Croissance en 2025 : où se situe la France parmi ces 25 pays ?
Quelles performances cette année ?

L’économie mondiale se porte plutôt bien et devrait maintenir le cap cette année, selon l’OCDE. Dans sa dernière mise à jour intermédiaire des Perspectives économiques, l’organisation implantée à Paris souligne que l’activité mondiale a fait preuve de résilience en 2024 et devrait se stabiliser à son niveau actuel. Les échanges commerciaux reprennent malgré une confiance des consommateurs toujours en berne, et les salaires demeurent robustes même si le marché de l’emploi montre des signes de ralentissement. Par ailleurs, l’inflation globale a atteint son pic dans la moitié des économies avancées et dans plus de la moitié des pays en développement.
Pour autant, tous les pays ne tirent pas leur épingle du jeu.
Découvrez comment 25 nations, y compris l’ensemble des membres du G20, devraient évoluer en 2025. Les pays ont été classés selon leurs prévisions de croissance, du moins performant au plus prometteur.
Adaptation française par Aurélie Blain et Laëtitia Lord
Allemagne : 0,7 % de croissance

Avec une croissance prévue de seulement 0,7 %, l’Allemagne affichera la performance économique la plus faible parmi les grandes économies développées en 2025. L’OCDE a d’ailleurs revu à la baisse sa prévision déjà peu encourageante, retranchant 0,3 % à son estimation de septembre 2024. Ce chiffre, encore réduit, vient s’ajouter à une croissance nulle enregistrée en 2024.
L’OCDE désigne l’Allemagne comme un cas préoccupant, en raison de la faiblesse persistante de son activité industrielle. Les incertitudes concernant le financement des projets verts et les risques de perturbations des chaînes d’approvisionnement, liés à l’instabilité au Moyen-Orient, restent des défis majeurs. Par ailleurs, l’effondrement de la coalition au pouvoir et les élections anticipées de 2025 aggravent l’incertitude politique qui pèse lourdement sur le pays.
Italie : 0,9 % de croissance

L’Italie devrait légèrement surpasser l’Allemagne l’année prochaine, mais de peu. L’OCDE prévoit une croissance de 0,9 %, légèrement supérieure à la maigre progression de 0,5 % enregistrée en 2024. La hausse continue des salaires, les investissements liés au fonds national de relance post-COVID-19, mais aussi un regain des exportations devraient alléger en partie les pressions économiques qui pèsent sur le pays.
Un risque majeur réside dans une possible contraction des investissements immobiliers, conséquence de la réduction du crédit d'impôt « Superbonus , qui offrait aux résidents des déductions fiscales pour financer des rénovations éligibles de leurs logements. En outre, l’Italie est confrontée à de nombreux autres obstacles à la croissance, parmi lesquels des taux d’intérêt élevés et une dette publique colossale, dont le service devrait représenter au moins 4 % du PIB en 2025.
France : 0,9 % de croissance

La France traverse une période de turbulences politiques marquée par le départ du Premier ministre Michel Barnier en décembre 2024. Il a été remplacé par François Bayrou, qui devient le quatrième chef de gouvernement en une année. L'OCDE a revu à la baisse sa prévision de croissance économique pour 2025, réduisant son estimation de 0,3 % depuis septembre 2024. Cette prévision de croissance très modeste s’appuie sur une inflation en recul et une reprise modérée de la demande étrangère, susceptibles de stimuler la consommation des ménages et les exportations. Le secteur des services a également bénéficié d’un court regain d’activité grâce aux Jeux olympiques de Paris.
Comme l’Italie, la France doit faire face à une dette publique colossale et à un déficit annuel chronique. Réduire ces déséquilibres figure parmi ses défis les plus pressants, et des mesures de consolidation budgétaire douloureuses pourraient être nécessaires à l’avenir, quel que soit le chef du gouvernement. À peine quelques heures après la nomination de Bayrou, l’agence de notation Moody’s a d’ailleurs abaissé la note de crédit de la France.
Russie : 1 % de croissance

