Les 20 entreprises les plus rentables au monde
Qui veut gagner des milliards
Dans l'univers impitoyable des affaires, la plupart des entreprises opèrent avec des marges extrêmement réduites et bataillent pour le moindre profit. Mais une poignée de sociétés ont trouvé le truc pour transformer leurs immenses revenus en bénéfices colossaux.
Afin d'identifier celles qui excellent vraiment, nous avons analysé le dernier classement Global Fortune 500 afin de calculer la marge bénéficiaire nette de chaque entreprise. Ce critère essentiel indique la part des ventes qui se transforme en profit et offre ainsi une image fidèle de la rentabilité réelle d’un groupe.
Si vous voulez savoir quelles grandes entreprises tirent véritablement leur épingle du jeu, lisez la suite et découvrez les 20 sociétés les plus rentables au monde, classées par marge nette. Tous les montants en dollars sont exprimés en dollars américains.
Les industries les plus rentables
Commençons par un bref aperçu des secteurs les plus rentables.
On trouve en tête du classement le secteur des logiciels de divertissement, avec une marge bénéficiaire moyenne de presque 25 %, selon une étude du professeur Aswath Damodaran (de l'école de commerce NYU Stern), actualisée en janvier. Arrivent ensuite les fonds d’investissement immobilier, qui détiennent notamment des centres commerciaux et autres biens immobiliers, avec une marge moyenne de 21,06 %. Sur la troisième marche du podium, l’exploration et la production de pétrole et de gaz, avec une rentabilité moyenne de 18,83 %.
Passons maintenant au classement des 20 entreprises les plus rentables au monde, classées par marge nette…
20. China Construction Bank, marge nette : 23,51 %
La China Construction Bank est l’une des trois entreprises chinoises de ce classement. Cet acteur national majeur du crédit immobilier fait partie des cinq grandes banques publiques du pays. Pour l’exercice fiscal clos en avril 2024, pris en compte par le Global Fortune 500, elle a affiché un bénéfice net de 47 milliards de dollars (40,4 Md€) pour un chiffre d’affaires de 200 milliards (171,9 Md€).
Si la banque continue de dégager des bénéfices nets considérables, elle a toutefois subi de plein fouet ces dernières années la crise immobilière en Chine ainsi qu'un ralentissement économique général, qui ont entraîné une réduction de ses marges.
18 ex æquo. Alphabet, marge nette : 24,01 %
Google, maison mère du groupe Alphabet, est la quatrième entreprise la plus rentable au monde en termes de bénéfices totaux, mais se classe 19ᵉ si l'on considère la marge bénéficiaire nette. Ce taux de 24,01 % n'en est pas moins remarquable et la société continue d’afficher un bénéfice net en croissance annuelle exceptionnelle (23,1 % lors du dernier bilan).
La rentabilité de l’entreprise repose sur une forte progression des revenus publicitaires, des investissements lucratifs dans l’intelligence artificielle et le cloud computing, ainsi qu’une attention constante à l’efficacité et à la maîtrise des coûts.
18 ex æquo. BHP Group, marge nette : 24,01 %
Le géant minier BHP Group, la société la plus rentable d’Australie, a enregistré un bénéfice net de 12,92 milliards de dollars (8,26 Md€) au cours des 12 mois de son exercice 2024. Ce montant représente pourtant une baisse de plus de 50 % par rapport à l’exercice précédent.
La chute des prix du minerai de fer et d’autres matières premières clés, associée à un recul de la demande en provenance de Chine, a pesé sur les résultats de l’entreprise. Malgré ces difficultés, la marge nette de BHP demeure robuste, à 24,01%.
17. PDD Holdings, marge nette : 24,24 %
PDD Holdings a été fondée il y a tout juste dix ans à Shanghai et est la plus jeune entreprise de notre sélection. Aujourd’hui domiciliée légalement à Dublin, elle est la maison mère des plateformes d’e-commerce Pinduoduo (pour la Chine) et Temu (à l'international), qui a connu une croissance fulgurante ces dernières années.
Les bénéfices ont connu une hausse de plus de 80 % lors du dernier exercice (avril 2024). Cela dit, l’entreprise fait actuellement face à une baisse de ses bénéfices nets, en raison d’une concurrence nationale accrue et des incertitudes commerciales qui pèsent sur son activité à l’échelle mondiale.
16. Petrobras, marge nette : 24,3 %
Nous l'avons déjà mentionné, l’industrie pétrolière et gazière est particulièrement lucrative, notamment dans le secteur de l’exploration et de la production, qui se classe troisième au niveau mondial en termes de marge nette.
Sur ce critère, le géant public brésilien Petrobras est le deuxième acteur du secteur, avec une marge de 24,3 %, bien supérieure à la moyenne du secteur (18,83 %). L’entreprise privilégie des projets à faible risque et à fort rendement, et excelle dans l’exploration et la production ultra-efficiente de gaz naturel, ce qui se traduit par des profits remarquables.
