Un jardin luxuriant, riche en couleurs et en senteurs, est un véritable havre de paix. Mais attention : tous les végétaux n’y sont pas les bienvenus.

Certaines plantes envahissantes peuvent causer de sérieux dégâts, fragiliser les structures et coûter des milliers d’euros à éliminer. D’autres, derrière leurs fleurs charmantes, cachent des feuilles ou des racines toxiques.

Ce coin de paradis pourrait alors vite se transformer en cauchemar botanique. Voici les plantes problématiques à surveiller de près et ce qu’il faut faire si elles ont déjà pris racine chez vous.

Adaptation française par Aurélie Blain

Généralement considérée comme une mauvaise herbe, la buglosse toujours verte pousse dans les zones humides et ombragées de type sous-bois ou prairies. Cette plante vivace est originaire du Royaume-Uni et du sud-ouest de l'Europe (nord-ouest de la péninsule Ibérique et France).

La buglosse toujours verte se reconnaît à ses grandes feuilles ovales et rêches. Ses jolies fleurs bleues comestibles sont aussi appréciées des pollinisateurs que des jardiniers. Malheureusement, cette espèce envahissante peut rapidement devenir problématique pour qui ne s’en méfie pas.

La buglosse toujours verte peut vite envahir l’ensemble du jardin.

Très prisée des pollinisateurs qui participent à sa propagation, elle produit aussi des graines facilement disséminées par le vent ou transportées en s'accrochant aux vêtements ou à la fourrure des animaux.

Le rhododendron est un arbuste à la fois élégant et impressionnant, qui offre de magnifiques floraisons dans des tons violets, blancs, roses, voire orange. Aussi appelé azalée, cet arbuste des sous-bois préfère la mi-ombre et s’épanouit dans un sol riche, légèrement acide à neutre, à la fois humide et bien drainé.

Aussi populaire soit-il, saviez-vous que le rhododendron n’est pas originaire d’Europe ? Il vient en réalité de l’Himalaya, d’Asie du Sud-Est et de Nouvelle-Guinée. Et c’est précisément ce décalage géographique qui pose problème…

Malheureusement, cette espèce non native s’avère très néfaste pour la flore locale. Ses fourrés denses génèrent de larges zones d’ombre qui empêchent la croissance des autres plantes. En fait, une fois qu’elle a colonisé un jardin, très peu d’espèces végétales parviennent à y survivre.

L'organisme The Woodland Trust a également révélé en 2024 que cette plante peut transmettre une maladie potentiellement mortelle pour plus de 150 espèces.

Cet arbuste est aussi toxique pour le bétail et ne doit donc jamais être planté en bordure de pâturages.

Si vous souhaitez supprimer un pied de rhododendron dans votre jardin, pas besoin d'appeler un expert. Il suffit de le déraciner s’il est de petite taille ou de creuser profondément pour extraire toutes les racines.

L'arum tacheté est originaire de presque toute l’Europe et d’Afrique du Nord. Cette plante sauvage est rarement cultivée dans les jardins, pourtant, elle s’épanouit parfaitement dans des endroits frais et ombragés, comme sous un arbre, et supporte aussi bien la sécheresse que les températures élevées.

Son apparence évolue au fil des saisons : au début du printemps, elle s'orne de grandes feuilles en forme de flèche, souvent marbrées de vert. Plus tard apparaissent ses fleurs remarquables, en forme de capuchon, accompagnées d’une courte spathe en forme de massue. Enfin, en automne, la plante produit des baies rouges ou orange vif, qui attirent le regard.

Alors, en quoi cette fleur sauvage peut-elle poser problème ? Elle se ressème naturellement, ce qui lui permet de se propager à grande vitesse… jusqu’à devenir totalement incontrôlable.

Les oiseaux jouent aussi un rôle dans la dissémination de ses baies, favorisant l’apparition de nouveaux plants un peu partout. Si elle n’est pas maîtrisée, elle peut rapidement vous envahir. Si vous en avez dans votre jardin, il est donc essentiel de la garder sous contrôle.

Veillez à retirer les baies avant qu’elles ne mûrissent, à couper les fleurs dès qu’elles commencent à faner et, si ces actions ne sont pas suffisantes, à arracher les pieds indésirables.

Autre point à ne pas négliger : toutes les parties de l'arum tacheté sont toxiques et peuvent provoquer des irritations cutanées en cas de contact. Il est donc essentiel de porter des gants lors de toute manipulation. Si vous avez de jeunes enfants, il est sans doute plus prudent de supprimer totalement cette plante de votre jardin.

