Salaires nets dans le monde : y a-t-il vraiment décrochage en France ?
Pays aux salaires moyens les plus élevés et les plus bas

Vous êtes-vous déjà demandé si votre salaire, à poste équivalent, était compétitif par rapport à celui des travailleurs d’autres pays ? Ces dernières années, l’inflation galopante et la faible croissance du PIB ont provoqué le premier recul de la croissance réelle des salaires du XXIe siècle à l’échelle mondiale, selon l’Organisation internationale du travail (OIT). Mais qu’en est-il en 2025 ?
Alors que les salaires peinent à suivre l’augmentation du coût de la vie, découvrez les revenus mensuels moyens (après impôts) des travailleurs dans 42 grandes nations à travers le monde. Ces chiffres sont issus des données de Numbeo, la plus grande base de données mondiale sur le coût de la vie. Chiffres en vigueur en mars 2025.
Adaptation française par Laëtitia Lord
Indonésie – Salaire mensuel net moyen : 300,94 €

Afin d’améliorer le niveau de vie et de réduire la pauvreté, le gouvernement indonésien a prévu d’augmenter de 6,5 % le salaire minimum moyen du pays en 2025.
Pourtant, les salaires restent très bas par rapport aux standards internationaux, et les syndicats ainsi que certains opposants politiques réclament une hausse bien plus significative. Selon Numbeo, le salaire mensuel moyen en Indonésie en mars 2025 n’atteint que 300,94 euros.
Ces faibles rémunérations s’expliquent par plusieurs facteurs, notamment un coût de la vie relativement bas, une large proportion de travailleurs peu qualifiés et un marché du travail informel particulièrement développé.
Kenya – Salaire mensuel net moyen : 336,04 €

Comme dans de nombreux pays, le Kenya subit de plein fouet une crise du coût de la vie exacerbée par l’inflation. Bien que le gouvernement ait relevé le salaire minimum, les revenus restent faibles, notamment dans le secteur agricole.
Face à une vague de contestation qui a fait plus de 20 morts et des centaines de blessés, les hausses d’impôts avaient été mises en suspens l’an dernier. Pourtant, le président William Ruto les a finalement entérinées. Ces recettes sont cruciales pour absorber les chocs économiques liés à la pandémie de COVID-19, aux répercussions de l’invasion russe en Ukraine et à une dette nationale de plus en plus écrasante.
Colombie – Salaire mensuel net moyen : 367,68 €

Les inégalités de revenus sont particulièrement marquées en Amérique latine. En Colombie, les 10 % les plus riches possèdent près des trois quarts de la richesse nationale, tandis que la majorité de la population, notamment en milieu rural, perçoit des revenus très modestes. Plus de 60 % des travailleurs évoluent dans l’économie informelle, où les salaires sont généralement bas.
D’après Numbeo, le salaire net mensuel moyen en mars 2025 n’atteint que 367,68 euros. Toutefois, cette moyenne devrait augmenter après la décision du président Gustavo Petro de relever de plus de 9,5 % le salaire minimum pour 2025. Faute d’un accord avec les entreprises et les syndicats, le président a imposé cette revalorisation unilatéralement.
Philippines – Salaire mensuel net moyen : 374,53 €

Les Philippines sont actuellement classées parmi les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, mais leur économie a fait preuve d’une remarquable résilience ces dernières années. La croissance y dépasse celle de nombreux autres pays asiatiques, tandis que l’inflation continue de ralentir. Par exemple, le prix du riz, aliment de base par excellence, augmente bien moins rapidement depuis la réduction des droits de douane sur les importations. Certains analystes estiment que l’archipel pourrait bientôt être reclassé parmi les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure.
Pour l’instant, Numbeo évalue le salaire mensuel moyen après impôts à un modeste 374,53 euros. Toutefois, son pouvoir d’achat réel dans l’économie locale est supérieur à ce que ces chiffres bruts laissent entendre.
Brésil – Salaire mensuel net moyen : 397,17 €

Le fossé entre riches et pauvres est profondément enraciné au Brésil et le salaire moyen du pays dissimule une inégalité des revenus qui pèse lourdement sur la plus grande économie d’Amérique du Sud. Pourtant, un vent d’espoir a soufflé sur le monde du salariat pendant un temps : après son élection en 2022, le président Luiz Inácio Lula da Silva avait promis d’augmenter les revenus disponibles pour stimuler la croissance. Et, de fait, les salaires ainsi que le PIB ont progressé. Mais aujourd’hui, l’incertitude domine.
L’un des principaux défis du Brésil est la dépréciation du réal, qui a été l’une des devises les plus chahutées face au dollar américain l’an dernier, perdant près d’un cinquième de sa valeur. Pour redresser la situation, le gouvernement doit convaincre les investisseurs qu’il maîtrise la dette. Dans cette optique, Lula da Silva prévoit désormais de réduire de plus de 10,65 milliards d’euros les dépenses publiques, notamment en limitant la hausse des prestations sociales et du salaire minimum.
Vietnam – Salaire mensuel net moyen : 414,58 €