Face à un pays accaparé par son invasion de l’Ukraine et écrasé par des sanctions économiques toujours plus sévères, on pourrait légitimement se demander comment la Russie parvient à afficher la moindre croissance. Le chiffre avancé par l’OCDE demeure modeste, largement inférieur aux 3,9 % enregistrés en 2024, bien qu’il dépasse légèrement les 0,9 % attendus pour 2026. Cependant, la réalité dissimulée derrière ces données est bien plus complexe.
L’économie russe semble défier les attentes, mais les statistiques globales ne reflètent pas une amélioration des conditions de vie pour la majorité des Russes. La quasi-totalité de la croissance repose sur les dépenses publiques massives liées à la guerre, ce qui contribue à alimenter une inflation galopante, actuellement autour de 8 %. Le rouble s’est fortement déprécié, tandis que la Banque centrale a porté les taux d’intérêt à 21 %, un record depuis plus de 20 ans. Pendant ce temps, le coût de la vie explose, avec des hausses marquées sur des produits essentiels comme le beurre.
On pourrait dire qu’il existe actuellement deux économies en Russie : celle axée sur l’effort de guerre et celle du reste de la population. Les entreprises impliquées dans le secteur militaire profitent de subventions et de soutiens gouvernementaux, tandis que celles qui n’y participent pas s’enfoncent dans des difficultés croissantes. L'économie non liée à la guerre pourrait même basculer en récession.
Autriche : 1,1 % de croissance

La prévision de croissance pour l’Autriche en 2025 est une source de soulagement : son économie a subi un coup dur en 2023 avec une contraction de 0,7 %, suivie d’un nouveau recul de 0,5 % en 2024. Bien que le chiffre projeté pour 2025 reste modeste, il n’en demeure pas moins une raison de se réjouir.
L'atténuation de l'inflation et des taux d'intérêt, combinée à une demande extérieure accrue, sera le principal moteur de cette reprise. Cependant, les investissements privés devraient rester faibles en 2025, et toute perturbation majeure du commerce mondial pourrait compromettre les espoirs de redressement de l'Autriche.
Mexique : 1,2 % de croissance

L’économie mexicaine devrait également croître de 1,2 % en 2025, bien en dessous des 2 % attendus lors de la précédente prévision de l'OCDE, et inférieur aux 1,4 % qui avaient été prévus pour 2024.
La consommation privée, portée par un taux de chômage historiquement bas et une augmentation des revenus réels des ménages, devrait jouer un rôle clé dans la croissance économique. Cependant, la demande intérieure montre des signes de ralentissement. Le Mexique mise sur le nearshoring, profitant du fait qu’un nombre croissant de grandes entreprises américaines déplacent leur production hors de Chine. Toutefois, l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis pourrait compliquer la donne : il a exprimé son intention d'imposer des droits de douane élevés sur les produits en provenance de ses voisins nord-américains.
Par ailleurs, d’autres freins économiques, notamment l’inflation des services, pourraient venir gâcher la fête et entraver la croissance dans le pire des cas. Claudia Sheinbaum (en photo) est entrée dans l’histoire en devenant la première femme présidente du Mexique, grâce à une victoire électorale écrasante en 2024.
Nouvelle-Zélande : 1,4 % de croissance

L’économie néo-zélandaise devrait croître de 1,4 % selon l’OCDE. Comme dans la plupart des pays, l’inflation est en baisse, ce qui pourrait laisser penser que la situation est relativement positive. Cependant, d’importants défis entravent les perspectives de progrès.
La Banque centrale a réduit les taux d’intérêt dans le but d’éviter une récession, mais elle avait tout de même prévu la possibilité d’une deuxième récession en deux ans au quatrième trimestre 2024. Les ventes au détail ont diminué, tout comme certaines exportations de biens, laissant le compte courant en déficit. Parallèlement, le marché immobilier du pays subit une forte pression.
D’autres facteurs de risque incluent une éventuelle perturbation du commerce mondial en cas d’escalade du conflit au Moyen-Orient ou une performance économique chinoise inférieure aux attentes, sachant que la Chine est le principal partenaire commercial de la Nouvelle-Zélande. Avant de retrouver une dynamique de croissance, le pays devra affronter de sérieux vents contraires.
Japon : 1,5 % de croissance

