Incroyable, mais vrai : ces pays ultra-riches étaient pauvres il n'y a pas si longtemps
Les nations passées de la misère à la richesse

Les pays les plus riches du monde n’ont pas toujours été aussi prospères. Même si cela peut paraître difficile à croire, certains des pays ultra-riches mentionnés dans cette liste étaient autrefois extrêmement pauvres et ont dû surmonter d’énormes obstacles économiques pour atteindre leur niveau de richesse actuel.
Poursuivez votre lecture pour découvrir l’ascension de 10 pays qui ont connu un tournant économique majeur et sont devenus les nations les plus prospères du monde.
Sauf indication contraire, toutes les données relatives au PIB proviennent de la World Population Review et les les montants exprimés en dollars sont en dollars américains.
Adaptation française par Aurélie Blain
Le Luxembourg

Le Luxembourg, aujourd’hui immensément riche, possède le troisième PIB par habitant le plus élevé du monde, à environ 125 897 dollars (116 000 euros). Ce petit pays dispose d’une économie parfaitement diversifiée, reposant sur le secteur bancaire, l’acier et des techniques avancées de fabrication.
Le Luxembourg

Il est difficile d’imaginer le Luxembourg comme un pays pauvre, mais c’est exactement ce qu’il était au début du XIXe siècle. Environ 80 % de la population du pays, soit près de 180 000 personnes, travaillait dans l’agriculture, et la vie y était très difficile.
Coincées dans une pauvreté extrême, de nombreuses familles peinaient à subvenir à leurs besoins. La situation était si grave qu’environ un tiers de la population a émigré, principalement vers les États-Unis, à la recherche d’une vie meilleure.
Le Luxembourg

La découverte de vastes réserves de minerai de fer au milieu du XIXe siècle a transformé la situation économique du Luxembourg presque du jour au lendemain. Des mines et des usines ont ouvert, donnant naissance à l’industrie sidérurgique prospère du pays. À la fin du XIXe siècle, le Luxembourg était devenu l’un des principaux producteurs d’acier en Europe.
L’industrie sidérurgique a continué à prospérer tout au long du XXe siècle, à l’exception des périodes couvrant les deux guerres mondiales. Dans les années 1960, le Luxembourg a diversifié son économie en développant les secteurs bancaire et manufacturier de pointe, ce qui a permis au pays de connaître une croissance économique continue et de s’enrichir considérablement.
La Suisse

Aujourd’hui, la Suisse est synonyme de richesse et de réussite économique. Le pays offre l’un des niveaux de vie les plus élevés d’Europe, et son PIB par habitant, qui s’élève à environ 93 636 dollars (87 000 euros), figure parmi les dix plus élevés au monde.
La Suisse

Cependant, si l’on remonte 150 ans en arrière, la Suisse était un pays pauvre. Son relief montagneux représentait un obstacle majeur au développement du pays, l’industrie y était encore primitive, et une grande partie de la population, notamment dans les zones rurales, émigrait pour échapper à la pauvreté.
À la fin du XIXe siècle, une période d’industrialisation, encouragée par des politiques économiques favorables, a commencé à transformer l’économie suisse. Parallèlement, les secteurs bancaire et touristique du pays ont commencé à se développer, et la Suisse s’est rapidement imposée comme l’une des nations les plus riches d’Europe.
La Suisse

Cet élan s’est poursuivi au XXe siècle. La politique de neutralité bien connue de la Suisse lui a permis d’échapper aux ravages des deux guerres mondiales, tout en profitant des exportations d’armes et des prêts bancaires.
Dans les années 1950, la Suisse est passée d’une économie industrielle à une économie de services. Aujourd’hui, environ 74 % du PIB du pays provient du secteur des services, contre 25 % de l’industrie et seulement 1 % de l’agriculture.
Bien que la croissance du pays ait ralenti dans les années 1970, la Suisse reste extrêmement riche, avec des niveaux de dette publique relativement faibles.
La Norvège

Avec un PIB par habitant d’environ 106 622 dollars (99 000 euros), la Norvège figure parmi les pays les plus riches au monde. Le pays possède un fonds pétrolier d’une valeur d’environ 250 000 dollars (231 000 euros) par citoyen et il occupe régulièrement la première place du classement des niveaux de vie dans le Rapport sur le développement humain des Nations unies.
La Norvège

Cependant, au XIXe siècle, la Norvège s’est retrouvée confrontée à des difficultés majeures. La majorité de la population travaillait alors dans l’agriculture et la pêche, avec des salaires extrêmement bas. Au début du XXe siècle, 800 000 Norvégiens avaient émigré vers les États-Unis dans l’espoir d’une vie meilleure.
La situation économique du pays s’est améliorée au début du XXe siècle, lorsque le gouvernement norvégien a développé l’industrie hydroélectrique, créant ainsi des emplois et stimulant le PIB du pays.
La Norvège

