Combien gagnent vraiment nos élus ? Ce classement pourrait vous surprendre
Tour d’horizon des rémunérations parlementaires dans le monde

Puisque ce sont les contribuables qui financent les salaires des élus, il est légitime de s’interroger : combien gagnent réellement les parlementaires ?
Les écarts à travers le monde ont de quoi surprendre. Dans certains pays, des députés peinent à vivre décemment, tandis qu’ailleurs, certains perçoivent un revenu annuel jusqu’à 23 fois supérieur au salaire moyen national.
Dans cette galerie, explorez les rémunérations des membres du parlement, du congrès et d’autres assemblées législatives dans 42 pays et un territoire. Les données proviennent majoritairement de PoliticalSalaries.com (sauf indication contraire) et ont été converties en euros à partir des monnaies locales, selon les taux en vigueur au 19 mai 2025.
Adaptation française par Aurélie Blain et Laëtitia Lord
Burundi : 633 euros

Les 123 membres de l’Assemblée nationale du Burundi doivent se contenter d’un salaire dérisoire : 633 euros par an, soit près de dix fois moins que le revenu annuel moyen. Seule Cuba, où les élus ne sont tout simplement pas rémunérés, affiche une situation plus extrême.
Parmi les arguments en faveur d’une rémunération généreuse des responsables politiques figure la lutte contre la corruption : un salaire décent limiterait la tentation des pots-de-vin et autres gains illicites. Or, le Burundi arrive en tête des pays les plus corrompus de ce classement, selon l’Indice de perception de la corruption de Transparency International — un constat pour le moins parlant.
Cela dit, les plus hauts dirigeants du pays bénéficient d’un traitement bien différent. En janvier 2020, le président sortant Pierre Nkurunziza (en photo) s’est vu attribuer une prime de 530 000 dollars (environ 490 000 euros), en plus d’une pension dorée et d’une villa de luxe. Il est toutefois décédé quelques mois plus tard, victime d’une crise cardiaque.
Éthiopie : 1 121 euros

En Éthiopie, l’écart entre le salaire moyen et la rémunération des élus est plus réduit. Chaque membre de la Chambre des représentants du peuple (au nombre de 547) touche un salaire annuel équivalant à environ deux tiers du revenu moyen du pays. Cela dit, 1 121 euros par an reste, selon les standards internationaux, un revenu extrêmement bas.
Malgré des augmentations notables introduites l’an dernier, les salaires dans la fonction publique éthiopienne restent globalement faibles. Les employés les moins bien rémunérés du gouvernement ont vu leur salaire annuel passer de 94 euros à 410 euros, une somme encore bien insuffisante pour vivre décemment.
Ukraine : 7 741 euros

Les 450 membres du parlement ukrainien, la Verkhovna Rada, gagnent un peu plus d’une fois et demie le salaire moyen du pays — et nettement moins que les fonctionnaires de niveau équivalent. En revanche, les députés peuvent se faire rembourser leurs frais de déplacement et de logement s’ils résident en dehors de Kyiv.
Bien que des appels répétés aient été lancés pour revaloriser leur rémunération, les députés ukrainiens ont toujours refusé d’augmenter leur propre salaire, par crainte d’offenser une population en grande difficulté économique, notamment depuis l’invasion russe.
Chine : 14 177 euros

Avec près de 3 000 députés, l’Assemblée nationale populaire (ANP) de Chine est la plus grande législature au monde. Mais ses membres n’ont pratiquement aucun pouvoir réel et ne se réunissent qu’une fois par an pour entériner les décisions du Parti communiste chinois.
Les députés ne sont pas rémunérés, sauf s’ils siègent au Comité permanent – et même dans ce cas, le salaire reste modeste. Ils bénéficient toutefois de vols et d’hébergements gratuits, ainsi que d’une indemnité journalière lorsqu’ils se rendent à Pékin, au printemps, pour la session annuelle de dix jours.
Selon certains observateurs, ce manque de rémunération contribue à alimenter la corruption, en incitant les élus à chercher des revenus parallèles. Et malgré les efforts de Xi Jinping pour l’éradiquer, la corruption reste un problème endémique du système.
Inde : 15 482 euros