La dernière prévision de croissance pour le Japon en 2025 a été relevée de 0,1 % par rapport à la précédente estimation intermédiaire. Avec une projection de 1,5 %, cela représente une amélioration notable après la contraction décevante de 0,3 % enregistrée en 2024 en raison de perturbations temporaires des chaînes d'approvisionnement.
La hausse des salaires, les mesures de relance budgétaire et l’augmentation des investissements des entreprises soutiennent l’économie nationale, stimulée par une reprise de la consommation privée et de l’activité des entreprises. L’inflation devrait diminuer, un effet qui sera amplifié par la décision de la Banque du Japon en 2024 d’abandonner sa politique de taux d’intérêt négatifs en vigueur depuis longtemps.
Afrique du Sud : 1,5 % de croissance

La prévision de croissance de l’Afrique du Sud pour 2025 a également été relevée de 0,1 % et devrait dépasser le taux de 1,0 % qui avait été prévu pour 2024. Le pays doit cependant surmonter plusieurs obstacles économiques, notamment la réduction de sa lourde dette publique et de son déficit courant à des niveaux soutenables, ainsi que la hausse de son taux de chômage déjà élevé. Malgré cela, la situation financière générale du pays s’améliore nettement, avec une augmentation des exportations et des dépenses des ménages.
Les pénuries d’électricité et les goulets d’étranglement des chaînes d’approvisionnement, qui ont longtemps freiné l’économie, commencent enfin à s’atténuer. L’inflation est en baisse et, en septembre 2024, la Banque centrale a procédé à sa première baisse des taux d’intérêt depuis plus de quatre ans. Parallèlement, les salaires réels augmentent et une réforme des retraites mise en place en 2024 devrait améliorer la situation des retraités.
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Pays-Bas : 1,6 % de croissance

L’OCDE reste prudente quant aux perspectives de croissance des Pays-Bas pour 2025. Avec un taux de 1,6 %, l’économie surclassera le modeste 0,9 % enregistré en 2024 et devrait se maintenir à ce niveau en 2026. La consommation privée sera le principal moteur de cette croissance, grâce à la hausse des salaires et à une inflation en baisse, favorisant les dépenses.
Cependant, l’inflation recule à un rythme plus lent que dans d’autres pays de l’UE, en partie en raison d’un marché du travail tendu. Une autre complication potentielle réside dans les perturbations généralisées des chaînes d’approvisionnement qui pourraient découler du conflit au Moyen-Orient, l’économie néerlandaise étant particulièrement « sensible aux évolutions du commerce mondial », selon l’OCDE.
L’économie néerlandaise semble sur la bonne voie, mais elle n’est pas encore prête à susciter un réel engouement.
Royaume-Uni : 1,7 % de croissance

L’OCDE a revu à la hausse ses prévisions pour le Royaume-Uni depuis mai 2024, lorsqu’il figurait en bas du classement des taux de croissance. Elle prévoit désormais une croissance de 1,7 % en 2025. Cette amélioration est notamment due à de fortes augmentations salariales et à des mesures telles que la réduction des cotisations sociales des employés. Cependant, le moral économique des Britanniques reste bas.
L’OCDE s’attend à ce que le Royaume-Uni affiche le taux d’inflation le plus élevé du G7, avec une inflation dans les services particulièrement persistante. Par ailleurs, après un budget gouvernemental controversé en octobre 2024, les investissements stagnent et le poids fiscal atteint son niveau le plus élevé depuis 70 ans. Le nouveau gouvernement travailliste a fait de la croissance une de ses priorités, mais l’objectif s’avère difficile à atteindre. Les statistiques nationales montrent une croissance nulle au troisième trimestre 2024, laissant planer le spectre d’une récession.
Australie : 1,9 % de croissance

La prévision de croissance de l’Australie pour 2025 a été révisée à la baisse de 0,3 % depuis mai 2024, mais cela représentera tout de même une augmentation significative par rapport au taux de 1,1 % qui était attendu en 2024. Il faudra cependant attendre 2026 pour voir une croissance plus rassurante de 2,5 % dans le pays.
Selon l’OCDE, les taux d’intérêt élevés freineront les dépenses des ménages, même s’il est prévu que la forte croissance démographique et l’augmentation des exportations compensent partiellement cet effet. Le problème principal reste l’inflation, en particulier celle des services, qui limite les possibilités de baisse des taux d’intérêt. Par ailleurs, le taux de chômage devrait augmenter. En tant que grand exportateur de matières premières, l’Australie est également exposée au risque d’un ralentissement économique en Chine ou de perturbations majeures du commerce mondial.
Canada : 2 % de croissance

