Oxfam vient de publier un rapport accablant qui met en lumière l’aggravation des inégalités de richesse à l’échelle mondiale. Tandis que les ultrariches continuent d’accumuler des fortunes colossales, une part importante de la population mondiale demeure piégée dans la pauvreté, creusant ainsi un fossé entre riches et pauvres de plus en plus profond.

Dans ce contexte, découvrez les écarts de richesses dans 29 pays sélectionnés, mesurés à l’aide de l’indice de Gini par la banque suisse UBS. Tous les montants sont indiqués en dollars US.

Adaptation française par Aurélie Blain

Oxfam, dans son rapport Takers Not Makers, dresse un constat alarmant : jamais les ultrariches ne se sont aussi bien portés. En 2024, la fortune des milliardaires a crû trois fois plus vite qu’en 2023, et on estime que d’ici une décennie, cinq ultrariches dépasseront les 1 000 milliards de dollars de fortune.

En revanche, le nombre de personnes pauvres est resté pratiquement inchangé depuis 1990, avec 3,6 milliards d’individus vivant sous le seuil de pauvreté, tel que défini par la Banque mondiale.

D’après Oxfam, les 1 % les plus riches détiennent désormais autant de richesse que les 44 % les plus pauvres de la population mondiale, illustrant ainsi l’extrême concentration des richesses au sommet de la pyramide sociale.

Le rapport met également en évidence que 60 % de la fortune des milliardaires ne provient ni de l’innovation ni du travail acharné, mais plutôt de l’héritage, du réseau ou du monopole des pouvoirs. Ce système perpétue un statu quo dans lequel les ultrariches continuent de s’enrichir tandis que la majorité peine à joindre les deux bouts.

L’étude révèle aussi que des mécanismes hérités de l’ère coloniale transfèrent des richesses du Sud mondial vers les 1 % les plus riches du Nord à un rythme effarant de 30 millions de dollars (28,6 M €) par heure.

Autre fait marquant : un citoyen belge moyen possède 180 fois plus de pouvoir de vote à la Banque mondiale qu’un citoyen éthiopien moyen. Face à ces inégalités flagrantes, le rapport plaide pour une taxation beaucoup plus élevée des ultrariches afin qu’ils fournissent une contribution plus équitable. Il recommande également des réparations pour les crimes coloniaux, une réforme des institutions mondiales pour donner la priorité aux pays les plus pauvres, ainsi qu’un renforcement de la coopération Sud-Sud.

L’indice de Gini (également appelé coefficient ou ratio de Gini) mesure les inégalités en pointant la distribution des revenus ou des richesses. Il varie de 0 (égalité parfaite) à 100 (inégalité absolue) et permet des comparaisons concrètes entre les pays.

Les inégalités de richesse sont plus complexes à mesurer que les inégalités de revenus, car la richesse est répartie entre divers actifs difficiles à tracer : immobilier, épargne, actions, retraites et avoirs offshore, qui ne sont pas toujours déclarés ou facilement accessibles. Malgré ces défis, UBS a utilisé l’indice de Gini pour quantifier les inégalités de richesses de 29 pays dans son Global Wealth Report de 2024, en attribuant à chacun un score entre 0 et 100.

Commençons par les nations les plus égalitaires de ce rapport…

La Belgique est le pays le plus égalitaire de cette étude, grâce notamment à sa politique fiscale progressive. Dans le pays, les 1 % le plus riches détiennent environ un tiers de la richesse nationale, tandis que les 10 % les plus riches en possèdent 52,3 %. Quant aux 50 % les plus pauvres, ils détiennent 7,4 % de la richesse nationale, soit la deuxième proportion la plus élevée parmi les pays analysés. Le taux de pauvreté y est relativement bas, avec seulement 7,8 %.

Selon Forbes, le pays comptait 10 milliardaires et 564 666 millionnaires en 2024, soit 4,6 % de la population belge. L’homme le plus riche du pays est Eric Wittouck, héritier du sucre et investisseur, dont la fortune s’élève à 8,5 milliards de dollars (8 Mds €).

