Course mondiale à l’IA : la Belgique est-elle à la hauteur ? Découvrez le classement
Les pionniers de l’IA

L’intelligence artificielle continue de bouleverser les secteurs industriels et les entreprises aux quatre coins du globe. Alors que la course technologique s’intensifie, certains pays prennent une longueur d’avance – et l’un d’eux domine déjà nettement le peloton.
Ces pionniers misent non seulement sur des investissements colossaux en recherche et développement, mais s’emploient aussi à bâtir les infrastructures clés et à poser les fondations indispensables à l’essor de cette technologie de rupture.
Découvrez les 30 leaders mondiaux de l’IA selon le tout dernier Indice mondial de l’IA publié par le média britannique Tortoise Media.
Adaptation française par Chloé Pellegrin et Laëtitia Lord
Comment est né l’Indice mondial de l’IA ?

Inauguré en 2020, le Global AI Index (Indice mondial de l’IA) de Tortoise Media en est maintenant à sa cinquième édition. Son objectif ? Classer 83 pays en fonction de 122 indicateurs répartis sur trois piliers : investissement, innovation et mise en œuvre. Ces catégories sont ensuite divisées en sept sous-catégories allant du personnel à l’infrastructure en passant par la recherche et la stratégie nationale.
L’indice évalue également les capacités de chaque pays en matière d’IA et son impact sur la scène mondiale, ainsi le degré d’« intensité » (c’est-à-dire la mesure des capacités en matière d’IA du pays par rapport à la taille de sa population ou de son économie).
Tortoise Media base son indice sur des données provenant de 24 sources publiques et privées et des 83 gouvernements concernés et attribue ensuite à chaque nation un score global sur 100. Découvrez ci-dessous quels pays occupent les trente premières places du classement…
30. Brésil, note globale : 12

Grâce à des investissements gouvernementaux importants et à un écosystème tech en pleine croissance, le Brésil se hisse au 30e rang du Global AI Index. L’État brésilien a promis 4 milliards de dollars (3,6 Mds €) sur les quatre prochaines années au domaine recherche et développement de l’IA. Malheureusement, le score actuel du pays n’est que de 3/100 pour la recherche et de 5/100 pour le développement.
Cela dit, la situation géographique stratégique du Brésil, l’amélioration progressive de ses infrastructures et l’abondance de ses sources d’énergie renouvelable en font un acteur de poids sur la scène mondiale des centres de données qui alimentent l’IA. Le pays abrite d’ailleurs le siège de Zenvia, fournisseur de chatbots dopés à l’intelligence artificielle générative. Avec une capitalisation boursière de 130 millions de dollars (119 M€), l’entreprise figure parmi les poids lourds mondiaux du secteur.
28 ex-aequo. Portugal, note globale : 13

Le Portugal accueille l’intelligence artificielle à bras ouverts : la nation fait partie d’un consortium de 17 pays travaillant à la mise en place des premières usines d’IA européennes dans sept États membres de l'Union européenne. De plus, le centre de recherche Fraunhofer Portugal AICOS (FHP-AICOS) basé à Porto mène le projet ACHILLE, une initiative européenne d’une valeur de 8,2 milliards de dollars (7,5 Mds €), qui vise à remédier aux plus grosses vulnérabilités de l’IA.
En ce qui concerne les sept sous-catégories, le Portugal prend la première place pour son cadre d’exploitation avec une très belle note de 84/100, mais son score pour la recherche est de seulement 4/100.
28 ex-aequo. Autriche, note globale : 13

L’Autriche mise avant tout sur son initiative « AI Mission Austria 2030 » (AIM AT 2030), un programme centré sur une intelligence artificielle responsable et à visage humain. L’objectif : stimuler la recherche, l’innovation et la compétitivité tout en respectant des principes éthiques forts. À ce titre, l’Europe s’impose comme chef de file mondial en matière de régulation et d’éthique de l’IA.
La stratégie autrichienne met l’accent sur la fiabilité des systèmes, le développement d’écosystèmes adaptés et une collaboration étroite entre les secteurs public et privé. Plusieurs mesures sont déjà en place pour renforcer la maîtrise de l’IA et améliorer les services. Parmi les sept sous-catégories évaluées, c’est celle du cadre d’exploitation qui s’en sort le mieux. En revanche, les performances en recherche et développement restent en retrait, soulignant la nécessité d’efforts accrus dans ce domaine.
27. Belgique, note globale : 14

