 1990, le salaire moyen au Japon était similaire à celui de l'Allemagne et de l'Australie, mais il est resté à la traîne au cours des 30 dernières années.

Bien que les entreprises japonaises aient proposé à leurs employés les plus fortes augmentations salariales depuis trois décennies lors de récentes négociations collectives, les salaires réels ont baissé de 0,6 % en août 2024 par rapport à la même période l'année précédente. Là encore, l'inflation entame le pouvoir d'achat des salariés. Selon les analystes, les salaires devraient toutefois se redresser progressivement, ce qui devrait entraîner une augmentation correspondante des dépenses de consommation des ménages.

En Arabie saoudite, le marché de l'emploi connaît une croissance fulgurante. Le pays met d'ailleurs en œuvre le plan Saudi Vision 2030, un projet ambitieux du gouvernement visant à diversifier l'économie du pays et à réduire sa dépendance au pétrole.

Les salaires sont en hausse, avec les postes les mieux rémunérés dans les secteurs de la construction et de l'immobilier. Cependant, les inégalités de revenus restent prononcées entre les femmes et les hommes. La disparité salariale du pays est l'une des plus importantes au monde.

En moyenne, les Sud-Coréens gagnaient déjà plus que leurs homologues japonais en 2015. Cette année encore, le salaire horaire minimum en Corée du Sud devrait dépasser celui de Tokyo, la ville où les salaires japonais sont généralement les plus élevés. Cette évolution reflète les divergences croissantes entre les situations économiques des deux pays asiatiques.

Malgré une conjoncture économique plus favorable en Corée du Sud, l’été dernier a été marqué par la première grève de l’histoire de Samsung, géant de la technologie. Les employés réclamaient notamment une amélioration de leurs salaires.

Par ailleurs, l’écart de rémunération entre les sexes reste une problématique majeure en Corée du Sud. Les Sud-Coréennes continuent d’être significativement moins bien payées que leurs homologues masculins. Le pays détient même le plus grand gender pay gap parmi les membres de l’OCDE.

Selon l'OCDE, les salaires réels en France ont diminué de 1,8 % entre les premiers trimestres 2022 et 2023. Heureusement, le taux de l'inflation a chuté à 2,2 % en avril 2024 et les salaires réels sont de nouveau en hausse dans le pays.

D'après les prévisions de la Banque de France, les salaires nominaux ne devraient toutefois pas augmenter fortement en 2024. Les experts s'attendent à ce que les salaires réels restent « assez dynamiques grâce à une inflation globale modérée ». Au total, selon le journal Le Monde, plus de 17 % des salariés doivent aujourd'hui vivre avec le salaire minimum, contre 12 % il y a trois ans.

En Autriche, il n'existe pas de salaire minimum légal. Cependant, les travailleurs bénéficient de la protection offerte par des conventions collectives sectorielles. Par exemple, dans le secteur de l'hôtellerie et de la restauration, il a été convenu que les salaires augmenteront en moyenne de l'inflation annuelle majorée d’un pour cent en 2025, avec un salaire minimum fixé à 2 000 euros bruts pour les travailleurs auxiliaires à partir du 1^er mai 2025.

Bien que l'Autriche ne soit pas épargnée par l'inflation, celle-ci a nettement diminué après avoir atteint un niveau élevé de 5,6 % en décembre 2023. Elle est désormais passée sous la barre des 2 %. Selon les derniers chiffres de l’OCDE, cette amélioration a contribué à une augmentation des salaires réels de 5,4 % entre le premier trimestre 2023 et le premier trimestre 2024, un chiffre bien supérieur à la moyenne de l’OCDE, qui s’établit à 3,5 %.

Comme dans de nombreux autres pays, le salaire réel de la main-d’œuvre canadienne a diminué en raison d'une inflation élevée, de 3,4 % en 2022. Au Canada, le taux de l'inflation a parfois atteint des sommets de près de 8 %. Malgré une baisse à 3,1 % fin 2023, les économistes affirment que l'on ne sait toujours pas si et quand les Canadiens retrouveront leur pouvoir d'achat perdu. L'inflation continue de baisser.

D'après Statistics Finland, le pic d'inflation de 2022 a provoqué la plus forte baisse des salaires réels depuis plus de 60 ans. Malgré l'incapacité des salaires à suivre le rythme de l'inflation, la diminution des salaires réels s'est ralentie.

Comme ses voisins nordiques, la Finlande présente un taux de syndicalisation très élevé, mais les récents accords salariaux issus de la négociation collective n'apparaissent pas encore dans les statistiques. Cela pourrait avoir un impact considérable sur les données de croissance des salaires réels dans les prochains mois.