Le chiffre de croissance du Canada pour 2025 a été revu à la hausse par rapport aux 1,8 % prévus dans les Perspectives intermédiaires de septembre 2024 et devrait désormais atteindre 2 %, un niveau qui devrait se maintenir en 2026.
L’inflation a été ramenée à 2,4 % et devrait continuer de baisser. La Banque centrale du pays a ouvert la voie à des baisses de taux d’intérêt, avec d’autres réductions prévues à l’avenir. L’immigration légale, qui a atteint son niveau le plus élevé depuis les années 1950, contribue à dynamiser la consommation privée et le marché de l’emploi. Par ailleurs, les salaires augmentent, et bien qu’ils n’aient pas encore retrouvé leurs niveaux d’avant la pandémie, ils devraient permettre aux travailleurs de regagner une partie de leur pouvoir d’achat perdu.
Corée du Sud : 2,1 % de croissance

La Corée du Sud devrait enregistrer une croissance de 2,1 % en 2025, un peu en deçà du chiffre final attendu pour 2024. Les exportations, notamment de semi-conducteurs, rebondissent grâce à une demande mondiale renforcée, tandis que la consommation privée et l’investissement se redresseront avec la baisse des taux d’intérêt. L’inflation a diminué plus que prévu, se situant même en dessous de l’objectif cible.
Cependant, les tensions géopolitiques représentent un risque pour l’économie sud-coréenne, pouvant perturber les chaînes d’approvisionnement et raviver l’inflation. Les troubles internes provoqués par la destitution du président Yoon pourraient également affecter la croissance.
Brésil : 2,3 % de croissance

L’OCDE a légèrement revu à la baisse la prévision de croissance du Brésil pour 2025, désormais estimée à 2,3 %. Avec une inflation annuelle prévue en baisse, les investissements des entreprises devraient rebondir. Parallèlement, la consommation privée – principal moteur de croissance – restera solide, soutenue par la croissance de l’emploi et des augmentations du salaire minimum.
Cependant, de graves perturbations du commerce mondial, un ralentissement économique en Chine (partenaire d’exportation clé pour le Brésil) et un déséquilibre budgétaire plus important que prévu pourraient compromettre cette croissance. En septembre 2024, la Banque centrale du Brésil a relevé les taux d’intérêt pour la première fois en deux ans.
Espagne : 2,3 % de croissance

La prévision de croissance de l’Espagne pour 2025, fixée à 2,3 %, a été légèrement relevée par rapport au chiffre de 2,2 % publié en septembre 2024. Avec un taux de croissance idéal pour une économie développée supposé se situer entre 2 % et 3 %, le pays devrait se trouver dans une zone favorable au cours des 12 prochains mois. Bien que cette croissance soit inférieure à l’impressionnant 3 % qui avait été prévu pour 2024, elle reste solide et permettra à l’Espagne de devancer les principales économies européennes. De plus, le magazine britannique The Economist a désigné l’Espagne comme la meilleure économie mondiale pour 2024.
L’inflation recule en Espagne et devrait se situer autour de 2,1 % en 2025. Parallèlement, les salaires réels augmentent et le chômage – bien qu’encore élevé – continue de diminuer. Les investissements devraient progresser à mesure que le gouvernement espagnol met en œuvre son plan de relance post-COVID-19 et les exportations devraient également augmenter. Toutefois, il convient de noter que cette croissance pourrait être compromise par des facteurs tels qu’une perturbation majeure du commerce mondial ou un déploiement plus lent que prévu du plan de relance.
États-Unis : 2,4 % de croissance

