Palais somptueux ou manoirs abandonnés, les plus grandes maisons du monde ont toutes un point commun : une architecture spectaculaire et une démesure qui en dit long sur la richesse de leurs propriétaires.

Toujours habitées ou classées monuments historiques, ces propriétés gigantesques nous plongent dans l’univers des milliardaires et nous embarquent pour un voyage à travers les siècles et les continents.

Un aperçu fascinant de la vie des familles royales, des grandes fortunes et des figures emblématiques.

Entrez dans ces lieux hors du commun aux histoires incroyables et découvrez des intérieurs à couper le souffle.

Adaptation française par Charline Pelletier

En 2004, Peter Grant s’offre un terrain de 17 hectares sur les rives du lac Témiscamingue, en Ontario. Le multimillionnaire canadien a une idée bien précise : y construire à la fois sa maison de rêve et le siège de son entreprise. Le terrain lui coûte 110 000 dollars canadiens (environ 145 000 euros aujourd’hui).

Dès l’année suivante, les travaux démarrent pour donner vie à ce projet, censé devenir la plus grande résidence du Canada. Mais à mesure que le chantier progresse, les finances de l’homme d’affaires vacillent. En 2008, le rêve tourne court, la construction s’arrête net.

Des intérieurs XXL, du mobilier de luxe, une vue imprenable sur le lac et deux piscines intérieures… La maison promettait d’être sensationnelle. On voit ici le chantier interrompu de l’une des piscines.

En 2009, la récession consécutive à la crise économique mondiale finit par faire chuter l’empire de Peter Grant. Tous les actifs de sa société, manoir compris, sont mis en vente. L’année suivante, la propriété est mise en vente pour 25 millions $ CA, soit environ 22 millions € aujourd’hui.

Le projet est désormais entre les mains d’un entrepreneur texan, bien décidé à redonner vie à cette résidence titanesque.

Souvent présenté à tort comme la plus grande résidence privée au monde, le palais de Laxmi Vilas. Situé à Vadodara, dans l’ouest de l’Inde, il s’étend sur un domaine quatre fois plus vaste que celui de Buckingham Palace, dit-on. Mais en termes de surface habitable, il ne rivalise pas avec le palais royal britannique.

Construit en 1890 par le maharaja Sayajirao Gaekwad III, le palais couvre 9 300 m² et abrite encore aujourd’hui la famille royale de Vadodara, la dynastie Gaekwad. Toutefois, les souverains n’occupent à présent que le dernier étage, tandis que le reste du bâtiment est accessible au public dans le cadre de visites guidées.

Dès l’entrée, le décor en met plein les yeux : marbre du Rajasthan, mosaïques de Venise, vitraux de Belgique… Les intérieurs mêlent styles artistiques et matériaux précieux venus des quatre coins du monde.

Le palais se déploie sur plus de 200 hectares et comprend 170 pièces ainsi qu’une impressionnante collection d’œuvres d’art, d’antiquités et de lustres décoratifs. Sur la photo, on découvre la salle de réception Darbar, où se tiennent les grands évènements, aussi bien des spectacles de danse traditionnelle que des réunions politiques.

Le titre de plus grande propriété privée d’Australie fait débat, mais beaucoup pensent qu’il pourrait revenir à Fairwater. En 2008, la propriété bat tous les records : elle se vend pour 100 millions de dollars australiens (environ 83 millions d’euros aujourd’hui).

Construite en 1881, Fairwater présente une façade singulière en briques jaunes ainsi qu’un toit en ardoise à pignons de style Tudor. Il s’agit de la plus grande villa du port de Sydney. Elle est également classée parmi l’une des plus belles résidences historiques d’Australie.

Depuis 1901, cette élégante maison victorienne de style Queen Anne appartenait à la famille Fairfax et a longtemps été la résidence principale de la femme d’affaires Mary Fairfax, figure incontournable de la haute société australienne.

Fairwater comprend également deux maisons supplémentaires, une piscine, des jardins soigneusement entretenus et une vaste pelouse qui descend jusqu’au rivage. Sous l’égide des Fairfax, la demeure a accueilli d’innombrables réceptions mondaines et fêtes glamour, mais aussi des événements politiques et des soirées caritatives.

C’est sans conteste la plus vaste et la plus somptueuse propriété privée d’Amérique. Situé à Asheville, en Caroline du Nord, ce domaine grandiose a été commandé par le collectionneur d’art américain George Washington Vanderbilt II.

Héritier d’une immense fortune léguée par son père William Henry, décédé en 1885, George ne manque pas de ressources pour faire construire le domaine Biltmore. Un manoir de 250 pièces qui totalise 16 300 m², soit plus de 1,6 hectare de surface habitable.

D’après les journaux de l’époque, le chantier était estimé à 6 millions de dollars. Une somme vertigineuse pour la fin du XIX^e siècle : l’équivalent de 180 millions € aujourd’hui.

Pour donner vie à ce projet démesuré, la famille Vanderbilt fait appel à l’un de ses architectes favoris, Richard Morris Hunt. Ce dernier imagine une demeure dans le plus pur style château français, pensée pour impressionner la haute société.

