En photos : 100 ans de transformations de l’habitat à travers le monde
Un siècle de maisons à travers l’objectif

En plus de témoigner d’importants changements sociaux, les foyers immortalisés dans ces photos ont traversé des événements historiques majeurs, entre guerres mondiales et catastrophes climatiques, pour n'en citer que quelques-uns.
Ces images saisissantes nous plongent dans un passé que l’on peine parfois à reconnaître, tant le quotidien a évolué en un siècle.
Embarquez avec nous pour un saut dans le temps, à la découverte d’un monde révolu.
Adaptation française par Margaux Cervatius
Salutation de jeunes filles Māori devant une maison traditionnelle

Sur cette photo prise en 1891, deux jeunes Māori se saluent en se frottant le nez devant une maison traditionnelle ornée de sculptures et de peintures.
Les lignes courbes et les spirales évoquent les fougères et autres plantes endémiques de Nouvelle-Zélande, tandis que le linteau de la porte semble représenter Ranginui, le Ciel père, et Papatūānuku, la Terre mère, une référence directe au mythe de la création selon la tradition maorie.
La scène, capturée par le photographe britannique et néo-zélandais Thomas Pringle, a rejoint la collection de Charles Longfellow, le fils du poète américain Henry Wadsworth Longfellow.
Un ancien palais à flanc de falaise

Composé de 150 pièces et de 23 « kivas » cérémoniels, Cliff Palace est le plus grand foyer ancestral jamais construit du parc national de Mesa Verde, dans le Colorado, aux États-Unis. Érigé entre 1190 et 1260, 200 Anasazis, les ancêtres des pueblos, vivaient ici autrefois.
Les bâtiments se composaient de poutres en bois, de mortier et de grès, que les Amérindiens façonnaient en blocs à l’aide de pierres plus dures trouvées dans le lit des rivières.
Cliff Palace est d’autant plus remarquable que la majorité des 600 habitations construites sur les falaises du parc comporte jusqu’à cinq pièces. Cette photo a été prise par Gustaf Nordenskiöld en 1891.
Derrière les fourneaux de la Maison-Blanche

Frances Benjamin Johnston a photographié cette cuisinière ou servante afro-américaine dans la cuisine de la Maison-Blanche entre 1891 et 1893. Avez-vous remarqué la vieille cuisinière à bois et la sobriété des étagères ? Nous sommes à des années-lumière des cuisines équipées remplies d’appareils électroménagers !
Frances Benjamin Johnston a été l’une des premières femmes américaines à faire carrière en tant que photographe.
Issue d’un milieu aisé, elle a pu accéder au poste de photographe officielle à la Maison-Blanche entre les années 1880 et 1910, profitant de son statut social pour s’imposer dans un domaine alors très masculin.
Durant cette période, elle a immortalisé des portraits présidentiels ainsi que des scènes de la vie quotidienne. Elle s’est ensuite fait un nom dans la photographie d’architecture, devenant une référence dans ce domaine.
Une famille allemande au Pérou

Sur ce cliché, on peut voir une famille d’immigrés allemands assise sur la terrasse de sa maison près du Rio Pachitea en 1885.
À la fin des années 1850, les premiers migrants catholiques venus d’Allemagne et d’Autriche s’installent au Pérou, séduits par la promesse d’un voyage pris en charge, de terres, de soins médicaux et de vivres pour six mois.
En échange, ils se sont engagés à s’installer dans les régions de la jungle péruvienne. Nombre d’entre eux ont péri pendant le voyage ou peu après leur arrivée en Amérique du Sud, mais on compte aujourd’hui environ 250 000 descendants d’immigrés allemands au Pérou.
Les premiers propriétaires fermiers

J. D. Semler pose ici avec sa femme Lillie, leurs deux jeunes enfants et un âne devant sa maison en briques de terre près de Woods Park, dans le comté de Custer, au Nebraska, en 1886. C’est dans le Nebraska que des terres ont été revendiquées pour la première fois au titre du Homestead Act de 1862.
Cette loi, signée par Abraham Lincoln, permettait à tout citoyen américain de revendiquer la propriété d'une parcelle de 65 hectares de terres et de la posséder « librement et gratuitement » après cinq ans d’exploitation. En 1904, 32 millions d’hectares avaient été revendiqués par les colons. Ce dispositif visait à accélérer la conquête de l’Ouest, mais ce faisant, il a aussi provoqué le déplacement des populations amérindiennes et la disparition de leur mode de vie traditionnel.
Une maison déplacée

La scène, immortalisée au lendemain de la célèbre inondation de Johnstown en 1889, glace encore aujourd’hui. Une maison transpercée par un arbre déraciné, celle de John Schultz — l’un des rares survivants des lieux, six au total.
La maison a été emportée dans la rue par la force des eaux lorsque le barrage de South Fork a cédé, tuant plus de 2 200 personnes.
Une maison en Australie fédérée

