Les femmes détiennent un tiers du patrimoine privé mondial. Cependant, elles ne représentaient que 12,5 % des 3 194 milliardaires de la planète en 2022, selon les données les plus récentes de Statista. Il est clair qu’il reste encore beaucoup à faire pour combattre les inégalités de revenus à tous les niveaux de la société.

Parmi celles qui possèdent une fortune d’au moins 10 chiffres, beaucoup ont hérité de parents ou de partenaires décédés. D’autres, en revanche, sont des entrepreneures autodidactes qui ont bâti leur fortune grâce à leurs entreprises et leurs marques.

Poursuivez votre lecture pour découvrir les femmes les plus fortunées dans 25 pays à travers le monde, classées par ordre croissant, sur la base des estimations en temps réel du magazine Forbes et d’autres sources de confiance. Tous les montants en devises étrangères ont été convertis en euros.

Adaptation française par Aurélie Blain

La femme la plus riche des Émirats arabes unis serait l’influenceuse beauté irako-américaine Huda Kattan. Elle vit à Dubaï et possède une fortune estimée à 527 millions d’euros.

Autodidacte, cette maquilleuse lance son blog en 2010. Grâce à un nombre croissant d’abonnés, elle lance en 2013 une marque de cosmétiques à son nom, qui génère aujourd’hui près de 188 millions d’euros par an.

Huda Beauty repose sur le bouche-à-oreille et un contenu viral qui se propage grâce aux utilisateurs, plutôt que sur la publicité. La marque compte près de 53 millions de followers sur Instagram.

La femme la plus riche de Nouvelle-Zélande est Rosemari Delegat, qui partage une fortune de plus d’un milliard de dollars néo-zélandais (563 millions d’euros) avec son frère Jim.

Après l’avoir sauvée de la faillite au début des années 1980, ils ont transformé ensemble l’entreprise vinicole Delegat, fondée en 1947 par leurs parents d’origine croate, en l’un des plus grands empires viticoles de Nouvelle-Zélande.

Les vins de cette entreprise qui génère des millions, notamment Oyster Bay et Barossa Valley Estate, sont mondialement reconnus et remportent régulièrement des prix prestigieux.

Désignée par Forbes comme la première milliardaire issue de l’île caribéenne, la personnalité la plus riche de la Barbade n’a pas besoin d’être présentée. Mondialement célèbre, Robyn « Rihanna » Fenty a connu une carrière musicale exceptionnelle. Cependant, ce sont ses entreprises de cosmétiques et de lingerie qui l’ont propulsée au rang de milliardaire.

Sa marque Fenty Beauty, qu’elle codétient avec LVMH, a doublé son chiffre d’affaires en 2022. Par ailleurs, sa marque de lingerie Savage X Fenty, dont elle détient 30 % des parts, est évaluée à environ 2,8 milliards d’euros. Rihanna a aussi lancé sa ligne de soins capillaires, Fenty Hair.

Philanthrope, elle met sa fortune à profit à travers sa Fondation Clara Lionel, qui finance des projets éducatifs et des actions humanitaires en cas de catastrophes naturelles à travers le monde.

Dominika Kulczyk est la fille de Jan Kulczyk, qui était officiellement la personne la plus riche de Pologne jusqu’à son décès en 2015.

Selon Forbes, Jan Kulczyk est un personnage controversé qui a construit l’essentiel de sa fortune de manière quasi oligarchique dans les années 1990, grâce à la privatisation des entreprises publiques polonaises. À sa mort, plus de la moitié de sa fortune de 3,7 milliards d’euros était investie dans la brasserie SABMiller.

Dominika a hérité de la propriété de son père avec son frère, mais elle a reçu la majeure partie des profits issus de la vente de la participation dans SABMiller ainsi qu’une part dans l’entreprise d’énergie renouvelable Polenergia. Elle est aussi cofondatrice et présidente de la Fondation Kulczyk, qui milite pour les droits des femmes.