Les membres de la Lok Sabha, la chambre basse du parlement indien, perçoivent un salaire annuel de 15 482 euros. Un montant qui peut sembler très faible à l’échelle internationale, mais qui représente en réalité plus du double du revenu annuel moyen en Inde.
Le Premier ministre Narendra Modi (en photo) recevrait quant à lui environ 1 758 euros par mois.
Par ailleurs, les 543 députés de la Lok Sabha bénéficient de nombreux avantages : logement et soins de santé gratuits, allocation de bureau de plus de 7 000 euros, et 34 vols domestiques gratuits chaque année.
Turquie : 26 385 euros

En Turquie, les 600 membres de la Grande Assemblée nationale estiment être sous-payés. L’an dernier, le député Dogan Demir déclarait au journal Çağdaş Kocaeli que son salaire ne suffisait même pas à couvrir ses besoins de base. Il se plaignait notamment des frais à sa charge – réceptions, déplacements, etc. – et confiait que nombre de ses collègues doivent contracter des prêts bancaires pour s’en sortir.
Mais en réalité, le salaire d’un député turc est 3,7 fois supérieur au salaire moyen du pays, et neuf fois le salaire minimum. Pas étonnant, donc, que l’opinion publique soit peu réceptive à ce genre de doléances.
Pologne : 36 194 euros

En Pologne, la rémunération des 460 députés de la chambre basse, le Sejm, a connu de fortes fluctuations au cours de la dernière décennie. En 2018, leur salaire a été diminué de 20 % après une vive polémique liée à l’attribution de primes jugées excessives. Mais en 2021, les députés ont bénéficié d’une augmentation de 60 %, malgré une opposition massive : selon les sondages, 84 % des Polonais s’y opposaient.
Cela dit, leur niveau de rémunération reste relativement modéré à l’échelle européenne puisqu’il correspond à un peu plus du double du salaire annuel moyen du pays, estimé à 17 000 euros environ.
Hongrie : 38 761 euros

En Hongrie, les 197 députés gagnent un peu plus de trois fois le salaire annuel moyen du pays, estimé à 12 027 euros — un ratio comparable à celui observé en France ou en Irlande.
Mais du côté de l’exécutif, la Hongrie se distingue particulièrement. Le Premier ministre Viktor Orbán (en photo) est, en proportion, le chef de gouvernement le mieux payé de l’Union européenne. Avec un salaire annuel de 190 632 euros, il perçoit 16 fois le revenu moyen hongrois, selon les données du site Numbeo.
Argentine : 38 994 euros

Alors que l’Argentine traverse une longue période d’austérité, les 257 députés de la chambre basse se sont attiré de vives critiques l’an dernier après s’être octroyé une hausse de salaire de 30 %.
Si cette revalorisation visait à compenser l’inflation galopante, elle a été très mal accueillie par le président Javier Milei (en photo), fervent défenseur de la rigueur budgétaire. Ce dernier a déclaré que « beaucoup de gens sont dans une situation bien pire » et qu’il ne voulait pas entendre que les politiciens peinent à joindre les deux bouts.
En réalité, le salaire actuel d’un député argentin est plus de six fois et demie supérieur au revenu annuel moyen, estimé à 6 500 euros.
Malaisie : 39 727 euros

Les 222 membres du Dewan Rakyat, la chambre basse du parlement malaisien, perçoivent un salaire de base de 40 000 euros environ, soit près de quatre fois le salaire moyen du pays. Et leur rémunération ne s’arrête pas là.
Les députés malaisiens bénéficient en effet d’un large éventail d’indemnités : voyages en classe affaires, frais de représentation, dotation pour tenues vestimentaires officielles, entre autres. Des avantages qui viennent gonfler considérablement leur rémunération globale.
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Mexique : 41 620 euros

