Ces 10 objets du quotidien qui coûtaient une fortune autrefois
Des biens aujourd’hui ordinaires, autrefois hors de prix

Nous sommes nombreux à tenir pour acquis certains éléments de la vie au XXIᵉ siècle : téléphones, ordinateurs, télévisions… Et même une simple tasse de thé ! Mais au cours des décennies et siècles passés, certains produits et services que nous utilisons aujourd’hui quotidiennement étaient des luxes réservés aux classes les plus aisées.
Cliquez ou faites défiler pour découvrir quels sont ces objets du quotidien autrefois réservés aux plus riches et à quelle époque ils sont devenus accessibles à tous.
Adaptation française par Aurore Mettifogo
Le thé : accessible au grand public en 1784

Apprécié par un nombre croissant de Français, le thé est aujourd’hui une boisson incontournable qui trouve sa place dans les foyers, les bureaux et les salons de thé. Pourtant, son histoire en France diffère grandement de celle des pays anglo-saxons. Au XVIIIᵉ siècle, le thé était un luxe réservé aux élites, en raison de son prix élevé et des taxes sur les produits exotiques. Introduit à la cour de Louis XIV, il séduisait l’aristocratie, mais peinait à rivaliser avec le café, qui dominait les habitudes de consommation des Français. Contrairement à l’Angleterre, où les lourdes taxes sur le thé (atteignant jusqu’à 119 %) provoquèrent des tensions sociales et politiques, en France, la consommation restait limitée, ce qui réduisait l’impact de telles taxes.
Aux États-Unis, ces tensions atteignirent leur paroxysme en 1773 avec la célèbre Boston Tea Party. Lors de cet événement, les colons, excédés par les taxes britanniques sur le thé, prirent d’assaut un navire marchand et jetèrent 342 caisses de thé dans le port de Boston.
Le thé : accessible au grand public en 1784

Ce conflit, éloigné du contexte français, marqua toutefois un tournant pour l’industrie du thé. En 1784, sous la pression de Richard Twining (en photo), un marchand influent, le Premier ministre britannique William Pitt fit adopter le Commutation Act, réduisant drastiquement les taxes sur le thé de 119 % à 12,5 %. Cette réforme permit de démocratiser le thé en Angleterre et d’éliminer la contrebande.
En France, c’est véritablement au XXᵉ siècle que le thé s’est imposé dans les habitudes de consommation, porté par des influences anglaises et asiatiques ainsi que par l’émergence de maisons de thé prestigieuses. Aujourd’hui, bien qu’il reste devancé par le café, le thé connaît un essor notable, notamment grâce à la diversité des thés disponibles et à leur perception comme une boisson saine. Sur le plan mondial, le thé est la deuxième boisson la plus consommée après l’eau. Selon des données récentes, le prix moyen d’un kilogramme de thé s’élève à environ 2,22 € au Royaume-Uni et 2,19 € aux États-Unis, un symbole de son accessibilité universelle. En France, le marché du thé continue de croître, notamment avec la popularité des thés bio et des saveurs innovantes.
La voiture : accessible au grand public en 1908

Bien que les voitures soient apparues dès la fin des années 1800, elles étaient peu performantes et coûteuses, et il s’agissait d’un luxe extravagant réservé aux plus riches. L’une des rares automobiles sur le marché était la Ford Model B, fabriquée entre 1904 et 1906, qui coûtait à l’époque 2 000 $ (environ 1 834 €). Ce prix peut sembler raisonnable, mais, ajusté à l’inflation, il équivaudrait aujourd’hui à environ 64 190 €.
Cependant, tout a changé lorsque Ford a lancé la Model T (en photo) à l’automne 1908. Affectueusement surnommée la « Tin Lizzie », la Model T est considérée comme la première voiture accessible au grand public.
La voiture : accessible au grand public en 1908