Sur cette photo prise en 1901, on peut voir une habitation rustique en Australie, peu après la fédération du pays, lorsque six colonies britanniques se sont unies pour former le Commonwealth d’Australie. Cette période a été marquée par une énorme vague de changements, mais principalement dans les villes du pays. À la campagne, en revanche, les conditions de vie étaient toujours aussi rudimentaires.
Les maisons se réduisaient souvent à de simples structures en bois ou en tôle ondulée construites pour résister à des conditions difficiles. De nombreux colons vivaient dans des cabanes en pierre ou en bois, sans électricité ni eau courante. Ils se chauffaient à l’aide de cheminées à foyer ouvert et récupéraient de l’eau grâce à des réservoirs d’eau de pluie ou des puits.
Bien sûr, les propriétaires terriens les plus riches possédaient de plus grandes maisons équipées de tout le confort de l’époque. Mais riches comme pauvres devaient composer avec l’isolement, les chevaux et le télégraphe constituant les seuls liens avec le reste de la société.
La vie de famille des Inuits

Photographiée en 1904 à Fullerton, au Canada, cette famille inuit est installée dans son igloo, assise sur des blocs de neige tassée recouverts de peaux. Au fond, un foyer surélevé permet de préparer les repas, et divers ustensiles sont suspendus à de simples étagères en bois.
Cela peut surprendre, mais à l’intérieur d’un igloo bien conçu, la température peut être jusqu’à 40 % plus élevée qu’à l’extérieur. Comment ? En retenant la chaleur corporelle et protégeant du froid glacial provoqué par le vent.
L’unique survivante du séisme

Voici une autre photo surréaliste : cette maison victorienne située sur la rue Howard, à San Francisco, a miraculeusement survécu au séisme dévastateur d’avril 1906, survenu vers 5 heures du matin, heure locale.
D’une magnitude de 7,9, ce tremblement de terre a causé d’importants dégâts dans toute la région et entraîné des incendies dévastateurs qui ont embrasé la ville pendant plusieurs jours. Le bilan est tragique : plus de 3 000 morts et 80 % de la ville réduite en cendres.
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La vie sur une île écossaise

Cette photo prise en 1909 montre l’intérieur d’une maison habitée par une famille de fermiers sur l’archipel écossais des Shetland, situé entre les Orcades, les îles Féroé et la Norvège.
Au cœur de la vie domestique, la grande cheminée permettait de faire face au climat rigoureux. On y voit une femme en train de filer de la laine, assise près du feu, tandis que son mari lit et que des brins sèchent sur une corde tendue au plafond.
Des agriculteurs allemands et leurs chevaux

Cette photo a été prise en Allemagne à la fin du XIXᵉ siècle ou au début du XXᵉ siècle, alors que le pays traversait une période de grands bouleversements. En effet, après son unification en 1871, l’Allemagne connaît un boom économique de courte durée, stoppé net par la crise mondiale de 1873. Des centaines de milliers d’habitants partent alors tenter leur chance en Amérique.
Quant à ceux qui restent, ils quittent en masse les campagnes pour rejoindre les villes, attirés par l’essor des industries chimiques, automobiles et électriques. L’agriculture connaît alors un déclin sans précédent – ces fermiers l’avaient bien compris.
Une cabane en rondins au Canada

En 1915, au moment où cette photo est prise, les cabanes en rondins sont surtout répandues dans les zones rurales et les parcs nationaux du Canada. Simples, robustes, elles offrent un abri efficace dans des régions aux hivers rigoureux. La plupart sont équipées d’un toit en tourbe et d’une cheminée pour assurer un minimum de confort thermique.
Utilisées comme habitations saisonnières par les trappeurs et les marchands de fourrures dans les régions isolées, ces cabanes sont aussi, à l’occasion, intégrées dans les modes de construction traditionnels de certaines communautés autochtones.
Une salle de bains du Palais Stoclet, Belgique

Construit entre 1905 et 1911 à Bruxelles, en Belgique, le palais Stoclet a été créé par l’architecte Josef Hoffmann pour le banquier Adolphe Stoclet. Aujourd’hui encore, il est toujours entre les mains de ses descendants et les photos récentes de l’intérieur sont rares. Toutefois, ce cliché de 1914 nous donne un aperçu de l’intérieur de cette extraordinaire demeure.
La baignoire, creusée dans un seul bloc de marbre, se trouve sur une plateforme surélevée, entourée de murs en mosaïques. En 2010, cette résidence d’exception a été estimée à 100 millions d’euros.
Un château français pendant la Première Guerre mondiale