Grâce à la baisse du chômage et à l’une des croissances économiques les plus dynamiques de la région, le salaire moyen au Vietnam a grimpé de 8,6 % en 2024, selon l’Office général des statistiques du gouvernement. Ce chiffre cache néanmoins de fortes disparités : les hommes ont gagné environ un tiers de plus que les femmes, tandis que les citadins ont perçu plus de 38 % de plus que les travailleurs ruraux.
Le Vietnam nourrit des ambitions économiques sur le long terme, visant une croissance annuelle de 10 % afin d’atteindre le statut de pays à haut revenu d’ici 2045.
Pérou – Salaire mensuel net moyen : 458,99 €

Le Pérou était encore en récession en 2023, mais il amorce désormais une reprise. La présidente Dina Boluarte a relevé le salaire minimum d’environ 10 % – une première depuis 2022. Il atteind désormais l’équivalent de 290 euros par mois. Les travailleurs de nuit ainsi que ceux des secteurs agricole et minier bénéficient d’une rémunération plus élevée.
Le pays a clôturé l’année 2024 avec une inflation d’environ 2 %, ce qui signifie que cette revalorisation devrait avoir un impact tangible. Les analystes saluent la résilience économique du Pérou, signe de stabilité et d’une politique monétaire bien maîtrisée. Toutefois, le chemin reste long. Si la pauvreté a nettement reculé, elle touche encore environ 30 % de la population et près du double en milieu rural.
Inde – Salaire mensuel net moyen : 504,26 €

Bien qu’elle soit la grande économie affichant la croissance la plus rapide au monde, l’Inde a vu les salaires réels reculer ces dernières années, sous l’effet d’une inflation persistante, notamment sur les produits alimentaires. Si l’inflation a légèrement ralenti, les profondes inégalités de revenus qui caractérisent le sous-continent maintiennent encore des centaines de millions de personnes dans la pauvreté.
L’économie indienne s’appuie sur un secteur corporatif en pleine expansion, mais la main-d’œuvre formelle ne représente qu’environ un cinquième de l’emploi total. Une récente hausse du salaire minimum a ciblé les travailleurs des secteurs informels, notamment la construction, le travail domestique et l’agriculture.
Argentine – Salaire mensuel net moyen : 548,70 €

L’Argentine a enregistré le taux d’inflation le plus élevé au monde, atteignant près de 300 % en avril 2024. Grâce au programme d’austérité radical du président Javier Milei, ce chiffre a depuis été réduit de presque moitié, tandis que le déficit budgétaire et la récession ont également pris fin.
Malgré ces avancées macroéconomiques, la pauvreté reste une réalité pour de nombreux Argentins. Le taux officiel de pauvreté a grimpé à 53 % au premier semestre de l’an dernier, son plus haut niveau en deux décennies. Selon le Buenos Aires Times, il a depuis reculé, mais même les prévisions les plus optimistes l’estiment encore à environ 36 %. En 2025, le salaire minimum ne progressera que de 10 % maximum, un ajustement bien en deçà de ce qu’il faudrait pour suivre la flambée des prix qui pèse sur le pays.
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Russie – Salaire mensuel net moyen : 581,11 €

La Russie est un pays profondément inégalitaire. Une grande partie de la richesse y est concentrée entre les mains de quelques-uns – les oligarques et l’élite politique – tandis que la population ordinaire subit des niveaux de pauvreté accablants.
Depuis l’invasion de l’Ukraine par le président Poutine en 2022, les salaires ont augmenté dans plusieurs secteurs, contredisant les prévisions d’un effondrement économique sous l’effet des sanctions occidentales. Toutefois, la situation est loin d’être idéale, en particulier pour ceux qui ne travaillent pas dans l’économie de guerre. Le pays est confronté à une inflation galopante, que la banque centrale tente de juguler en maintenant des taux d’intérêt extrêmement élevés.
Thaïlande – Salaire mensuel net moyen : 583,54 €

