7 arnaqueurs de génie qui ont dérobé des fortunes
L’art de l’escroquerie

Aussi nuisibles soient-ils, les escrocs au cœur d’affaires retentissantes continuent de fasciner le grand public.
Ces dernières années, une série de documentaires les a remis sous les projecteurs et a ravivé l’intérêt pour les figures les plus notoires de l’histoire de l’arnaque. La dernière en date : Belle Gibson, influenceuse bien-être australienne, devenue célèbre pour ses mensonges, à qui Netflix a consacré la série intitulée Apple Cider Vinegar.
De « l’arnaqueur des stars » à l’homme qui a inspiré le film Arrête-moi si tu peux avec Leonardo DiCaprio, retour sur ces escrocs de légende qui ont bâti leur fortune sur la manipulation et la supercherie, quitte à ruiner des vies sur leur passage.
Tous les montants sont exprimés en dollars US, sauf indication contraire. Les montants d’origine ont été ajustés en tenant compte de l’inflation au moment de la rédaction.
Adaptation française par Margaux Cervatius
Anthony Gignac

Originaire de Miami, Anthony Gignac emprunte le nom de Prince Khalid al-Saud d’Arabie saoudite pendant plus de trente ans. En se faisant passer pour un membre de cette famille royale du Moyen-Orient, il a réussi à dérober plus de 8 millions de dollars (7,4 M€).
Il est arrêté à plusieurs reprises dans les années 1990 et 2000 — comme en témoigne cette photo prise lors de son interpellation par la police d’Orlando, en Floride. Mais après avoir purgé plusieurs peines de prison de courte durée, il poursuit ses activités criminelles.
Anthony Gignac mène la grande vie et n’hésite pas à exhiber ses voitures de sport, ses montres de luxe et ses bouteilles de champagne sur son compte Instagram @princedubai_07. Installé dans le quartier huppé de Fisher Island à Miami, il se fait appeler « sultan », « prince » et « son altesse royale ».
Se servant de sa fausse identité, il parvient à persuader des investisseurs du monde entier de placer leur argent dans des sociétés totalement fictives. Mais en 2017, sa combine bien ficelée vacille…
Anthony Gignac

Loin de ses prétendues origines royales, Anthony Gignac est né en Colombie et a grandi dans le Michigan, après avoir été adopté par une famille américaine. C’est à 17 ans qu’il a commencé à se faire passer pour un prince saoudien.
Après des années d’imposture, ses mensonges finissent par le rattraper. En mai 2019, il est accusé de fraude par voie électronique, de complot en vue de commettre une fraude par voie électronique, d’usurpation d’identité aggravée et d’usurpation de titre diplomatique. Il plaide coupable et écope de 18 ans et huit mois de prison.
Le procureur Fajardo Orshan déclare alors qu’Anthony Gignac a vendu de « faux espoirs » à des dizaines d’investisseurs qui ne se doutaient de rien. Lors de son procès, Anthony Gignac assume l’entière responsabilité de ses actes, même s’il répète à tout bout de champ « Je ne suis pas un monstre ».
En septembre 2019, un tribunal ordonne au faux sultan de rembourser ses victimes à hauteur de 7 millions de dollars (6,5 M€).
Sur cette photo, on peut voir la police perquisitionnant sa voiture en 2002, après son arrestation pour utilisation frauduleuse de cartes de crédit.
Frank William Abagnale Jr

Frank William Abagnale Jr entame sa carrière d’escroc hors pair dès l’âge de 16 ans en se faisant passer pour un pilote de la compagnie aérienne Pan Am. Il voyage gratuitement sur plus de 250 vols vers 26 pays différents, cumulant plus d’un million de kilomètres.
Au fil des années, il se fait passer tour à tour pour médecin et avocat — un rôle moins fictif qu’il n’y paraît, puisqu’il a réellement passé l’examen du barreau.
Il perfectionne aussi ses talents de faussaire, devenant maître dans l’art de falsifier des chèques.
Il sera finalement arrêté en France en 1969, à l’âge de 21 ans. Il passe alors six mois dans une prison française, puis six autres en Suède, avant d’être extradé vers les États-Unis.
Il est ensuite condamné à 12 ans de prison fédérale, mais il est remis en liberté conditionnelle au bout de cinq ans, malgré deux tentatives d’évasion. En échange de sa libération, il doit collaborer avec les autorités fédérales pour identifier des faussaires de chèques.
Frank William Abagnale Jr