Son coût a été réduit grâce à sa production en série sur une chaîne de montage mobile. Les prix variaient alors entre 250 $ et 850 $ (229 € à 688 €)– ce qui équivaut aujourd’hui à près de 7 800 € et 26 690 €.
En France, l'automobile a également connu une démocratisation rapide au XXᵉ siècle, portée par des modèles emblématiques comme la Citroën 2CV ou la Renault 4, souvent surnommées « voitures populaires ». Ces véhicules, conçus pour être accessibles au plus grand nombre, ont marqué l'histoire de l'automobile française grâce à leur simplicité, leur coût réduit et leur polyvalence. Par exemple, la 2CV, lancée en 1948, était vendue à un prix équivalent à quelques mois de salaire d’un ouvrier, révolutionnant la mobilité pour les classes moyennes.
Aujourd’hui, selon des données récentes, le prix moyen d’une voiture neuve en France dépasse les 30 000 €, un chiffre en constante augmentation en raison de la complexité croissante des véhicules et des normes environnementales. Toutefois, à l’instar des États-Unis, le marché automobile français propose une large gamme de véhicules adaptés à tous les budgets, des citadines économiques aux voitures électriques de luxe. La diversité de l'offre, combinée aux aides à l'achat pour les modèles moins polluants, témoigne de l'évolution des priorités des consommateurs, désormais sensibles à la durabilité et à la technologie.
La radio : accessible au grand public dans les années 1930

Lorsque les gens ont commencé à acheter des radios pour leurs maisons dans les années 1920, le prix moyen d’un poste variait entre 120 $ et 200 $. Aujourd’hui, cela équivaudrait à la somme conséquente de 1 733 € à 2 889 €. Pour les budgets plus modestes, des « postes à galène », moins chers, pouvaient être fabriqués chez soi pour seulement 6 $ (l’équivalent de 87 € aujourd’hui), en utilisant du cristal de galène et un fil métallique fin.
Cependant, la qualité sonore était médiocre, il y avait souvent des interférences et des écouteurs étaient nécessaires. Très vite, la radio a séduit le grand public, et la production de masse a commencé, réduisant considérablement les coûts. À la fin des années 1920, les prix étaient devenus beaucoup plus abordables et avaient baissé à 35 $ – l’équivalent de 595 € de nos jours.
La radio : accessible au grand public dans les années 1930

Les années 1930 ont marqué « l’âge d’or de la radio », avec une adoption massive à travers le monde. Aux États-Unis, près de la moitié des foyers possédaient un poste, et le nombre de stations est passé de cinq en 1921 à 612 en 1931. En France, des stations comme Radio Tour Eiffel ont popularisé ce média.
Dans les années 1990, la radio française a été transformée par l’héritage des radios libres des années 1980, reconnues après la libéralisation des fréquences sous François Mitterrand. Des stations comme Skyrock et Radio Nova ont renouvelé l’offre avec des formats innovants.
Aujourd’hui, la radio, bien que dépassée par les appareils numériques, reste accessible à tous grâce à des radios portables à moins de 10 € et au streaming en ligne. Si son âge d’or est révolu, elle continue d’évoluer pour séduire un public fidèle.
La télévision : accessible au grand public dans les années 1950

Bien que l’invention de John Logie Baird ait marqué une avancée majeure dans les années 1920, la télévision a mis plus de temps à s’implanter dans l’Hexagone. La première démonstration publique d’un téléviseur en France a eu lieu en 1931, mais il a fallu attendre l’après-guerre pour que la télévision commence réellement à pénétrer les foyers français.
Dans les années 1930, les modèles restaient rares et extrêmement coûteux, et l’industrie française peinait à se développer face aux incertitudes économiques et politiques. La Seconde Guerre mondiale a également freiné cette expansion, avec des ressources limitées et des priorités industrielles tournées vers l’effort de guerre.
Ce n’est qu’à partir des années 1950, avec l’essor des programmes télévisés et des émissions phares comme « La RTF », que la télévision a véritablement conquis les Français, devenant progressivement un élément central de la vie quotidienne. Cependant, dans les années 1930, elle restait encore un luxe réservé à une poignée de privilégiés.
La télévision : accessible au grand public dans les années 1950

Cependant, l’introduction de modèles plus abordables dans les années suivantes a permis à la télévision de se démocratiser progressivement. À la fin des années 1960, environ un foyer français sur deux possédait un téléviseur.
Aujourd’hui, les téléviseurs modernes, bien plus performants, sont aussi bien plus accessibles. Selon Statista, le prix moyen d’un téléviseur dans le monde en 2024 est d’environ 352 €, et cette tendance à la baisse devrait se poursuivre, rendant les écrans de grande taille et de haute qualité accessibles à un public toujours plus large.
L’aspirateur : accessible au grand public dans les années 1970

La plupart des foyers possède aujourd’hui un aspirateur, mais cela n’a pas toujours été le cas. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la cible des fabricants d’aspirateurs étaient les femmes au foyer de classe moyenne, disposant d’un compte en banque bien rempli.
Par exemple, en 1937, un modèle Hoover 150 coûtait environ 80 $. Cela peut paraître modeste, mais cela équivaudrait de nos jours à 1 600 € environ. Autant dire que la plupart des gens ont continué d’utiliser un balai, bien plus économique.
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L’aspirateur : accessible au grand public dans les années 1970