Sur cette photo prise en 1915, on peut voir des soldats français et allemands en convalescence après avoir servi sur le front. Pendant la Première Guerre mondiale, de nombreux châteaux français ont été convertis en hôpitaux pour accueillir les soldats blessés. En plus de mettre leur bien à disposition, les propriétaires participaient généralement à la gestion.
Des bénévoles, dont des infirmières britanniques et américaines, travaillaient souvent dans ces hôpitaux de fortune. D’un endroit à l’autre, les conditions d’accueil variaient fortement : certains disposaient d’équipements modernes, d’autres ont été aménagés à la hâte et d’autres encore ont été partiellement détruits pendant le conflit. Soigner, soulager, soutenir : leur présence sur le front était capitale.
Un hôpital hors du commun en temps de guerre

Pendant quatre ans, au cours de la Première Guerre mondiale, Great Dixter House, dans l’East Sussex, en Angleterre, a ouvert ses portes à 380 soldats blessés. La grande salle de réception et le solar (une chambre à coucher à l’étage) ont alors été transformés en salles de soins temporaires pouvant accueillir 20 patients à la fois.
Sur cette photo de 1916, des soldats sont attablés au centre d’une vaste salle réquisitionnée, tandis que les infirmières se tiennent à l’arrière-plan.
Un empereur en exil

Charles Ier, dernier empereur d’Autriche-Hongrie, et son épouse, la princesse italienne Zita de Bourbon-Parme, sont photographiés ici dans leur maison près du lac Léman, en Suisse, en 1918. À la suite de la défaite autrichienne en 1918, la famille royale prend le chemin de l’exil, d’abord en Suisse, puis sur l’île de Madère, au Portugal.
Sur cette photo, le couple pose avec ses cinq enfants. Deux autres naîtront avant la mort de Charles, emporté par une pneumonie en 1922, à seulement 34 ans. Un dernier enfant viendra au monde peu après sa disparition. Zita, qui était elle-même l’aînée d’une fratrie de 24, portera le deuil jusqu’à sa mort en 1989, à l’âge de 96 ans.
La grande inondation de mélasse de Boston

Cette photo saisissante témoigne des conséquences de la terrible inondation de mélasse qui a frappé Boston, aux États-Unis, en janvier 1919. Ce jour-là, une immense citerne située dans le quartier de North End a cédé, libérant 8,7 millions de litres de mélasse épaisse dans les rues.
La vague sucrée a alors déferlé à près de 56 km/h dans les rues de la ville, provoquant la mort de 21 personnes et en blessant 150 autres. Les dégâts matériels furent considérables, comme en témoignent les maisons éventrées visibles sur ce cliché. Il aura fallu des semaines pour nettoyer la ville, et les eaux du port sont restées brunes jusqu’à l’été.
Une image paisible de la campagne

Sur cette photo, on voit une famille devant sa maison à Kalterherberg, près de Monschau, en Allemagne. La photo, prise dans les années 1920, évoque une scène paisible, mais les apparences sont trompeuses. À l’époque, la vie était loin d’être simple pour les Allemands. Le pays, frappé de plein fouet par l’hyperinflation, la Grande Dépression et les lourdes réparations de guerre — équivalant à quelque 320 milliards d’euros actuels — ne voyait aucun avenir possible.
Avec l’effondrement du mark en 1923, les familles allemandes avaient du mal à se procurer les produits de première nécessité. L’agriculture, encore largement traditionnelle et peu mécanisée, prédominait. Les hivers, souvent rudes, compliquaient un quotidien déjà éprouvant. Dans les campagnes, beaucoup de familles n’avaient d’autre choix que de recourir au troc pour survivre.
Un nouveau départ en Amérique

À la fin du XIXᵉ et au début du XXᵉ siècle, de nombreux Lituaniens se sont installés dans la région de Chicago. La ville américaine, qui accueillait la plus grande population d’expatriés lituaniens au monde, était même surnommée « Petite Lituanie ». En 2024, plus de 74 000 Lituaniens vivaient dans l’Illinois, soit plus que dans n’importe quel autre État des États-Unis.
À l’instar de ce Lituanien posant dans sa chambre à Chicago vers 1920, certains immigrés s’entouraient de souvenirs de leur patrie et d’icônes religieuses.
Cuisines des années 1920

Ces deux clichés mettent en lumière les contrastes sociaux et culturels dans l’Amérique du Nord des années 1920 : entre richesse et pauvreté et entre traditions autochtones et modernité.
À gauche, une femme du peuple Tsuut’ina prépare un repas sur un feu de camp, en Alberta, au Canada, vers 1927. À droite, une autre femme cuisine sur une gazinière avec four intégré — un équipement alors courant dans les foyers de la classe moyenne à l’époque.
L’intérieur d’une ferme canadienne en 1923

