36 trésors disparus qui ont refait surface de manière incroyable !
Chefs-d’œuvre aux objets trouvés

Des peintures mondialement célèbres, des objets historiques et des bijoux inestimables ont un point commun : ils exercent une attraction irrésistible sur les criminels.
Qu’il s’agisse de chefs-d’œuvre inestimables comme La Joconde ou des emblématiques souliers de rubis du Magicien d’Oz, plongez dans les récits captivants de ces trésors disparus, volés, puis retrouvés dans des circonstances souvent incroyables.
Tous les montants mentionnés sont en dollars américains, avec des conversions ajustées à la période concernée.
Adaptation française par Aurélie Blain
La Déclaration des droits des États-Unis

Rédigée en 1789, la Déclaration des droits des États-Unis est produite en 14 exemplaires afin que chaque État existant en reçoive une copie. Parmi eux, Rhode Island et la Caroline du Nord, qui n’ont pas encore ratifié la Constitution, en obtiennent également un.
En 1865, en pleine guerre de Sécession, un soldat de l’Union dérobe l’exemplaire de la Caroline du Nord en guise de trophée. Il le revend ensuite à l’homme d’affaires Charles Shotwell pour une somme dérisoire – 5 dollars, soit environ 77 euros aujourd’hui.
Dans les années 1920, un membre de la famille Shotwell tente de céder la Déclaration à la Caroline du Nord, mais les autorités refusent, affirmant qu’il s’agit d’un document gouvernemental. En 1995, une nouvelle tentative de vente, cette fois par un vendeur anonyme, échoue à nouveau.
En 2003, lorsqu’un acheteur propose de revendre le document au musée de Philadelphie pour 4 millions de dollars (3,6 millions d’euros), le FBI intervient et saisit l’exemplaire. Un tribunal tranche finalement en faveur de la Caroline du Nord, à qui la Déclaration est enfin restituée.
L’œuvre d’art la plus volée de l’histoire

Considéré comme l’œuvre d’art la plus volée de l’histoire, L’Adoration de l’Agneau mystique, également connu sous le nom de retable de Gand, a été peint en 1432 par Hubert et Jan van Eyck pour la cathédrale Saint-Bavon de Gand, en Belgique.
Ce chef-d’œuvre de 12 panneaux n’a cessé d’attirer les convoitises. Au début des années 1800, Napoléon Bonaparte le fait transférer au Louvre, à Paris. Ce n’est qu’après la bataille de Waterloo en 1815 qu’il est restitué à Gand. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est censé être envoyé au Vatican pour être mis en sécurité, mais il n’atteint que le musée de Pau, dans le sud-ouest de la France. Deux ans plus tard, Adolf Hitler ordonne sa saisie et son transfert dans une mine de sel autrichienne. En 1945, une équipe du Monuments, Fine Arts, and Archives program (le programme de sauvegarde de l’art des Alliés) le récupère et le renvoie en Belgique.
En 2021, ce tableau au passé mouvementé est placé dans une vitrine pare-balles, un dispositif de 30 millions d’euros visant à dissuader les voleurs. Pourtant, une partie de l’œuvre restera à jamais incomplète : le panneau inférieur gauche a été volé en avril 1934 dans la cathédrale Saint-Bavon et demeure introuvable. À l’époque, un mystérieux ravisseur réclame un million de francs belges en rançon, mais les autorités refusent de payer.
Le principal suspect, Arsène Goedertier, avoue le vol sur son lit de mort en décembre 1934… sans jamais révéler l’emplacement du panneau, présumé détruit. Aujourd’hui, avec sa protection renforcée, les autorités belges espèrent que le retable ne sera plus la cible des voleurs.
Le portrait du duc de Wellington par Francisco Goya

En 1961, un portrait du duc de Wellington peint par l’artiste espagnol Francisco Goya est dérobé à la National Gallery de Londres. Le vol a lieu seulement 19 jours après l’acquisition de l’œuvre par la galerie pour 140 000 livres sterling (environ 3,6 millions d’euros aujourd’hui) lors d’une vente aux enchères. C’est la première fois qu’une œuvre est volée à la National Gallery et la police lance des recherches à l’échelle nationale pour retrouver le coupable.
Quatre ans plus tard, le voleur se livre aux autorités et rend le tableau. Il s’agit de Kempton Bunton, un ancien chauffeur de bus de 61 ans originaire de Newcastle, en Angleterre, qui, avec son fils John, a volé le portrait dans l’intention de le revendre à la National Gallery. Kempton espérait utiliser l’argent pour permettre aux personnes âgées de ne pas avoir à payer la redevance télé, une cause qui lui tenait tant à cœur qu’il avait déjà été emprisonné pour avoir refusé de s’acquitter de la sienne.
Le petit-fils de Kempton, Chris Bunton, a saisi l’occasion de porter cette incroyable histoire sur grand écran, et le film The Duke, avec Jim Broadbent et Helen Mirren, est sorti en 2020.
Tres Personajes de Rufino Tamayo