15. Saudi Aramco, marge nette : 24,39 %
Le géant du pétrole et du gaz naturel Saudi Aramco est l’entreprise la plus rentable au monde en termes de bénéfices nets. Sur les 12 mois clôturés en avril 2024, ceux-ci se sont élevés à un montant impressionnant de 120,7 milliards de dollars (103,2 Md€), soit les PIB cumulés du Luxembourg et de l'Islande.
Ses profits ont toutefois reculé d’environ un quart de leur valeur l’année précédente, avec la retombée des prix du pétrole suite au pic de 2022. Cette tendance baissière des cours a continué, tout comme la diminution des bénéfices nets et de la marge bénéficiaire de cette entreprise contrôlée par l’État.
14. Apple, marge nette : 25,31 %
Apple se classe juste derrière Saudi Aramco en termes de rentabilité générale. Lors de l’exercice fiscal 2023-2024, le fabricant de l’iPhone a enregistré un bénéfice net impressionnant de 96,7 milliards de dollars (72 Md€). À l’instar de Saudi Aramco, Apple occupe une position plus modeste en matière de marge bénéficiaire nette, mais avec plus d’un quart de bénéfices, c'est un taux que la majorité des entreprises doivent lui envier.
Les bénéfices d’Apple ont toutefois diminué par rapport à l’exercice précédent et n’ont pas montré de reprise significative. En cause, la baisse de la demande, principalement chinoise, pour ses produits.
13. Berkshire Hathaway, marge nette : 26,4 %
Berkshire Hathaway ne cesse d’impressionner par son exceptionnelle rentabilité. Seuls Saudi Aramco et Apple affichent des chiffres supérieurs, mais le conglomérat les surpasse tous deux en termes de marge bénéficiaire nette.
Le groupe détient un portefeuille diversifié d’entreprises florissantes, allant de GEICO et Dairy Queen à Duracell, tout en possédant des participations majeures dans des sociétés telles qu’Apple, American Express et Coca-Cola. Cette prouesse financière est l'œuvre de la légende de l’investissement Warren Buffett, qui quittera ses fonctions de PDG à la fin de l’année.
12. Novartis, marge nette : 27,46 %
La firme suisse Novartis est l’une des deux seules entreprises purement pharmaceutiques de notre sélection. Contrairement à sa consœur, qui tire d’importants bénéfices d’un médicament à succès, la réussite de Novartis repose sur un portefeuille diversifié de médicaments innovants et à forte valeur ajoutée.
Ainsi, lors de l’exercice fiscal 2023-2024, Novartis a dégagé un bénéfice de 14,85 milliards de dollars (11 Md€), soit plus que toute autre entreprise pharmaceutique pure. Johnson & Johnson a par exemple réalisé un bénéfice supérieur, mais ce géant de la santé ne s'appuie pas uniquement sur les produits pharmaceutiques.
11. Sberbank, marge nette : 28,02 %
Sberbank est la plus grande banque russe, et l’entreprise la plus rentable du pays, tant en termes de bénéfices nets totaux que de marges bénéficiaires. Lors de l’exercice fiscal 2023-2024, ses bénéfices ont bondi de 348,2 %, alors qu’elle se remettait des sanctions occidentales imposées à la suite de l’invasion de l’Ukraine en 2022.
Grâce à des taux d’intérêt élevés sur le marché intérieur et à des investissements réussis dans des secteurs comme l’intelligence artificielle, les bénéfices nets de la banque atteignent aujourd’hui des niveaux records.
10. China Merchants Bank, marge nette : 28,96 %
La China Merchants Bank se situe derrière trois des cinq grandes banques publiques en termes de bénéfices globaux, mais cet établissement financier est le leader national du secteur commercial et devance les autres en matière de marge nette.
Réputée auprès de millions de clients pour son esprit d’innovation et ses retours sur investissement élevés, la banque a démontré une résilience supérieure à celle de ses concurrents face aux difficultés économiques nationales.
9. Meta Platforms, marge nette : 28,98 %
Meta se classe neuvième au niveau mondial, aussi bien en termes de rentabilité globale que de marge nette, affichant respectivement 39,1 milliards de dollars (29 Md€) de bénéfices nets et une marge de 28,98 % lors de l’exercice fiscal 2023-2024.
Le bénéfice net de la maison mère de Facebook et Instagram a progressé de 68,5 % par rapport aux 12 mois précédents et continue de croître rapidement, soutenu par une forte augmentation des revenus publicitaires, un engagement utilisateur renforcé ainsi que par l’intégration réussie des solutions d’intelligence artificielle de l’entreprise.
8. Microsoft, marge nette : 34,15 %
Selon la société de conseil Vici Partners, Microsoft bénéficie d’une combinaison rare de deux atouts de taille. Ce géant de la Tech, deuxième entreprise la plus valorisée au monde, associe un bénéfice net colossal à une marge bénéficiaire nette exceptionnelle. Lors de l’exercice fiscal 2023-2024, les bénéfices nets ont atteint les 72,36 milliards de dollars (54 Md€), ce qui en fait le cinquième total mondial, avec une marge bénéficiaire supérieure à celle des autres acteurs de son groupe.
