Beaucoup rêvent de faire fortune, persuadés qu’une immense richesse permet d’accéder au bonheur et à une vie sans contraintes. Pourtant, être très riche peut réserver bien des déconvenues.

Des recherches, dont une étude menée par l’Université de Princeton, prouvent qu’au-delà d’un certain seuil de revenus, l’argent ne contribue plus au bonheur.

Voici les difficultés auxquelles les plus fortunés font face… et les raisons pour lesquelles vous pourriez bien être soulagé de ne pas partager leur sort !

Adaptation française par Aurélie Blain et Laëtitia Lord

La Harvard Business School a mené en 2017 l’une des études les plus poussées sur la relation entre richesse et bonheur. En plus de sonder 4 000 millionnaires, les chercheurs ont passé en revue l’ensemble des travaux existants pour obtenir une vue d’ensemble. Résultat : les personnes ayant fait fortune par elles-mêmes se disent nettement plus épanouies que celles ayant hérité ou acquis leur richesse suite à un mariage.

Selon la même étude, la plupart des millionnaires interrogés jugent qu’ils devraient accroître leur fortune de 1 000 % pour être réellement heureux. Seuls 13 % d’entre eux affirment être pleinement satisfaits de leur patrimoine actuel. En clair, pour la majorité, l’argent qu’ils possèdent ne leur suffit jamais.

Être ultra-riche, c’est aussi s’attirer son lot de haine. Une étude récente réalisée par l'université d'État de l'Ohio et l'université Cornell a révélé que la plupart des gens ressentaient du mépris pour la classe socio-économique des ultra-riches tout en admirant certains milliardaires pris individuellement. D’autres enquêtes ont montré que les membres les plus riches de la société sont généralement considérés comme des individus cupides, malhonnêtes, ne payant pas suffisamment d’impôts et responsables des écarts de richesse.

La criminalité est l’une des plus grandes inquiétudes des ultra-riches, et à juste titre. Votre argent fait de vous une cible de choix pour toutes sortes de malfaiteurs : hackers qui tentent de vider votre compte bancaire, cambrioleurs qui s’introduisent chez vous, voleurs qui vous dépouillent de votre Rolex, kidnappeurs qui réclament une rançon, etc.

L’argent a le pouvoir de corrompre et d’altérer les comportements. Pourquoi ? Parce qu’il donne parfois un sentiment d’impunité, altérant les sentiments de compassion et d’empathie. Plusieurs études ont d’ailleurs démontré que quand on est riche, on est plus enclin à enfreindre le code de la route, à conduire dangereusement, à frauder le fisc et même à tromper son ou sa partenaire. Plus étonnant encore, on serait aussi plus susceptible de voler dans les magasins.

Une étude menée par le cabinet de conseil en gestion Prince & Associates a révélé que 80 % des personnes disposant d’une fortune supérieure à 20 millions de dollars (19,4 M€) craignent d’être poursuivies en justice. Et il y a de quoi. Plus votre compte en banque est rempli, plus les risques de poursuites judiciaires augmentent : un accrochage avec votre voiture de course ou une morsure de votre bichon maltais en balade peuvent vite vous coûter cher.

Les rencontres amoureuses peuvent être particulièrement ardues si vous êtes ultra-riche. En effet, il peut être difficile de savoir si une personne s’intéresse réellement à vous ou si elle en a après votre compte en banque. Comme beaucoup de millionnaires et de milliardaires peuvent en témoigner, il est bien trop facile de tomber sur un ou une croqueuse de diamants, dont l’unique projet pour votre avenir commun est de vous dépouiller de tout ce que vous possédez.

Même si vous trouvez l’amour, il se peut que vous rencontriez des difficultés pour faire fonctionner la relation. Deux études approfondies réalisées par des psychologues de l'université de Waterloo au Canada ont révélé que les riches sont moins enclins à faire preuve de flexibilité et d'empathie dans leurs relations amoureuses, ce qui peut conduire à toutes sortes de problèmes interpersonnels.

Être immensément riche ne complique pas seulement votre vie sentimentale, cela peut aussi remettre en question la sincérité de vos amitiés. Vos amis vous aiment-ils pour ce que vous êtes ou pour ce que vous possédez ? Vous abandonneraient-ils sans hésitation si vous perdiez tout du jour au lendemain ? Ces questionnements constants peuvent peser lourd et ébranler votre confiance en vous.