Comme le reste du monde, la Norvège a plongé dans la récession durant les années 1930 et son économie a été gravement affectée par la Seconde Guerre mondiale. Après la guerre, le pays s’est rapidement redressé grâce aux fonds américains avant de retrouver sa prospérité dans les années 1960.
En 1969, d’importantes réserves de pétrole et de gaz ont été découvertes dans les eaux territoriales norvégiennes. La production a commencé en 1971, et l’augmentation du prix du pétrole dans les années 1970 a fait grimper le PIB du pays. Les revenus tirés de l’industrie pétrolière ont depuis permis à la Norvège de développer un État-providence envié dans le monde entier.
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Brunei

Aujourd’hui, le PIB par habitant du Brunei est d’environ 37 152 dollars (34 400 euros). Mais avant la découverte d’immenses réserves de pétrole en 1929, Brunei était un protectorat britannique où le niveau de pauvreté était élevé. Son économie reposait principalement sur l’exportation de caoutchouc et de sagou (fécule de palmier).
Cette photo de l’ancien palais royal reflète bien la pauvreté qui régnait dans le pays à l’époque.
Brunei

Bien que touchés par la Grande Dépression et la Seconde Guerre mondiale, qui ont ralenti la croissance de l’industrie pétrolière, le sultanat s’est enrichi dans les années 1930 et 1940 grâce aux exportations de pétrole, lui rapportant des redevances considérables.
Le 28e sultan du Brunei, Omar Ali Saifuddien III (sur la photo), a mis en œuvre une série de plans de développement nationaux dans les années 1950 et 1960 afin de moderniser les infrastructures du pays, de mettre en place un système éducatif avancé et d’améliorer considérablement la santé publique.
Brunei

Des réserves de gaz naturel ont été découvertes dans les années 1960, et l’économie du Brunei a pris son essor au début des années 1970, atteignant un niveau de vie presque équivalent à celui de l’Europe et de l’Amérique du Nord. Puis, des réserves supplémentaires de pétrole et de gaz ont été découvertes au large des côtes du pays dans les années 1970, renforçant encore l’économie du micro-État.
Depuis l’indépendance du Brunei vis-à-vis du Royaume-Uni en 1984, la croissance économique du pays a été dictée par les fluctuations des prix du pétrole et du gaz, entre pics à 4,5 % et creux à -2,5 %. Cependant, le pays reste riche et l’actuel palais royal (ici en photo) est bien plus somptueux que l’ancien.
La Corée du Sud

Quand la guerre de Corée a éclaté en 1950, le pays était déjà en ruines, après des décennies d’occupation japonaise. Le nord, industrialisé, était alors plus riche que le sud, dont l’économie était principalement axée sur l’agriculture.
La guerre s’est terminée en 1953, mais la Corée du Sud a continué à souffrir économiquement jusqu’au coup d’État de 1961, qui a mis en place une junte militaire dirigée par le général Park Chung-hee. Bien que critiqué pour ses restrictions aux libertés civiles, le régime a efficacement modernisé l’économie sud-coréenne.
La Corée du Sud

Le premier plan quinquennal du pays a été lancé en 1962, suivi d’une industrialisation rapide. Les progrès fulgurants du pays lui ont valu le surnom de « Miracle du fleuve Han », en référence au « Miracle du Rhin » qui décrivait la reprise économique spectaculaire de l’Allemagne après la guerre.
Les célèbres conglomérats familiaux sud-coréens, ou chaebols, tels que Samsung et LG, ont bénéficié de prêts massifs garantis par le secteur bancaire en plus d’un traitement privilégié dans le cadre du premier plan quinquennal du pays. Ces entreprises, ainsi que l’économie du pays, ont connu une croissance vertigineuse tout au long des années 1960.
La Corée du Sud

Les industries nationales de l’acier et de l’électronique ont prospéré dans les années 1970, avec une croissance dépassant les 7,8 %. Lorsque le régime militaire a pris fin en 1993, la Corée du Sud était devenue une nation développée.
Aujourd’hui, le PIB par habitant du pays est d’environ 32 305 dollars (29 900 euros), éclipsant celui de la Corée du Nord, de 590 dollars (546 euros). Il est également supérieur à celui de pays tels que le Portugal, la Malaisie, le Brésil ou encore l’Espagne.
L’Espagne