Microsoft est une entreprise extrêmement diversifiée, à la pointe des innovations telles que l’intelligence artificielle et l’informatique quantique, qui dispose d’un large éventail de divisions très performantes, des serveurs et services de cloud à Windows ou LinkedIn, sans oublier le gaming, son segment connaissant la croissance la plus rapide.
7. Novo Nordisk, marge nette : 36,03 %
Novo Nordisk a annoncé un bénéfice net de 12,14 milliards de dollars (9 Md€) pour l’exercice fiscal 2023-2024, soit une hausse de plus de 50 % par rapport à 2022. Contre toute attente, le laboratoire danois est devenu le moteur principal de la croissance économique de son pays, sa capitalisation boursière ayant même dépassé temporairement l’an dernier le PIB national. Quelle est donc la clé de ce succès ?
C'est la sémaglutide, l’ingrédient actif phare de l’Ozempic et du Wegovy, ces médicaments révolutionnaires destinés à la perte de poids qui ont transformé le traitement du diabète et de l’obésité. Grâce à des ventes mondiales hors norme, l'ingrédient miracle a dopé les résultats financiers de Novo Nordisk et propulsé l’entreprise dans la cour des grands de l’industrie pharmaceutique.
6. Johnson & Johnson, marge nette : 36,93 %
Johnson & Johnson a enregistré un bénéfice net de 35,15 milliards de dollars (26 Md€) lors de l’exercice fiscal 2023-2024, soit une augmentation spectaculaire de 95,9 % par rapport aux 12 mois précédents. Cette progression majeure tient en grande partie à un apport massif de liquidités résultant de la scission de Kenvue, sa division santé grand public.
Bien que ce bond significatif soit un événement exceptionnel, le géant américain de la santé affiche une croissance solide dans plusieurs secteurs, notamment au sein de ses divisions pharmaceutique et medtech.
5. UBS Group, marge nette : 39,09 %
Lors de l’exercice financier 2023-2024, le bénéfice net d’UBS Group a augmenté de 265 % et ainsi atteint les 27,85 milliards de dollars (21 Md€). Des conditions de marché favorables, ainsi que l’acquisition par la banque suisse de son rival historique Credit Suisse, ont largement contribué à ces résultats exceptionnels et significativement dopé les performances de l’établissement.
Les bénéfices d’UBS Group ont depuis diminué, en raison de conditions de marché dégradées et des coûts liés à cette acquisition.
4. Broadcom, marge nette : 39,31 %
Trois fabricants de puces dominent notre top cinq, ce qui témoigne de la rentabilité exceptionnelle de l’industrie des semi-conducteurs à l'échelle mondiale. Le fabricant américain Broadcom a enregistré un bénéfice net de 14,08 milliards de dollars (10,5 Md€) pour l’exercice financier 2023-2024, soit une hausse de 22,5 % par rapport aux 12 mois précédents.
Bien que les coûts liés à l’acquisition de VMware aient quelque peu tempéré ce résultat, cet investissement commence néanmoins à porter ses fruits. Par ailleurs, portées par des ventes dynamiques liées à l’intelligence artificielle et à d’autres sources de revenus, les recettes de Broadcom atteignent désormais des niveaux record.
3. TSMC, marge nette : 39,4 %
Le groupe taïwanais TSMC, premier producteur mondial de puces, a subi une baisse des bénéfices lors de l’exercice fiscal 2023-2024 en raison d’un recul de la demande en semi-conducteurs. L'entreprise a tout de même réussi à maintenir une marge nette solide de 39,4 %.
Autre bonne nouvelle, TSMC a depuis rebondi et a récemment annoncé une hausse de 68 % de son bénéfice d’une année sur l’autre, portée principalement par ses puces dédiées à l’intelligence artificielle, dont les ventes flambent littéralement.
2. Nvidia, marge nette : 48,85 %
Toujours dans le secteur des puces électroniques, Nvidia est aujourd’hui l’entreprise la plus valorisée au monde et la première de l’histoire à dépasser une capitalisation boursière de 4 000 milliards de dollars (3 400 Md€). Contre toute attente, cette société de la Silicon Valley a atteint ce record tout en maintenant des marges bénéficiaires remarquablement élevées.
Cette entreprise sans usines, qui conçoit des semi-conducteurs sans en assurer la fabrication, profite pleinement de l’essor de l’intelligence artificielle. Elle est ainsi le leader mondial incontesté dans la conception des puces capables de propulser cette technologie.
1. Visa, marge nette : 52,9 %
Visa n’est pas seulement un acteur majeur des paiements, c’est aussi l’entreprise la plus rentable au monde en termes de marge nette. Cette rentabilité spectaculaire découle de sa position privilégiée d’intermédiaire dans un nombre incalculable de transactions par cartes de crédit et de débit. Si la société ne prélève qu’une part infime sur chaque opération, le volume colossal de paiements traités (13 200 milliards de dollars, soit 9 800 Md€ en 2024) engendre vite des montants démesurés.
La domination quasi incontestée de Visa sur le marché, conjuguée à une concurrence réduite, lui permet de générer des revenus nets impressionnants, mais cette position dominante suscite une surveillance accrue : Visa fait actuellement face à une vague d’enquêtes antitrust aux États-Unis, au sein de l’Union européenne et ailleurs.
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