Le tableau Tres Personajes peint en 1970 par Rufino Tamayo est acquis en 1977 chez Sotheby’s, à l’occasion d’une vente d’art moderne. Dix ans plus tard, il disparaît mystérieusement de l’entrepôt où ses propriétaires l’avaient mis en sécurité. Pendant des décennies, les détectives cherchent l’œuvre en vain, jusqu’à ce qu’une promeneuse la retrouve par hasard...
En 2003, Elizabeth Gibson (photographiée ici avec la peinture) tombe par hasard sur l’œuvre abandonnée, lors d’une promenade matinale dans l’Upper West Side de Manhattan. Sans être experte en la matière, Elizabeth est attirée par le tableau, jeté à la poubelle. Elle le conserve chez elle plusieurs mois, jusqu’à ce qu’un ami lui suggère de le faire évaluer. C’est à ce moment-là que sa véritable valeur est révélée.
L’œuvre volée est finalement restituée à son propriétaire légitime et vendue aux enchères pour 1 049 000 dollars (959 000 euros) en 2007. Gibson a reçu une récompense de 15 000 dollars (13 700 euros) et un pourcentage non divulgué sur les bénéfices de la vente.
Le Cri d’Edvard Munch

Le Cri est l’une des œuvres d’art les plus célèbres au monde. Edvard Munch en a réalisé quatre versions, dont deux ont été volées.
La première est dérobée en 1994 à la Galerie nationale d’Oslo. Les voleurs s’introduisent discrètement dans le musée par une échelle et emportent le tableau, laissant derrière eux une carte postale provocatrice : « Merci pour la sécurité défaillante ». Dix ans plus tard, une autre version est volée par des individus armés au musée Munch, également à Oslo.
Les deux œuvres sont heureusement récupérées. Le premier voleur tente de réclamer une rançon d’un million de dollars (910 000 euros), mais une opération d’infiltration permet de récupérer la peinture sans avoir à payer le montant demandé. Le second Cri est retrouvé en 2006, en même temps que La Madone de Munch, les deux œuvres n’ayant subi que quelques dégâts mineurs.
Trois tableaux de Van Gogh, Picasso et Gauguin

En 2003, trois des œuvres les plus précieuses de la Whitworth Art Gallery (ici en photo), située à Manchester, en Angleterre, sont volées. Les peintures de Pablo Picasso, Vincent Van Gogh et Paul Gauguin disparaissent le 23 avril après que des voleurs se sont introduits dans l’établissement pendant la nuit. Au matin, les gardiens sont accueillis par des murs blancs, les œuvres manquantes estimées alors à environ 5 millions de dollars (4,5 millions d’euros).
Les tableaux sont retrouvés quelques jours plus tard dans des toilettes publiques proches, enroulés dans un tube en carton avec une note déclarant : « Nous ne voulions pas voler ces tableaux, simplement souligner le piètre niveau de sécurité ». La véritable intention des voleurs reste un mystère, mais la presse britannique n’a pas boudé son plaisir à surnommer ces toilettes Loo-vre (loo signifiant « toilettes » en anglais).
Le trésor viking du Gotland

Exhumé sur un ancien site viking, ce trésor comprenait 2 000 pièces d’argent anglaises, allemandes et arabes, dont 1 000 furent volées par des pilleurs.
Considéré comme un crime contre le patrimoine culturel, le vol eut lieu en 2009 dans un champ de Gandarve, dans le Gotland, en Suède. Les fortes pluies effacèrent les preuves, réduisant les chances de retrouver le trésor, mais un petit fragment de crucifix du XIe siècle, perdu sur place, permit aux enquêteurs de relier cet objet à une image de crucifix mise en vente par e-mail quelques jours plus tard.
L’auteur de l’e-mail mena les enquêteurs aux voleurs, et une perquisition dans une propriété du Gotland permit leur arrestation. Les pièces volées furent ainsi retrouvées en 2010.
L’Action Comics n°1 de Nicolas Cage

L’un des trésors les plus récents de cette liste est un exemplaire en parfait état d’Action Comics n°1, datant de 1938, qui vit la première apparition de Superman. Il est volé en 2000 dans la maison de l’acteur hollywoodien Nicolas Cage, cinq ans après son acquisition.
L’acteur avait été indemnisé après le vol et ne s’attendait pas à revoir son exemplaire. Il est retrouvé 11 ans plus tard dans un entrepôt de la vallée de San Fernando à Los Angeles. Après avoir qualifié cette réapparition de « divine providence », Nicolas Cage revend le comic pour 2,16 millions de dollars (2 millions d’euros).
Le Garçon au gilet rouge de Cézanne