Entre le premier trimestre 2022 et le premier trimestre 2023, les salaires réels en Suède ont été beaucoup plus touchés que ceux de la France. Le pays a connu une baisse significative de 8,4 %. La responsable, bien sûr, est l’inflation galopante. La situation s'est améliorée depuis, avec un indice à 1,3 % en octobre 2024.

L’économiste Ola Olsson a déclaré en avril 2024 à CNBC que les travailleurs suédois s'étaient résignés au recul des salaires réels afin d'éviter de revivre la « boucle salaires-prix » qui a frappé le pays dans les années 1970.

Alors que les salaires en Nouvelle-Zélande peinent à suivre le rythme de l'inflation, le salaire moyen dans le pays a atteint un niveau record au deuxième trimestre 2023, selon les données du plus grand portail d'emploi du pays, Trade Me Jobs.

Cependant, comme la performance économique du pays se contracte, la croissance a ralenti. Des données récentes du gouvernement montrent que la population active quitte le pays en nombre record.

Selon les données de l'office allemand de la statistique Destatis, en 2022, les salaires réels ont reculé de 4,1 % en Allemagne. Alors que ce chiffre a augmenté de 5,6 % en termes nominaux en 2023, une inflation obstinément élevée signifie que les salaires réels ont tout de même diminué – mais de façon beaucoup moins pessimiste, de 0,4 %. La croissance des salaires réels redémarre maintenant et a augmenté de 3,1 % au deuxième trimestre 2024 par rapport à la même période de l'année précédente.

L'écart de rémunération entre les femmes et les hommes se réduit également. L'Allemagne se classe sixième au monde en matière d'égalité des revenus entre les genres. En revanche, la différence de salaires moyens entre les travailleurs de l'est et de l'ouest de l'Allemagne ne cesse de se creuser, plus de 30 ans après la réunification.

Au Royaume-Uni, l’inflation commence enfin à reculer après une hausse prolongée. Toutefois, bien que les salaires progressent désormais plus rapidement que l’inflation, cela ne suffit pas à compenser les pertes accumulées ces dernières années en termes de pouvoir d’achat. Selon le groupe de réflexion indépendant Resolution Foundation, les salaires hebdomadaires corrigés de l’inflation n’ont augmenté que de 19 euros en 14 ans.

D’après une analyse récente du Trades Union Congress (TUC), les salaires réels au Royaume-Uni restent encore inférieurs à leur niveau de 2008. Cette stagnation contraste fortement avec la tendance observée dans les autres pays de l’OCDE, où les salaires réels ont augmenté en moyenne de 8,8 % au cours des 15 dernières années.

Entre 1990 et 2021, la croissance des salaires réels en Irlande a été phénoménale : les salaires ont augmenté de 90 %. Depuis 2021, cependant, les revenus réels ont faibli en raison d'une forte inflation. Le salaire hebdomadaire réel typique du pays a baissé de 4,2 %.

La bonne nouvelle ? En septembre 2024, l'inflation n'était que de 0,7 %, son niveau le plus bas depuis plus de trois ans. De plus, l'économie continue de croître plus rapidement que dans le reste de la zone euro.

La majorité de la main-d’œuvre des Émirats arabes unis vient de l'étranger. Cependant, les salaires élevés dont profite cette vague d'employés qualifiés masquent la situation de nombreux travailleurs dans le pays. Les personnes peu qualifiées, qui occupent souvent des postes dans la construction ou les services domestiques, bénéficient de peu ou pas de protection. Ils sont souvent victimes d'exploitation, car les employeurs sont libres de fixer les conditions de travail sans réglementation.

Les Émirats arabes unis envisagent toutefois de mettre en place un salaire minimum, ainsi que des règles qui sanctionneraient les employeurs ne versant pas les salaires à temps.

En Norvège, le salaire moyen est l'un des plus élevés au monde. Cependant, d'après Statistics Norway, le salaire réel du pays stagne depuis 2015. Les importations sont plus chères en raison de la faiblesse de la couronne norvégienne. Cela stimule également l'inflation, même si celle-ci est tombée à 3,64 % en avril 2024.

À quoi s’attendre d’ici la fin 2024 ? Selon les économistes interrogés par FriFagbevegelse, les salaires devraient augmenter d'environ 5 % cette année, tandis que l'inflation devrait se stabiliser autour de 4 %.

À contre-courant de la tendance mondiale, les salaires réels aux Pays-Bas ont progressé de 0,4 % entre les premiers trimestres 2022 et 2023, selon les données de l'OCDE. La Belgique est le seul autre pays européen à avoir connu une hausse pendant cette période.