Frank William Abagnale Jr met ensuite à profit ses talents d’escroc pour se forger une carrière respectable. Il devient alors consultant en sécurité et fournit aux banques et aux entreprises des conseils pour éviter la fraude.
Son histoire est immortalisée dans le livre Attrape-moi si tu peux, qui est ensuite adapté au cinéma par Steven Spielberg, avec Leonardo DiCaprio dans le rôle de l’escroc pendant ses années de pilote de la Pan Am. Tous deux sont photographiés ici en compagnie du célèbre arnaqueur.
Peter Foster

L’escroc australien Peter Foster s’est lui-même décrit comme un « fauteur de trouble international ». Cependant, les charges qui pèsent sur lui sont bien plus graves que ne le laisse supposer ce surnom.
En 1983, à l’âge de 20 ans, Peter Foster est condamné à une amende pour fraude à l’assurance. Par la suite, il est impliqué dans diverses escroqueries et enchaine les séjours en prison aux quatre coins du monde, de l’Australie au Royaume-Uni en passant par les États-Unis et le Vanuatu.
À la fin des années 80, il commercialise un soi-disant thé amincissant, présenté comme un « secret de la diététique chinoise ancestrale ». Avec Samantha Fox pour égérie, le produit cartonne — il admet avoir « gagné des millions ». Jusqu’au jour où les autorités découvrent la supercherie : derrière l’emballage exotique, un simple thé noir vendu à prix fort.
Peter Foster est condamné à une amende de 5 000 livres sterling en 1988, soit l’équivalent de plus de 20 000 dollars (18 500 €) aujourd’hui.
Mais cela ne l’empêche pas de relancer l’affaire aux États-Unis, où il tente de vendre le produit sous le nom de Chow Low Tea. Une fois encore, Peter Foster est démasqué, écope d’une amende et se voit infliger sa première peine de prison : quatre mois dans un centre pénitentiaire de Los Angeles.
Peter Foster

Mais la prison ne parvient pas à le remettre dans le droit chemin. Dans les années 1990 et au début des années 2000, Peter Foster refait surface dans une nouvelle affaire : il est soupçonné d’avoir dirigé la stratégie marketing de Renuelle, une société spécialisée dans les pilules amaigrissantes.
Il fait également la une des journaux lorsque les médias révèlent qu’il a aidé Cherie Blair, épouse de Tony Blair, alors Premier ministre du Royaume-Uni, à acquérir deux appartements à Bristol à un tarif préférentiel. Il avait fait leur connaissance grâce à sa compagne, Carole Caplin, styliste de Cherie.
Pendant près de 40 ans, il vit tour à tour en Australie, au Royaume-Uni, aux États-Unis et aux îles Fidji, multipliant les escroqueries sur chaque continent.
En 2003, un tribunal australien estime qu’il a empoché près de 4 millions de dollars australiens (l’équivalent d’environ 4,6 M€ aujourd’hui) grâce à 70 personnes qui avaient payé jusqu’à 42 000 dollars australiens chacune pour avoir le droit de distribuer une énième marque de pilules amaigrissantes.
Quatre ans plus tard, Peter Foster est arrêté pour être entré illégalement au Vanuatu par bateau. Depuis, il a été arrêté à trois autres reprises. Sa dernière arrestation remonte au 7 décembre 2021 : après six mois de cavale, il a été arrêté dans l’État australien du Victoria pour avoir participé à une arnaque de trading sportif.
Robert Hendy-Freegard