Lorsqu’il est volé dans un musée privé de Zürich en 2008, Le Garçon au gilet rouge de Paul Cézanne devient l’un des plus importants cas de vol d’art en Europe.
Estimée à 91 millions de dollars (83 millions d’euros), cette peinture impressionniste de 1888 est dérobée, avec trois autres chefs-d’œuvre, dont Le Champ de coquelicots à Vétheuil de Monet et Les Branches de marronnier en fleurs de Van Gogh, lors d’un cambriolage spectaculaire. Les trois voleurs masqués forcent même le personnel à s’allonger par terre avant de s’emparer des œuvres les plus précieuses de la collection.
Peu après le vol, la police suisse retrouve les œuvres de Monet et Van Gogh dans un parking. Il faut néanmoins attendre quatre ans pour que le Cézanne soit retrouvé en Serbie, où un expert suisse est envoyé afin de confirmer son authenticité.
Trois membres d’un groupe criminel sont arrêtés à Belgrade et à Čačak lors d’une vaste opération policière. Selon les médias serbes, les suspects étaient en possession d’armes à feu et d’importantes sommes d’argent.
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La Joconde de Léonard de Vinci

En 1911, le Louvre engage un Italien nommé Vincenzo Perugia pour installer des vitrines de protection autour de certaines œuvres d’art. Ce que l’établissement ignore, c’est qu’il s’agit d’un petit criminel qui a flairé l’opportunité…
Vincenzo Perugia reste caché jusqu’au départ du personnel du musée, puis retire la Joconde de son cadre et ressort tranquillement le lendemain matin, à la réouverture de l’établissement.
En novembre 1913, il écrit à un marchand d’art florentin, Alfredo Geri, sous le pseudonyme de « Leonardo Vincenzo » et se rend à Milan pour le rencontrer, cachant la précieuse toile dans un coffre à double fond. Alfredo Geri convainc le voleur de lui laisser le tableau en attendant l’avis d’un expert, mais il alerte en réalité la police. Vincenzo Perugia est rapidement arrêté, et La Joconde restituée.
Les trésors royaux de Suède, première partie

En 2013, des répliques du XVIe siècle de l’orbe crucigère, du sceptre et de la couronne funéraires du roi Jean III de Suède sont volées dans la cathédrale de Västerås, à l’ouest de Stockholm.
Le vol a lieu en pleine nuit et l’absence des joyaux n’est découverte que le lendemain par un employé de la cathédrale. L’aumônier, Johan Sköld, déclare alors que ces objets sont « inestimables », et la police émet rapidement une alerte nationale.
Quelques jours plus tard, un informateur anonyme mène à la découverte de deux grands sacs-poubelle abandonnés sur l’autoroute 555, entre Västerås et Hallstahammar, contenant les objets précieux. Ils sont rapidement restitués à la cathédrale, mais on ne rapporte toujours aucune arrestation ou confession à ce jour.
Paysage, Bords de Seine de Renoir

Réalisée par le peintre impressionniste français Pierre-Auguste Renoir en 1879, Paysage, Bords de Seine est déclarée disparue au Baltimore Museum of Art en 1951. L’œuvre refait surface près de 60 ans plus tard, en 2009, sur un marché aux puces de Virginie-Occidentale, sans aucune trace de son parcours durant ces six décennies.
Marcia Fuqua, qui l’achète sans connaître sa valeur, raconte avoir négocié cette précieuse toile, une vache en plastique et une poupée Paul Bunyan pour seulement 7 dollars (6,40 euros). Elle explique avoir simplement aimé le cadre de cette petite peinture de la taille d’une serviette. Malgré l’inscription « Renoir 1841-1919 » sur la plaque, Marcia Fuqua ne pense pas l’œuvre authentique et la laisse deux ans dans un sac-poubelle avant de se décider à la faire estimer.
À son grand désarroi, un juge fédéral décide en 2014 de la restitution de la toile au musée. Le FBI la remet alors au Baltimore Museum of Art, où elle est désormais exposée.
Les chevaux de bronze de Josef Thorak