Les inégalités de revenus en Thaïlande restent frappantes. En 2018, Credit Suisse l’avait même classée comme le pays le plus inégalitaire au monde sur le plan économique. Bien que l’écart entre riches et pauvres se soit quelque peu réduit depuis, il demeure considérable. Les législateurs rechignent à augmenter significativement le salaire minimum, de peur de dissuader les investissements étrangers.
Selon une étude de la banque thaïlandaise SCB, près des deux tiers des consommateurs s’attendent à un durcissement des conditions économiques cette année, les ménages à faibles revenus étant particulièrement pessimistes. L’endettement élevé des ménages constitue l’une des principales sources d’inquiétude, comme la menace de nouveaux droits de douane américains, qui pourraient peser sur les revenus des industriels opérant dans le pays.
Mexique – Salaire mensuel net moyen : 616,16 €

Le gouvernement mexicain multiplie les hausses du salaire minimum pour atténuer l’érosion des revenus causée par l’inflation. Pourtant, le pays continue d’offrir des salaires globalement bas et demeure l’un des plus inégalitaires au monde sur le plan économique. À titre d’exemple, les ouvriers d’usine y perçoivent un salaire trois fois inférieur à celui de leurs homologues en Chine.
Le Mexique applique deux niveaux de salaire minimum : un taux général et un autre, légèrement plus élevé, pour la zone nord, frontalière des États-Unis. Cette année, ils ont été revalorisés respectivement de 11,99 % et 12 %. Malgré ces augmentations, un Mexicain peut encore espérer gagner en moyenne six fois plus en traversant la frontière pour travailler aux États-Unis.
Chili – Salaire mensuel net moyen : 652,58 €

Véritable vitrine du progrès économique en Amérique du Sud, le Chili affiche l’un des salaires moyens les plus élevés du continent, seul l’Uruguay faisant mieux. Par la loi, le salaire minimum est révisé chaque année en janvier, et indexé sur l’inflation des six mois précédents. Toutefois, les travailleurs chiliens font face à plusieurs défis.
Si l’inflation ralentit, elle reste supérieure à 4 %, un niveau bien au-delà de l’objectif de la banque centrale, ce qui érode les revenus réels. Parallèlement, les tarifs de l’électricité ont grimpé et le peso s’est affaibli face au dollar, accentuant la pression sur les prix. Pour atténuer ces tensions, la banque centrale a récemment baissé ses taux d’intérêt, mais face à la persistance de l’inflation, une nouvelle réduction ne semble pas envisagée à court terme.
Turquie – Salaire mensuel net moyen : 661,14 €

Aggravée par les politiques économiques non conventionnelles du président Erdoğan, l’inflation en Turquie recule depuis son changement de cap. Pourtant, avec un taux avoisinant les 44 % en début d’année, la situation reste alarmante. En décembre, le gouvernement a relevé le salaire minimum de 30 %. Une décision controversée : ses détracteurs estiment qu’elle ne fera qu’attiser l’inflation, tandis que les syndicats dénoncent une hausse insuffisante, eux qui réclamaient une augmentation de quelque 74 %.
Malgré tout, les salaires turcs restent bas par rapport aux standards internationaux, obligeant des millions de travailleurs à se serrer la ceinture pour joindre les deux bouts. Cela n’a pourtant pas empêché Erdoğan de revendiquer une augmentation de 30 % de son propre salaire pour 2025.
Malaisie – Salaire mensuel net moyen : 858,47 €

Le FMI souligne que l’économie malaisienne a connu une bonne année 2024, avec une inflation en recul. Toutefois, les salaires peinent encore à suivre. Le nombre de personnes appartenant à la classe moyenne M40 du pays est en diminution, tandis que des poches de pauvreté extrême persistent obstinément. À l’inverse, les plus riches continuent de s’enrichir.
Le gouvernement a pris des mesures. Depuis février, le salaire minimum mensuel s’applique à toutes les entreprises comptant plus de cinq employés. En août, il sera étendu à l’ensemble des employeurs, quel que soit leur effectif.
Chine – Salaire mensuel net moyen : 868,84 €

L’ère où la Chine était un pays à bas coût de main-d’œuvre appartient au passé, laissant place à des alternatives comme l’Inde, le Vietnam et le Mexique. Ce bouleversement a notamment conduit de nombreuses entreprises occidentales à relocaliser leurs chaînes d’approvisionnement ailleurs. Pourtant, avec le ralentissement de la croissance du PIB, les salaires moyens en République populaire connaissent leur plus faible progression en plus de dix ans, selon un rapport de Caixin Global.
Pour y remédier, le gouvernement a pris tout le monde de court en annonçant une hausse des salaires dans le secteur public, sans doute dans l’espoir de stimuler la consommation. En début d’année, des millions de fonctionnaires et d’employés de l’administration ont ainsi bénéficié d’une augmentation, pour une enveloppe dont le total pourrait atteindre près de 20 milliards d’euros. Quant au salaire minimum, il est fixé par les gouvernements locaux et varie selon le niveau de développement et le coût de la vie de chaque région. Actuellement, Shanghai détient le salaire minimum mensuel le plus élevé du pays, avoisinant 1 436,16 euros.
Grèce – Salaire mensuel net moyen : 965,43 €