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Si vous êtes amateur de romans policiers, la digitale ne vous est probablement pas inconnue. Aussi appelée « Gant de Notre-Dame », cette plante élégante se reconnaît à ses longues tiges garnies de fleurs tubulaires aux teintes roses ou violettes. Dans certaines intrigues, elle est utilisée comme poison mortel, discret mais redoutable.

Originaire d’Europe, ainsi que de certaines régions d’Asie et d’Afrique, la digitale s’épanouit à la mi-ombre, dans des sols acides ou riches en minéraux. On la trouve souvent en lisière de forêt ou au bord des haies.

Elle attire de nombreux pollinisateurs, notamment les abeilles, grâce à ses fleurs riches en pollen, ce qui lui vaut les faveurs des jardiniers. Mais aussi belle soit-elle, voici pourquoi il vaut mieux y réfléchir à deux fois avant de l’inviter dans votre jardin…

Aussi élégante que dangereuse, la digitale renferme des glycosides cardiotoniques, des composés organiques aux effets potentiellement graves sur le cœur. Toute ingestion peut s’avérer toxique, voire mortelle.

Parmi les symptômes les plus courants : maux de tête, nausées, irritations cutanées et diarrhée. Dans les cas les plus sévères, l’empoisonnement peut provoquer des troubles cardiaques, rénaux, et même altérer la vue.

Si cette plante pousse dans votre jardin, veillez à la tenir hors de portée des jeunes enfants. Et si cela n’est pas possible, assurez-vous que tous les membres de la famille connaissent bien les risques liés à son ingestion.

Avec ses tiges élancées qui ondulent au vent et son feuillage persistant, le bambou est une très belle plante dont l'esthétique est appréciée au jardin. Pourtant, cette plante vigoureuse dont la croissance est rapide peut très vite devenir difficile à maîtriser.

Originaire des climats tropicaux d’Asie, d’Afrique, d’Amérique du Sud et de certaines régions d’Amérique du Nord, cette plante envahissante cause parfois d’importants dégâts dans les propriétés.

Sa croissance vigoureuse lui permet en effet de s’immiscer partout : ses tiges épaisses et ses racines peuvent pénétrer les maçonneries, les canalisations, les murs creux, voire s’infiltrer dans les fissures ou les points faibles du béton.

La présence du bambou dans un jardin n’est pas un problème en soi, et si vous en possédez déjà un qui se développe sans poser de souci, mieux vaut le laisser tranquille. Cependant, certaines variétés peuvent vite devenir envahissantes si elles ne sont pas surveillées.

Pour mieux maîtriser sa croissance, plantez toujours le bambou en pot afin de contenir ses racines. Évitez les variétés traçantes et taillez régulièrement la plante. Vous pouvez également limiter son expansion en déterrant les jeunes pousses, mais faites preuve de prudence et, en cas de doute, faites appel à un professionnel.

L'œnanthe safranée est une plante vivace aux tiges longues, striées et d’un vert vif, surmontées de délicates fleurs blanches disposées en ombrelle. Préférant le plein soleil et les sols mal drainés, on la retrouve souvent dans les prairies humides et aux abords des étangs.

Originaire d’Europe, d’Afrique du Nord et d’Asie occidentale, cette plante nécessite peu d’entretien et n’est généralement pas sujette aux maladies, ce qui peut attirer les jardiniers débutants.

Bien que cette plante semble délicate, elle est en réalité toxique et renferme de l’oénanthotoxine ainsi que de la cicutoxine, des composés qui attaquent le système nerveux central.

Toutes ses parties sont dangereuses, mais ce sont surtout les racines, fréquemment confondues avec celles du panais sauvage, qui présentent un risque particulièrement élevé. L’ingestion d'œnanthe safranée entraîne souvent des conséquences mortelles, tant chez l'humain que chez le chien. Il est donc primordial d’éviter sa présence dans votre jardin.

Si cette plante pousse déjà dans votre jardin, il est important de la retirer rapidement. Toutefois, il est recommandé de faire appel à un professionnel, car elle se propage facilement : ses graines se dispersent au gré du vent, de la pluie ou des différents passages.

La méthode la plus efficace consiste à déterrer entièrement les racines, mais si une partie reste en terre, la plante risque de repousser. Pour un résultat durable, n’hésitez pas à confier cette tâche à des experts.

Rien ne vaut la satisfaction de cultiver son potager, et la rhubarbe fait très souvent partie des espèces plantées, notamment parce qu'elle peut vivre plusieurs années. Cette plante robuste prospère même dans les endroits les plus froids du jardin tout en offrant aux jardiniers de délicieuses récoltes tout au long du printemps et de l’été.