Les travaux débutent en 1889. Six ans plus tard, une fois le chantier achevé, George Vanderbilt s’attelle à décorer le manoir. Ce fin connaisseur d’art et d’antiquités le remplit de mobilier somptueux et autres tableaux anciens… L’ensemble rassemble des œuvres allant du XV^e au XIX^e siècle.

Si Buckingham Palace reste, techniquement, la plus grande demeure du pays, une autre propriété lui emboîte le pas dans l’ombre : Wentworth Woodhouse. Une maison dans la campagne du nord de l’Angleterre, dans le Yorkshire du Sud, classée Grade I – une classification du Royaume-Uni qui reconnaît et protège des monuments pour leur histoire, leur architecture ou leur aspect culturel.

Construite à partir de 1725 pour le premier marquis de Rockingham, Thomas Watson-Wentworth, cette propriété compte plus de 300 pièces. Les travaux s’étalent cependant sur quatre générations, de père en fils. Résultat : un savant mélange de styles architecturaux, même si l’inspiration principale reste le baroque anglais.

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Le chantier de Wentworth Woodhouse a duré plusieurs décennies, si bien que le style baroque anglais passe de mode en cours de route. Ainsi, une extension est créée à l’est, avec une façade de 183 mètres de long et des décors beaucoup plus modernes pour l’époque.

Avec ses 23 200 m² habitables, Wentworth Woodhouse s’étend sur un domaine de 35 hectares avec jardins, lacs… et même un parc à cerfs.

Posé sur les rives du lac de Zurich, aux pieds des Alpes suisses enneigées, cet immense domaine se compose de dix charmantes bâtisses en bois à l’allure résolument pittoresque.

Le domaine de Steinfels fut la dernière demeure de Tina Turner. La star américaine s’y installe en 2021 avec son mari, le producteur allemand Erwin Bach, après la pandémie de Covid-19. Ensemble, ils y passent leurs dernières années, à l’abri des regards.

Coup de cœur du couple, cette propriété au bord de l’eau aurait été achetée pour 70 millions de francs suisses, environ 80 millions € aujourd’hui.

Vaste de 24 200 m², le terrain comprend un étang privé, un ruisseau, une piscine et même un ponton pour bateau. Malgré ses proportions généreuses et son confort luxueux, le domaine de Steinfels avait d’abord été acquis par le couple comme résidence secondaire.

Vieux de plusieurs siècles, le complexe se caractérise par ses toits pentus aux lignes incurvées, ses façades blanches et ses volets typiques de l’architecture suisse.

Parmi les plus grandes résidences historiques d’Europe, le palais de Mannheim épate tant par sa cour intérieure considérable que par sa façade de plus de 400 mètres de long et sa surface de 60 000 m².

Conçu pour rivaliser avec le plus grand complexe baroque européen, le château de Versailles, le palais de Mannheim visait à souligner le rôle important du palatinat du Rhin, un ancien État du Saint-Empire romain germanique, plus tard intégré au royaume de Bavière.

Dès 1720, le palais devient à la fois un centre officiel de pouvoir et un haut lieu des arts et des sciences, fréquenté par des personnalités éminentes telles que Wolfgang Amadeus Mozart.

Considérées comme des merveilles de l’architecture européenne, les cinq ailes du bâtiment impressionnent à l’époque par la richesse de leur décoration : des fresques spectaculaires, des lustres en cristal et des tapisseries précieuses…

Mais la Seconde Guerre mondiale endommage gravement le palais de Mannheim, dont une grande partie a dû être reconstruite depuis.

Symbole ultime d’opulence et de faste ostentatoire, le château de Versailles est sans doute le palais le plus célèbre au monde. Ce monument a d’ailleurs largement contribué à nourrir le mécontentement populaire qui mènera à la Révolution française de 1789.

La construction débute en 1631 sous Louis XIII et s’étendra sur plusieurs décennies. Dans l’imaginaire collectif, le château reste surtout associé au règne de Louis XIV, qui le façonne selon sa vision du pouvoir absolu.

Épris de Versailles depuis l’enfance, Louis XIV transforme ce modeste pavillon de chasse en un palais de plaisance faramineux. Il en fait un refuge loin de la cour parisienne, mais aussi un lieu de réception exceptionnel, empreint d’extravagance, pour les grandes occasions officielles.

Passionné de nature, le Roi-Soleil porte une attention toute particulière aux jardins du domaine, spectaculaires et méticuleusement ordonnés. Ils s’étendent aujourd’hui sur près de 800 hectares. Louis consacrera cinquante ans de règne à parfaire l’esthétique du château de Versailles.

Avant de devenir le palais emblématique que l’on connaît, ce bâtiment portait le nom de Buckingham House. Une demeure bien plus modeste, achetée par le roi George III pour offrir à son épouse Charlotte un foyer plus intime, à deux pas de la résidence royale officielle de l’époque, le palais de Saint James.