Le Qatar fait figure d’exception au Moyen-Orient, avec un niveau d’inégalités de richesse bien plus faible que dans d’autres pays de la région. Toutefois, les 1 % les plus riches détiennent 39,1 % de la richesse nationale, les 10 % les plus aisés en possèdent 71,7 %, tandis que les 50 % les plus pauvres n’en possèdent que 1,6 %.

Malgré ces écarts, les richesses y sont relativement bien réparties. Seuls 26 163 Qataris, soit 1 % de la population, sont millionnaires, et le pays ne compte que deux milliardaires, selon Forbes. Le taux de pauvreté officiel de 0,4 % est par ailleurs extrêmement faible. Toutefois, de nombreux travailleurs immigrés venus de pays en développement, probablement exclus des statistiques officielles, vivent dans des conditions précaires et peinent à subvenir à leurs besoins.

L’Australie a longtemps été perçue comme une méritocratie sans classes où la richesse y était mieux répartie qu’au Royaume-Uni, son ancienne puissance coloniale. Pourtant, le pays est loin d’être aussi égalitaire qu’on pourrait le penser. Les inégalités de richesse se sont fortement aggravées, notamment en raison d’un système fiscal avantageant les plus aisés.

Actuellement, les 1 % les plus riches détiennent 23,9 % de la richesse nationale, tandis que les 10 % les plus riches en possèdent 57 %. En revanche, les 50 % les plus pauvres n’en détiennent que 5 %.

L’Australie compte 48 milliardaires et 7,3 % de la population est millionnaire. À l’autre extrémité du spectre, le taux de pauvreté de 12,6 % est relativement élevé.

Comparé aux autres pays asiatiques, le Japon affiche un indice de Gini relativement bas. Le pays impose un taux d’imposition élevé sur les hauts revenus et impose des droits de succession élevés, ce qui limite la transmission des grandes fortunes. Néanmoins, le taux de pauvreté de 15 % y est élevé.

En termes de répartition, les 1 % les plus riches détiennent 24,8 % des richesses du pays. Les 10 % les plus riches en possèdent 58,6 % et les 50 % les plus pauvres n’en détiennent que 4,8 %. Le Japon compte 41 milliardaires et 2,83 millions de millionnaires, soit 2,3 % de la population, un chiffre relativement bas pour une économie développée.

L’Espagne se distingue favorablement par rapport à d’autres pays européens, mais les inégalités de richesse dans le pays ont bondi de 20 % depuis la crise financière mondiale de 2008 et la crise bancaire espagnole qui a duré jusqu’en 2014.

Selon les dernières données, les 1 % les plus riches détiennent 22,8 % de la richesse nationale, les 10 % les plus riches en possèdent 56,6 %, tandis que les 10 % les plus pauvres en détiennent 6,8 %, soit la troisième proportion la plus élevée de cette analyse. L’Espagne compte 29 milliardaires, mais seulement 2,4 % de millionnaires. Le taux de pauvreté y est élevé, à 14,4 %, et plus d’un quart de la population est exposé au risque de pauvreté ou d’exclusion sociale, selon des travaux de l’UE.

Les inégalités de richesse en Corée du Sud ont été mises en lumière par le film à succès Parasite, récompensé aux Oscars en 2019 (voir photo). Pourtant, de nombreux autres pays de cette région du monde affichent des disparités encore plus marquées. En chiffres, les 1 % des Sud-Coréens les plus riches détiennent 25,7 % de la richesse nationale et les 10 % les plus fortunés en possèdent 59,3 %. À l’inverse, les 50 % les plus pauvres ne disposent que de 4,7 % des richesses du pays.

La Corée du Sud est réputée pour ses immenses conglomérats familiaux, appelés chaebols, et abrite pas moins de 42 milliardaires. Jay Y. Lee, héritier de Samsung, est la personne la plus riche du pays, avec une fortune estimée à 11,5 milliards de dollars (11 Mds €). En revanche, la proportion de millionnaires en Corée du Sud reste relativement faible, avec seulement 2,5 % de la population totale. Parallèlement, le taux de pauvreté, qui atteint les 15,1 %, y est relativement élevé.