Selon Eurostat, la Grèce affiche le troisième salaire moyen le plus bas de l’Union européenne, seuls la Hongrie et la Bulgarie faisant pire. Plus inquiétant encore, avec des salaires à temps plein inférieurs de 45 % à la moyenne européenne, l’écart avec le reste du continent ne cesse de se creuser.
L’économie grecque s’efforce de se relever de la grave crise de la dette qui l’a frappée après 2008, ce qui explique en partie la faiblesse persistante des salaires. Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a relevé le salaire minimum mensuel, tout en admettant que les rémunérations restent largement insuffisantes. Pour y remédier, le gouvernement prévoit une série d’augmentations progressives au cours des prochaines années, visant une hausse totale de 46 % du salaire minimum d’ici 2027.
Afrique du Sud – Salaire mensuel net moyen : 1 192,11 €

Bien que l’Afrique du Sud possède l’une des constitutions les plus progressistes au monde, elle demeure le pays le plus inégalitaire sur le plan économique. Son coefficient de Gini – où 0 représente une égalité parfaite et 1 une inégalité totale – atteint 0,63, et 10 % de la population détient plus de 80 % de la richesse nationale.
Plus de 30 ans après la fin de l’apartheid, les écarts restent frappants : un Sud-Africain blanc gagne en moyenne trois fois plus qu’un Sud-Africain noir. L’inégalité salariale entre les sexes est tout aussi marquée, les femmes touchant en moyenne 30 % de moins que les hommes. Pour 2024-2025, le salaire minimum horaire a été relevé de 8,5 %, mais ces dernières années, les augmentations de salaire moyennes sont restées bien inférieures à l’inflation, réduisant encore le pouvoir d’achat des travailleurs.
Pologne – Salaire mensuel net moyen : 1 429,60 €

C’est officiel : la Pologne n’est plus un pays à bas salaires. Les rémunérations y ont considérablement augmenté ces dernières années, en particulier entre 2015 et 2019. Même les travailleurs qui perçoivent le salaire minimum ont de quoi se réjouir : depuis cette année, leur rémunération horaire équivaut à 7,05 euros, dépassant ainsi le salaire minimum fédéral américain de 7,25 dollars (6,95 euros), inchangé depuis 2009.
Cette croissance impressionnante des salaires réels devrait se poursuivre, malgré une inflation qui reste l’une des plus élevées de l’Union européenne. Toutefois, cette hausse du salaire minimum aura un coût important pour les entreprises, qui devront assumer une facture de plusieurs milliards de zlotys.
Italie – Salaire mensuel net moyen : 1 614 €

À l’inverse de la Pologne, la croissance des salaires réels stagne en Italie. Selon l’OCDE, les salaires réels moyens à temps plein ont à peine progressé entre 1990 et 2021. Face à cette situation préoccupante, l’ancien gouverneur de la Banque d’Italie, Ignazio Visco, avait plaidé en faveur de l’instauration d’un salaire minimum légal – une initiative depuis enterrée par le gouvernement de Giorgia Meloni.
Cette réticence à légiférer s’explique en partie par la Constitution italienne, qui interdit de réglementer la négociation collective par la loi ou par décret. En conséquence, les niveaux de rémunération sont généralement fixés par des accords collectifs propres à chaque secteur de l’économie. Les salaires ont également tendance à être plus élevés dans le nord industriel du pays que dans le sud, plus défavorisé.
Espagne – Salaire mensuel net moyen : 1 707,15 €

Comme d’autres pays d’Europe du Sud, l’Espagne peine depuis des années à enregistrer une croissance significative des salaires réels. La situation a atteint un point critique en 2022, lorsque l’inflation galopante a lourdement érodé le pouvoir d’achat. Un rapport de l’OCDE a révélé une baisse de 5,3 % du revenu réel cette année-là.
La tendance semble toutefois s’inverser, avec une hausse moyenne des salaires d’environ 4 % l’an dernier. Le gouvernement de Pedro Sánchez prévoit d’augmenter le salaire minimum dans des proportions similaires en 2025. Par ailleurs, les impôts seront relevés pour certains des salariés les plus aisés, afin de contribuer au financement des retraites de la génération du baby-boom.
Japon – Salaire mensuel net moyen : 2 015,24 €