La rhubarbe, qui nécessite beaucoup d’espace pour bien se développer, se distingue par ses tiges rouges éclatantes et ses grandes feuilles imposantes. Originaire de Sibérie et de l’ouest de la Chine, cette plante vivace présente cependant quelques inconvénients…

Bien que savoureuse une fois cuite avec une bonne quantité de sucre, la rhubarbe contient en réalité un acide organique appelé oxalate. Les tiges en renferment de faibles quantités, ce qui les rend comestibles, mais les feuilles en contiennent des concentrations beaucoup plus élevées, les rendant toxiques pour l’humain. Il est donc essentiel de toujours s'en tenir à la tige.

Par ailleurs, la rhubarbe géante (Gunnera), originaire d’Amérique du Sud, s’est répandue à travers le monde et elle est aujourd’hui considérée comme une espèce invasive préoccupante en Europe. Cette variété se propage rapidement et étouffe les plantes locales.

Si vous possédez un pied de rhubarbe classique, vous pouvez continuer de la cultiver en prenant simplement soin d’éviter les feuilles. En revanche, si vous avez un pied de rhubarbe géante, il est préférable de faire appel à un professionnel pour la retirer en toute sécurité.

Connue aussi sous le nom d’ail à trois angles, cette plante est originaire des régions méditerranéennes, notamment d’Espagne, de Turquie et de Grèce. Elle est aujourd’hui considérée comme une espèce invasive dans plusieurs pays d’Europe du Nord et de l’Ouest, notamment au Royaume-Uni, en Irlande et en France, où elle colonise les sous-bois et perturbe les écosystèmes locaux.

L’ail triquètre se distingue facilement par ses fleurs délicates, qui pendent en grappes au sommet de fines tiges vertes. Ces fleurs ressemblent à des jacinthes des bois, mais ses six pétales sont blancs, ornés d’une bande verte.

La plante est jugée problématique en raison de sa capacité à former rapidement des colonies denses, qui peuvent supplanter les espèces végétales locales, telles que les violettes et les primevères.

Elle se propage par le biais de graines, de bulbilles (de fausses graines produites par l’ail pour assurer sa reproduction), et même grâce aux fourmis, qui transportent les graines et facilitent sa dissémination rapide.

Considérée comme une plante interdite dans certains pays, elle doit être éliminée avec précaution. L’idéal est d’utiliser des herbicides ou de l’arracher avec soin, en veillant à n'en laisser aucun morceau dans le sol.

Retirez tous les bulbes à l’aide d’un transplantoir ou d’une fourche et pensez à tamiser la terre pour vous assurer d’avoir bien extrait les plus petits.

Il suffit de voir cette magnifique plante de près pour comprendre pourquoi tant de gens l’adorent. Avec ses fleurs coniques éclatantes et son parfum délicat, l'arbre à papillons apporte une touche grandiose dans n’importe quel jardin. Il pousse facilement dans un endroit ensoleillé et ne demande qu’une légère taille annuelle.

Selon la variété, la plante peut produire des fleurs dans une large gamme de teintes, allant du blanc au rose en passant par le lilas et le cramoisi. Pourtant, l'arbre à papillons n’est originaire que de l’ouest de la Chine et il est aujourd’hui considéré comme une espèce envahissante dans plusieurs pays. L'arbre à papillons peut donc semer le chaos dans votre maison et votre jardin…

Selon les spécialistes de Garden Buildings Direct, cette plante pourrait s’avérer encore plus nuisible que la renouée du Japon, car ses graines sont capables de germer dans des endroits inattendus comme les toits, les murs ou les rebords de fenêtres.

Grâce à ses racines fibreuses et puissantes, l'arbre à papillon peut s’infiltrer dans les structures des bâtiments et leurs fondations, avec à la clé des dégâts potentiellement coûteux. En tant qu’espèce envahissante, il peut ainsi faire baisser la valeur d’un bien immobilier.

Par ailleurs, il concurrence les plantes locales en colonisant l’espace par ses racines, et sa production abondante de nectar détourne les pollinisateurs des espèces indigènes qui fleurissent au même moment.

Il est donc conseillé à toute personne ayant un arbre à papillon de procéder à son élimination en pulvérisant ou en injectant un herbicide directement dans le tronc.

Si la plante a déjà pénétré la structure de votre domicile, son extraction doit impérativement être réalisée par des professionnels afin de prévenir tout dommage supplémentaire.

La renouée du Japon est sans doute l’une des plantes envahissantes les plus célèbres et redoutées au monde. Originaire du Japon, de Chine, de certaines régions de Corée et de Taïwan, cette plante vivace se reconnaît à ses feuilles en forme de cœur.