Commandés par Adolf Hitler, ces chevaux de presque cinq mètres de haut encadraient autrefois l’entrée de la chancellerie à Berlin. Leur trace s'est perdue à un moment donné entre 1988, lorsque des historiens de l'art les ont photographiés, et 1991, année où les Soviétiques ont commencé leur retrait d'Allemagne de l'Est.
En 2015, l’ancien collectionneur et détective spécialisé dans les œuvres d’art Arthur Brand parvient à retrouver ces statues de manière spectaculaire. Elles sont mises en vente, et Arthur Brand se fait passer pour un riche Texan du nom de M. Moss, inspiré par le personnage de J. R. Ewing dans la série Dallas.
Alors que l’intermédiaire tarde à conclure la vente, Brand et la police explorent d'autres pistes. qui les conduisent à Bad Dürkheim, où une perquisition permet de récupérer les chevaux ainsi qu’une trentaine d’autres œuvres d’art.
Deux toiles de Van Gogh

Deux tableaux de Vincent Van Gogh, volés au musée Van Gogh d’Amsterdam lors d’un cambriolage en 2002, sont retrouvés en 2016 dans une ferme près de Naples, en Italie. Vue de la mer de Scheveningen (1882, à droite sur la photo) et Sortie de l’église réformée de Nuenen (1884-85, à gauche) étaient cachés dans une boîte dissimulée derrière un mur, dans les toilettes de la ferme.
Ces toiles ne sont pas les seuls biens saisis par la police italienne, qui met aussi la main sur un butin d’une valeur estimée à 20 millions d’euros, notamment un petit avion, des appartements et des villas qui appartiendraient à deux barons présumés de la Camorra.
Les toiles n’ayant jamais été vendues, leur valeur exacte reste inconnue, mais les œuvres de Van Gogh sont estimées à des dizaines de millions d’euros. En 2017, elles ont finalement retrouvé leur place au musée Van Gogh, et son directeur Axel Rüger (au centre de la photo) a alors déclaré que ce jour était l’un des plus « marquants de l’histoire du musée ».
Les tableaux volés du musée Scheringa d’art réaliste

En 2009, deux tableaux, Adolescence de Salvador Dalí et La Musicienne de Tamara de Lempicka, sont volés en plein jour au musée Scheringa d’art réaliste à Spanbroek, aux Pays-Bas. Des hommes masqués pénètrent dans le musée et s’enfuient en voiture avec les œuvres, d’une valeur totale de plus de 7,7 millions d’euros.
En 2016, le détective spécialisé dans les vols d’œuvres d’art Arthur Brand parvient à retrouver les toiles et à négocier leur restitution. Elles circulent alors dans le milieu du banditisme et il doit passer des mois à négocier avec un groupe criminel avant que les peintures ne soient finalement remises à Scotland Yard, enroulées dans une vieille couverture.
Woman-Ochre de Willem de Kooning

Estimée à 146 millions d’euros, Woman-Ochre de Willem de Kooning avait disparu depuis plus de 30 ans, après avoir été découpée de son cadre au musée d’art américain de l’University of Arizona Museum of Art, à Tucson, en 1985. À l’époque, le musée ne disposait pas de caméras de sécurité.
Cette toile expressionniste a finalement été retrouvée au Nouveau-Mexique, dans la maison de deux anciens professeurs, Jerry et Rita Alter, à la mort de Rita en 2017 (Jerry étant décédé cinq ans plus tôt).
Personne ne sait exactement comment la peinture a fini chez ce couple discret, mais une photo d’eux à Tucson la veille du vol a alimenté les soupçons, certains estimant qu’ils ressemblaient aux croquis des suspects diffusés à l’époque par les enquêteurs.
Les souliers rouges du Magicien d’Oz

Ces célèbres souliers rouges portés par Judy Garland dans le film Le Magicien d’Oz de 1939 figurent parmi les objets les plus précieux du cinéma. En 2005, l’une des sept paires fabriquées pour le film est volée au Judy Garland Museum de Grand Rapids, dans le Minnesota, par un individu qui s’est introduit par une fenêtre pendant la nuit.
Après des années d'enquête, durant lesquelles un fan anonyme avait offert une récompense d'un million de dollars pour le retour des chaussures – bien que cette offre ait expiré après 10 ans – le FBI obtient finalement une piste.
Une opération d’infiltration à Minneapolis permet de retrouver les souliers en septembre 2018. Un homme contacte l’assureur des précieuses chaussures, affirmant avoir des informations permettant de les récupérer, et les enquêteurs réussissent à retrouver les escarpins tant convoités. Le voleur, Terry Martin, aujourd’hui âgé d’une soixantaine d’années, est inculpé en 2023. Un autre homme, Jerry Hal Saliterman, âgé de 76 ans, est également inculpé en mars 2024 pour vol d’une œuvre d’art majeure et subornation de témoin, après avoir menacé de diffuser la vidéo compromettante d’une témoin si elle parlait du vol.
Une couronne éthiopienne du XVIIIe siècle