L’un des cas les plus glaçants de cette liste : Robert Hendy-Freegard, un ancien barman qui s’est fait passer pendant plus de dix ans pour un agent du MI5, les services de renseignement britanniques.
Surnommé le « Puppet Master » — l’homme qui tirait les ficelles —, Robert Hendy-Freegard dérobe environ 1,3 million de dollars (1,2 M€) à plus de sept victimes, principalement des femmes. Mais il ne se contente pas de leur soutirer de l’argent. Il se fait passer pour un agent du MI5 en mission, prétend recruter de nouveaux espions ou affirme que des terroristes sont à leurs trousses.
Peu à peu, il les isole, les pousse à rompre avec leurs proches et les soumet à des épreuves de « loyauté » extrêmes : se faire frapper, mentir à la police… et obéir sans poser de questions.
À l’époque, il se fait encore appeler Robert Freegard. Lorsqu’il entame une relation avec l’une de ses victimes, Maria Hendy, il adopte son nom de famille et devient Robert Hendy-Freegard.
Il persuade Maria, ainsi que deux de ses amis, Sarah Smith et John Atkinson, de fuir avec lui, prétendument pour échapper aux terroristes de l’IRA.
À eux deux, Sarah Smith et John Atkinson versent 875 000 dollars (810 000 €) dans ce qu’il présente comme un programme de « protection des témoins ».
Pendant que ses victimes vivent dans la peur, lui mène la belle vie : montres Rolex, voitures de luxe, escapades en Europe… le tout aux frais de ceux qu’il manipule.
Robert Hendy-Freegard

Robert Hendy-Freegard est finalement arrêté en 2003, après que John Atkinson décide de reprendre contact avec sa famille. L’escroc est condamné à la prison à perpétuité en 2005, mais après avoir fait appel du verdict, sa peine est allégée et il est libéré en 2009.
Mais Hendy-Freegard n’en a pas fini. En 2012, il fait la connaissance de Sandra Clifton, mère de deux enfants, sur un site de rencontres, sous le nom de David Hendy. Deux ans plus tard, le couple disparaît sans laisser de trace.
L’affaire a refait surface grâce à la série documentaire Netflix The Puppet Master : Leçons de manipulation, dans laquelle les enfants de Sandra racontent comment Robert Hendy-Freegard a infiltré leur vie et manipulé leur mère. Cette série revient également sur ses méthodes de manipulation et sur la traque lancée pour le retrouver.
Plusieurs années après les faits, en 2022, la police parvient finalement à le localiser. Il est arrêté en Belgique après avoir tenté d’écraser deux policiers qui effectuaient une descente à son domicile, en France (ici en photo). Depuis, il est incarcéré et il vient d’être condamné à six ans de prison.
Christophe Rocancourt

L’escroc français Christophe Rocancourt, photographié ici avec le top model Naomi Campbell en 2008, aurait gagné au moins 40 millions de dollars (37 M€) en arnaquant des membres de la jet-set.
Il a beau avoir défrayé la chronique en France, c’est surtout aux États-Unis qu’il s’est distingué. Dans les années 1990, Christophe Rocancourt se fait passer pour un héritier français de la famille Rockefeller ou encore pour un producteur de cinéma. Il vit alors aux crochets de l’acteur Mickey Rourke, a un fils avec une Playmate et réussit à persuader Jean-Claude Van Damme de produire un film inexistant.
Mais la vérité le rattrape en 2001 : libéré sous caution par un tribunal de l’État de New York pour une note d’hôtel impayée, il prend alors la fuite au Canada, où il est arrêté...
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Christophe Rocancourt