La croissance des salaires réels au Japon est pratiquement au point mort depuis la « décennie perdue » des années 1990, la faible progression du PIB pesant durablement sur l’économie du pays. En 1990, le salaire moyen japonais était comparable à celui de l’Allemagne et de l’Australie, mais il a depuis pris du retard. Toutefois, la situation pourrait enfin évoluer.
L’an dernier, les salaires ont enregistré leur plus forte hausse en plus de 30 ans. Le ministre de l’Économie, Yoji Muto, a exhorté les chefs d’entreprise à maintenir cette dynamique, dans l’espoir qu’elle stimule l’économie. Une demande qui pourrait être exaucée, les analystes s’attendant à une poursuite progressive de la reprise des salaires et de la consommation des ménages.
Arabie saoudite – Salaire mensuel net moyen : 2 073,80 €

Le marché de l’emploi en Arabie saoudite est en plein essor, porté par la mise en œuvre de Vision 2030, le vaste plan du gouvernement visant à diversifier l’économie du pays et à réduire sa dépendance au pétrole.
Les salaires sont en hausse, avec les rémunérations les plus élevées concentrées dans les secteurs de la construction et de l’immobilier. Cependant, les inégalités de revenus restent marquées, et l’Arabie saoudite affiche l’un des écarts salariaux entre hommes et femmes les plus importants au monde.
Corée du Sud – Salaire mensuel net moyen : 2 114,79 €

La croissance des salaires à long terme en Corée du Sud est remarquable. Le revenu disponible brut des ménages, qui mesure le revenu net des foyers, a progressé de 8 % par an, sans interruption, au cours des 50 dernières années. Selon la Korea Enterprises Foundation, le salaire mensuel moyen en Corée du Sud a même dépassé celui du Japon en 2022. Depuis, le salaire minimum a augmenté de 1,7 %, le portant légèrement au-dessus de celui de Tokyo.
Toutefois, malgré ces avancées, le pays est loin d’être exempt de défis, notamment dans un climat politique tendu. La Corée du Sud détient toujours le plus grand écart salarial entre hommes et femmes de l’OCDE. Par ailleurs, la croissance du revenu disponible brut des ménages a été inférieure à celle du revenu national brut, ce qui signifie que l’augmentation des revenus disponibles des ménages ne suit pas le rythme du développement économique global du pays.
France – Salaire mensuel net moyen : 2 366,83 €

D’après Le Monde, les salaires en France ont progressé de 11 % au cours des trois dernières années, mais le coût de la vie a augmenté de 2 % de plus sur la même période. Le journal souligne aussi qu’aujourd’hui, plus de 17 % des travailleurs perçoivent le salaire minimum, contre 12 % il y a trois ans, bien que celui-ci reste relativement élevé par rapport à d’autres pays.
L’année 2025 pourrait toutefois apporter un mieux. Selon les données gouvernementales, l’inflation a reculé en 2024 pour s’établir à 1,6 %, loin du pic de 5,2 % enregistré en 2022. Avec le ralentissement de la hausse des prix, le pouvoir d’achat des travailleurs devrait repartir à la hausse. Néanmoins, la France doit aussi composer avec le poids de sa dette publique, un enjeu macroéconomique qui pourrait, à terme, freiner l’évolution des salaires.
Autriche – Salaire mensuel net moyen : 2 388,24 €

Bien qu’aucun salaire minimum ne soit inscrit dans la loi autrichienne, les travailleurs bénéficient d’une protection. Ces dernières années, des accords de négociation collective entre employeurs et employés ont fixé un seuil de rémunération, variable selon les secteurs. Toute rémunération inférieure à ce seuil peut entraîner de lourdes amendes. Par exemple, en mai 2024, un accord collectif pour l’hôtellerie-restauration a établi un salaire brut minimum mensuel de 2 067 euros.
Cependant, l’Autriche n’échappe pas à l’inflation. Son indice des prix à la consommation a légèrement augmenté, atteignant 2 % en glissement annuel en décembre. Un an plus tôt, ce taux était près de trois fois supérieur.
Belgique – Salaire mensuel net moyen : 2 461,09 €

La revalorisation du salaire minimum belge en avril 2024 l’a porté à plus de 2 000 euros par mois, le plaçant parmi les cinq plus élevés de l’Union européenne. Une nouvelle augmentation est déjà prévue pour 2026. Les salaires bruts moyens en Belgique figurent également parmi les plus élevés du continent. De nombreux travailleurs bénéficient d’un système d’indexation qui garantit des augmentations automatiques en fonction de l’inflation. Début 2024, plus d’un demi-million de salariés du secteur privé ont ainsi bénéficié d’une hausse de 3,58 %.
À première vue, la Belgique semble donc être un pays avantageux pour les travailleurs. Toutefois, elle affiche aussi l’un des taux de taxation les plus élevés de l’OCDE, avec un impôt sur le revenu pouvant atteindre 50 %, en fonction des revenus perçus.
Canada – Salaire mensuel net moyen : 2 553,54 €