En plus de bénéficier d'augmentations salariales supérieures à l'inflation en 2023, la main-d’œuvre du pays travaille davantage en termes d’heures. Ainsi, les hausses à la fois des salaires réels et du revenu disponible devraient se poursuivre jusqu’à la fin de l'année.

En 2022, les salaires réels au Danemark ont baissé de 4,4 %, selon l'OCDE. En 2023, ils ont de nouveau augmenté à la suite d'une série de conventions collectives conclues entre les employeurs et les syndicats.

Au Danemark, comme dans les autres pays nordiques de cette liste, le taux de syndicalisation est extrêmement élevé. Les travailleurs ont ainsi plus de poids lorsqu'il s'agit d'obtenir une meilleure rémunération.

Selon le Bureau australien des statistiques, les salaires réels des travailleurs australiens ont chuté de 4,5 % en 2022, un record. Bien que les salaires nominaux aient augmenté en moyenne de 3,3 %, cette hausse a été annulée par une inflation de 7,8 % au quatrième trimestre 2022.

Malgré la poursuite de la baisse des salaires réels en 2023, la situation s'améliore en Australie. L'inflation a atteint son niveau le plus bas en deux ans : à 4,1 % fin 2023, puis à 3,6 % depuis.

Parallèlement, les personnes les moins bien payées ont bénéficié d'une augmentation de salaire supérieure à l'inflation, le salaire minimum ayant été relevé de 8,6 %.

Au Qatar, le salaire moyen est élevé et équilibré par rapport au coût de la vie. Celui-ci est, selon Numbeo, moins élevé qu'en France et en Allemagne. Toutefois, les inégalités de richesse sont flagrantes. La main-d’œuvre immigrée du pays est particulièrement mal payée.

Néanmoins, le gouvernement qatari a introduit des réformes du travail qui améliorent la situation difficile de ces personnes longtemps exploitées, grâce notamment à un salaire minimum et à des droits supplémentaires. Il reste, cela dit, encore beaucoup à faire.

Le coût de la vie est extrêmement élevé à Singapour. Le salaire moyen ne permet donc pas de couvrir facilement les dépenses dans cette cité-État prospère. En 2022, le salaire global réel des travailleurs singapouriens a légèrement augmenté, une hausse dépassant l'inflation de 0,4 %. Toutefois, pour la première fois depuis 2012, les salaires de base réels ont diminué, perdant un point de pourcentage. En parallèle, la croissance des revenus est restée stable tout au long de 2023.

Selon The Business Times, néanmoins, des jours meilleurs pourraient arriver, avec une reprise de la croissance économique de Singapour prévue pour la seconde moitié de 2024. De même, le comité du Conseil national des salaires de Singapour, qui conseille le gouvernement sur les questions salariales, a recommandé en octobre 2024 une augmentation des salaires comprise entre 5,5 et 7,5 % pour les travailleurs à bas salaire.

Les États-Unis connaissent une grande disparité entre les riches et les pauvres. Le salaire annuel moyen élevé après impôts dissimule les immenses différences de rémunération au sein de la population active. Toutefois, depuis la pandémie, l'inégalité de revenus s'est réduite dans le pays.

Le pays est également mieux placé que la plupart des autres en termes de croissance des revenus réels. Entre septembre 2023 et septembre 2024, les salaires réels ont augmenté de 1,5 %, car l'inflation a continué de ralentir.

Le Luxembourg se targue d'avoir le deuxième salaire moyen le plus élevé au monde. Le coût de la vie dans ce pays riche est exceptionnellement élevé, mais les travailleurs bénéficient des politiques progressistes du pays. En 2020, par exemple, tous les transports publics ont été rendus gratuits.

Un récent sondage révèle également que près des deux tiers des personnes interrogées étaient satisfaites des mesures relatives au coût de la vie mises en place par leur gouvernement.

La Suisse revendique le salaire moyen net le plus élevé au monde. Toutefois, selon Numbeo, ce pays riche a également le deuxième coût de la vie le plus élevé au monde, juste après les Bermudes. Selon l'OCDE, entre le premier trimestre 2022 et le premier trimestre 2023, les salaires réels des travailleurs suisses ont diminué de 1,4 %. Il s'agit de la plus forte baisse observée depuis 1942.

Cependant, d'après le syndicat suisse Unia, de nombreux secteurs tels que l'hôtellerie et la restauration, la coiffure et même la carrosserie automobile ont enregistré des hausses de salaire supérieures à l'inflation. L'organisation souligne que « les salaires devraient suivre à nouveau le rythme de l'inflation ».

Vous avez aimé ce contenu ? Cliquez sur le bouton Suivre en haut de la page pour découvrir d'autres articles de loveMONEY.