Cependant, il n’a pas fallu attendre longtemps pour que les aspirateurs deviennent plus accessibles. Dès les années 1970, des modèles abordables comme le Moulinex ou le Tornado étaient disponibles, permettant à un nombre croissant de foyers français de s’équiper. Ces appareils, souvent fabriqués localement, répondaient aux besoins des ménages tout en restant financièrement accessibles, même pour les classes moyennes.
Aujourd’hui, les aspirateurs sont devenus des produits de consommation courante. En France, des modèles polyvalents et performants, tels que les aspirateurs sans fil ou les robots aspirateurs, sont disponibles à tous les prix. Par exemple, il est possible de trouver des aspirateurs standards en ligne à partir d’une cinquantaine d’euros, tandis que des modèles plus sophistiqués restent accessibles pour environ 100 €. Cette démocratisation de l’électroménager reflète une évolution importante des priorités des consommateurs, alliant praticité, efficacité et coût raisonnable.
Prendre l’avion : accessible au grand public en 1978

Bien que l’aviation commerciale ait pris son envol dans les années 1920, elle est restée un luxe réservé à une élite pendant plusieurs décennies. Ce n’est véritablement qu’à partir des années 1950, avec l’essor des compagnies nationales comme Air France et l’introduction des avions à réaction dans les années 1960, que le transport aérien a commencé à se démocratiser. Cependant, pour la majorité des citoyens, prendre l’avion restait rare, principalement en raison du coût élevé des billets.
Par exemple, en 1960, un vol aller-retour entre Paris et Nice pouvait représenter une semaine de salaire moyen. Les trajets étaient également plus longs et souvent moins confortables que ceux d’aujourd’hui. Ce n’est qu’avec l’arrivée des compagnies low-cost dans les années 1990 et l’intensification de la concurrence sur les lignes nationales et européennes que les prix ont commencé à baisser de manière significative.
Prendre l’avion : accessible au grand public en 1978

Aujourd’hui, prendre l’avion est devenu courant pour de nombreux Français. Un trajet comme Paris-Nice peut désormais coûter moins de 50 € avec des compagnies low-cost, et les temps de vol se sont considérablement réduits grâce aux avancées technologiques. Cette évolution témoigne de la transformation majeure du transport aérien, désormais accessible à presque tous les budgets.
L’ordinateur : accessible au grand public dans les années 1980

Qu’il s’agisse de PC, de portables ou de smartphones, les ordinateurs font aujourd’hui partie de notre quotidien. Cependant, il est difficile d’imaginer le prix exorbitant des premiers ordinateurs personnels.
Lorsque le premier modèle d’ordinateur personnel, l’IBM 610 (en photo), est sorti en 1957, il coûtait 55 000 $, ce qui équivaudrait aujourd’hui à la somme astronomique d’environ 566 700 €. On pouvait aussi le louer pour 1 150 $ (1 056 €) par mois, soit l’équivalent d’environ 11 847 € de nos jours. Étant donné son prix démesuré, il a été produit à seulement 180 unités.
L’ordinateur : accessible au grand public dans les années 1980

Deux décennies plus tard, les ordinateurs restaient encore onéreux. En 1977, le premier micro-ordinateur produit en masse avec succès – l’Apple II – est apparu sur le marché. Cependant, il coûtait 1 289 $, soit l’équivalent de 6 154 € aujourd’hui.
Heureusement, après le lancement de l’Apple II, il n’a pas fallu attendre longtemps pour que les ordinateurs deviennent plus abordables. Le Sinclair ZX80 (en photo) a été commercialisé en 1980. Avec un prix de 119 € environ pour un modèle prêt à l’emploi – ce qui équivaut de nos jours à 492 € – il fut l’un des premiers ordinateurs accessibles à un prix inférieur à 120 €.
Le téléphone portable : accessible au grand public en 1999

Le premier téléphone portable a été inventé plus tôt qu’on pourrait l’imaginer – en 1973 – par l’ingénieur Martin Cooper et le designer Rudy Krolopp (en photo) de Motorola. Le DynaTAC 8000X – un appareil volumineux pesant près d’un kilogramme – ne permettait que 30 minutes d’appel avant de nécessiter 10 heures de recharge. Malgré ses capacités limitées, ce téléphone était vendu 3 995 $, soit l’équivalent d’environ 11 121 € de nos jours, lorsqu’il a été commercialisé en 1984.
Cependant, malgré cette innovation majeure signée Cooper, il faudra attendre les années 1990 pour que l’industrie du mobile prenne véritablement son essor. En raison de leur coût élevé, ces appareils sont restés réservés aux professionnels et aux classes très aisées pendant la majeure partie de la décennie.
Le téléphone portable : accessible au grand public en 1999