La cuisine de cette ferme se situe à mi-chemin entre tradition et modernité. Ici, une femme au foyer et sa fille sont photographiées en 1923 à l’intérieur de leur maison du comté de l’Ontario, au Canada.
Le fer à repasser et la machine à laver en bois sont branchés directement sur le réseau électrique par le biais d’une prise de courant suspendue au plafond.
L’Espagne des années 1920

Sur cette photo publiée en 1927, une jeune femme pose agenouillée près d’une fontaine à Séville, en Andalousie. En Espagne, de nombreuses maisons traditionnelles arborent des murs blancs et un toit rouge et sont construites autour de patios.
Ici, on aperçoit un auvent ombragé couvert de plantes grimpantes qui permettent de se protéger du soleil, tandis que des fleurs en pot égayent la cour pavée. Les familles espagnoles avaient pour habitude de passer une grande partie de la journée dans le patio, d’où la présence de chaises et de meubles le long des murs sur ce cliché.
À gauche, on distingue la cuisine, dépourvue de gazinière. À la place, de petits poêles à charbon encastrés dans le mur étaient utilisés. Les petites ouvertures carrées visibles sur le mur permettaient d’y insérer le charbon. Faute de four, les repas étaient cuisinés dans des casseroles ou des poêles. Au mur, on remarque des ustensiles suspendus, dont plusieurs plats en terre cuite.
La pauvreté en Grèce

Cette photo semble avoir été prise dans les années 1920 ou 1930, à l’époque où la Grèce était encore une société essentiellement agraire et où de nombreux paysans vivaient dans la pauvreté.
Beaucoup de paysans travaillaient de petites parcelles avec des méthodes agricoles dépassées, ce qui se traduisait par de maigres récoltes d’olives, de blé ou de raisin. La terre était en outre mal répartie : certains n’en avaient pas du tout, d’autres pas assez pour en vivre. Pour s’en sortir, beaucoup devaient emprunter aux grands propriétaires ou aux prêteurs locaux — un engrenage qui les maintenait dans la pauvreté.
La mode des flappers

Ce n’est pas pour rien que les années 1920 ont été appelées les Années folles : dans le monde occidental, cette décennie a été synonyme d’hédonisme et de divertissement pour beaucoup. Rien n’incarne mieux cette époque que les « flappers », ces jeunes femmes à la mode qui brisaient les codes sociaux, participaient à des soirées dansantes sans chaperon et portaient des robes courtes et des coupes au carré.
Cette flapper pose dans sa chambre à la décoration somptueuse avec un bandeau élégant et un manteau de fourrure. À en croire l’emballage posé à gauche de la photo, le vêtement pourrait bien être neuf.
Courbes et béton

C’est dans les années 1930 que l’Art déco évolue vers l’Art moderne. Cette grande maison en est un exemple parfait.
À cette époque, le stuc devient le revêtement de prédilection pour les murs, les plafonds et les façades. Sa surface lisse et sa finition soignée mettent en valeur les lignes géométriques caractéristiques du style.
Les allées privées commencent elles aussi à se généraliser, à mesure que l’automobile entre dans les foyers, même si cela reste encore un luxe.
Le couple Einstein dans sa maison près de Berlin

Albert Einstein et sa seconde épouse Elsa sont photographiés ici dans leur maison près de Berlin en 1930, neuf ans après que le physicien a reçu le prix Nobel de physique. Leur grand salon, typique de l’époque, met en valeur le style wilhelminien avec un mobilier imposant et un papier peint à motifs qui domine la pièce.
Né à Ulm, en Allemagne, Albert Einstein renonce à sa nationalité allemande en 1896 et devient citoyen suisse en 1901. Il s’installe toutefois à Berlin en 1914 pour poursuivre ses travaux, avant d’émigrer aux États-Unis en 1932.
Une ferme espagnole en Allemagne

Cette ferme espagnole détonne au milieu de la ville allemande de Leipzig, mais elle n’est pas là sans raison. Construite à l’occasion de la foire de printemps de la ville ayant eu lieu en mars 1933, elle servait à promouvoir des produits espagnols auprès des consommateurs allemands.
Il s’agit d’une reproduction d’une « barraca », un habitat traditionnel d’ouvriers et de pêcheurs de la région de Valence, en Espagne. Ses murs blanchis à la chaux et son toit de chaume sont typiques de ces maisons apparues au XVIᵉ siècle.
Un salon classique des années 1930