Les États-Unis s’apprêtent à entamer une nouvelle ère sous l’administration de Donald Trump, et tant que les contours précis de sa politique commerciale et économique ne seront pas connus, les incertitudes sur l’avenir resteront nombreuses. Cela dit, l’OCDE prévoit une croissance robuste de 2,4 % en 2025, bien qu’inférieure de près d’un demi-point de pourcentage à l’impressionnant taux de 2,8 % enregistré en 2024.
Ce ralentissement pourrait néanmoins être en partie compensé par un assouplissement de la politique monétaire. En novembre 2024, la Banque centrale américaine a abaissé les taux d’intérêt pour la deuxième fois en quatre ans. Cette décision, combinée à une inflation en repli et à d’importants gains de productivité, devrait soutenir les investissements et les dépenses des ménages.
Cependant, des tensions géopolitiques, une guerre commerciale exacerbée avec la Chine ou des perturbations des chaînes d’approvisionnement liées au conflit au Moyen-Orient pourraient lourdement affecter l’économie américaine en 2025.
Turquie : 2,6 % de croissance

La prévision de croissance de la Turquie par l’OCDE pour 2025 a été revue à la baisse de 0,5 % par rapport à la dernière estimation intermédiaire. À 2,6 %, le chiffre semble plutôt favorable, mais il ne faut pas se laisser tromper : l’économie turque est loin d’être en grande forme.
Les exportations et les recettes touristiques sont en hausse, mais l’inflation reste extrêmement élevée. Bien qu’elle soit censée diminuer en 2025, elle dépassera tout de même les 30 %. Parallèlement, le chômage devrait rester un problème majeur. Si la reconstruction à la suite du dévastateur tremblement de terre de 2023 dans le sud et le centre de la Turquie soutient l’économie nationale, elle alourdit également le déficit, ce qui laisse présager un resserrement budgétaire sévère.
Le plus grand défi reste de maîtriser cette inflation galopante. Des taux d’intérêt très élevés pèsent lourdement sur les entreprises et les ménages, tandis que la croissance économique du pays a ralenti à son rythme le plus faible depuis la pandémie de COVID-19.
Colombie : 2,7 % de croissance

La Colombie devrait enregistrer une croissance de 2,7 % en 2025, marquant une progression solide par rapport au 1,8 % qui avait été prévu pour 2024. Selon l’OCDE, l’inflation, actuellement élevée à 6,7 %, devrait considérablement ralentir, atteignant 4,3 % en 2025, puis un niveau bien plus gérable de 3,1 % l’année suivante. Cela pourrait permettre un assouplissement des taux d’intérêt, stimulant ainsi les investissements des entreprises.
Avec l’augmentation des revenus réels, la consommation privée devrait croître, soutenue par des remises de fonds significatives envoyées par les Colombiens travaillant à l’étranger. Une hausse modérée prévue des exportations vient également renforcer ces perspectives positives.
Arabie saoudite : 3,6 % de croissance

La croissance de l’Arabie saoudite devrait bondir de plus de deux points et demi de pourcentage par rapport au taux de 1 % qui avait été prévu pour 2024. Avec une inflation qui devrait rester bien en dessous de 2 %, le royaume du désert a de nombreuses raisons d’être optimiste.
Les Saoudiens cherchent activement à diversifier leur économie au-delà de la production pétrolière. À cette fin, ils mettent en œuvre l’ambitieuse stratégie « Vision 2030 » visant à faire du pays une destination mondiale pour les investissements dans la technologie, le tourisme et les énergies renouvelables. L’objectif est de rendre l’économie moins volatile que celle basée sur les hydrocarbures.
Cette transition implique des investissements colossaux et le gouvernement prévoit de fonctionner en déficit en injectant des fonds dans des projets tels que le mégaprojet Neom. Parallèlement, les revenus pétroliers diminuent. C’est un pari risqué, mais si tout se déroule comme prévu et que cette croissance robuste se poursuit, l’Arabie saoudite pourrait bientôt se classer parmi les économies les plus performantes du Moyen-Orient.
Argentine : 3,6 % de croissance

L’Argentine, plongée dans une récession profonde, a vu son économie se contracter de 3,8 % en 2024, selon les prévisions de l’OCDE. Toutefois, cette récession s’est interrompue au troisième trimestre, et 2025 s’annonce comme une année de redressement, avec une croissance positive presque symétrique à la baisse enregistrée précédemment.
Les Argentins ressentent durement les effets d’une inflation dépassant les 100 % et du « choc économique » instauré par le président Javier Milei. Bien que l’OCDE qualifie ces mesures d'austérité de « considérables mais nécessaires », elle anticipe une baisse de l’inflation en 2025, qui devrait néanmoins rester élevée, à près de 30 %. Les restrictions économiques devraient s’alléger progressivement, tandis qu’une hausse des salaires réels et une reprise des investissements des entreprises sont prévues. Ces facteurs devraient permettre de relancer la croissance.
Cependant, l’Argentine est encore loin d’être en mesure d’atteindre une économie saine et dynamique, véritablement capable d’améliorer la qualité de vie de sa population.
Irlande : 3,7 % de croissance