L’inflation est en recul au Canada, ce qui doit être un soulagement puisqu’elle avait causé une chute de 3,4 % du pouvoir d’achat réel dès 2022. Cependant, de nombreux Canadiens ne semblent pas encore bénéficier de cette détente économique. Selon une enquête menée en janvier par le service de surveillance du crédit Transunion, deux Canadiens sur trois estiment que leurs revenus sont stagnants, et la moitié d’entre eux ne s’attendent pas à une amélioration rapide. Les problèmes liés au coût de la vie ont également contribué à la chute du Premier ministre de longue date, Justin Trudeau.
Pour les travailleurs les moins rémunérés, le salaire minimum fédéral a augmenté de 3,9 % en avril 2024, mais cette hausse ne fait que compenser les hausses de prix déjà enregistrées en 2023. Les emplois non couverts par le filet de sécurité fédéral dépendent de salaires minimaux provinciaux, qui varient considérablement d’une région à l’autre. Selon les économistes, on ne sait pas encore si et quand les Canadiens retrouveront le pouvoir d’achat qu’ils ont perdu ces dernières années.
Nouvelle-Zélande – Salaire mensuel net moyen : 2 652,11 €

Toujours confrontés à des conditions économiques récessionnaires, les employeurs néo-zélandais cherchent de plus en plus à réduire leurs coûts. Dans le même temps, l’inflation a nettement ralenti et le pays a enregistré un afflux record de main-d’œuvre migrante, entraînant une concurrence accrue pour les emplois, en particulier dans les postes d’entrée de gamme et les métiers semi-qualifiés.
Tous ces éléments laissent présager une modération des salaires cette année. Toutefois, au troisième trimestre 2024, les salaires restaient supérieurs au taux d’inflation de 2,2 %. La situation est différente pour les travailleurs rémunérés au salaire minimum, qui n’augmentera que de 1,5 % en avril 2024 – une décision qui a suscité la colère des syndicats et des partis d’opposition.
Suède – Salaire mensuel net moyen : 2 736,36 €

La Suède fait partie des pays sans salaire minimum national. À la place, elle applique le modèle nordique, un système qui garantit une forte protection des travailleurs en fixant les salaires par secteur d’activité. Chaque branche professionnelle détermine ainsi ses propres niveaux de rémunération de base. Pratiquement tous les employés suédois sont affiliés à l’un des 110 syndicats et organisations patronales du pays, qui négocient ensemble ces grilles salariales.
Ce modèle permet de limiter les inégalités de revenus et d’assurer des salaires relativement élevés, en adéquation avec le haut niveau de vie du pays. Mais ce système a un coût : la Suède affiche l’un des taux d’imposition sur le revenu les plus élevés au monde, atteignant jusqu’à 52,3 %, ce qui réduit significativement le revenu net des travailleurs.
Allemagne – Salaire mensuel net moyen : 2 826,19 €

Le salaire moyen de la plus grande économie d’Europe figure parmi les plus élevés du continent. Toutefois, la conjoncture économique morose incite la Bundesbank à anticiper un ralentissement de la croissance des salaires. Associée à une fiscalité plus lourde que la moyenne de l’OCDE, cette tendance assombrit les perspectives de revenus réels.
Un changement pourrait néanmoins s’amorcer après les élections qui viennent de se tenir en février. Le CDU/CSU propose de réduire l’impôt sur le revenu des bas et moyens salaires, d’alléger les cotisations sociales et de supprimer la taxe de solidarité (Soli), instaurée dans les années 1990 pour financer la réunification. Une telle réforme permettrait aux Allemands de conserver davantage de pouvoir d’achat, bien que les partis n’aient pas encore précisé comment ils entendent financer ces allègements fiscaux.
Royaume-Uni – Salaire mensuel net moyen : 2 845,54 €

Le taux d’inflation du Royaume-Uni demeure obstinément au-dessus de l’objectif depuis plusieurs années, pesant lourdement sur les revenus réels. Pourtant, les dernières données indiquent que les salaires ont dépassé l’inflation, enregistrant une hausse annualisée de 5,2 % à l’automne dernier. Le salaire minimum national a également connu une progression significative, tandis que certains employés du secteur public ont obtenu des augmentations allant jusqu’à 22 % pour mettre fin aux grèves.
Mais si ces chiffres paraissent encourageants, la réalité est plus contrastée. L’économie a commencé à se détériorer en juillet dernier et stagne toujours. Dans ce contexte, la récente hausse des cotisations sociales à la charge des employeurs a freiné les embauches dans le secteur privé. Par ailleurs, l’inflation reste suffisamment élevée pour peser sur le pouvoir d’achat. À ce rythme, 2025 s’annonce comme une année marquée par l’incertitude et les turbulences.
Émirats arabes unis – Salaire mensuel net moyen : 2 942,71 €