Mais en 1820, le roi mandate l’architecte John Nash pour transformer la maison en un élégant pied-à-terre, plus grand. Le projet prend vite de l’ampleur. En 1826, le couple royal décide d’en faire un véritable palais, inspiré du style néoclassique français.

Le palais de Buckingham compte 775 pièces : 19 salles d’apparat, 52 chambres pour la famille royale et pour les hôtes, 188 chambres pour le personnel, 92 bureaux et 78 salles de bains. Depuis que la reine Victoria en a fait son domicile officiel à Londres en 1837, Buckingham est devenu à la fois un lieu de travail et une résidence familiale.

Aujourd’hui, il abrite le siège administratif de la monarchie britannique. Le roi Charles III et la reine Camilla n’y vivent pas au quotidien. De plus, le bâtiment fait actuellement l’objet d’un large chantier de rénovation sur dix ans, estimé à 369 millions de livres sterling (environ 420 millions €). Le couple royal y organise toutefois encore des événements officiels et continue d’apparaître sur le célèbre balcon.

Perché sur la plus haute des sept collines de Rome, le palais du Quirinal fut jadis le domicile des papes, puis des rois d’Italie. Conçu par les architectes Domenico Fontana, Carlo Maderno et Gian Lorenzo Bernini, c’est aujourd’hui le sixième plus grand palais au monde. À titre de comparaison, il est 20 fois plus grand que la Maison-Blanche.

Le palais est bordé de 4 hectares de magnifiques jardins, dont l’origine remonte au XVI^e siècle.

À l’intérieur, le Quirinal regorge d’œuvres d’art uniques, de tapisseries et d’antiquités accumulées au fil des siècles, dont une prestigieuse collection de porcelaine d’environ 38 000 pièces.

Autrefois lieu de réceptions officielles et de détente pour les membres de la famille royale, il abrite aujourd’hui une galerie d’art et un musée. Mais l’art y est à profusion. Le Quirinal renferme également une formidable collection de peintures, sculptures et autres installations réalisées par des artistes italiens majeurs du XX^e siècle.

Le palais royal de Caserte, près de Naples, est célèbre pour sa taille. Sa grandeur est colossale. Il possède aussi de superbes jardins, parfaitement travaillés, qui s’étendent derrière lui sur 123 hectares.

La construction débute en 1752, à la demande du roi Charles de Bourbon, et la première pierre est posée le jour de son anniversaire. Toutefois, il faudra plus de 50 ans pour finir le palais, qui deviendra finalement le plus grand bâtiment achevé du XVIII^e siècle dans le monde entier.

L’architecte Luigi Vanvitelli dessine les plans originaux du palais et prévoit un agencement distinctif de quatre cours intérieures et trois atriums autour d’un axe central.

L’intérieur compte 1 200 pièces à usage privé et administratif, un imposant escalier en marbre et une chapelle. Au XIX^e siècle, certains des plus grands artistes européens sont invités à décorer le palais, ajoutant fresques, bas-reliefs en stuc, marbre et dorures pour souligner encore la grandeur du design.

Construit entre 1738 et 1764, le palais royal de Madrid a été témoin de plusieurs siècles d’histoire espagnole. Ce monument est le plus grand palais d’Europe occidentale et l’un des plus grands au monde, avec un nombre total de 3 418 pièces.

Avec ses 135 000 m², il demeure la résidence officielle de la famille royale espagnole. Mais il reste ouvert au public, abrite des collections d’art et organise des expositions prestigieuses d’art du monde entier.

Les salles d’apparat du palais sont aujourd’hui aussi richement décorées qu’au XVIII^e siècle. Parmi elles, la salle du trône, qui se revêt de velours rouge et de feuilles d’or, ainsi que l’éblouissante salle des Colonnes, visible ici.

Un espace majestueux, qui occupait le cœur du projet original de l’architecte Giovanni Battista Sacchetti et destiné aux grandes réceptions, bals ou même cérémonies religieuses.

Avec ses 300 000 m², le palais impérial de Vienne est l’un des plus grands complexes architecturaux interconnectés du monde. Il couvre environ 42 terrains de football.

Également connu sous le nom de palais de la Hofburg, il fut la résidence de la dynastie impériale des Habsbourg et bénéficie d’une situation centrale à Vienne. Initialement construit au XIII^e siècle comme un château fortifié médiéval, il connaît au fil des siècles plusieurs extensions, qui renforcent sa grandeur.

Conçu pour loger les empereurs et rois, le palais a été décoré avec toute l’opulence et le prestige associés au Saint Empire romain germanique et au régime des Habsbourg.

À mesure que les Habsbourg gagnent en pouvoir et en territoire, le palais s’agrandit proportionnellement autour d’eux, avec des salles de réception toujours plus somptueuses, des appartements privés plus exubérants et une collection fabuleuse d’art et d’antiquités. La famille impériale y résida jusqu’en 1918, lorsque l’Empire austro-hongrois s’effondra.

Aujourd’hui, le palais de la Hofburg est la résidence officielle et le lieu de travail du président autrichien.

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