La Belgique a lancé un Plan national de convergence pour le développement de l’intelligence artificielle, avec l’ambition d’être perçue à l’international comme une nation en pointe sur le sujet (#SmartAINation). Ce plan s’articule autour de neuf objectifs, parmi lesquels la promotion d’une IA digne de confiance, la garantie de la cybersécurité, le renforcement de la compétitivité ou encore l’intégration de l’IA dans des domaines clés comme la santé, la mobilité et le changement climatique. Un comité directeur a été mis en place pour superviser la mise en œuvre de ces priorités.
Le gouvernement a également adopté un plan d’action complémentaire. Parmi les sept sous-catégories évaluées, la Belgique se distingue par un bon score dans le domaine du cadre d’exploitation. En revanche, la recherche et le développement restent son point faible en matière d’IA.
21 ex-aequo. Norvège, note globale : 16

Lancée en 2020, la stratégie norvégienne en matière d’intelligence artificielle entend encourager l’innovation, la recherche et le développement des compétences numériques tout en garantissant un usage éthique de l’IA, adossé à une solide infrastructure de données. L’objectif est clair : exploiter le potentiel de l’IA pour stimuler la productivité et créer de la valeur, tout en assurant une gestion rigoureuse des risques.
Comme pour d’autres pays, la Norvège se distingue dans la sous-catégorie du cadre d’exploitation. En revanche, sa performance en matière de développement reste très faible, avec une note inférieure à 3 sur 100.
21 ex-aequo. Suède, note globale : 16

La Suède dispose déjà d’un centre national dédié à l’IA appliquée et fait partie des sept pays européens qui accueilleront une future usine d’intelligence artificielle. Baptisée MIMER, cette infrastructure reposera sur un supercalculateur spécialement conçu pour l’IA, avec accès au cloud et un système de stockage sécurisé des données. Les recherches menées se concentreront sur des domaines clés comme les sciences de la vie, la santé, la science des matériaux, les systèmes autonomes, les jeux vidéo, les modèles génératifs et la médecine personnalisée.
En dépit de ces avancées, la Suède affiche des résultats décevants en matière de recherche et développement. Ses points forts restent la stratégie nationale et le cadre d’exploitation.
21 ex-aequo. Italie, note globale : 16

L’Italie affiche de faibles performances en matière de développement, avec un score particulièrement bas de 2 sur 100 dans cette sous-catégorie. En revanche, elle obtient la note maximale pour son cadre d’exploitation, se positionnant comme un acteur solide sur le plan des infrastructures.
Le pays fait partie des sept premiers en Europe à accueillir une usine dédiée à l’intelligence artificielle. Baptisé IT4LIA, ce projet vise à créer à Bologne une infrastructure de référence mondiale, réunissant chercheurs, startups et PME pour favoriser l’adoption de l’IA dans des secteurs aussi variés que l’agroalimentaire, la cybersécurité ou encore l’industrie manufacturière. Porté par un supercalculateur de haute puissance optimisé pour l’IA, le site proposera également des formations poussées pour accompagner les acteurs émergents du secteur. L’Italie peut aussi se targuer d’abriter Almawave, la deuxième entreprise d’IA la plus importante d’Europe.
21 ex-aequo. Irlande, note globale : 16

L’Irlande obtient de meilleurs résultats que l’Italie en matière de développement, même si son score pour le cadre d’exploitation reste légèrement en retrait — sans être négligeable pour autant.
Le pays a récemment mis à jour sa stratégie nationale en matière d’intelligence artificielle, désormais structurée autour de sept axes majeurs : renforcer la maîtrise de l’IA et la confiance qu’on lui accorde, appliquer le règlement européen sur l’intelligence artificielle, encourager son adoption dans les entreprises, l’intégrer aux services publics, développer la recherche et l’innovation, élargir les compétences et les formations dans ce domaine, et améliorer les infrastructures.
L’ambition de cette stratégie est claire : faire de l’Irlande un leader du développement éthique et de l’adoption intersectorielle de l’IA, en misant sur une gouvernance responsable, des partenariats public-privé et des investissements durables.
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21 ex-aequo. Danemark, note globale : 16