La femme la plus riche de Singapour est Shu Ping, directrice et cofondatrice de Haidilao, la plus grande chaîne de restaurants en Chine. La « success story » d’Haidilao a débuté en 1994 avec un modeste restaurant de quatre tables à Jianyang, dans le Sichuan, avant de se transformer en chaîne de plus de 1 300 établissements dans le monde entier.

Shu Ping est mariée à Zhang Yong, cofondateur de Haidilao et président de l’entreprise. Ils se sont installés à Singapour en 2018, où ils ont depuis acquis la citoyenneté.

Yoshiko Mori est la femme la plus riche du Japon. Elle a rejoint le club des milliardaires à la mort de son mari, Minoru Mori, en 2012.

Elle a hérité d’une part importante de sa fortune, y compris des participations majeures dans Mori Building, l’entreprise responsable du développement de l’élégant complexe de Roppongi Hills à Tokyo. Mori Building a également codéveloppé le Shanghai World Financial Center, la sixième plus haute tour de Chine.

On notera que le Japon ne compte qu’une seule milliardaire n’ayant pas hérité de sa fortune, la grande dame de l’intérim Yoshiko Shinohara. Ses avoirs, qui avaient atteint les 10 chiffres en 2017, s’élèvent actuellement à 909 millions d’euros.

Première milliardaire autodidacte du Vietnam et l’une des rares « self-made woman » de notre sélection, Thi Phuong Thao Nguyen a gagné son premier million de dollars à 21 ans, en important des marchandises très variées, allant de la photocopieuse au caoutchouc.

Elle a ensuite fait fortune grâce à différents investissements, en plus de cofonder en 2007 la compagnie aérienne VietJet Air. Lancée officiellement en 2011, la compagnie a rapidement attiré l'attention grâce à des publicités mettant en scène des hôtesses de l’air en bikini.

Thi Phuong Thao Nguyen a fait un don de 188 millions d’euros au Linacre College, rattaché à l’Université d’Oxford, et soutient de nombreux projets philanthropiques, notamment dans les domaines de l’éducation, de la lutte contre la pauvreté et des soins de santé.

Renommée pour sa vaste collection d’art, Hong Ra-hee doit une partie de sa fortune à dix chiffres au plus grand conglomérat familial de Corée du Sud, Samsung.

Veuve de l’ancien président de Samsung, Lee Kun-hee, elle a hérité d’une part de sa fortune après son décès en 2020. Lee Kun-hee est largement reconnu pour avoir fait de Samsung un mastodonte mondial et une marque de renommée internationale.

Cependant, Hong Ra-hee était déjà riche avant de se marier : son père, Hong Jin-ki, était un puissant magnat des médias et haut-fonctionnaire.

Tatyana Bakalchuk est la deuxième femme milliardaire de Russie, après l’emblématique figure du BTP Elena Baturina, seule oligarque féminine du pays et première à y avoir franchi le seuil des 10 chiffres sur son compte en banque.

Ancienne professeure d’anglais et mère de sept enfants, Bakalchuk est la fondatrice et PDG de Wildberries, le leader russe du commerce en ligne, qu’elle a lancé en 2004 depuis son appartement de Moscou, alors qu’elle était en congé maternité.

Considéré comme l’Amazon russe, Wildberries est désormais le plus grand site de vente en ligne du pays et traite environ sept millions de commandes par jour.

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Selon Forbes, la femme la plus riche d’Italie est l’héritière Massimiliana Landini Aleotti qui, avec ses deux enfants, possède Menarini, une entreprise pharmaceutique de premier plan acquise par son défunt mari dans les années 1990. La fortune de la famille s’élève à 8,3 milliards d’euros.

C’est toutefois l’icône de la mode Miuccia Prada (en photo) qui est la femme la plus riche d’Italie, car Aleotti partage sa fortune avec ses enfants.

Forbes estime la fortune personnelle de la célèbre créatrice à 5,4 milliards d’euros.

Femme d’affaires accomplie, María Asunción Aramburuzabala a su faire fructifier l’héritage reçu de son père en 1995, à savoir une importante participation dans le géant de la bière Grupo Modelo. L’entreprise a été vendue à Anheuser-Busch InBev en 2013 pour 19 milliards d’euros, procurant à l’héritière un rendement colossal.