À cette époque, le Français se fait passer pour un pilote de course. Il avoue alors à la police avoir volé 100 000 dollars (92 000 euros) à un homme d’affaires et passe un an dans une prison canadienne avant d’être extradé vers les États-Unis.
En 2003, Christophe Rocancourt – qui a également prétendu être le fils de Sophia Loren – est emprisonné pendant près de quatre ans après avoir plaidé coupable à des accusations fédérales de fraude aux États-Unis.
Il devient connu sous le nom d’« arnaqueur des stars » et raconte sa vie d’escroc dans une série de livres, dont un intitulé Moi, Christophe Rocancourt, orphelin, play-boy et taulard. Présenté en avant-première au festival de Cannes en 2024, Rocancourt, le film dépeint ses exploits.
Après sa libération, il rentre en France. Il y mène cependant une vie tout aussi rocambolesque. Dans l’Hexagone, son nom est associé à une série de scandales, dont un litige avec une réalisatrice, une enquête sur des documents falsifiés, et même un vol de cocaïne au siège de la police judiciaire de Paris.
Anne et John Darwin

John Darwin et sa femme Anne, dont l’histoire a inspiré la mini-série La Disparition de John Darwin, deviennent tristement célèbres après avoir mis au point une supercherie élaborée : pour échapper à des difficultés financières, il feint sa mort au large de la côte nord-est de l’Angleterre.
L’arnaque se concrétise en 2002. John Darwin simule un accident de canoë en mer pour que sa (fausse) veuve puisse encaisser 270 000 dollars (250 000 euros) d’indemnités d’assurance-vie. Tandis qu’ils prévoient de refaire leur vie au Panama, leurs deux fils majeurs pleurent la perte de leur père… qui vit en fait reclus dans un studio juste à côté de chez Anne
Pendant quatre ans, la supercherie fonctionne à merveille. Le couple s’installe au Panama, où John vit sous une fausse identité grâce à un passeport au nom d’un bébé décédé.
Mais après un changement dans les lois panaméennes sur les visas, il décide de rentrer au Royaume-Uni. Il se rend alors dans un poste de police britannique et prétend être amnésique et n’avoir aucun souvenir des années précédentes.
Anne et John Darwin

Mais l’escroquerie du couple éclate au grand jour lorsqu’une photo horodatée prise dans une agence immobilière du Panama refait surface sur Internet.
John Darwin est finalement arrêté et condamné à six ans et trois mois de prison pour fraude et usage de faux. Anne, de retour au Royaume-Uni, écope quant à elle de six ans et demi pour fraude et blanchiment d’argent. Après avoir purgé la moitié de leur peine, le couple divorce.
John se serait remarié et vivrait aux Philippines, tandis qu’Anne, qui s’est réconciliée avec ses fils, habite dans le Yorkshire.
Edward Putman

L’escroquerie d’Edward Putman est restée inaperçue pendant des années. Les autorités britanniques commencent à avoir des soupçons lorsqu’ils découvrent que cet ouvrier du bâtiment a omis de déclarer un gain de loterie alors qu’il percevait toujours des aides sociales.
Pourtant, ce n’est qu’après sa condamnation pour fraude sociale que la véritable escroquerie éclate : Putman avait en réalité empoché 3,1 millions de dollars (2,9 M€) grâce à un faux ticket de loterie.
Il avait prétendu avoir trouvé le billet gagnant sous un siège de sa camionnette, en 2009, juste avant la date limite de réclamation. En réalité, il avait monté l’arnaque avec Giles Knibbs, un employé de Camelot — l’opérateur de la loterie — qui travaillait… au service de détection des fraudes.
Edward Putman

Edward Putman a versé 413 000 dollars (382 000 €) à Giles Knibbs pour sa contribution dans la supercherie, une somme relativement faible au regard du gain total. Son acolyte finit toutefois par avouer la fraude avant de se suicider.
Entre-temps, Edward Putman s’était acheté deux voitures de sport, une maison dans le Hertfordshire ainsi que les terrains situés autour de la propriété. Il menait un train de vie de millionnaire… tout en continuant à toucher des aides sociales.
En 2019, il a été jugé et condamné à neuf ans de prison pour fraude à la loterie.
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