Ce contenu vous plaît ? Ajoutez un like et cliquez sur Suivre en haut de la page pour découvrir d'autres articles signés loveMONEY.

Comme dans de nombreux pays du monde, les inégalités de richesse ont considérablement augmenté en Italie au cours des quinze dernières années, en grande partie en raison d’un système fiscal régressif qui favorise les plus riches tout en pénalisant les faibles revenus.

Les 1 % les plus riches possèdent 22,1 % de la richesse nationale, les 10 % les plus fortunés en détiennent 56,2 %, tandis que les 50 % les plus pauvres n’en possèdent que 2,5 %, un chiffre relativement bas pour un pays européen. Le taux de pauvreté est également élevé, atteignant 12,8 %, bien que l’Italie compte 73 milliardaires. Cependant, seuls 2,3 % des Italiens disposent d’un patrimoine net d’au moins un million de dollars.

Jamais les ultrariches n’ont été aussi puissants en France : les 1 % les plus fortunés détiennent aujourd’hui 24 % de la richesse du pays, contre 16,8 % en 1788, à la veille de la Révolution française. Par ailleurs, les 10 % des Français les plus riches contrôlent 57,2 % de la richesse du pays.

La France compte 52 milliardaires, dont Bernard Arnault, PDG de LVMH, qui a brièvement été l’homme le plus riche du monde en 2024, avant que sa fortune ne décline. Côté millionnaires, le pays en recense 2 868 031, ce qui représente 4,2 % de la population. L’un des principaux atouts de la France réside dans son système social. Il permet en effet de contenir le taux de pauvreté dans l’Hexagone à 8,5 % grâce à un système de protection sociale étendu et à des services publics accessibles.

Pour un pays communiste, la Chine est étonnamment marquée par de profondes inégalités économiques. Les 1 % les plus riches détiennent 32,6 % de la richesse du pays, les 10 % les plus fortunés en possèdent 68,8 %, tandis que les 50 % les plus pauvres n’en détiennent que 6,2 %.

La Chine abrite le deuxième plus grand nombre de milliardaires au monde (406), ainsi que la deuxième plus importante population de millionnaires, soit 6 013 282 individus. Cependant, ces derniers ne représentent que 0,4 % de la population. Et bien que près de 800 millions de Chinois soient sortis de la précarité au cours des 40 dernières années, le taux de pauvreté officiel de 17 % y reste relativement élevé.

Ironiquement, la démocratie libérale capitaliste qu’est Taïwan affiche de meilleurs niveaux d’égalité économique que la Chine, autoritaire et « communiste ». Les 1 % les plus riches contrôlent 24,8 % des richesses du pays, tandis que les 10 % les plus fortunés en possèdent 58 %, des chiffres proportionnellement inférieurs à ceux de la Chine. Toutefois, la moitié la plus pauvre de la population détient une part encore plus faible des richesses qu’en Chine, avec seulement 4,9 %, ce qui explique un score de Gini légèrement plus élevé.

Malgré cela, Taïwan affiche un taux de pauvreté relativement bas de 9 %. Le pays compte 51 milliardaires et 788 799 millionnaires, soit 3,4 % de la population du pays : une proportion nettement plus élevée qu’en Chine, où seuls 0,4 % des habitants sont millionnaires.

Historiquement, entre 1290 et la Révolution industrielle, les 1 % les plus riches du Royaume-Uni possédaient environ 10 % de la richesse du pays. Aujourd’hui, cette proportion a plus que doublé, atteignant les 21,1 %. Les 10 % les plus fortunés contrôlent désormais 57 % de la richesse nationale, tandis que la moitié la plus pauvre n’en possède que 4,7 %.