Les Émirats arabes unis (EAU) attirent une main-d’œuvre majoritairement étrangère, avec des professionnels venant parfois de l’autre bout du monde, y compris d’Amérique du Sud, pour occuper des postes spécialisés. Le pays ne prélève aucun impôt sur le revenu des particuliers, ce qui contribue à des salaires moyens élevés. Pourtant, ces chiffres masquent deux réalités contrastées.
D’un côté, l’afflux massif de travailleurs dans ce petit État intensifie la concurrence dans certains secteurs, poussant certains candidats à accepter des rémunérations inférieures à la valeur réelle des postes. De l’autre, les travailleurs migrants peu qualifiés, souvent employés dans le bâtiment ou le travail domestique, disposent de peu, voire d’aucune protection, et sont parfois victimes d’exploitation. Les EAU envisagent d’instaurer un salaire minimum et de sanctionner les employeurs retardant le paiement des salaires. Pour l’heure, cependant, l’encadrement du marché du travail demeure très limité.
Irlande – Salaire mensuel net moyen : 2 953,20 €

La croissance des salaires réels en Irlande entre 1990 et 2021 a été tout simplement spectaculaire, avec une augmentation impressionnante de 90 %. Toutefois, après 2021, les revenus réels ont marqué le pas sous l’effet d’une inflation élevée. Aujourd’hui, cette pression s’est enfin atténuée et les perspectives redeviennent positives.
La Banque centrale du pays prévoit une croissance des revenus réels par ménage de 1,8 % en moyenne cette année et l’an prochain. Les salaires devraient quant à eux progresser d’au moins 4 % sur la même période. L’île d’Émeraude ne connaît peut-être plus une expansion fulgurante, mais elle mise sur une avancée stable et soutenue.
Norvège – Salaire mensuel net moyen : 3 138,04 €

Le salaire moyen en Norvège figure parmi les plus élevés au monde, et pourtant, les revenus réels ont stagné entre 2015 et 2023, l’inflation ayant dépassé la croissance des salaires nominaux. Dans certains cas, le pouvoir d’achat a même reculé.
Que peuvent espérer les Norvégiens en 2025 ? Selon Statistics Norway, l’économie est en phase de reprise, la rentabilité revient dans les secteurs clés et les revenus réels devraient progresser à mesure que l’inflation et les taux d’intérêt diminuent. L’institut prévoit une croissance annuelle des salaires réels d’environ 1,5 % jusqu’en 2027.
Pays-Bas – Salaire mensuel net moyen : 3 247,04 €

Les salaires aux Pays-Bas ont augmenté en moyenne de 6,6 % en 2024, selon les chiffres officiels. Il s’agit de la plus forte hausse depuis 1982, plaçant la croissance des salaires néerlandais au-dessus de la moyenne de la zone euro. L’inflation y est également plus élevée que la moyenne, mais même en tenant compte de cet effet, les revenus réels ont progressé d’environ 2,6 %.
Avec des salaires dépassant l’inflation, le revenu des ménages est en hausse, faisant de la demande intérieure un moteur clé de la croissance économique. La Banque centrale se montre prudemment optimiste pour le reste de l’année, prévoyant un recul de l’inflation, une légère progression du PIB et une nouvelle hausse des salaires, estimée cette fois à 3,7 %.
Australie – Salaire mensuel net moyen : 3 261,29 €

La croissance annuelle des salaires en Australie est restée inférieure à 1 % au dernier trimestre de 2024, selon le Bureau national des statistiques. Une productivité relativement faible, le recul de l’inflation et une légère hausse du chômage freinent les augmentations de salaires. Cela dit, les revenus réels ont progressé, surpassant la hausse modérée des prix à la consommation tout au long de l’année, et la Banque centrale s’attend à ce que cette tendance se poursuive au moins jusqu’à la mi-2025.
D’ici là, les Australiens auront voté pour décider si le gouvernement travailliste du Premier ministre Anthony Albanese, en difficulté, restera en place. Arrivé au pouvoir en 2022 dans un contexte d’inflation record en trois décennies – atteignant près de 8 % –, il a vu la flambée des prix grignoter presque tous les gains salariaux, à l’exception des hausses les plus importantes.
Singapour – Salaire mensuel net moyen : 3 493 €