Le Danemark affiche des résultats encore meilleurs que l’Irlande en matière de cadre d’exploitation, mais reste en retrait sur le plan du développement, avec un score inférieur.
Le pays scandinave s’impose toutefois comme un futur leader de l’intelligence artificielle appliquée à la santé, notamment dans les domaines de la médecine personnalisée et du suivi des patients. Il a récemment noué un partenariat stratégique avec la société américaine NVIDIA pour concevoir Gefion, l’un des supercalculateurs dédiés à l’IA les plus puissants au monde.
Inauguré en octobre 2024, Gefion a été officiellement lancé par Jensen Huang (PDG de NVIDIA), Nadia Carlsten (directrice du Centre danois pour l’innovation en IA) et le roi Frederik X, lors d’un geste symbolique immortalisé sur photo.
21 ex-aequo. Taïwan, note globale : 16

L’Infrastructure est la sous-catégorie la plus solide pour Taïwan. Ceci n’est pas surprenant, étant donné qu’il est l’un des fers de lance du matériel pour l’IA, notamment de la production de semi-conducteurs et la fabrication de serveurs.
Les grands noms de l’industrie mondiale de l’IA confient aux entreprises taïwanaises la tâche de fabriquer les puces et autres composants essentiels aux systèmes d’IA.
19 ex-aequo. Émirats arabes unis, note globale : 17

Les Émirats arabes unis obtiennent une note relativement bonne en matière de développement, reflet de leurs investissements massifs dans l’intelligence artificielle et de leur ambition affirmée de devenir un acteur de premier plan à l’échelle mondiale. Dès 2017, le pays s’est illustré en devenant le premier au monde à nommer un ministre de l’Intelligence artificielle.
Cette vision tournée vers l’avenir a permis aux Émirats de se positionner comme l’un des leaders mondiaux des « smart cities » maîtrisant les technologies d’IA. Le pays abrite d’ailleurs deux géants du secteur : Presight AI, spécialisée dans l’analyse de données, et Bayanat AI, experte en technologies géospatiales. Reste un défi de taille : le recrutement de talents qualifiés pour répondre à la forte demande dans ce secteur en pleine expansion.
19 ex-aequo. Luxembourg, note globale : 17

Avec l’une des contributions par habitant les plus élevées à la course mondiale à l’intelligence artificielle, le Luxembourg figure en tête de l’indice dans la catégorie « Intensité ».
Le Grand-Duché est en passe de devenir un pôle de référence dans le domaine de la finance optimisée par l’IA. Il fait également partie des sept pays européens sélectionnés pour accueillir l’une des premières usines d’intelligence artificielle du continent.
Baptisée L-AI, cette installation s’appuiera sur le supercalculateur MeluXina-AI et visera à relever les grands défis auxquels sont confrontés les utilisateurs d’IA dans des secteurs stratégiques tels que la finance, l’espace, la cybersécurité ou encore l’économie verte.
17 ex-aequo. Espagne, note globale : 18

L’Espagne obtient d’excellents résultats dans deux sous-catégories clés : sa stratégie nationale en matière d’intelligence artificielle et son cadre d’exploitation.
Elle fait également partie des sept pays européens en train de construire les premières usines d’IA du continent. En partenariat avec le Portugal, la Roumanie et la Turquie, l’Espagne participe à la création du supercalculateur BSC, installé à Barcelone. Ce projet vise à favoriser l’utilisation de l’IA dans des domaines aussi variés que l’administration publique, la santé, l’agriculture, le climat ou encore les médias.
Cependant, un défi majeur se profile : le manque de main-d’œuvre qualifiée. D’après une étude récente, la moitié des postes liés à l’IA n’ont pas été pourvus en 2023, faute de candidats suffisamment formés.
17 ex-aequo. Australie, note globale : 18

En Australie, la stratégie nationale et le cadre d’exploitation figurent parmi les points forts du pays dans le domaine de l’intelligence artificielle.
Le gouvernement a lancé un plan national de développement des capacités en IA, avec pour objectif de stimuler les investissements, de renforcer les compétences et d’améliorer la résilience des systèmes. Ce programme ambitieux vise une contribution de 372 milliards de dollars (341 milliards d’euros) au PIB d’ici 2030. S’appuyant sur des initiatives déjà en place, il devrait être pleinement opérationnel d’ici fin 2025.
L’Australie peut également compter sur Appen, son entreprise phare dans le secteur. Spécialisée dans l'entraînement de modèles d’IA pour des géants comme Microsoft, Nvidia ou Meta, elle affiche une capitalisation boursière de 420 millions de dollars (384,6 M€), ce qui en fait la plus grande société d’IA du pays.
15 ex-aequo. Hong Kong, note globale: 19