L’héritage joue toujours un rôle majeur dans la répartition des richesses au Royaume-Uni, où 70 % des terres appartiennent à seulement 1 % de la population, notamment à de nombreuses familles aristocratiques descendant de Guillaume le Conquérant. Le Royaume-Uni compte 55 milliardaires, ce qui le place au dixième rang mondial des pays comptant le nombre le plus élevé de grandes fortunes, ainsi que la troisième plus grande population de millionnaires (3 061 553 individus) soit 4,5 % de la population totale. À l’inverse, le taux de pauvreté de 11,7 % demeure relativement élevé.

Comme les autres nations nordiques, le Danemark se distingue par une forte égalité des revenus, même si elle affiche des disparités plus marquées en matière de répartition des richesses. Cela s'explique en grande partie par une protection sociale de premier ordre, un excellent système de santé, un vaste parc de logements publics subventionnés et de généreuses retraites publiques. Grâce à cette protection de l’État, les personnes aux revenus faibles et intermédiaires ne ressentent pas d’urgence à accumuler de la richesse.

Pour les chiffres, les 1 % les plus riches détiennent 21,2 % de la richesse du pays, les 10 % les plus aisés en possèdent 50,6 %, tandis que la moitié la plus pauvre de la population n’en détient que 4 %. Le Danemark compte neuf milliardaires et, selon les données de 2022, environ 6,5 % de la population est millionnaire. Mais surtout, le pays affiche un taux de pauvreté extrêmement bas, à seulement 6,5 %, le deuxième plus faible parmi les nations de l'OCDE.

UBS inclut Hong Kong dans cette analyse, bien qu'il s'agisse techniquement d'une région administrative spéciale de la Chine plutôt que d'un pays à part entière.

Hong Kong est moins égalitaire que la Chine continentale. Bien que les inégalités aient diminué d'environ 6 % depuis 2008, la pauvreté y progresse, avec un taux alarmant de 23 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté officiel. Paradoxalement, Hong Kong est l'un des territoires les plus riches au monde, affichant une concentration exceptionnelle de grandes fortunes. Il compte 67 milliardaires et un total de 629 155 millionnaires, soit 8,3 % de sa population, contre seulement 0,4 % en Chine continentale.

Les fortes inégalités de richesse en Israël s’expliquent par plusieurs facteurs, notamment des dépenses sociales relativement faibles et la précarité économique des minorités arabes et haredim, souvent issues de familles nombreuses. Globalement, le pays affiche un taux de pauvreté élevé de 16,9 %.

En ce qui concerne la répartition des richesses, les 1 % les plus riches détiennent 32,1 % de la richesse nationale, les 10 % les plus fortunés en contrôlent 63,4 %, tandis que les 50 % les plus pauvres n’en possèdent que 4,1 %. Israël présente une forte concentration de milliardaires par habitant, avec 35 milliardaires, mais une proportion relativement faible de millionnaires, qui ne représentent que 1,8 % de la population.

Comme les autres pays scandinaves, la Finlande affiche une forte égalité des revenus, mais des écarts de richesse plus marqués. Cela s'explique par un système de protection sociale généreux et par le fait que les citoyens n'ont pas besoin d'amasser de grandes fortunes pour bénéficier d'un niveau de vie confortable. Cette réalité se reflète dans le faible taux de pauvreté du pays, qui s'élève à seulement 6,7 %.

Concernant la répartition des richesses, les 1 % les plus riches détiennent 17,8 % du patrimoine national, soit l'un des taux les plus bas parmi les pays analysés. Les 10 % les plus aisés possèdent 55,6 % de la richesse du pays, tandis que la moitié la plus pauvre de la population, largement soutenue par l'État et donc moins dépendante de l'épargne, n’en détient que 2,1 %. La Finlande compte sept milliardaires, et seuls 1,8 % de ses habitants sont millionnaires.

Aux Pays-Bas, les disparités de richesse, étonnamment marquées, s’expliqueraient avant tout par le grand nombre de ménages néerlandais dont la valeur nette immobilière est faible, voire négative, plutôt que par de profondes inégalités économiques à proprement parler. Autrement dit, beaucoup de propriétaires se retrouvent avec un emprunt supérieur à la valeur de leur bien. À noter que les inégalités de richesse dans le pays ont diminué d’environ 3,5 % depuis 2008.