Disparue depuis 1993, cette couronne éthiopienne en bronze du XVIIIe siècle est finalement restituée au gouvernement éthiopien en 2020. Sirak Asfaw, réfugié politique qui avait fui l’Éthiopie pour les Pays-Bas dans les années 1970, découvre la couronne dans la valise d’un autre réfugié séjournant dans son appartement à Rotterdam en 1998. La couronne, ornée d’images du Christ et des 12 apôtres, fait partie des rares exemplaires connus, une douzaine au total.
Sirak Asfaw, craignant que la couronne volée ne « disparaisse à nouveau » s’il la rend aux autorités éthiopiennes, décide alors de la garder. Lorsqu’Abiy Ahmed devient Premier ministre en 2018, Sirak estime que le moment est venu de la restituer et contacte un spécialiste de l’art néerlandais pour organiser son retour. En février 2020, la couronne est restituée lors d’une cérémonie à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne.
Des bas-reliefs wisigoths espagnols

En 2004, ces deux sculptures wisigothes datant du VIIᵉ siècle sont dérobées dans l’église Santa Maria de Lara, située dans le nord de l’Espagne. Ces bas-reliefs inestimables, pesant chacun environ 50 kg, sont retrouvés en 2019 par le détective amateur néerlandais Arthur Brand, dans le jardin d’un noble anglais. Ils sont couverts de boue et de feuilles après avoir été utilisés comme ornements de jardin.
L’aristocrate britannique avait acheté ces trésors antiques sans le savoir, les payant environ 50 000 livres sterling (62 000 euros) chacun auprès d’un marchand français. Lorsqu’il a découvert la véritable nature de ces œuvres, il en a été si choqué qu’il a pensé « les jeter dans une rivière pour les faire disparaître à jamais ». Fort heureusement, les précieux bas-reliefs ont été remis à l’ambassade d’Espagne au début de l’année 2019.
Les trésors royaux de Suède, deuxième partie

Les trésors royaux de Suède ont été à plusieurs reprises la cible de criminels. En juillet 2018, deux voleurs s’introduisent dans la cathédrale de Strängnäs, près de Stockholm, et s’emparent d’un globe et de deux couronnes ayant appartenu à des monarques du XVIIe siècle, Karl IX et la reine Christina. Ces objets font partie du trésor funéraire du roi, enterré en 1611. Après le vol, les malfaiteurs s’enfuient à vélo jusqu’à un lac où les attend un hors-bord, leur permettant de s’échapper rapidement.
En février 2019, les objets sont retrouvés dans une poubelle en banlieue de Stockholm, abandonnés parmi d’autres détritus malgré l’or, les perles et les pierres précieuses qui les ornent. Le mot « bombe » est inscrit sur la poubelle, posée sur une voiture et attirant ainsi immédiatement l’attention. L’ADN d’un homme de 22 ans est retrouvé sur les trésors ; il avoue le vol et il est finalement condamné à quatre ans de prison.
Le fragment volé de Stonehenge

En 1958, le célèbre site de Stonehenge, dans le Wiltshire en Angleterre, subit d’importants travaux de restauration. Robert Phillips, membre de l’équipe d’excavation, décide d’emporter une carotte de 108 cm issue du forage d’un des mégalithes afin d’y insérer des tiges métalliques et ainsi stabiliser les pierres.
Robert Phillips part ensuite s’installer aux États-Unis en 1976 et emporte ce morceau de Stonehenge avec lui, qu’il garde dans son bureau pendant environ 60 ans. Les experts pensaient ce fragment disparu à jamais, mais, à la veille de son 90e anniversaire en 2019, Robert Phillips décide de restituer la carotte, la faisant personnellement livrer par ses fils Robin et Lewis, dans un état de conservation impeccable. Deux fragments similaires restent toujours portés disparus.
Le Portrait d’une dame de Gustav Klimt

En décembre 2019, des jardiniers du musée d'art moderne Ricci Oddi de Plaisance, en Italie, font une découverte étonnante. En taillant du lierre sur les murs extérieurs, ils trouvent un tableau dissimulé dans une alcôve, elle-même dissimulée derrière un panneau métallique. L’œuvre, en bon état, est identifiée comme étant Le Portrait d’une dame (1917) du peintre autrichien Gustav Klimt.
Ce tableau avait été volé au musée une vingtaine d’années auparavant, en février 1997. Il n’avait toutefois jamais quitté les lieux, puisqu’il avait été caché sur place. En janvier 2020, l’authenticité de l’œuvre, achevée par Klimt l’année précédant sa mort en 1918, est prouvée. Bien que la peinture ait été récupérée, l’histoire de son vol reste un mystère. Les enquêteurs espèrent que des traces ADN retrouvées sur la toile permettront de faire la lumière sur cette affaire.
Les peintures de l’exposition Rembrandt