Avec une croissance enviable de 3,7 %, l’Irlande surmontera une légère contraction enregistrée en 2024. Cependant, dans ce petit pays aux chiffres économiques impressionnants, tout n’est pas toujours ce qu’il paraît.
Le PIB officiel est biaisé par le grand nombre de multinationales qui déclarent leurs revenus mondiaux en Irlande. Une grande partie de ces fonds ne reste pas dans le pays. Le ralentissement de ce secteur explique en grande partie les chiffres décevants actuels, tout comme il justifie largement le rebond prévu.
Pour mieux évaluer la santé de l’économie intérieure, les économistes privilégient un indicateur appelé Demande intérieure modifiée (DIM) plutôt que le PIB. Le gouvernement irlandais prévoit désormais une croissance de la DIM de 2,5 % en 2024 et de 2,9 % en 2025, soutenue par une inflation modérée, un marché du travail solide et d’autres facteurs favorables qui stimulent les investissements des entreprises et les dépenses des ménages.
Chine : 4,7 % de croissance

L’OCDE a légèrement relevé sa prévision de croissance pour la Chine en 2025 par rapport à ses dernières perspectives intermédiaires. Elle s’établit désormais à 4,7 %, un chiffre légèrement inférieur à la performance de 4,9 % qui avait été prévue en 2024. Une croissance que beaucoup de pays pourraient envier, mais la situation en Chine reste néanmoins complexe et pleine de défis. Les politiques visant à stimuler l'économie, telles que les dépenses dans les infrastructures, sont contrebalancées par une crise du marché immobilier et une demande des consommateurs en berne. Par ailleurs, le taux de chômage élevé chez les jeunes freine également la croissance.
Sur une note positive, une augmentation de la production industrielle et une demande croissante pour les exportations chinoises ont amélioré les perspectives économiques.
Cela dit, le chiffre de 4,7 % reste modeste comparé aux taux de croissance très élevés enregistrés par la Chine à la fin des années 2010. Les tensions géopolitiques avec l’Occident pourraient également assombrir l’horizon économique, surtout si Pékin décide de montrer sa puissance militaire dans le détroit de Taïwan.
Indonésie : 5,2 % de croissance

Avec une prévision de croissance de 5,2 % pour 2025, l’Indonésie maintient son objectif selon la dernière mise à jour intermédiaire des Perspectives économiques. L’OCDE décrit une demande intérieure solide et souligne une amélioration de la confiance des consommateurs. L’inflation devrait baisser pour se situer dans l’objectif gouvernemental de 2,5 %, ce qui a conduit la Banque centrale à procéder à sa première baisse des taux d’intérêt depuis début 2021.
Malgré une demande pour les exportations indonésiennes qui reste forte, la baisse des prix de ses principales matières premières, comme le charbon et l’huile de palme, devrait limiter la croissance nominale des exportations, entraînant un petit déficit commercial. Les vulnérabilités se concentrent sur le risque de perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales, l’économie indonésienne étant fortement dépendante des exportations.
Inde : 6,9 % de croissance

L’Inde, en tête des grandes économies mondiales en matière de croissance, devrait enregistrer une expansion impressionnante de 6,9 % en 2025, un chiffre qui reflète presque exactement les prévisions pour 2024 et 2026. Le gouverneur de la Banque centrale indienne a même évoqué la possibilité d’une croissance soutenue pouvant atteindre 8 % dans les années à venir.
Cette dynamique est portée par des investissements publics ambitieux dans les infrastructures et d’autres secteurs clés, des investissements privés solides, ainsi qu’une croissance florissante des exportations, allant des produits technologiques aux services informatiques et de conseil. Cependant, un point faible demeure : même si une diminution de l’inflation et des taux d’intérêt est prévue, la consommation privée, quant à elle, risque de rester atone en 2025.
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