Le Mexique est l’un des pays les plus dangereux au monde pour les responsables politiques, les assassinats d’élus y étant malheureusement fréquents. Les 500 membres de la Chambre des députés perçoivent un salaire équivalant à cinq fois et demie le revenu moyen national, en plus de vols gratuits et d’autres avantages confortables.
Compte tenu des risques auxquels ils sont exposés, une rémunération généreuse peut sembler justifiée. Néanmoins, le train de vie très dépensier des députés fait régulièrement l’objet de critiques. D’autant que le Mexique figure au troisième rang des pays les plus corrompus de cette galerie.
Espagne : 45 308 euros

En Espagne, l’écart entre le salaire moyen et la rémunération des élus est relativement modéré. Les 350 membres du Congrès des députés gagnent un peu plus de deux fois le revenu annuel moyen, estimé à 20 517 euros.
La rémunération des plus hauts responsables du gouvernement reste elle aussi mesurée : le Premier ministre Pedro Sánchez (en photo) perçoit un salaire annuel de 90 237 euros, un montant jugé raisonnable au regard des standards européens.
Portugal : 46 706 euros

Les 230 parlementaires portugais gagnent un peu plus que leurs homologues espagnols en valeur nominale, mais nettement plus en proportion du salaire moyen : leur rémunération est presque quatre fois supérieure au revenu annuel moyen du pays.
Les députés ont obtenu une généreuse revalorisation salariale l’an dernier, ce qui porte désormais le salaire mensuel du Premier ministre Luís Montenegro (en photo) à 8 768,65 euros. Une réduction de 5 % imposée il y a plus de dix ans, lors de la grave crise économique du pays, a été levée, et les indemnités de déplacement et autres frais ont été rétablis.
Mais ces mesures ne font pas l’unanimité : même certains députés estiment que les hausses de salaire des élus devraient suivre l’évolution du revenu moyen des citoyens.
Pérou : 52 661 euros

Au Pérou, les 130 membres du Congrès se plaignent régulièrement de leur salaire. La parlementaire María Agüero a même déclaré publiquement que sa rémunération ne lui permettait pas de vivre à Lima. Pourtant, les députés gagnent plus de dix fois le salaire moyen et jusqu’à 18 fois le salaire minimum du pays.
Et ce n’est pas tout : en décembre, leur rémunération a grimpé jusqu’à 45 fois le salaire minimum, grâce à de généreuses primes de Noël et autres avantages, selon le site d’information Infobae.
Philippines : 57 967 euros

Les Philippines ne figurent pas dans les données de PoliticalSalaries.com, mais les salaires des 318 membres de la Chambre des représentants sont facilement accessibles en ligne.
Les députés relèvent de la grille salariale 31, ce qui correspond à une rémunération annuelle de 57 967 euros, soit 13 fois le salaire moyen national, estimé à 4 414 euros.
À cela s’ajoutent de nombreux avantages, allant d’indemnités de transport à des primes de performance, sans oublier une prime en espèces versée à Noël.
Afrique du Sud : 62 736 euros

En Afrique du Sud, les 454 députés, sous la direction du président Cyril Ramaphosa (en photo), perçoivent un salaire annuel de 65 009 euros, soit plus de quatre fois et demie le revenu moyen du pays. Un niveau de rémunération qui peut sembler raisonnable, mais ce sont surtout les nombreux avantages qui accompagnent ce salaire qui font grincer des dents, dans un pays marqué par une pauvreté endémique et de profondes inégalités.
Les parlementaires bénéficient notamment de logements luxueux fortement subventionnés, de nombreux vols gratuits, ainsi que de la gratuité de l’électricité, de l’eau, et même d’allocations pour ordinateurs portables et smartphones.
Russie : 75 212 euros

Parlement de nom plus que de fonction, la Douma russe fait surtout office de chambre d’enregistrement pour le Kremlin — mais cela n’empêche pas ses 450 députés d’être très généreusement rémunérés.
Leur salaire officiel s’élève à 75 212 euros, soit plus de dix fois le revenu moyen en Russie. Et cela sans compter les soupçons de richesse dissimulée qui entourent nombre d’élus. La Russie figure d’ailleurs au deuxième rang des pays les plus corrompus de cette galerie.
Suisse : 75 832 euros