À la fin du printemps, des pousses rouge violacé émergent de bourgeons roses au ras du sol et se transforment d'ici l'été en longues tiges portant des fleurs pourpres. Dès la fin de la saison chaude et durant l’automne, c'est au tour de grappes de fleurs blanches d'apparaître.

D’une grande résistance et peu exigeante, cette plante envahissante se propage rapidement et peut même s’infiltrer à travers les fissures des murs ou les canalisations, provoquant ainsi des dégâts structurels importants.

Si vous détectez de la renouée du Japon sur votre terrain, il est crucial d’intervenir sans délai pour contenir sa propagation.

La renouée du Japon peut croître de 3 à 4 mètres en seulement 10 semaines, et un traitement efficace peut nécessiter jusqu’à cinq ans.

Vous pouvez évidemment prendre en charge vous-même de petites surfaces, mais les plantes exotiques envahissantes constituent des déchets réglementés, qui doivent être éliminés dans une décharge agréée conformément à la réglementation. Pour éviter toute réapparition, il est fortement recommandé de faire appel à une entreprise certifiée spécialisée dans son éradication.

Il est indéniable que le lierre, qui s’accroche avec grâce aux encadrements de portes et aux treillis, peut être d’une grande beauté. Avec ses feuilles brillantes et persistantes à cinq lobes, cette plante grimpante est originaire de la plupart des régions d’Europe ainsi que de certaines zones d’Asie occidentale.

Elle est idéale pour attirer la faune locale et contribuer à rafraîchir les bâtiments en été, ce qui explique son succès auprès des jardiniers depuis des siècles. Cependant, quelques points sont à garder à l’esprit si vous avez du lierre dans votre jardin.

En raison de son goût pour l’escalade, le lierre peut rapidement s’infiltrer dans les fissures et provoquer des dommages structurels. Par ailleurs, l'ingestion de cette plante légèrement toxique peut entraîner des troubles digestifs.

Le lierre est aussi dangereux pour les chats, les chiens et les chevaux, et les enfants de moins de cinq ans sont particulièrement vulnérables en cas d’empoisonnement.

Ainsi, si vous avez du lierre, il est important de le tailler régulièrement tout en vérifiant qu’aucun oiseau ne niche dans le feuillage.

Si vous souhaitez vous en débarrasser, coupez les tiges à ras du sol et dégagez la souche ligneuse. Les racines aériennes, particulièrement tenaces, pourront nécessiter un nettoyage au moyen d’une brosse rigide ou d’un grattoir.

Véritable emblème du monde végétal, le muguet séduit par ses délicates fleurs blanches, sa simplicité de culture et d’entretien, ainsi que par son parfum délicat. C’est pourquoi de nombreux amateurs le privilégient dans leur jardin depuis des siècles.

On reconnaît cette plante à ses longues feuilles vertes et à ses charmantes fleurs en forme de clochettes. Elle affectionne les sols humides et prospère dans les endroits ombragés, ce qui explique sa présence fréquente sous les arbres.

Ce petit joyau originaire d’Europe et d’Asie cache pourtant quelques inconvénients...

Malheureusement, cette plante délicate est toxique lorsqu’elle est ingérée, car les glycosides cardiotoniques qu'elle contient produisent un effet similaire à celui de la digitale.

Autre souci à considérer, le muguet attire les parasites communs, comme les pucerons et les acariens, mais la plupart de ces infestations peuvent être facilement maîtrisées.

Il est parfaitement possible de cultiver cette plante dans votre jardin, à condition de faire preuve de prudence et de la planter hors de portée des enfants et des animaux domestiques.

Vous vous demandez sans doute comment l’une des fleurs les plus appréciées au monde pourrait être dangereuse. Nous allons y venir.

Originaire d’Europe et d’Afrique du Nord, cette charmante fleur se distingue par une longue tige verte, des feuilles étroites de même longueur et une unique corolle en forme de trompette, jaune ou blanche. Alors, quel est le problème ?

Malheureusement, les jonquilles sont toxiques pour les chiens. La plante et son bulbe contiennent une toxine appelée lycorine, qui peut provoquer en cas d’ingestion des troubles digestifs tels que vomissements, diarrhée et convulsions.

« D’autres composés présents dans la fleur de la jonquille peuvent également provoquer des irritations cutanées ainsi que des inflammations de la bouche et de la gorge si elles sont ingérées », précise la marque Purina.

Mieux vaut donc éviter que votre chien entre en contact avec cette fleur. Si vous avez des jonquilles dans votre jardin et que vous possédez un chien, il pourrait être plus sûr de les arracher.

Si votre chien ingère une partie de la jonquille, Purina conseille de retirer rapidement les fleurs de sa gueule et de contacter immédiatement un vétérinaire.

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