Les 50 % des ménages les moins riches détiennent 9,9 % de la richesse nationale, soit la part la plus élevée parmi les pays de ce classement. Le taux de pauvreté y reste par ailleurs relativement bas, à 8,5 %. À l’opposé, les 1 % les plus fortunés possèdent seulement 13,2 % de la richesse totale, le taux le plus bas du classement, tandis que les 10 % les plus aisés en détiennent 45 %. Le pays compte également 14 milliardaires et une forte concentration de millionnaires, qui représentent 8,5 % de la population.

L’Autriche fait partie des pays où les inégalités de richesse ont globalement diminué, enregistrant une baisse d’environ 5 % depuis 2008. Cependant, l’abolition de l’impôt sur les successions cette même année a accru la concentration des richesses entre les mains des ultrariches du pays.

Les 1 % les plus riches contrôlent désormais 30,1 % de la richesse nationale. Les 10 % les plus aisés en détiennent quant à eux 61,6 %, tandis que les 50 % les plus pauvres n’en possèdent que 3,1 %. Le taux de pauvreté s’élève à un peu moins de 10 %, mais le nombre de personnes vivant dans une pauvreté absolue a bondi de plus de 50 % entre 2022 et 2023. Le pays compte au total neuf milliardaires et 271 000 millionnaires, soit 3 % de la population.

Symbole même de prospérité, la Suisse compte 41 milliardaires et une proportion exceptionnellement élevée de millionnaires. Ces derniers représentent 12 % de la population, un chiffre impressionnant. Toutefois, un million de dollars américains ne permet pas d'aller très loin en Suisse, en raison du coût de la vie qui y est particulièrement élevé.

Depuis 2008, l’écart de richesse en Suisse s’est réduit de 4,5 %. Toutefois, la prospérité du pays ne profite pas à tous : le taux de pauvreté y atteint 9,9 %. Les 1 % les plus riches possèdent 31,5 % de la richesse nationale, tandis que les 10 % les plus fortunés en détiennent 62,8 %. À l’inverse, la moitié la moins aisée de la population ne dispose que de 3,7 % du patrimoine national.

Les inégalités de richesse en Allemagne ont diminué de 5 % depuis 2008, un recul plus marqué que dans d'autres pays. Toutefois, d’importantes disparités régionales persistent : 35 ans après la réunification, les Allemands de l’Est restent significativement moins riches que ceux de l’ex-Allemagne de l’Ouest. Par ailleurs, le taux de pauvreté atteignant 11,6 % dépasse les 10 % de la population.

Les 1 % les plus riches détiennent 26,4 % des richesses du pays, tandis que les 10 % les plus aisés en possèdent 57,6 % et les 50 % les plus modestes 3,5 %. L’Allemagne compte 132 milliardaires, un chiffre lui permettant de se classer quatrième mondiale en la matière. En revanche, sa population de millionnaires s’élève à 2 820 819 personnes, soit seulement 3,3 % des Allemands.

Les écarts de richesse sont particulièrement marqués en Indonésie. Selon Oxfam, les quatre hommes les plus riches du pays possèdent une fortune cumulée supérieure à celle des 100 millions d’Indonésiens les plus pauvres.

L’Indonésie compte 35 milliardaires, mais seulement 0,06 % de la population dispose d’un patrimoine net d’un million de dollars ou plus. Le taux de pauvreté officiel du pays qui s’élève à 9,4 % reste modéré, mais il repose sur un seuil particulièrement bas. Concernant la répartition des richesses, les 1 % les plus aisés détiennent 30,2 % des richesses nationales, les 10 % les plus riches en possèdent 61,3 %, tandis que les 50 % les plus pauvres se contentent de seulement 4,5 % de ces richesses.