En 2019, l’exposition Rembrandt’s Light à la Dulwich Picture Gallery de Londres, célébrant le 350e anniversaire de la mort du maître hollandais, présente 35 des œuvres du peintre. Deux de ces peintures iconiques sont alors la cible d’un vol qualifié d’« audacieux » par la police. Le cambrioleur asperge même un agent de sécurité avec une substance inconnue pour s’échapper avec les œuvres d’art.
Mais, contrairement à de nombreuses autres œuvres volées qui finissent dans des villes ou des pays différents, ces deux Rembrandt n’ont pas beaucoup voyagé.
Les peintures sont rapidement retrouvées, dont une dans les buissons du parc qui entoure la Dulwich Picture Gallery. Elles ont depuis été rendues à leurs institutions d’origine : le Louvre à Paris et la National Gallery of Art à Washington.
Des éditions originales irremplaçables

En 2017, des livres irremplaçables, d’une valeur estimée à plus de 2,5 millions de livres sterling (2,7 millions d’euros), sont dérobés dans un entrepôt de transit à Londres. Dans ce vol digne d’un film d’espionnage, deux hommes percent des trous dans le plafond, descendent en rappel et s’emparent de quelque 20 ouvrages. Ils dissimulent alors leur butin dans 16 sacs de sport et s’enfuient avec l’aide d’un troisième homme, qui joue le rôle de conducteur.
Une enquête de trois ans permet de localiser la collection volée dans une fosse en béton située sous une maison en Roumanie. En septembre 2020, les autorités révèlent que les coupables appartiennent à un réseau criminel organisé, et 13 hommes sont alors inculpés.
Un rouleau calligraphié par Mao Zedong

En septembre 2020, des cambrioleurs s’emparent d’un précieux rouleau calligraphié rédigé par Mao Zedong, fondateur de la République populaire de Chine.
Ce manuscrit d’une grande valeur se trouvait dans la résidence du célèbre collectionneur d’art Fu Chunxiao lorsqu’il a été dérobé, aux côtés de timbres anciens, pièces de cuivre et autres écrits de Mao. L’ensemble du butin est estimé à 5 milliards de dollars de Hong Kong (590 millions d’euros).
Ignorant sa véritable valeur, les voleurs revendent le rouleau à un collectionneur d’art hongkongais pour la modique somme de 500 dollars de Hong Kong (58 euros). Ce dernier, persuadé qu’il s’agit d’une contrefaçon, finit par contacter la police après avoir pris connaissance de l’avis de recherche lié au cambriolage.
Long de près de trois mètres, le manuscrit est finalement restitué à Fu Chunxiao, mais il a été déchiré en deux lors du vol, ce qui réduit considérablement sa valeur, autrefois estimée à 300 millions de dollars (274 millions d’euros). Trois personnes sont reconnues coupables de ce vol et condamnées en 2022.
Les artefacts « maudits » de Pompéi

La ville antique de Pompéi est l’un des sites les plus visités d’Italie, et les touristes emportent parfois bien plus que des souvenirs de ce lieu historique. Des fragments de pierres sont souvent volés par des visiteurs indélicats, mais beaucoup finissent par les renvoyer, tourmentés par leur conscience. En octobre 2020, une touriste canadienne nommée Nicole a renvoyé un colis contenant des fragments volés à une agence de voyages de Pompéi.
D’après The Guardian, elle explique dans la lettre jointe que ces objets sont maudits et qu’elle a connu une série d’événements malheureux depuis qu’elle les a dérobés en 2005. Nicole renvoie ainsi deux carreaux de mosaïque, des fragments d’amphore et des morceaux de céramique, auxquels elle attribue une énergie négative responsable de ses problèmes de santé et soucis financiers. Elle ajoute qu’elle souhaite les rendre pour ne pas « transmettre cette malédiction » à sa famille.
Rosiers sous les arbres de Gustav Klimt

En 2021, le gouvernement français annonce la restitution de la seule œuvre de Gustav Klimt issue de sa collection nationale à la famille juive qui en avait été dépossédée par les nazis en 1938. Ce tableau de 1905, intitulé Rosiers sous les arbres, était exposé au Musée d’Orsay à Paris depuis 1980, après avoir été acheté aux enchères. La ministre française de la Culture de l’époque, Roselyne Bachelot, a alors déclaré que les autorités n’avaient pris que récemment conscience du vol de cette œuvre par les nazis.
La toile sera par conséquent rendue à la famille de Nora Stiasny, victime de l’Holocauste.
« La décision de restituer une œuvre majeure issue des collections publiques illustre notre engagement pour le devoir de justice et de réparation envers les familles spoliées », a affirmé Roselyne Bachelot, faisant allusion aux efforts de la France pour restituer les œuvres d’art volées à leurs propriétaires légitimes.
Des fresques de Pompéi