Région administrative spéciale de la Chine, Hong Kong est traitée comme un pays à part entière dans l’indice de Tortoise Media, où elle obtient d’excellents résultats dans la catégorie « Intensité ». Son cadre d’exploitation et ses infrastructures figurent parmi les mieux notés, soutenus par un écosystème technologique déjà très développé.
La région mise sur l’intelligence artificielle pour renforcer son positionnement dans des secteurs stratégiques tels que la finance, la logistique et le commerce, avec l’ambition claire de devenir un leader régional en la matière.
15 ex-aequo. Finlande, note globale : 19

La Finlande enregistre de bons résultats dans les domaines du cadre d’exploitation, de la stratégie nationale et, dans une moindre mesure, des infrastructures liées à l’IA.
Ce pays nordique s’impose progressivement comme un leader mondial de l’intelligence artificielle appliquée à l’éducation. Le ministère de l’Éducation s’est engagé dans plusieurs initiatives visant à promouvoir un apprentissage assisté par l’IA, à la fois durable et inclusif.
L’objectif est aussi de développer l’esprit critique des élèves face aux médias, en leur apprenant à repérer la désinformation grâce à l’usage de sources fiables et d’informations vérifiées.
11 ex-aequo. Arabie saoudite, note globale : 20

Dans le cadre de son plan Vision 2030, qui vise à diversifier son économie au-delà du pétrole, l’Arabie saoudite mise fortement sur l’intelligence artificielle. Le pays a récemment lancé Transcendence, un projet colossal de 100 milliards de dollars (91,5 milliards d’euros), destiné à faire du royaume un pôle mondial de l’IA. L’initiative couvre un large éventail d’investissements, allant des centres de données aux infrastructures en passant par le soutien aux startups.
Sans surprise, la stratégie nationale saoudienne obtient la note maximale de 100 sur 100. En revanche, le pays affiche un score alarmant de 4 sur 100 dans la sous-catégorie « Vivier de talents », ce qui révèle un besoin urgent de former et d’attirer des professionnels qualifiés dans ce secteur clé.
11 ex-aequo. Pays-Bas, note globale : 20

Les Pays-Bas se distinguent dans la sous-catégorie « Vivier de talents », mais ce sont surtout leur cadre d’exploitation, leur stratégie nationale et la qualité de leurs infrastructures qui constituent leurs principaux atouts.
Le pays abrite ASML, un acteur incontournable de l’industrie des semi-conducteurs, dont l’implantation sur le sol néerlandais suscite la convoitise du monde entier. L’entreprise joue un rôle clé dans la révolution de l’intelligence artificielle : elle est à ce jour la seule au monde à fabriquer les machines nécessaires à la production des puces les plus avancées, indispensables au développement de l’IA.
11 ex-aequo. Suisse, note globale : 20

La Suisse obtient une très bonne note dans la catégorie « Intensité », portée par des capacités en intelligence artificielle remarquables pour un pays de cette taille. État riche et à la pointe de l’innovation, elle ambitionne de devenir un pionnier mondial dans l’application de l’IA aux soins de santé et à l’industrie pharmaceutique, deux domaines dans lesquels elle a déjà réalisé d’importants progrès.
Le pays se distingue aussi par la rapidité avec laquelle sa population a adopté cette technologie : la moitié des Suisses utilisent déjà l’IA au quotidien et la majorité d’entre eux ne la perçoivent pas comme une menace.
11 ex-aequo. Japon, note globale : 20

Le Japon est arrivé un peu plus tard que d’autres dans la course à l’intelligence artificielle, mais il rattrape rapidement son retard. Un plan de relance ambitieux de 12,8 milliards de dollars (11,7 milliards d’euros) vient notamment renforcer ses industries liées à l’IA, promettant de stimuler considérablement le secteur. Le pays obtient ses meilleurs scores dans les sous-catégories du cadre d’exploitation, de la stratégie nationale et des infrastructures.
Déjà reconnu comme un leader mondial de la robotique pilotée par l’IA, le Japon se distingue également dans l’utilisation de l’intelligence artificielle pour la prévention des catastrophes naturelles.
10. Inde, note globale : 24