Les revenus réels à Singapour ont connu des fluctuations aussi marquées que la silhouette de la cité-État. Après une légère hausse en 2022, ils ont reculé de 2,2 % en 2023 avant de rebondir de 3,4 % en 2024, à mesure que l’inflation s’atténuait. La situation a été encore plus favorable pour les travailleurs aux revenus les plus modestes, dont les gains réels ont atteint jusqu’à 4,6 %, selon le ministère de la Main-d’œuvre. Avec des gains de productivité et une nouvelle amélioration du contexte inflationniste, 2025 devrait être une autre année de reprise.
La croissance économique devrait être plus modérée cette année, mais le marché de l’emploi reste dynamique et les salaires bruts pourraient progresser de 5 %, voire davantage dans les secteurs de la technologie et de la santé, où la demande de professionnels est particulièrement forte. L’un des défis majeurs à Singapour demeure toutefois le coût du logement, un problème auquel le gouvernement s’efforce d’apporter des solutions, notamment pour les familles.
Qatar – Salaire mensuel net moyen : 3 588,75 €

Le salaire moyen au Qatar est élevé et offre un bon rapport avec le coût de la vie, qui, selon Numbeo, reste inférieur à celui de la France et de l’Allemagne. Toutefois, les inégalités de richesse y sont particulièrement marquées, et la main-d’œuvre migrante, qui constitue l’essentiel du marché du travail, demeure scandaleusement sous-payée.
Cela dit, le gouvernement qatari a engagé des réformes visant à améliorer le sort de ces travailleurs longtemps exploités. L’instauration d’un salaire minimum et l’octroi de nouveaux droits constituent des avancées notables, même si des progrès restent nécessaires pour garantir des conditions de travail équitables.
États-Unis – Salaire mensuel net moyen : 4 080,01 €

La plus grande économie mondiale s’en sort mieux que beaucoup d’autres en matière de croissance des revenus réels. Selon les données du Bureau of Labor publiées au troisième trimestre 2023, les salaires ont progressé de 3,3 % sur un an, une fois l’inflation prise en compte. Le Trésor, plaçant cette évolution dans une perspective quinquennale, estime qu’un travailleur moyen peut aujourd’hui s’offrir le même niveau de vie qu’en 2019, avec un surplus annuel de 1 600 dollars (environ 1 538 euros).
Toutefois, ces chiffres flatteurs masquent d’importantes disparités. Aux États-Unis, l’écart entre riches et pauvres reste considérable, et le salaire minimum fédéral, inchangé depuis 2009, a entraîné une érosion continue du pouvoir d’achat pour ceux qui en dépendent. Néanmoins, plusieurs États ont instauré leur propre salaire minimum, parfois bien supérieur au seuil fédéral, offrant une meilleure protection aux travailleurs concernés.
Luxembourg – Salaire mensuel net moyen : 5 529,52 €

Le Luxembourg affiche le deuxième salaire moyen le plus élevé au monde. Ce petit pays prospère se distingue par un coût de la vie exceptionnellement élevé, mais une récente enquête révèle que près des deux tiers des sondés se disent satisfaits des mesures gouvernementales mises en place pour y faire face. Parmi elles, l’indexation des salaires, qui garantit une revalorisation automatique dès lors que l’inflation atteint un certain seuil.
Avec une inflation inférieure à 1 % en 2024, aucune indexation n’a eu lieu, limitant la croissance salariale à un modeste 1,2 %. Cependant, une hausse plus marquée pourrait se profiler cette année. L’inflation devrait repartir légèrement à la hausse, en grande partie en raison de l’assouplissement des plafonds tarifaires sur l’énergie, ce qui devrait déclencher une nouvelle indexation au printemps et entraîner une augmentation des salaires pouvant atteindre 3 %.
Suisse – Salaire mensuel net moyen : 6 232,11 €

La Suisse affiche le salaire moyen net le plus élevé au monde. Bien que le coût de la vie y soit particulièrement élevé, difficile de ne pas être impressionné par un revenu moyen mensuel après impôts atteignant 6 232,11 euros, selon Numbeo.
Pourtant, la Confédération n’est pas épargnée par le ralentissement économique qui touche certains de ses voisins. Les secteurs tournés vers l’international, notamment l’industrie manufacturière, subissent une hausse du chômage, qui pourrait atteindre 3 % d’ici 2026, exerçant ainsi une pression à la baisse sur les salaires. Selon l’Institut économique suisse KOF, la progression des salaires devrait avoisiner 1,8 % cette année, mais une fois l’inflation prise en compte, l’augmentation réelle ne dépasserait probablement pas 1,3 %.
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