Trois fresques datant du Ier siècle après J.-C. auraient été découpées des murs de deux villas romaines situées dans l’ancienne cité de Stabies, près de Pompéi, dans les années 1970, avant d’être illégalement transportées hors d’Italie.
Trois autres fresques furent ensuite volées dans une villa de Civita Giuliana, au nord-ouest du site archéologique principal de Pompéi, laissant les autorités perplexes quant à la localisation de ces plaques d’enduit peintes datant de l’antiquité.
Les fresques de Civita Giuliana furent récupérées par la police en 2012, après la découverte d’un tunnel menant directement à l’ancienne villa, utilisé comme passage secret pour voler les œuvres. Les trois fresques volées à Stabies furent quant à elles retrouvées lors d’une opération contre le pillage des antiquités en 2020. La totalité des six fresques a ainsi été restituée à Pompéi.
Des antiquités pillées d’une valeur de 70 M$

Le milliardaire américain Michael Steinhardt est l’un des collectionneurs d’art les plus célèbres au monde, mais tous les objets de sa collection n’ont pas été acquis légalement. En 2017, le procureur du district de New York lance une enquête sur sa collection d’art et d’antiquités. En décembre 2021, soit environ trois ans plus tard, il est révélé qu’environ 180 objets en sa possession, d’une valeur totale de 70 millions de dollars (64 millions d’euros), avaient été obtenus à la suite de pillages.
En février 2022, le procureur Alvin Bragg annonce que 55 de ces antiquités volées seront restituées à la Grèce.
La valeur totale des objets grecs s’élève à 20 millions de dollars (18 millions d’euros). Il est ainsi convenu que Michael Steinhardt échappe à des poursuites judiciaires en échange de la restitution des artefacts volés et de l’interdiction à vie d'acheter des antiquités.
Les joyaux du château de Dresde

Le 25 novembre 2019, vers 4 h 50 du matin, une centaine d’objets sont dérobés dans la Voûte verte du château de Dresde, en Allemagne. Sur les images de vidéosurveillance, on voit les voleurs briser une vitrine et s’enfuir avec plusieurs objets de valeur, dont une broche en forme de nœud datant des années 1780, incrustée de 660 diamants. Les autorités offrent alors une récompense de 500 000 € pour « tout indice menant à la résolution du crime ». Des experts avertissent toutefois que les bijoux sont si reconnaissables que les criminels pourraient être tentés de les démonter avant de les revendre, ce qui rendrait leur restitution peu probable.
À l’époque, le trésor volé est estimé à environ 113 millions d’euros. Les voleurs ont méticuleusement dissimulé toute trace de leur méfait, en fuyant à bord d’une voiture de location et en y mettant le feu pour détruire toute trace ADN. Cependant, en septembre 2021, la police arrête six hommes en lien avec ce pillage, dont deux sont déjà en prison pour avoir volé en 2017 une pièce de monnaie en or de 100 kg dans un musée berlinois.
Les coupables appréhendés, la police ne parvient toutefois pas à retrouver les bijoux volés avant décembre 2021. Après des négociations avec les avocats des voleurs, les autorités restituent finalement 31 des pièces manquantes à leur propriétaire légitime, le château de Dresde. En mai 2023, cinq des hommes arrêtés en lien avec le crime sont finalement condamnés à la prison, huit mois après le début de leur procès en septembre 2022.
Des lances aborigènes

Lorsque James Cook débarque à Kamay, dans la baie australienne de Botany en 1770, il ramène avec lui plus que des récits de ses voyages : il pille également quarante lances appartenant aux aborigènes vivant dans la région, dont quatre sont offertes au Trinity College de l’Université de Cambridge à son retour en Angleterre.
Considérées comme les plus anciens artefacts rapportés par un européen d’Australie, les lances sont exposées plus de 250 ans dans un musée de Cambridge, avant d’être restituées à la communauté aborigène de La Perouse.
Noeleen Timbery, présidente de cette communauté, a déclaré dans un communiqué publié en mars 2023 : « nos anciens ont œuvré de nombreuses années pour voir leurs biens transférés aux propriétaires ancestraux de la baie. De nombreuses familles de la communauté aborigène de La Perouse descendent de ceux qui étaient présents pendant les huit jours où l’Endeavour [le navire de Cook] est resté ancré à Kamay, en 1770 ».
Les lances seront expédiées au Musée national d’Australie à Canberra, en attendant la construction d’un lieu d’exposition pour les présenter à la communauté.
Les joyaux de la couronne angkorienne