Les inégalités de richesse ont explosé à Singapour, augmentant d’environ 22,9 % depuis 2008. Toutefois, comme l’a souligné UBS, cette disparité grandissante résulte principalement d’un enrichissement spectaculaire des plus fortunés, tandis que les niveaux de richesse ont progressé pour toutes les catégories de la société sur cette période. La pauvreté a même reculé dans le pays, même si environ 10 % de la population de Singapour continue de percevoir de faibles revenus.

Les 1 % les plus riches détiennent 31,5 % de la richesse du pays, les 10 % les plus fortunés en possèdent 62,8 %, tandis que les 50 % les plus pauvres se partagent les 4,2 % restants. Singapour abrite 41 milliardaires et 333 204 millionnaires, soit 5,6 % de sa population.

L’écart entre riches et pauvres est particulièrement frappant au Mexique. Pas moins de 36 % de la population vit dans une grande précarité, sous le minimum vital, tandis que 7,1 % endurent une pauvreté extrême, bien que le taux officiel de pauvreté soit estimé à 16,6 %. À l’autre extrême, le pays recense 22 milliardaires, dont Carlos Slim Helú, qui fut un temps l’homme le plus riche du monde. En revanche, les millionnaires ne constituent que 0,3 % de la population.

Les 1 % les plus riches détiennent 47,9 % de la richesse nationale, tandis que les 10 % les plus fortunés en contrôlent 79,1 %, un des taux les plus élevés de ce classement. À l’opposé, la part des 50 % les plus pauvres est négative, à -0,3 %, ce qui signifie que leur endettement dépasse la valeur de leurs actifs.

L’Inde est un pays où les contrastes en matière de revenus et de richesses sont frappants. Bien que des centaines de millions de personnes soient sortis de l’extrême pauvreté au cours des dernières décennies, environ 129 millions d’Indiens, soit 9 % de la population, continuent de vivre dans une grande précarité, avec moins de 2,15 dollars (2 €) par jour.

L’Inde possède le troisième plus grand nombre de milliardaires au monde, soit 200, dont Mukesh Ambani, connu pour son train de vie extravagant et qui aurait dépensé environ 600 millions de dollars (573 M€) pour le mariage de son plus jeune fils l’année dernière. Pourtant, les millionnaires ne représentent que 0,06 % des Indiens. En matière de répartition des richesses, les 1 % les plus riches détiennent 33,1 % des richesses nationales, les 10 % les plus fortunés en possèdent 64,6 %, tandis que les 50 % les plus pauvres se partagent les 5,9 % restants.

L'Amérique affiche les écarts de richesse les plus marqués parmi les économies avancées. Les 1 % les plus riches du pays détiennent 34,9 % de la richesse nationale, les 10 % les plus fortunés en possèdent 70,7 %, tandis que les 50 % les plus pauvres ne disposent que d’une part infime de ses richesses, soit 1,5 %.

Avec 813 milliardaires, les États-Unis dominent le classement mondial des pays qui comptent le plus d’ultrariches. Parmi eux figure Elon Musk, l'homme le plus riche de la planète, en passe de devenir le premier homme de l’histoire à détenir une fortune de mille milliards de dollars. Le pays abrite également près de 22 millions de millionnaires, bien qu’ils ne représentent que 6,6 % de la population. En revanche, le taux de pauvreté du pays, qui s’élève à 18 %, est le deuxième plus élevé parmi les pays de l'OCDE. L’ampleur des inégalités de richesse aux États-Unis s’illustre notamment par un fait frappant : l’espérance de vie moyenne est de seulement 71,9 ans dans l’État le plus pauvre des États-Unis, le Mississippi, un chiffre inférieur à celui de l’Inde, de la Corée du Nord et du Venezuela.

La Suède incarne à elle seule les paradoxes scandinaves en matière d’inégalités économiques. Si la société suédoise affiche de faibles écarts de revenus, sa forte disparité de richesse est en réalité un signe positif, témoignant d’un soutien étatique solide. Moins matérialistes que d’autres, les Suédois sont notamment moins portés sur l’accumulation de richesses.