Peu après la mort de son père, María Asunción a fondé la société d’investissement Tresalia Capital, et a depuis constitué un portefeuille d’investissements impressionnant, incluant des participations dans Kraft-Heinz et Tory Burch, ainsi que des placements dans le bâtiment et les télécommunications.

Ces deux héritières doivent leur fortune de plusieurs milliards de dollars à des millions de petites briques en plastique colorées.

Avec leur père Kjeld et leur frère Thomas, Agnete et Sofie détiennent 75 % de LEGO, la société fondée par leur arrière-grand-père Ole Kirk Christiansen en 1932. LEGO est aujourd’hui la plus grande entreprise de jouets au monde en termes de chiffre d’affaires, avec un revenu de 8,7 milliards d’euros en 2022. La famille détient également 47,5 % de Merlin Entertainments, le géant des parcs d’attractions.

Cavalière accomplie, Agnete a représenté le Danemark à l’épreuve de dressage aux Jeux olympiques de Rio en 2016 et siège au conseil d’administration de Kirkbi, la société holding de LEGO. Sofie (en photo) possède quant à elle des domaines de chasse au Danemark et en Écosse.

Antonia Johnson est l’actionnaire majoritaire d’Axel Johnson, le conglomérat fondé par son arrière-grand-père en 1873. Le groupe détient des intérêts diversifiés dans l’énergie, les chaînes de supermarchés et l’immobilier.

Elle a dirigé l’entreprise de 1982 à 2015 et siège toujours au conseil d’administration. Elle est également la fondatrice de l’Axfoundation, une organisation à but non lucratif qui œuvre pour une société plus durable.

Denise Coates, la reine britannique des jeux d’argent, suit des études de comptabilité avant de reprendre l’entreprise de paris de son père dans les années 1990.

En 2000, elle fonde le site de paris en ligne Bet365 depuis son pavillon de Stoke-on-Trent. Aux côtés de son frère John, qui occupe le poste de codirecteur général, elle transforme Bet365 en l’une des plus grandes entreprises de jeux d’argent au monde, après avoir vendu à Coral en 2005 les établissements en dur de la chaîne familiale.

Denise Coates figure régulièrement parmi les dirigeants les mieux rémunérés au monde, ce qui lui vaut de nombreuses critiques. Elle a perçu un salaire et des dividendes records de 480 millions d’euros pour l’année fiscale 2020-2021 et a gagné 299 millions d’euros entre mars 2021 et avril 2022. Lors du dernier exercice fiscal, elle a touché un salaire de 265 millions d’euros.

D’après la dernière « Rich List » du Sunday Times, Denise et sa famille seraient à la tête d’une fortune nette de 9,1 milliards d’euros.

Sandra Ortega Mera est la deuxième personne la plus riche d’Espagne, derrière son père Amancio Ortega. Ce dernier a cofondé en 1985 Inditex, la société mère de célèbres chaînes de prêt-à-porter comme Zara, Bershka et Pull&Bear.

Sandra Ortega Mera a hérité sa fortune de sa mère, Rosalía Mera, cofondatrice d’Inditex décédée, et consacre une grande partie de son temps à la Fondation Paideia, qui œuvre en faveur des personnes handicapées.

Elle détient également une participation de 5 % dans la société pharmaceutique PharmaMar, qui a développé des traitements contre le cancer du poumon et le COVID-19, et elle investit également son argent dans des hôtels de luxe.

Selon Forbes, Charlene de Carvalho-Heineken, la femme la plus riche des Pays-Bas, partage son temps entre la Suisse et Londres.

C’est pour cette raison qu’elle figure sur la « Rich List » du Sunday Times et est parfois considérée comme la femme la plus riche du Royaume-Uni, à la place de Denise Coates.

Comme on peut s’en douter, Charlene de Carvalho-Heineken tire sa fortune de Heineken, la brasserie fondée en 1864 par son arrière-grand-père. Elle détient 23 % des parts de l’entreprise, qu’elle a héritées de son défunt père Freddy en 2002.

La Dublinoise Alannah Weston est la fille du milliardaire irlando-canadien Galen Weston, décédé en 2021.