Derrière l’image glamour souvent associée aux années 1930, cette décennie fut en réalité difficile pour nombre de familles. Malgré tout, les plus aisés pouvaient encore s’offrir les dernières tendances en matière de style et de décoration.
L’ivoire, le beige et le métal avaient alors le vent en poupe et le modernisme, avec ses lignes épurées et ses formes géométriques, a pris le pas sur le style chargé qui caractérisait les décennies précédentes.
Cinq générations d’une même famille

Cette photo de famille a été prise à Edmonton, au Canada, en avril 1930. Hanna Headley, âgée de 107 ans, tient dans ses bras son arrière-arrière-petit-fils, Douglas Brown, âgé d’un mois. Ils sont entourés du fils d’Hanna, Leonard George, 76 ans, le regard rempli de fierté, de sa fille Ethel Upton, 47 ans, et de sa petite-fille Gladys Brown, 20 ans.
Au cours des années 1930, la ville d’Edmonton a subi les répercussions de la Grande Dépression, qui a laissé des millions de Canadiens sans emploi et sans le sou.
La vie dans le Dust Bowl américain

Le « Dust Bowl » désigne une série de tempêtes de poussière dévastatrices qui ont frappé les Grandes Plaines du Sud des États-Unis durant la grande sécheresse des années 1930. Du Texas au Nebraska, des vents violents ont décimé les récoltes, tué bétail et habitants, et transformé des terres agricoles en friches arides.
Sur cette photo, un fermier et ses deux fils tentent d’échapper à une tempête de poussière en 1936 dans le comté de Cimarron, en Oklahoma. Le « Dust Bowl » a duré près de dix ans. En 1934, quelque 14 millions d’hectares de terres autrefois fertiles étaient devenues impropres à l’agriculture.
Les maisons troglodytes de Gran Canaria

Les premières habitations troglodytes de l’île espagnole de Gran Canaria ont été construites par les Guanches, un peuple du Néolithique qui a d’abord habité les îles Canaries. Avec le temps, ces maisons troglodytiques, ou « cuevas » comme on les appelle, ont évolué. Les premiers abris rudimentaires ont peu à peu laissé place à des habitations plus élaborées, voire à des lieux de culte.
Celles que l’on voit ici, situées à La Atalaya, ont été photographiées entre le début et le milieu du XXᵉ siècle. De nos jours, de nombreux habitants de l’île vivent encore dans des maisons troglodytes remises au goût du jour. Les touristes peuvent séjourner dans de jolies cuevas blanchies à la chaux. Dans certaines d’entre elles, vous trouverez des poêles à bois, une cuisine intégrée, voire une piscine.
Portrait d’un ancien esclave

Un certain Henry Robinson pose ici devant sa maison en 1937. Ce portrait a été réalisé dans le cadre d’un programme lancé par la Works Progress Administration, une agence américaine créée dans les années 1930 pour lutter contre le chômage pendant la Grande Dépression.
Dans le cadre de ce projet, des écrivains du Federal Writers’ Project — une branche culturelle de la WPA — ont recueilli les témoignages d’anciens esclaves afro-américains. Certains de ces récits ont été rassemblés dans les fameuses « Slave Narratives », ou récits d’esclaves.
Beaucoup d’anciens esclaves sont ensuite devenus métayers, travaillant la terre contre une part des récoltes. Ils vivaient alors dans des habitations comme celle-ci. Il s’agissait souvent de cabanes en rondins ou de maisons en bois alignées, dépourvues de toute plomberie. L’eau était tirée d’un puits ou d’une source située à proximité.
Les immeubles de Boston

Sur cette photo prise en 1940, on peut voir des enfants qui jouent devant un immeuble à Boston, aux États-Unis.
À la fin du XIXᵉ siècle et au début du XXᵉ siècle, le West End de Boston était un quartier d’immigrés très animé, où des dizaines de milliers d’ouvriers s’entassaient dans quelques centaines d’immeubles. Ces logements exigus étaient à l’origine des résidences individuelles qui avaient été divisées en minuscules habitations dans lesquelles cohabitaient plusieurs familles.
La ville de tentes du Nevada

Les corvées ménagères n’attendent pas, même quand on vit sous une tente.
Sur ce cliché de 1942, on est transportés à Henderson, dans le Nevada. Ici, des tentes avaient été installées pour loger temporairement des mineurs et leurs familles.
Henderson a vu le jour dans les années 1940, alors que la région devenait un site stratégique pour la production de magnésium pendant la Seconde Guerre mondiale. Des entreprises comme Basic Magnesium Incorporated ont commencé à exploiter les mines du bassin et des familles s’y sont installées. En 1953, Henderson est officiellement devenue une ville, qui est aujourd’hui la deuxième plus peuplée du Nevada, après Las Vegas.
La vie en couleur