En Suède, les 1 % les plus riches possèdent 27,6 % de la richesse nationale. Les 10 % les plus aisés en détiennent 58,9 %, tandis que les 50 % les plus pauvres se partagent les 4,8 % restants. Le taux de pauvreté y est inférieur à 10 %, et le pays compte 43 milliardaires. Par ailleurs, 5,5 % des Suédois possèdent une fortune d’au moins un million de dollars.

Une grande partie de la richesse de l'Arabie saoudite est concentrée entre les mains de la famille royale, qui compterait environ 15 000 membres. Toutefois, la majorité des richesses du clan, estimées à plus de 1 400 milliards de dollars (1336 Mds €), seraient réparties entre seulement 2 000 d’entre eux.

Néanmoins, les inégalités de richesse dans le pays ont diminué de 13,3 % depuis 2008 et le taux de pauvreté est en recul, bien qu’il demeure élevé, à 13,5 %. Malgré cette tendance, les 1 % les plus riches contrôlent 39,7 % de la richesse nationale, les 10 % les plus fortunés en détiennent 72,6 %, tandis que les 50 % les plus pauvres n’en possèdent que 1,5 %. Forbes ne recense pas les milliardaires saoudiens, mais on estime leur nombre à environ 68. Les millionnaires, qui représentant quant à eux seulement 1 % de la population, restent rares.

Les Émirats arabes unis présentent d’importantes disparités de richesse. Toutefois, selon UBS, les inégalités de richesse ont reculé de 12,4 % dans le pays depuis 2008. Le pays ne compte que quatre milliardaires, selon Forbes, et les millionnaires ne représentent que 2,1 % de la population du pays.

La richesse est cependant très concentrée au sommet. Malgré un taux de pauvreté officiel relativement bas de 1,9 %, la grande majorité des travailleurs migrants, issus de pays en développement, vivent au jour le jour. Les 1 % les plus riches détiennent 43,5 % de la richesse du pays, les 10 % les plus fortunés en possèdent 76,4 %, tandis que les 50 % les plus pauvres ne se partagent qu’un maigre 0,3 %.

Difficile de trouver un pays où les inégalités sont aussi criantes qu’au Brésil : ici, les favelas jouxtent souvent des villas luxueuses. D’après Oxfam, un travailleur payé au salaire minimum mettrait 19 ans à gagner ce que les 0,1 % les plus riches perçoivent en un mois. La pauvreté est un véritable fléau dans le pays, touchant 27,5 % de la population.

Pourtant, le pays compte 69 milliardaires, soit le septième plus grand nombre au monde. Les millionnaires, en revanche, sont relativement peu nombreux et ne représentent que 0,2 % de la population. En termes de répartition des richesses, les 1 % les plus aisés détiennent 48,7 % des richesses nationales, tandis que les 10 % les plus riches en possèdent 79,7 % (en deuxième position de ce classement). À l’inverse, les 50 % les plus pauvres, accumulant plus de dettes que d’actifs, affichent une richesse nette de -0,4 %.

L'Afrique du Sud est le pays du monde où les inégalités économiques sont les plus marquées. Héritage du régime raciste de l’apartheid, qui a pris fin au début des années 1990, ces écarts abyssaux ont été aggravés par l’échec des gouvernements successifs qui n’ont pas réussi à mettre en place une redistribution efficace des richesses.

En Afrique du Sud, un foyer noir moyen ne possède que 5 % de la richesse détenue par un foyer blanc moyen. Plus de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté, et ce, malgré la présence de six milliardaires et le fait que le pays ait vu naître Elon Musk, l'homme le plus riche du monde. Les millionnaires y sont rares, ne représentant que 0,1 % de la population. Les 1 % les plus riches accaparent 54,9 % des richesses du pays, tandis que les 10 % les plus fortunés en détiennent 85,6 %. À l’inverse, les 50 % les plus pauvres sont endettés, avec une richesse nette négative de -2,5 %.

Vous avez aimé ce diaporama ? Ajoutez un like et cliquez sur Suivre en haut de la page pour découvrir d'autres contenus signés loveMONEY.