L’Espagne était autrefois un pays agricole pauvre, ravagé par la guerre civile des années 1930. Ce conflit a conduit à une dictature répressive qui a étouffé l’économie du pays pendant des décennies, le plongeant dans une situation financière désastreuse tout au long des années 1940 et 1950.
Le gouvernement fasciste du général Francisco Franco a mis l’accent sur l’autosuffisance économique durant ces décennies, isolant l’Espagne du monde extérieur et limitant les importations. Cette politique a conduit à une récession économique, à la dévaluation de la monnaie espagnole et à de graves pénuries de biens essentiels.
L’Espagne

Alors que l’Europe de l’Ouest s’enrichissait, l’Espagne semblait régresser. En 1959, Franco a changé de stratégie en remplaçant les anciens membres de son gouvernement par des ministres plus jeunes et économiquement libéraux, lançant ainsi le premier plan de relance économique.
Durant les années 1960, l’Espagne s’est fortement industrialisée et s’est ouverte au monde extérieur. De nombreuses usines ont été construites à travers le pays et le tourisme a explosé. Le PIB par habitant, qui n’était que de 7 359 dollars (6 813 euros) en 1960, avait plus que doublé à la fin du régime fasciste en 1975.
L’Espagne

Depuis la fin de la dictature en 1975, l’Espagne est devenue une démocratie moderne et prospère. Le pays a rejoint l’Union européenne en 1986, et des années de croissance et d’amélioration des conditions de vie ont suivi. Aujourd’hui, le PIB par habitant s’élève à environ 29 771 dollars (27 500 euros).
L’économie a été durement frappée pendant la crise économique espagnole de 2008 à 2013, mais elle est désormais en phase de reprise. L’Espagne a également connu une explosion des revenus du tourisme depuis la levée des restrictions liées au COVID-19.
Singapour

Lorsque Singapour a obtenu son indépendance vis-à-vis de la Malaisie en 1965, cette petite cité-État était frappée par la pauvreté et un taux de chômage élevé. Un tiers de la population vivait dans des bidonvilles insalubres, près de la moitié des résidents étaient analphabètes et le PIB par habitant était de seulement 516 dollars (477 euros).
Dépourvu de ressources naturelles, l’avenir économique de Singapour semblait très sombre. Le pays a trouvé le salut grâce à son premier Premier ministre, Lee Kuan Yew, qui s’est attelé à transformer Singapour en une métropole hautement développée.
Singapour

Le Premier ministre visionnaire, bien que parfois autoritaire, a réformé le système éducatif et fait de l’anglais la langue commune du pays, faisant émerger une main-d’œuvre multilingue hautement qualifiée. Parallèlement, Lee Kuan Yew a lutté contre la corruption, réduit les impôts et interdit les syndicats pour attirer les investissements étrangers (non pas sans controverse).
Ces politiques ont porté leurs fruits et l’argent étranger a afflué, stimulant une croissance à deux chiffres. Le gouvernement a mobilisé cette nouvelle richesse pour améliorer les infrastructures, le logement et d’autres services publics à Singapour. Dans les années 1970, le niveau de vie de la cité-État en pleine ascension s’était nettement amélioré.
Singapour

Lorsque Lee Kuan Yew a quitté ses fonctions en 1990, Singapour était devenue la cité-État étincelante qu’il avait imaginée des décennies auparavant.
Aujourd’hui, l’économie de Singapour est classée parmi les plus ouvertes et les plus propices aux affaires au monde, et le niveau de vie y est élevé. De plus, le PIB par habitant est l’un des plus élevés de la planète, avoisinant les 78 144 dollars (72 000 euros), surpassant ainsi celui du Royaume-Uni, des États-Unis et de l’Allemagne.
L’Arabie saoudite

L’Arabie saoudite figurait parmi les pays les plus pauvres du monde lors de sa fondation en 1932. Le pays dépendait alors des revenus générés par les pèlerins se rendant à La Mecque, ainsi que de l’agriculture, dont les profits étaient modestes et imprévisibles.
L’État du Golfe était profondément sous-développé, manquant d’infrastructures essentielles comme des logements, des hôpitaux, des routes appropriées ou encore un réseau électrique fiable. La majorité de la population était alors analphabète et menait une vie très simple.
L’Arabie saoudite

La situation a radicalement changé à la fin des années 1930. La découverte de vastes réserves de pétrole en 1938 a entraîné une transformation spectaculaire du pays. À la fin des années 1940, les puits de pétrole saoudiens produisaient baril sur baril. Mais c’est à partir des années 1970 que le pays a véritablement commencé à tirer profit de cette manne.
La crise pétrolière de 1973 a fait grimper les prix du baril et a considérablement enrichi l’économie saoudienne. Puis, le cours du pétrole a chuté au milieu des années 1980 et est resté faible jusqu’à la fin des années 1990. Pendant cette période, l’Arabie saoudite a accumulé d’importantes dettes extérieures, mais ses citoyens ont maintenu un niveau de vie élevé.
L’Arabie saoudite