Ce cliché captivant datant de 1943 montre les dégâts causés par les bombardements allemands dans une rue de Londres, quelque part près de la centrale électrique de Battersea dont on aperçoit les cheminées blanches en haut à droite.
Mais le réel intérêt de cette photo réside dans le procédé utilisé, connu sous le nom de film Dufaycolor. Ce procédé cinématographique créé par un Britannique a été appliqué à la photographie pour la première fois en 1935.
Une cabane Nissen

Pendant la Seconde Guerre mondiale, de nombreuses familles anglaises ont perdu leur maison sous les bombes. Pour reloger rapidement les sinistrés, le gouvernement britannique a eu recours aux cabanes Nissen, des abris préfabriqués conçus dès la Première Guerre mondiale par l’ingénieur Peter Norman Nissen.
Avec leur forme semi-circulaire et leur structure en tôle ondulée, ces cabanes étaient conçues pour résister aux éclats d’obus et aux vagues de souffle provoquées par les explosions. Elles ont été largement utilisées pour loger des soldats, aménager des casernes ou accueillir des civils déplacés, comme ici, dans le quartier de Teddington, en périphérie de Londres, dans les années 1940.
Un étal de fruits devant une maison texane

Cette photo, prise en 1943, met en évidence un contraste frappant entre tradition et modernité. L’enseigne Coca-Cola, symbole naissant de la société de consommation, surplombe un simple étal de fruits, installé devant une maison typique du style Queen Anne.
Mais cette modernité ne s’était pas encore étendue à tout le pays : de nombreux Américains cultivaient encore leur propre nourriture et se déplaçaient à cheval.
Un déménagement qui ne passe par inaperçu

Sur cette photo surprenante, des ouvriers observent le chargement d’une maison à l’arrière d’un camion dans les années 1940.
Déplacer une maison — hier comme aujourd’hui — n’a rien d’inhabituel aux États-Unis. On le fait pour toutes sortes de raisons : installer une construction neuve sur son terrain, sauver un bâtiment historique menacé de démolition, libérer l’espace pour une route, ou encore échapper à des risques environnementaux comme les inondations.
En 1919, la ville entière de Hibbing, dans le Minnesota, a été déplacée de trois kilomètres vers le sud pour permettre l’exploitation d’une mine de fer.
Un cottage irlandais fantaisiste

Cette maison inhabituelle se trouve sur une route de campagne près de Kildare, en Irlande. Elizabeth « Basy » O’Beirn, photographiée ici devant sa maison en 1947, l’a décorée avec des coquillages, des pierres, des morceaux de verre et des capsules.
Pendant 15 ans, elle a récupéré ces objets sur les plages d’Irlande et d’Europe et les a agencés pour représenter des symboles forts de l’identité irlandaise : un trèfle, une harpe, le calice d’Ardagh ou encore une église de la région.
Elle s’est éteinte en 1967, laissant derrière elle une maison devenue une curiosité locale, fidèle à l’esprit coloré qui l’habitait.
La rénovation de la Maison-Blanche

Considérée comme structurellement instable, la Maison-Blanche a fait l’objet d’un vaste chantier de reconstruction entre 1949 et 1952.
Comme le montre cette photo prise en 1950, le couloir inférieur a été réduit à un amas de gravats pendant que les ouvriers démolissaient les cloisons. La démolition s’est faite par étapes, afin de préserver et récupérer certains éléments historiques du bâtiment, comme les moulures en plâtre ou les planchers en bois.
Les travaux ont coûté 5,7 millions de dollars à l’époque, ce qui représente environ 66 M€ aujourd’hui. Tout l’intérieur a dû être démonté pour permettre l’installation de nouvelles poutres porteuses en acier.
La vie dans la campagne autrichienne

Sur cette photo de 1950, un homme et une femme s’arrêtent pour discuter devant une ferme dans le village de Rust, dans la province autrichienne du Burgenland. Au-dessus de leurs têtes, des épis de maïs sèchent en hauteur, comme il est d’usage dans cette région à vocation agricole.
Aujourd’hui, le maïs est la deuxième culture du pays après le blé. On peut encore voir des épis de maïs suspendus aux façades des maisons et des granges autrichiennes, principalement pour des raisons décoratives.
Une voiture-maison parisienne

La première caravane de loisirs est apparue à la fin du XIXᵉ siècle et le tout premier camping-car artisanal a été construit en 1904. Cela n’a pas empêché l’imagination de s’emballer par la suite, donnant naissance à toutes sortes d’habitations mobiles, parfois étonnantes.
Présentée au public en 1950 lors du célèbre Concours Lépine, cette « voiture-maison » en est un bon exemple. On y voit son inventeur, René Lucas, prendre la pose à côté du véhicule, dont le toit se transforme en une petite habitation repliable.
Une banlieue délabrée de Sydney