L’Inde affiche un score modeste dans la catégorie « Intensité », mais compense largement par un vivier de talents exceptionnel, l’un des plus importants au monde. Seul un autre pays fait mieux dans cette sous-catégorie. Le pays obtient également une très bonne note pour son cadre d’exploitation, même si ses capacités de recherche restent perfectibles.
En matière d’applications concrètes, l’Inde se démarque particulièrement dans les domaines de la santé, des technologies financières (fintech) et de la logistique, où l’IA joue un rôle croissant.
8 ex-aequo. Israël, note globale : 26

Israël obtient la deuxième meilleure note dans la catégorie « Intensité » de l’indice Tortoise Media. Le pays s’impose comme le leader mondial de l’intelligence artificielle appliquée à la cybersécurité et à la défense. Toutefois, l’usage de ces technologies dans le cadre du conflit avec le Hamas a suscité la controverse et attiré les critiques d’organisations de défense des droits humains.
Israël abrite un très grand nombre de startups spécialisées dans l’IA et accueille Mobileye, fabricant de systèmes d’assistance à la conduite. Avec une capitalisation boursière légèrement inférieure à 13 milliards de dollars (11,9 milliards d’euros), Mobileye est la plus grande entreprise d’IA installée en dehors des États-Unis.
8 ex-aequo. Canada, note globale : 26

Berceau de l’apprentissage profond (deep learning), le Canada est un pionnier de l’intelligence artificielle et obtient une bonne note dans la catégorie « Intensité ». Son cadre d’exploitation et sa stratégie nationale figurent parmi les plus solides de l’indice.
Le gouvernement canadien a récemment annoncé un investissement de 1,7 milliard de dollars (1,6 milliard d’euros) pour renforcer l’ensemble de son écosystème d’IA. L’objectif est clair : stimuler l’emploi, la productivité et l’innovation dans les secteurs clés. Ce plan ambitieux prévoit notamment des financements pour les infrastructures d’IA, les startups, la formation de la main-d’œuvre et la cybersécurité.
6 ex-aequo. Allemagne, note globale : 27

Pionnière mondiale de l’IA industrielle et des usines intelligentes, l’Allemagne affiche de bons résultats dans plusieurs sous-catégories de l’indice, notamment le cadre d’exploitation, les infrastructures, le vivier de talents et les politiques publiques.
Le pays fait également partie des sept États européens qui accueilleront une usine d’IA. Situé à Stuttgart, le site baptisé HammerHAI servira de guichet unique pour les utilisateurs d’IA issus de la recherche universitaire ou de l’industrie.
Renforçant encore la position de l’Allemagne dans ce domaine, l’entreprise berlinoise Helsing, spécialisée dans la défense, a décroché en 2024 le deuxième plus gros investissement en IA en Europe : un financement de 464 millions de dollars (428 millions d’euros).
6 ex-aequo. Corée du Sud, note globale : 27

La Corée du Sud obtient un score élevé dans la catégorie « Intensité » et se classe troisième pour le développement, selon l’indice de Tortoise Media.
Le pays s’est imposé comme l’un des principaux centres mondiaux de fabrication de semi-conducteurs dédiés à l’intelligence artificielle, un secteur stratégique.
Il figure également parmi les leaders en matière de dépôts de brevets liés à l’IA. En revanche, ses capacités globales de recherche restent perfectibles et pourraient bénéficier d’un renforcement.
5. France, note globale : 28

La France obtient également de bons résultats dans la catégorie « Intensité » et se positionne avantageusement dans la course mondiale à l’IA. Elle peut compter sur la solidité de ses institutions universitaires, de généreux investissements publics et une approche résolument éthique de l’innovation, notamment dans des secteurs stratégiques comme la santé et les transports.
Le dynamisme du secteur privé vient renforcer cette dynamique. En 2024, la startup française Mistral AI, spécialisée dans l’intelligence artificielle générative, a décroché le plus gros financement en IA de l’année en Europe, avec 616 millions de dollars (568 millions d’euros) levés, s’ajoutant aux 503 millions de dollars (464 millions d’euros) obtenus en 2023.
Cependant, tout n’a pas été sans accroc. L’image de l’IA française a été quelque peu ternie par l’affaire du chatbot Lucie, financé par le gouvernement français, désactivé après avoir fourni des conseils pour le moins fantaisistes, comme de manger… des œufs de vache.
4. Royaume-Uni, note globale : 30