Le Parlement suisse, présidé depuis le début de l’année par Karin Keller-Sutter (en photo), est souvent cité comme l’un des plus efficaces et des moins coûteux au monde. Un résultat en partie lié à des rémunérations modérées. Les 246 membres de l’Assemblée fédérale perçoivent un salaire annuel de 75 832 euros, un montant quasiment équivalent au revenu moyen suisse, estimé à 74 556 euros et représentant seulement 88 % du PIB par habitant.
Un salaire qui peut sembler modeste au vu du coût de la vie élevé en Suisse, mais qui est quasiment doublé lorsque l’on ajoute les nombreuses indemnités : logement, repas, transports, etc.
Brésil : 83 239 euros

À l’inverse de certains pays plus modestes, le Parlement brésilien est souvent jugé beaucoup trop coûteux. Les 513 députés touchent un salaire annuel de 83 239 euros, soit près de 18 fois le salaire moyen au Brésil, et 444 % du PIB par habitant, ce qui en fait la deuxième rémunération parlementaire la plus élevée en termes relatifs dans cette galerie.
Et encore, ce montant ne représenterait qu’une petite partie de ce que les élus perçoivent réellement. Une étude menée en 2021 par l’Institut de mathématiques pures et appliquées (IMPA) de Rio de Janeiro a estimé que le revenu brut annuel d’un parlementaire brésilien s’élèverait à près de 5 millions de dollars (environ 4,6 millions d’euros).
Du côté de l’exécutif, le président Luiz Inácio Lula da Silva (en photo) est officiellement rémunéré à hauteur de 59 230 euros, selon PoliticalSalaries.com, hors dépenses non déclarées.
Chili : 83 639 euros

Les 155 membres de la Chambre des députés du Chili perçoivent un salaire annuel d’environ 83 639 euros, soit 11 fois le revenu moyen et 285 % du PIB par habitant. Un montant déjà élevé, mais certains élus gagnent bien plus encore.
L’an dernier, le Parlement a été secoué par un scandale de rémunérations, révélé par le quotidien La Segunda. Selon l’enquête, 35 hauts responsables toucheraient plus de 118 821 euros par an — davantage que le président Gabriel Boric (en photo).
Suède : 86 513 euros

En Suède, la rémunération des parlementaires est bien plus en phase avec le niveau de vie national. Le salaire des 349 membres du Riksdag représente seulement deux fois et demie le revenu moyen du pays et 132 % du PIB par habitant. Autrement dit, les élus suédois sont loin de profiter d’un train de vie démesuré.
Les députés résidant à plus de 50 km de Stockholm peuvent se faire rembourser leurs frais de déplacement et d’hébergement dans la capitale. Mais les indemnités restent modestes, en net contraste avec les notes de frais parfois exorbitantes d’autres parlements à travers le monde.
Nouvelle-Zélande : 91 336 euros

En Nouvelle-Zélande, les 123 membres du Parlement perçoivent un salaire annuel de 91 336 euros, soit près de trois fois le revenu moyen du pays, estimé à 31 620 euros.
Les députés néo-zélandais bénéficient de nombreux avantages : allocation logement, voyages gratuits, repas pris en charge, entre autres. Toutefois, ce système a montré des failles, et plusieurs élus — dont le Premier ministre Christopher Luxon (en photo), ainsi que les députés Tim Costley et Kieran McAnulty — ont fait l’objet d’allégations d’abus de fonds publics.
France : 91 649 euros

Les 577 députés de l’Assemblée nationale française perçoivent un salaire annuel de 91 649 euros, soit environ trois fois le revenu moyen dans le pays. À cela s’ajoutent des indemnités pouvant atteindre 71 725 euros, couvrant notamment les frais de déplacement et d’hébergement.
L’an dernier, une demande d’accès à l’information a permis la publication de la fiche de paie du président Emmanuel Macron. On y apprenait qu’il avait perçu 14 586,32 euros en janvier 2024, soit l’équivalent d’environ 175 000 euros environ sur l’année.
Colombie : 92 659 euros