Ces enfants souriants semblaient visiblement ravis d’être photographiés ce jour de septembre 1950, devant une rangée de maisons délabrées à Redfern, un quartier ouvrier de Sydney. À l’époque, la Grande-Bretagne exportait des logements préfabriqués vers l’Australie pour répondre aux pénuries de logements de l’après-guerre.
Dès le XIXᵉ siècle, Redfern s’était imposé comme un point d’ancrage pour les nouvelles vagues migratoires. Aujourd’hui, le quartier connaît une forte gentrification, portée sans doute par la présence encore intacte de charmantes maisons victoriennes.
Une maison sur un site d’essais nucléaires

Le 5 mai 1955, le gouvernement américain a fait exploser une bombe atomique de 29 kilotonnes près d’une ville test ironiquement baptisée Survival Town, autrement dit « la ville de la survie ».
Cette expérience, du nom d’Apple II, visait à tester la résistance de maisons construites à partir de différents matériaux et placées à des distances variables du lieu de l’explosion.
La même maison après l'essai nucléaire

Survival Town comptait plusieurs habitations, des caravanes, des immeubles de bureaux, ainsi qu’un transformateur électrique et une station de radio.
Fait incroyable, cette maison en bois de deux étages, construite à environ 2 286 mètres du site de détonation, tenait toujours debout après l’explosion.
Martin Luther King Jr chez lui

Martin Luther King Jr, figure emblématique du mouvement des droits civiques, est ici photographié chez lui à Atlanta, en Géorgie, en 1960.
À gauche, on le voit retirer une croix carbonisée de sa pelouse, sous le regard de son fils de deux ans, Martin Luther III. Cette croix était l’une des nombreuses croix brûlées par le Ku Klux Klan devant les maisons des familles noires de la ville.
Sur la photo de droite, prise la même année, la famille vit des moments plus légers : le docteur King, sa femme Coretta et leurs jeunes enfants jouent du piano ensemble dans leur salon.
Un quartier résidentiel en Colombie

Sur ce cliché des années 1960, des femmes et des enfants vaquent à leurs occupations quotidiennes dans une cité nouvellement construite à Bogotá, en Colombie. Les petites maisons en briques couvertes de toits en tôle ondulée s’étendent à perte de vue le long de la route escarpée encore en travaux.
En 1947, l’architecte et urbaniste suisse Le Corbusier a été chargé de repenser l’aménagement de Bogotá. Son plan visait à allier croissance urbaine et résilience écologique, notamment en aménageant des parcs le long des rivières pour limiter les inondations et offrir davantage d’espaces verts aux habitants — une approche visionnaire pour l’époque, toujours pertinente aujourd’hui.
Mais en 1948, la ville est secouée par de violentes émeutes, et le projet ne verra jamais le jour dans son intégralité.
Des inondations dévastatrices en Australie

En novembre 1961, Sydney a connu ses plus fortes pluies depuis un siècle. Des inondations ont alors causé d’importants dégâts dans les quartiers de l’ouest et du sud de la ville. Maisons, fermes, routes, magasins… Rien n’a été épargné.
Sur cette photo, des bénévoles aident les victimes à récupérer des meubles dans leurs maisons inondées – une véritable course contre la montre pour tenter de sauver leurs biens les plus précieux. Les dommages causés ont été évalués à une somme correspondant à 22,2 millions d’euros en monnaie d’aujourd’hui.
À l’intérieur d’un abri antiatomique des années 1960

Pendant la guerre froide, de nombreux abris antiatomiques ont été construits aux États-Unis pour protéger la population civile en cas d’attaque nucléaire.
Celui-ci, photographié près d’Akron, dans le Michigan, a été construit par Louis Severance à côté de sa maison.
L’abri comprend un système de ventilation, une trappe d’évacuation, une petite cuisine et suffisamment d’espace pour loger une famille de quatre personnes. Il est équipé de l’eau courante et de sanitaires. Sa construction a coûté environ 1 000 dollars à l’époque, soit l’équivalent d’environ 8 800 € aujourd’hui.
Des cuisines hautes en couleurs

Dans les années 1960, les couleurs vives étaient partout, des vêtements jusqu’aux cuisines.
Cette cuisine suédoise du début de la décennie en est un bel exemple. Sur la table au plateau rouge, de la vaisselle colorée attire le regard, tandis que des rideaux à volants apportent une touche légère et féminine à la pièce.
Des placards jaune crème complètent cette ambiance haute en couleur. Avec un décor pareil, difficile de commencer la journée du mauvais pied !
Une maison allemande en « coquille d’escargot »