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Les ultra-riches se retrouvent souvent à devoir assumer les dépenses de leurs proches moins fortunés, entre dîners dans des restaurants étoilés, billets pour des spectacles ou escapades luxueuses. Sollicitations pour des prêts ou des dons, additions systématiquement laissées à leur charge… cette pression financière constante peut rapidement devenir source de frustration.

Et vos proches ne sont pas les seuls à faire appel à votre générosité. Être très riche, c’est aussi recevoir une avalanche de lettres et d’e-mails de personnes en difficulté (parfois sincères, parfois moins), prêtes à jouer sur votre sensibilité pour obtenir de l’argent. Un couple du Suffolk, en Angleterre, ayant gagné 188 M€ à l’Euromillions en 2012, estime recevoir depuis leur victoire entre 30 et 40 demandes de ce type chaque semaine, toutes provenant d’inconnus.

On pourrait penser que grandir dans une famille fortunée est un atout indéniable dans la vie, et dans la plupart des cas, c’est vrai. Écoles privées prestigieuses, cours particuliers, universités renommées… tout est à votre portée. Pourtant, certains enfants issus de ces milieux privilégiés manquent de motivation et passent à côté des opportunités qu’offre leur milieu.

Autre problème fréquent chez les enfants issus de familles fortunées : ils peuvent finir pourris gâtés. Céder à toutes leurs demandes n’est pas forcément une bonne chose. Une telle éducation peut donner naissance à des enfants capricieux, persuadés que tout leur est dû, ce qui ne leur sera d’aucune aide dans la vie.

D’après un article publié il y a quelques années dans Psychology Today, les enfants issus de familles aisées sont plus susceptibles de rencontrer des problèmes personnels que ceux de milieux plus modestes. Ils sont notamment plus touchés par la toxicomanie, la dépression, l’anxiété et les troubles alimentaires. Comme leurs parents fortunés, ils seraient aussi plus enclins à tricher et à voler.

Recruter du personnel qualifié et digne de confiance semble aujourd’hui relever de l’exploit. S’entourer des bonnes personnes n’a jamais été chose aisée, et pour les ultra-riches, la question est d’autant plus complexe. Entre nourrices, gouvernantes, chauffeurs, assistants personnels, comptables et avocats, une erreur de casting peut avoir de lourdes conséquences.

Dans le pire des cas, embaucher un mauvais comptable peut vous valoir une peine de prison. Dans de nombreux pays, vous êtes responsable des erreurs commises par votre comptable. Si le fisc soupçonne votre comptable d’avoir fraudé en votre nom, vous pourriez bien vous retrouver devant la justice… voire derrière les barreaux.

Être à la fois riche et célèbre apporte son lot d’avantages, mais aussi de désagréments. Beaucoup affirment d’ailleurs que les aspects négatifs l’emportent, car votre vie privée attire alors toutes les convoitises. Que ce soit vos employés qui écoutent discrètement vos conversations ou les paparazzis qui immortalisent le moindre de vos faits et gestes, il vous est impossible de préserver votre intimité.

Le secret et l’argent vont souvent de pair, car se vanter d’être riche n’est jamais une bonne idée. Pourtant, cela n’est pas sans conséquences. Des études ont révélé qu’une trop grande propension au secret peut nuire au bien-être mental et physique, augmentant les risques d’anxiété, de dépression et de diverses maladies.

Les ultra-riches sont souvent sujets à ce que l’on nomme « l’affluenza », une sorte d’insatisfaction chronique liée à l’argent. Selon le psychanalyste Manfred F. R. Kets de Vries, ce phénomène se manifeste par une « quête incessante de gains matériels », ce qui peut entraîner des symptômes dépressifs, de l’irritabilité et d’autres troubles psychologiques.

Paradoxalement, outre l’envie insatiable de devenir toujours plus riche qui caractérise ce syndrome, l’ennui en est également l’un des symptômes majeurs de la fortune. Quand on dispose d’une fortune colossale, qu’elle soit héritée ou acquise, l’ambition peut s’essouffler. De nombreux ultra-riches confessent s’ennuyer profondément dans leur vie.