Les 295 membres du Congrès colombien s’en sortent particulièrement bien, surtout en termes relatifs : leur salaire annuel est près de 23 fois supérieur au revenu moyen du pays et représente 490 % du PIB par habitant, soit les plus grands écarts de cette galerie. Et cela sans même tenir compte des généreuses indemnités et avantages sociaux dont bénéficient les élus colombiens.
Face à ces chiffres, les appels à une réforme se multiplient. En tête de file, le sénateur et YouTubeur Jota Pe Hernández a lancé en 2022 une campagne pour réduire les salaires parlementaires de 30 %. Mais sa proposition a rencontré une vive résistance au sein du Congrès. La campagne semble aujourd’hui au point mort, Hernández ayant abandonné son engagement de reverser 30 % de son salaire à des œuvres caritatives, selon plusieurs sources.
Sur la photo : le président colombien Gustavo Petro, dont le salaire de base s’élève à 98 000 euros.
Japon : 95 234 euros

Au Japon, les 465 membres de la Chambre des représentants perçoivent un salaire annuel de 97 278 euros, soit quatre fois le revenu moyen du pays. À cela s’ajoutent des indemnités pouvant atteindre 75 234 euros, ainsi que divers avantages en nature.
Les représentants élus ne sont donc pas à plaindre : lors du dernier recensement en 2023, leur revenu global moyen s’élevait à 159 278 euros. Ce chiffre a notamment augmenté après la suppression d’une réduction salariale de 20 % mise en place pendant la pandémie de COVID-19.
Corée du Sud : 98 742 euros

En Corée du Sud, les 300 membres de l’Assemblée nationale gagnent un salaire équivalant à près de quatre fois le revenu moyen national, sans compter les nombreuses indemnités auxquelles ils ont droit.
Les rémunérations des élus ont fait les gros titres en janvier dernier, lorsque l’on a appris que le président destitué Yoon Suk Yeol continuait à percevoir son salaire, avec en prime une augmentation de 3 %, portant sa rémunération annuelle à 166 000 euros.
Comme le rapportait la BBC, cette décision a suscité une vive indignation en Corée du Sud, notamment sur les réseaux sociaux — d’autant que le salaire minimum n’a augmenté que de 1,7 % sur la même période.
Norvège : 101 092 euros

En Norvège, les 169 membres du Storting, le Parlement national, perçoivent un salaire annuel de 101 092 euros, soit un peu plus de deux fois et demie le revenu moyen du pays. Un ratio relativement modéré, qui ne suscite que peu de critiques.
En revanche, ce sont les avantages en nature qui font débat. Plusieurs élus ont été pris la main dans le sac, accusés d’avoir gonflé leurs notes de frais, voire, dans certains cas, d’avoir commis des fraudes caractérisées.
Belgique : 107 888 euros

En Belgique, les 190 membres du Parlement fédéral perçoivent un salaire annuel de 107 888 euros, soit plus de trois fois et demie le salaire moyen et 162 % du PIB par habitant.
Mais ce sont surtout les indemnités de départ jugées extravagantes qui font polémique. L’an dernier, 15 anciens députés du Parti du Travail de Belgique ont refusé leurs primes de sortie, qui pouvaient atteindre 210 700 euros par personne, les qualifiant de « privilèges intolérables ». Leur parti avait tenté de faire supprimer cette disposition, mais s’est heurté au refus des autres formations politiques.
Sur la photo : Raoul Hedebouw, président du PTB.
Danemark : 110 809 euros

Au Danemark, les 179 représentants élus du Folketing perçoivent un salaire équivalant à un peu plus de deux fois et demie le revenu moyen national — un niveau de rémunération jugé raisonnable. Les élus originaires du Groenland et des Îles Féroé bénéficient d’un supplément annuel de 3 260 euros, mais dans l’ensemble, les salaires restent modestes.
Dans un pays régulièrement classé comme le moins corrompu au monde, cette modération salariale remet en question l’idée selon laquelle de hauts salaires seraient indispensables pour prévenir la corruption.
Côté avantages, ce sont surtout les pensions des députés qui retiennent l’attention : les parlementaires commencent à percevoir leur retraite dès 60 ans, alors que l’âge légal de départ dans le pays se situe entre 65 et 67 ans.
Royaume-Uni : 111 522 euros