Avec trois autres membres de la dynastie Weston, qui détiennent ensemble une fortune estimée à environ 17,7 milliards d’euros selon la « Rich List 2024 » du Sunday Times, Alannah contrôle un empire du prêt-à-porter incluant la chaîne Primark et des marques comme Silver Spoon et Ryvita.

Elle a été directrice artistique et présidente du conseil d’administration de Selfridges, la chaîne de grands magasins vendue par la famille en 2021 pour 5 milliards d’euros. Très engagée, Alannah est également administratrice de la fondation caritative familiale.

Sherry Brydson est la femme la plus riche du Canada. Petite-fille de Roy Thomson, magnat de la presse aujourd’hui décédé, elle est l’actionnaire principale de Woodbridge, la société qui détient le géant des médias Thomson Reuters.

Elle mène une vie très discrète, loin des projecteurs, tout en étant propriétaire de Longview Aviation Capital, la société mère de Viking Air et De Havilland Canada.

Susanne Klatten, qui a hérité d’une participation de 19 % dans BMW par ses parents Herbert et Johanna Quandt, est de loin la femme la plus riche d’Allemagne.

Économiste accomplie diplômée d’un Master en administration des affaires, elle possède également 100 % des parts du géant de la chimie et de la pharmacie Altana, où elle occupe le poste de vice-présidente. Investisseuse avisée, elle détient d’importantes participations dans le fabricant de cartes de crédit Entrust et le producteur de carbone SGL.

Gina Rinehart est tout simplement la personne la plus riche d’Australie.

Figure incontournable dans le pays, elle a supervisé l’expansion de Hancock Prospecting, l’entreprise d’extraction de minerai de fer fondée par son père, Lang Hancock. La société a enregistré un bénéfice net de 4,7 milliards d’euros pour l’exercice se terminant le 30 juin 2023.

Elle possède également l’une des plus grandes entreprises de production bovine d’Australie, qui s’est récemment tournée vers la production qualitative de bœuf Wagyu, et elle détient des intérêts commerciaux dans le gaz naturel et les terres rares.

Figure incontournable du transport maritime, Rafaela Aponte-Diamant est la self-made woman la plus riche du monde et de loin la femme la plus riche de Suisse. Elle possède 50 % de MSC Group, la plus grande compagnie de transport maritime au monde, dont l’autre moitié appartient à son mari Gianluigi.

Rafaela Aponte-Diamant, qui vit à Genève, a lancé l’entreprise avec son époux en 1970 grâce à un prêt de 200 000 dollars, soit environ 1,5 million d’euros aujourd’hui. En 2022, MSC Group a réalisé un bénéfice impressionnant de 36,2 milliards d’euros sur un chiffre d’affaires de 86,4 milliards d’euros.

La femme la plus riche de France n’est autre que Françoise Bettencourt Meyers, la petite-fille d’Eugène Schueller, le fondateur de L’Oréal.

À la mort de sa mère Liliane Bettencourt en 2017, elle a hérité d’un tiers de l’empire des cosmétiques, et ce, malgré une relation tumultueuse entre elles.

Philanthrope engagée, Françoise préside la fondation caritative de sa famille, qui soutient les arts, les sciences de la vie et la cohésion sociale, et a versé 212 millions d’euros pour la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris après l’incendie qui l’a ravagée.

Les États-Unis comptent plus de femmes milliardaires que n’importe quel autre pays dans le monde. Alice Walton est la plus riche d’entre elles, avec une fortune estimée à 87 milliards d’euros, selon Forbes. Elle a même récemment détrôné Françoise Bettencourt Meyers au titre de femme la plus riche du monde.

Fille unique de Sam Walton, le fondateur de Walmart, Alice a hérité de 13 % des parts de l’entreprise, ce qui lui permet de financer sa passion pour l’art.

En 2011, l’héritière a ouvert le Crystal Bridges Museum of American Art à Bentonville, dans l’Arkansas, finançant plusieurs acquisitions de renom, dont des œuvres d’Andy Warhol, de Georgia O’Keeffe et de John Singer Sargent.

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