Cette remarquable maison située à Biberach, dans le sud de l’Allemagne, est connue sous le nom de Schneckenhaus (« coquille d’escargot »).
Conçue par l’architecte Dieter Schmid, cette maison est composée de plusieurs structures triangulaires préfabriquées qui se rassemblent autour d’une colonne centrale. À l’intérieur, des fresques impressionnantes réalisées par Martin Heilig exploitent la perspective pour accentuer l’aspect dynamique et changeant de l’espace.
La structure rose et blanche est encore debout aujourd’hui. Elle n’a guère changé depuis 1970.
Julio Iglesias dans sa maison de Cadix

Sur cette photo prise en juillet 1974, le chanteur espagnol Julio Iglesias pose avec sa première épouse Isabel dans leur maison de Cadix, en Espagne, cinq ans après la sortie de son premier album. Il ne le sait pas encore, mais il est au début d’une longue carrière qui fera de lui l’un des artistes les plus riches au monde, avec une fortune estimée aujourd’hui à près de 527 millions d’euros.
L’intérieur de leur maison rappelle le style rustique des fermes espagnoles traditionnelles, avec des rideaux d’un rouge profond, des chaises avec dossier échelle et assise en jonc et un lustre en forme de roue de wagon suspendu au-dessus d’une table ronde.
Un bagne, île Norfolk, Australie

Kingston, situé sur l’île Norfolk en Australie, est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Colonisé à l’origine par les Polynésiens, ce site devient une colonie britannique en 1788, puis un bagne à partir de 1825.
Le bâtiment en ruine au premier plan est le Crankmill, où cent condamnés enchaînés faisaient tourner une grande manivelle pour moudre du maïs. Au centre, on aperçoit l’ancien bureau de l’ingénieur royal, et juste à côté, le double hangar à bateaux. À l’arrière-plan se dresse l’ancienne forge.
Le bagne a fermé ses portes en 1855. Cette photo, prise en 1971, montre le site avant la restauration de plusieurs bâtiments. Aujourd’hui, Kingston est ouvert aux visiteurs.
L’élégante chambre de Lilli Palmer

L’actrice Lilli Palmer quitte l’Allemagne dans les années 1930 après avoir échappé de peu à une arrestation en raison de sa confession juive. À Londres, elle rencontre et épouse Rex Harrison – connu pour son rôle aux côtés d’Audrey Hepburn dans My Fair Lady.
Le couple s’installe à Hollywood deux ans plus tard. Ce sera le début d’une riche carrière cinématographique. Au total, Lilli Palmer jouera dans 50 films au cours de sa vie.
Elle est photographiée ici en 1978, lisant un scénario dans sa villa de La Loma à Goldingen, en Suisse, où elle s’est installée avec son second mari. En parallèle de sa carrière d’actrice, elle devient une écrivaine et peintre reconnue. Elle décède en 1986 à l’âge de 71 ans.
Le pape visite Flatrock, au Canada

Sur cette photo prise en septembre 1984, une famille canadienne installée à la campagne salue chaleureusement le pape Jean-Paul II qui passe devant chez elle à bord de sa célèbre papamobile. Le souverain pontife se rendait alors à Flatrock, dans la province de Terre-Neuve-et-Labrador, pour bénir une flotte de pêche.
La maison, revêtue d’un bardage en planches à clins sans doute issues de bois des forêts environnantes, est typique de cette région. Importée au Canada par les colons européens, cette technique de construction s’est imposée grâce à sa durabilité et à sa résistance face au climat rigoureux du pays.
Xanadu Foam House of Tomorrow

Les maisons Xanadu sont une série d’habitations expérimentales construites au début des années 1980. Celle-ci, photographiée dans le Wisconsin, aux États-Unis, ressemble à un véritable OVNI. C’est l’une des trois maisons futuristes réalisées dans le cadre du projet, les deux autres se situant dans le Tennessee et en Floride.
Ces maisons ont été construites en mousse isolante de polyuréthane, une alternative rapide et économique au béton traditionnel. Elles étaient également équipées des tout premiers systèmes domotiques intelligents, une innovation révolutionnaire pour l’époque.
Un mineur d’opale chez lui, sous terre

La vie à Coober Pedy, en Australie, est loin d’être ordinaire. Située à des centaines de kilomètres de la grande ville la plus proche, elle bénéficie de plus de 4 000 heures d’ensoleillement par an et presque aucune précipitation. C’est assurément l’un des endroits les plus hostiles au monde.
Autrefois célèbre pour ses mines d’opale, cette ville isolée est aujourd’hui une curiosité qui attire les touristes du monde entier. La plupart des maisons y ont été construites sous terre pour échapper à la chaleur écrasante.
Le mineur d’opale photographié ici a décoré son intérieur avec des couleurs vibrantes et des imprimés tout en contraste, probablement pour égayer les murs nus et sombres de sa maison creusée dans la roche.
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