Depuis avril, les 650 membres de la Chambre des communes perçoivent un salaire annuel de 111 522 euros, soit plus de trois fois le salaire moyen au Royaume-Uni. Cette hausse supérieure à l’inflation s’inscrit dans le cadre des recommandations pour les agents du secteur public et a été décidée par un organisme indépendant, mais elle n’a pas manqué de faire grincer des dents parmi les électeurs.
Depuis le retentissant scandale des frais parlementaires de 2009, les députés britanniques abordent les questions de rémunération avec la plus grande prudence, conscients du risque de réaction hostile de l’opinion publique.
Irlande : 115 953 euros

En Irlande, les 174 membres du Dáil Éireann perçoivent un salaire annuel de 115 953 euros, soit un niveau comparable à celui des députés britanniques. L’écart avec le salaire moyen national est similaire, atteignant plus de trois fois le revenu moyen.
Les élus irlandais bénéficient également de diverses indemnités et avantages. Ils ne sont pas eux non plus à l’abri des scandales.
L’an dernier, par exemple, la cheffe du Parti travailliste Ivana Bacik, le ministre délégué Joe O’Brien, ainsi qu’un autre élu ont dû rembourser plus de 1 500 euros au titre de frais injustifiés.
Autriche : 124 217 euros

En Autriche, les 183 membres du Conseil national perçoivent un salaire annuel de 124 217 euros, soit plus de quatre fois le revenu moyen du pays. Un niveau de rémunération que certains pourraient juger un peu excessif.
Les députés bénéficient en outre de généreuses indemnités couvrant une large gamme de frais professionnels. Contrairement aux membres du Conseil fédéral (la chambre haute), ils disposent également d’une allocation spécifique pour couvrir les coûts liés à leur personnel.
Italie : 125 220 euros

En matière de rémunération, les parlementaires italiens n’ont vraiment pas à se plaindre. Les 400 membres de la Chambre des députés perçoivent un salaire annuel de 125 220 euros, soit plus de six fois le salaire moyen du pays — le plus grand écart observé en Europe.
Sans surprise, les électeurs italiens ne voient pas d’un bon œil les hausses de salaires massives accordées aux responsables politiques.
Cela s’est illustré en décembre dernier, lorsque le gouvernement a tenté d’augmenter la rémunération mensuelle de certains ministres de jusqu’à 7 020 euros — une décision qui a suscité un véritable tollé, au point d’être largement revue à la baisse.
Canada : 129 638 euros

Les députés canadiens ne sont pas en reste non plus. Les 338 membres de la Chambre des communes touchent un salaire de base annuel d’environ 129 638 euros, soit plus de quatre fois le revenu moyen au Canada.
Le nouveau Premier ministre Mark Carney (en photo) percevra quant à lui un salaire de 260 960 euros.
Un niveau de rémunération qui n’échappe pas à l’opinion publique : selon un sondage Leger commandé par la Fédération canadienne des contribuables, 80 % des Canadiens étaient opposés à la hausse de salaire accordée aux élus en avril dernier.
Singapour : 132 167 euros

À Singapour, les 96 députés perçoivent un salaire annuel de 132 167 euros, soit environ trois fois le revenu moyen national. Un montant proche du PIB par habitant, ce qui signifie que les parlementaires ne sont pas rémunérés de façon démesurée.
D’autant que le coût de la vie dans la cité-État figure parmi les plus élevés au monde, ce qui relativise encore la portée de leur rémunération.
En revanche, le salaire du Premier ministre Lawrence Wong (en photo) défie tous les classements : avec 1,58 million d’euros par an, il est de loin le chef d’État le mieux payé au monde.
Australie : 134 177 euros