Le gouvernement saoudien a équilibré les finances du pays lorsque le prix du pétrole a connu un rebond à la fin des années 1990 et est resté élevé jusqu’à la fin des années 2000. Lorsque les prix ont commencé à baisser, l’Arabie saoudite a entrepris de diversifier son économie. Ses réserves de pétrole se sont toutefois révélées très lucratives, lorsqu’une grande partie du monde a boudé l’approvisionnement russe.
Bien que le plan ultra-ambitieux Vision 2030 du prince héritier Mohammed ben Salmane vise à réduire la dépendance du pays au pétrole, la nation a généré plus de 200 milliards de dollars (185 milliards d'euros) de revenus pétroliers l’année dernière. Aujourd’hui, le PIB par habitant en Arabie saoudite est d’environ 30 436 dollars (28 000 euros).
Le Qatar

Comme l’Arabie saoudite, le Qatar était un pays pauvre au début du XXe siècle. Cet État du Golfe, devenu protectorat britannique en 1916, dépendait alors de la pêche et de la culture de perles (ici en photo). À cette époque, la plupart des Qataris devaient travailler dur et pendant de longues heures pour subvenir à leurs besoins.
On a découvert du pétrole dans le pays en 1940, mais la Seconde Guerre mondiale a interrompu toute nouvelle exploration. Ce n’est qu’en 1949 que le Qatar a commencé à produire du pétrole de façon intensive. Grâce à cet argent, ce pays du Moyen-Orient s’est modernisé à une vitesse vertigineuse dans les années 1950 et 1960.
Le Qatar

Lorsque le Qatar a acquis son indépendance totale vis-à-vis du Royaume-Uni en 1971, le pays bénéficiait déjà de plus de deux décennies d’exploitation pétrolière. L’industrie et les infrastructures qataries étaient beaucoup plus développées, et le niveau de vie général de la population s’était grandement amélioré.
L’augmentation des prix du pétrole dans les années 1970 a entraîné une croissance impressionnante dans le pays, mais la baisse des prix entre 1980 et 1997 a ralenti l’économie de l’émirat. Puis, lorsque les prix du pétrole se sont redressés à la fin des années 1990, le Qatar a connu une période prolongée de croissance économique.
Le Qatar

Depuis 1997, la croissance réelle du PIB au Qatar a atteint un sommet spectaculaire de 30 %. Le pays s’est depuis davantage concentré sur l’extraction de gaz naturel et, à l’instar de l’Arabie saoudite, cherche à diversifier son économie. Cependant, le pétrole reste une source majeure de revenus pour le pays.
Aujourd’hui, le Qatar affiche l’un des PIB par habitant les plus élevés au monde, soit environ 87 974 dollars (81 500 euros), le plaçant bien au-dessus de pays comme le Canada, la France ou l’Australie.
L’Irlande

Au début des années 1990, l’Irlande était l’un des pays les plus pauvres d’Europe, avec un PIB par habitant de seulement 14 000 dollars (13 000 euros). Le chômage et l’inflation y étaient élevés, et la croissance économique irlandaise était au point mort. Le niveau de vie général était bas et une grande partie de la population rurale peinait à s’en sortir.
Les Irlandais ont commencé à voir le bout du tunnel du milieu des années 1990, jusqu’à la fin des années 2000, avec une croissance qui a atteint 9,4 % pendant la période dite du « Tigre celtique ». Attirées par une main-d’œuvre de plus en plus éduquée et des conditions fiscales avantageuses, les entreprises étrangères ont afflué vers l’île d’Émeraude.
L’Irlande

Le taux de chômage est passé de près de 16 % au début des années 1990 à seulement 3,9 % en 2001, et le niveau de vie en Irlande a grimpé au point de rivaliser avec celui des pays les plus riches d’Europe. La consommation des ménages a atteint des niveaux records, la construction a explosé, l’accès à la propriété s’est généralisé, et le PIB par habitant a atteint 61 000 dollars (56 500 euros) en 2007.
Cette période faste a pris fin en 2008, lorsque l’économie irlandaise est entrée en récession. Les retombées de la crise financière mondiale ont été aggravées par une énorme bulle immobilière, et l’Irlande a dû accepter un plan de sauvetage de l’UE et du FMI. Une période d’austérité s’en est suivie.
L’Irlande

Depuis, l’Irlande s’est redressée de façon spectaculaire et peut aujourd’hui se targuer du sixième PIB par habitant le plus élevé au monde, à 105 993 dollars (98 000 euros). Elle est devenue l’une des économies les plus dynamiques d’Europe ces dernières années, grâce à une augmentation des investissements étrangers et une hausse des dépenses de consommation, qui ont largement contribué à l’amélioration des finances du pays.
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