En 2022, une collection de bijoux d’Angkor est découverte à Londres, en possession du célèbre trafiquant britannique d’antiquités Douglas Latchford. Les 77 pièces, dont certaines datent du VIIe siècle, ont été restituées par sa famille après son décès en 2020. On ignore comment Douglas Latchford est entré en possession de ces objets, mais nombre d’entre eux correspondent à des sculptures trouvées à Angkor Wat (ici en photo). Les autorités cambodgiennes estiment que d’autres objets pourraient encore être découverts.
Pour le moment, les objets en question ont été restitués au Cambodge. Le responsable de l’équipe nationale d’enquête, Brad Gordon, s’est rendu à Londres pour voir les pièces avant leur retour au pays. Il a ainsi déclaré à la BBC : « un représentant de la famille Latchford m’a conduit dans un endroit tenu secret. Sur le parking se trouvait un véhicule contenant quatre cartons. J’ai eu envie de pleurer. Je n’arrivais pas à croire que les joyaux d’une civilisation cambodgienne antique étaient empaquetés dans quatre boîtes à l’arrière d’une voiture ».
Un sarcophage égyptien

Il y a quinze ans, un sarcophage égyptien antique a été transporté clandestinement aux États-Unis et exposé au Musée des Sciences naturelles de Houston.
Mesurant près de 3 mètres de hauteur et appartenant supposément à un prêtre dénommé Ankhenmaat, le sarcophage « a été vendu par un réseau bien organisé ayant pillé d’innombrables antiquités de la région », selon Alvin Bragg.
Une enquête a révélé qu’il avait été volé dans la nécropole d’Abu Sir, au nord du Caire, avant de voyager clandestinement en Allemagne puis aux États-Unis. Le sarcophage peint a été restitué aux autorités cairotes lors d’une cérémonie de remise en janvier dernier (sur la photo).
Des bronzes du Bénin

En décembre 2022, l’Allemagne a restitué 21 pièces historiques en bronze au Nigeria. Ces objets avaient été pillés il y a 125 ans par des soldats britanniques dans l’ancien royaume du Bénin, avant d’être revendus à des musées de Berlin, Hambourg, Stuttgart et Cologne.
L’Allemagne a officiellement transféré cette collection d’environ 1 000 bronzes du Bénin au Nigeria, et les 21 objets remis lors d’une cérémonie au ministère des Affaires étrangères du Nigeria n’en constituent qu’un petit échantillon. Tous seront exposés dans un nouveau pavillon à Benin City.
Le reliquaire du « Précieux Sang »

Ce reliquaire en or vieux de 2 000 ans, censé contenir des gouttes de sang de Jésus-Christ recueillies lors de sa crucifixion, a été volé dans l’abbaye de Fécamp en Normandie, en juin 2022. Pour la police, les coupables se sont fait enfermer dans l’édifice pendant la nuit avant de s’enfuir avec la relique catholique et diverses autres œuvres d’art, deux semaines seulement avant la célébration annuelle de la messe du Précieux Sang à l’abbaye.
Après avoir reçu un e-mail indiquant que la relique était stockée chez un ami du voleur, le détective spécialisé dans les œuvres d’art Arthur Brand (en photo ici avec le reliquaire) se charge de l’affaire. S’ensuivent des négociations pour que l’ami en question laisse le reliquaire sur le seuil de la porte d’Arthur Brand. « Quelques jours après [l’e-mail], à 22h30, la sonnette a retenti. J’ai regardé dehors depuis mon balcon et dans l’obscurité, j’ai vu un carton. J’ai alors dévalé les escaliers, craignant que quelqu’un ne l’emporte. Dehors, j’ai scruté les alentours, mais il n’y avait plus personne », déclare Arthur Brand.
Le moment où il a ouvert le carton et découvert le reliquaire a été « une véritable expérience religieuse » pour le détective, qui a ensuite remis l’objet aux autorités néerlandaises.
Les carnets de Charles Darwin

En mars 2022, des bibliothécaires de l’Université de Cambridge ont eu la surprise de se voir restituer, près de 22 ans après leur vol, deux carnets ayant appartenu à Charles Darwin.
L’un des carnets contenait le croquis initial de l’arbre de la vie, une illustration utilisée par le scientifique pour développer sa théorie de l’évolution.
La disparition de ces carnets datant de 1837 avait été signalée lors d’un contrôle de routine en 2001. La bibliothèque de l’université de Cambridge avait lancé un appel à témoins en 2020 et les livres ont été rapportés seulement 15 mois plus tard à la bibliothèque de manière anonyme, dans un sac-cadeau rose accompagné d’une carte indiquant : « Joyeuses Pâques, les bibliothécaires ». L’identité du voleur n’a jamais été découverte.
Mise à jour par Alice Cattley
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