Tout a changé avec le lancement du Nokia 3210 en 1999. Nokia produisait alors des téléphones mobiles depuis des années, mais son modèle 3210 fut le premier à combiner prix abordable, taille raisonnable et fonctionnalités indispensables. En plus d’attirer le marché grand public, il s’agissait aussi du premier téléphone avec une antenne dissimulée et, bien sûr, il incluait le célèbre jeu Snake.
Un an plus tard, son successeur, le Nokia 3310 (en photo), était lancé à un prix d’environ 160 $ (269 € environ aujourd’hui). Plus raffiné et plus compact, le 3310 s’est vendu à plus de 126 millions d’exemplaires et reste l’un des téléphones mobiles les plus vendus de tous les temps. L’industrie a connu une nouvelle révolution en 2007, avec la sortie du premier iPhone. Cependant, c’est bel et bien le lancement du Nokia 3310 qui a réellement démocratisé le téléphone portable.
L’appareil photo numérique : accessible au grand public dans les années 2000

Le premier appareil photo numérique a été inventé en 1975 par Steve Sasson, ingénieur chez Kodak. Son prototype faisait à l’époque la taille d’un grille-pain, et il ne lui fallait pas moins de 23 secondes pour capturer une seule image. Innovation admirable, l’appareil de Sasson n’a néanmoins jamais été commercialisé. Le premier appareil photo numérique proposé à la vente fut le Kodak DCS 100 (ici en photo), en 1991.
Son prix était astronomique, à 20 000 $, soit l’équivalent actuel de 42 500 € aujourd’hui. Destiné aux professionnels, cet appareil nécessitait un support de stockage externe, que le photographe portait en bandoulière et connectait à l’appareil via un câble. En raison de son coût, seuls 987 exemplaires ont été vendus entre 1991 et 1994.
L’appareil photo numérique : accessible au grand public dans les années 2000

Les appareils photo numériques sont devenus nettement moins chers lorsqu’Apple a lancé son appareil QuickTake (ici en photo) en 1994, au prix de 749 $ – ce qui équivaudrait aujourd’hui à 1 500 € environ). Au fil de cette décennie, les appareils photo numériques sont devenus de plus en plus abordables. En 2007, le lancement du premier iPhone à 499 $ (environ 695 € actuels) a révolutionné le marché des appareils photo numériques.
Aujourd’hui, grâce à nos smartphones, la plupart d’entre nous dispose d’un appareil photo numérique haute résolution tenant dans une poche. Et il semble que nous adorions l’utiliser : d’après la société de marketing numérique Omnicore, pas moins d’1,3 milliard de photos sont partagées chaque jour sur Instagram.
L’imprimante laser : accessible au grand public dans les années 2000

Avant 1984, la plupart des imprimantes disponibles sur le marché étaient bruyantes et produisaient des impressions de mauvaise qualité. Depuis les années 1970, la société informatique HP travaillait avec Canon sur la technologie d’impression au laser. Avec la démocratisation des ordinateurs dans les années 1980, HP décida d’intégrer cette technologie de pointe dans ses imprimantes.
En conséquence, la LaserJet de HP (en photo) fut la première imprimante laser de bureau conçue pour les ordinateurs personnels. Lors de son lancement en 1984, elle coûtait 3 500 $, ce qui équivaudrait aujourd’hui à la somme exorbitante de 9 700 €. Capable de produire des impressions de haute qualité rapidement et de façon quasi-silencieuse, elle se démarquait sur le marché et pouvait se vendre à un prix élevé.
L’imprimante laser : accessible au grand public dans les années 2000

La LaserJet IIP, lancée en 1990, coûtait à l’époque 1 495 $, soit environ 3 300 € actuels. Mais tout au long de la décennie, le prix des imprimantes laser a continué de baisser. En effet, elles sont même devenues tellement accessibles au grand public qu’en décembre 2000, HP expédiait sa 50 millionième imprimante LaserJet.
L’appareil est devenu incontournable, aussi bien dans les foyers que dans les bureaux. Heureusement, de nos jours, les imprimantes laser sont bien plus abordables. On peut en commander une sur le site de HP pour la modique somme de 110 €.
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