Bien classé dans la catégorie « Intensité », le Royaume-Uni bénéficie d’atouts solides en matière de recherche et d’innovation en intelligence artificielle. L’Université d’Oxford figure notamment au quatrième rang mondial dans le domaine de la science des données et de l’IA. Le pays se distingue également dans plusieurs sous-catégories de l’indice, notamment le vivier de talents, le cadre d’exploitation, la stratégie commerciale et la stratégie nationale.
Le Premier ministre Keir Starmer a récemment annoncé un plan d’action ambitieux pour libérer le potentiel de l’IA à l’échelle nationale, avec une enveloppe de 17,4 milliards de dollars (15,9 milliards d’euros). Les financements sont déjà conséquents, plaçant le Royaume-Uni juste derrière les États-Unis et la Chine en la matière. C’est aussi là que se trouve Exscientia, la plus grande entreprise d’IA d’Europe par capitalisation boursière, spécialisée dans les technologies pharmaceutiques basées sur l’IA, et évaluée à 630 millions de dollars (577 millions d’euros).
3. Singapour, note globale : 32

Avec la meilleure note de l’indice dans la catégorie « Intensité », Singapour affirme clairement son ambition de figurer parmi les leaders mondiaux de l’intelligence artificielle. La cité-État se distingue aussi par les dépenses en IA par habitant les plus élevées au monde.
Depuis le lancement de sa première stratégie nationale en 2019, ce petit territoire s’est doté de tous les atouts pour briller : instituts de recherche de renommée internationale, écosystème de startups florissant et volonté affirmée d’exceller dans l’innovation et le déploiement d’une IA de très haute qualité.
2. Chine, note globale : 54

La Chine se classe deuxième au classement général de l’indice Tortoise Media dans la course à l’intelligence artificielle, mais son score dans la catégorie « Intensité » reste étonnamment faible, avec seulement 34 sur 100. Cela ne l’empêche pas d’occuper une position dominante dans plusieurs domaines clés, comme la reconnaissance faciale et la vision par ordinateur, tout en se plaçant au deuxième rang mondial en matière de dépenses en IA.
Parmi ses atouts majeurs figure le secteur des véhicules autonomes, avec Pony AI — valorisée à 4,75 milliards de dollars (4,4 milliards d’euros) — qui est actuellement la plus grande entreprise d’IA du pays en termes de capitalisation boursière.
Plus récemment, la Chine a fait sensation avec le lancement de DeepSeek, un chatbot inspiré des technologies américaines comme ChatGPT ou Gemini, mais développé à un coût bien inférieur. Sa performance aurait été si impressionnante qu’elle aurait contribué à la baisse du cours des actions de géants comme NVIDIA ou Microsoft.
Certains y voient un moment charnière, comparable au lancement de Spoutnik, mais dans la course actuelle à la suprématie en intelligence artificielle. Une évolution qui n’a pas échappé au président américain Donald Trump, qui a exhorté les États-Unis à ne pas relâcher leurs efforts.
1. États-Unis, note globale : 100

Les États-Unis sont le leader mondial dans la plupart des domaines de l’IA, y compris l’intelligence artificielle générative, le traitement du langage naturel (NLP) et l’apprentissage automatique.
Ce pays abrite les plus grands organismes de recherche sur l’IA au monde : MIT, université de Stanford, université Carnegie Mellon (souvent qualifiée de berceau de l’IA)... Sur le plan technologique, les géants américains comme Microsoft, Apple, NVIDIA et Alphabet dominent largement le marché mondial, et le pays devance les autres de loin en termes de financements pour l’IA. Cela dit, le lancement de DeepSeek mentionné plus haut a ébranlé le long règne des États-Unis sur le secteur.
La politique publique des États-Unis est extrêmement favorable à l’intelligence artificielle. La limitation du cadre juridique de l’IA souhaitée par le président Trump stimulera sans doute l’innovation et le déploiement de l’IA aux États-Unis, mais elle risque de soulever de nombreuses préoccupations en matière de sécurité et d’éthique.
Le nouveau président a récemment annoncé le lancement du projet Stargate, qui fera collaborer pour la première fois OpenAI, Oracle, SoftBank au Japon et MGX aux Émirats arabes unis, dans le but de construire sur le territoire américain des infrastructures d’IA d’une valeur de 500 milliards de dollars (460 Mds €). Il s’agit là du plus important investissement en infrastructures d’IA à ce jour.
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