La vie des ultra-riches est loin d’être aussi simple qu’on l’imagine. Entre les réunions sans fin avec leurs avocats, comptables et gestionnaires de fortune et la gestion administrative d’un patrimoine colossal, leur quotidien est souvent accaparé par des obligations, ne laissant que peu de place au repos et au plaisir.

Avec tant de responsabilités, de la gestion de vos multiples collaborateurs à la supervision de vos finances et de vos affaires, disposer d’immenses sommes d’argent peut vous compliquer la vie. Cela peut engendrer un niveau de stress élevé, voire dans certains cas mener à un épuisement total.

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Installé dans sa tour d’ivoire, l’ultra-riche peut vite se sentir isolé et déconnecté du quotidien des gens ordinaires, voire de la société dans son ensemble.

C’est d’autant plus vrai s’il est né avec une cuillère en argent dans la bouche et n’a jamais connu la précarité. Cela dit, même celles et ceux qui ont bâti leur fortune peuvent, avec le temps, oublier ce que signifie vivre avec peu.

Dans une tribune récente pour le journal britannique The Guardian, le célèbre thérapeute Clay Cockrell révélait que nombre de ses clients milliardaires étaient en proie à un profond sentiment de culpabilité.

D’autres psychologues ont fait le même constat : leurs patients ultra-riches, en particulier ceux qui ont fait fortune sur le tard, sont souvent confrontés à cette émotion difficile à gérer.

Selon une étude de l’Université de Colombie-Britannique, plus on est riche, moins on aurait tendance à apprécier les plaisirs simples de la vie, comme savourer un carré de chocolat ou passer un moment de qualité avec son partenaire.

Pire encore : le simple fait de penser à l’argent suffirait à atténuer le plaisir ressenti.

Et ce ne sont pas que les plaisirs simples qui perdent de leur attrait. Lorsqu’on dispose de plus d’argent qu’on ne sait en dépenser, même les biens de luxe – vêtements de créateurs, bijoux haut de gamme, voitures de sport – peuvent finir par lasser.

Une étude de l’université de Boston l’a d’ailleurs montré : à force d’y être exposé en permanence, le luxe cesse d’en être un et perd rapidement tout bénéfice psychologique. Preuve que même l’excès peut finir par ne plus satisfaire.

Passons maintenant aux tracas un peu plus futiles, ceux que le commun des mortels qualifierait sans hésiter de « problèmes de riches ».

Avez-vous déjà connu le stress de devoir trouver une place pour amarrer votre superyacht ? Gina Rinehart, la femme la plus riche d’Australie, oui. Elle a critiqué le manque d’emplacements disponibles à Brisbane et a confié avoir passé des « nuits d’insomnie » en mer, faute de pouvoir accoster à la marina de la ville.

Nous avons vérifié, mais non, le hashtag #PrayForGina n’a pas explosé sur les réseaux…

Les ultra-riches sont de plus en plus nombreux à céder à la « private jet rage ».

Depuis la pandémie, le secteur a explosé, mais cette envolée s’est accompagnée de pénuries : avions, pièces détachées, pilotes, personnel de bord, traiteur haut de gamme… Tout vient à manquer.

Ajoutez à cela les soucis de contrôle aérien et vous obtenez des annulations et retards en série, de quoi rendre fous même les plus fortunés.

Vous prévoyez un séjour dans une destination ultra sélect comme Saint-Barth, Mykonos, Monaco ou Aspen ? Mieux vaut réserver votre suite sans tarder… À défaut, il vous faudra — horreur ! — vous contenter d’une chambre un peu moins prestigieuse.

On pourrait croire qu’avec des sommes astronomiques à disposition, tout est accessible sur simple demande.

Et pourtant, même les objets les plus convoités au monde — de la supercar Bugatti à la montre Rolex — impliquent souvent des mois, voire des années, d’attente.

Même des articles comme le mythique sac Birkin de chez Hermès, qui ne font plus officiellement l’objet de listes d’attente, restent quasiment introuvables. Comme quoi, faire la queue n’est pas uniquement le lot de celles et ceux qui rêvent de devenir millionnaires…

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