En Australie, les parlementaires — soit 151 députés et 76 sénateurs — perçoivent un salaire annuel de 134 177 euros, ce qui représente plus de trois fois et demie le revenu moyen du pays. Les membres du Parlement fédéral peuvent également se faire rembourser divers frais, notamment d’hébergement, de transport et autres dépenses professionnelles.
Bien que les élus australiens bénéficient d’une rémunération confortable, les récentes hausses de salaire sont restées modérées. À titre d’exemple, l’augmentation de 3,5 % accordée l’an dernier était inférieure à celle du salaire minimum (+3,75 %), ce qui a permis d’apaiser les critiques et de donner un signal positif à l’opinion publique.
Allemagne : 134 726 euros

Les 735 membres du Bundestag perçoivent un salaire annuel équivalant à près de quatre fois le revenu moyen en Allemagne, soit 210 % du PIB par habitant. Une rémunération très confortable, mais qui s’explique par la volonté de garantir l’indépendance des élus.
En effet, la loi allemande stipule que les parlementaires doivent être suffisamment rémunérés pour rester autonomes et ne pas dépendre d’intérêts extérieurs — une manière de faire de cette générosité salariale un rempart contre la corruption.
Îles Cayman : 139 440 euros

Territoire britannique autonome, les îles Caïmans abritent le parlement le plus réduit de cette galerie, avec seulement 21 membres. Et heureusement pour les contribuables, car chacun d’eux perçoit 139 440 euros pour ses fonctions.
Cela dit, dans ce paradis fiscal des Caraïbes, le salaire moyen est exceptionnellement élevé — 75 860 euros, le plus haut de cette galerie — ce qui fait que la rémunération des députés n’est même pas deux fois supérieure au revenu moyen.
Compte tenu du coût de la vie très élevé dans l’archipel, cette rémunération généreuse semble donc tout à fait justifiée.
Pays-Bas : 141 429 euros

Aux Pays-Bas, les 150 membres de la Chambre des représentants gagnent un salaire équivalant à trois fois et demie le revenu moyen du pays. Un montant pas excessif en soi, mais qui n’est pas particulièrement modeste non plus — ce qui explique pourquoi les contribuables sont censés en avoir pour leur argent…
Or, ce n’est pas toujours le cas. Le Parti socialiste milite actuellement pour une réduction de salaire et des sanctions contre les « députés fantômes » du PVV, le parti d’extrême droite, qu’il accuse d’absentéisme chronique lors des débats parlementaires.
Israël : 143 236 euros

En Israël, les 120 membres de la Knesset perçoivent un salaire annuel de 143 236 euros, soit plus de quatre fois et demie le revenu moyen du pays. Une rémunération conséquente, mais qui, en réalité, diminue en valeur réelle depuis quelques années.
Les salaires ont été gelés pendant la pandémie, et bien qu’une hausse de 5,1 % ait été accordée en 2023, elle est restée inférieure aux 12,5 % nécessaires pour suivre l’inflation, dans un contexte de crise du coût de la vie. En 2024, les rémunérations ont de nouveau été gelées en raison du conflit à Gaza et des baisses de salaire pour les agents du secteur public sont actuellement envisagées.
Émirats arabes unis : 145 169 euros

Aux Émirats arabes unis, le Conseil national fédéral — l’équivalent le plus proche d’un parlement — n’a qu’un rôle consultatif. Le pouvoir réel reste entre les mains des dirigeants héréditaires, et non d’une assemblée élue.
Malgré cette influence très limitée, les 40 membres du Conseil bénéficient d’une rémunération particulièrement généreuse, leur salaire annuel étant plus de quatre fois supérieur au revenu moyen dans le pays.
États-Unis : 154 616 euros

Avec un salaire annuel de 174 000 dollars (environ 154 616 euros), les 535 membres du Congrès des États-Unis sont les parlementaires les mieux payés au monde en valeur absolue, mais pas en termes relatifs. Leur rémunération représente un peu plus de trois fois le revenu moyen américain, ce qui reste dans la moyenne haute sans être extravagant.
Le montant est d’ailleurs gelé depuis 2009, les élus étant particulièrement attentifs à l’opinion publique et au risque politique lié à une revalorisation de leur propre salaire.
À titre de comparaison, si leur rémunération avait suivi l’inflation, elle atteindrait aujourd’hui près de 260 000 dollars (environ 240 890 euros).
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