Prix des courses en France et ailleurs : où coûtent-elles le moins cher ?
Flambée mondiale des prix des produits alimentaires de première nécessité

Faire ses courses au supermarché est devenu une véritable source de stress financier, un fardeau partagé par une multitude de consommateurs. Depuis la pandémie, les prix des denrées alimentaires ont connu une envolée spectaculaire à l’échelle mondiale, frappant durement les budgets et compliquant l’accès aux produits de première nécessité.
Pourtant, les prix des courses varient considérablement d’un pays à l’autre, et les hausses de prix frappent certains pays beaucoup plus durement que d’autres. Sur la base des données de Numbeo et de Trading Economics, nous avons comparé les prix d’un panier de produits de première nécessité dans une sélection de 35 pays et territoires, en tenant compte de l’inflation alimentaire, afin de déterminer le niveau d’augmentation des coûts dans chaque pays.
Découvrez les pays qui paient le plus – et le moins – pour les produits dits « essentiels » et comparez avec vos tickets de caisse. Les prix correspondent à ceux de décembre 2024, les chiffres de l’inflation étant ceux d’octobre 2024.
Adaptation française par Charline Pelletier
Pourquoi une telle augmentation des prix ?

Un ensemble de facteurs a conduit à une envolée des prix alimentaires au lendemain de la pandémie. La reprise mondiale a été entravée par des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement et des problèmes logistiques, amplifiés par une explosion de la demande. Ces défis se sont accompagnés d’une flambée des coûts du carburant, de la main-d’œuvre et de la production. Ces dynamiques combinées ont provoqué une hausse spectaculaire des prix.
En 2022, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a intensifié les perturbations des chaînes d’approvisionnement, entraînant une flambée des prix des engrais et des produits de base comme le blé et l’huile de tournesol. Cette crise a été aggravée par une série d’événements météorologiques extrêmes liés au dérèglement climatique, qui ont réduit les rendements agricoles, ainsi que par des épidémies de grippe aviaire provoquant des pertes considérables. Parallèlement, la spéculation sur les marchés alimentaires et les profits croissants de l’industrie poussent les consommateurs à payer toujours plus cher à la caisse.
L’indicateur mondial des prix des courses de Numbeo

Numbeo, la plus grande base de données au monde sur le coût de la vie, collecte des informations auprès de plus de 825 000 contributeurs du monde entier et les croise avec celles de sources officielles pour calculer le prix moyen d’une gamme de produits alimentaires de première nécessité dans un total de 151 pays et territoires.
Le panier de produits essentiels comprend ici un litre de lait ordinaire, un pain blanc frais de 500 grammes, un kilo de riz blanc, 12 œufs de taille normale et une bouteille d’eau de 1,5 litre. Il inclut également un kilo de fromage local, de filets de poulet, de bananes, de tomates, de pommes de terre et d’oignons.
Découvrez à présent le coût de ce panier de produits de base dans 35 pays et territoires sélectionnés, en commençant par le moins cher.
Inde : 13,22 €

Parmi les 151 pays et territoires recensés, l’Égypte apparaît comme le pays où le prix du panier des produits essentiels est le plus bas : il n’en coûte en moyenne que 12,62 euros. Mais l’Inde la talonne avec un panier s’élevant à 13,22 euros.
Pour ce qui est du prix des courses, l’Inde a de quoi ravir les salariés occidentaux. Toutefois, la réalité est tout autre pour le consommateur indien ordinaire, car le salaire mensuel moyen dans ce pays n’est que de 237 euros. En Inde, l’inflation des denrées alimentaires est la deuxième plus élevée de notre classement, avec un taux important de 10,9 %. Les légumes, en particulier, ont vu leur coût exploser en raison des dégâts causés aux récoltes par des conditions météorologiques extrêmes et des problèmes de chaîne d’approvisionnement.
Colombie : 18,56 €

Pour le plus grand soulagement des consommateurs colombiens, l’inflation liée à l’alimentation s’est calmée dans le pays pour atteindre un niveau historiquement bas de 1,75 %, loin du pic de 27,8 % en décembre 2022 après la pandémie.
Néanmoins, 4,5 millions de personnes restent confrontées à une grave insécurité alimentaire. En Colombie, les prix des produits de première nécessité, bien que faibles par rapport aux standards internationaux, sont toujours nettement plus élevés qu’ils ne l’étaient avant le Covid-19.
Russie : 18,70 €

Les prix des courses en Russie peuvent sembler très abordables. Cependant, tout est relatif : le Russe moyen, dont le salaire est inférieur aux normes mondiales, dépense plus de la moitié de ses revenus à l’alimentation. À titre de comparaison, un Français moyen y consacre environ 14 % de son revenu et un Américain moyen y consacre moins de 7 % de son revenu. De plus, depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine, les prix se sont envolés sous l’effet notamment des sanctions, de la pénurie de main-d’œuvre et de la hausse des coûts de production.
L’inflation alimentaire atteint 9 %, et les prix des produits comme le beurre, certaines viandes ou encore les oignons ont augmenté de plus de 25 % en un an. D’après le média américain CNN, les supermarchés du pays ont même décidé de mettre sous clé leurs stocks de beurre, car certains clients en difficulté se tournent vers le vol à l’étalage.
Brésil : 20,20 €

Au Brésil, le panier de produits de première nécessité devient de plus en plus cher, même s’il paraît relativement peu coûteux à l’échelle mondiale. Pendant la pandémie, l’inflation sur l’alimentation est passé à 15,9 % et a atteint son niveau le plus bas en octobre 2023, à 0,47 %. Depuis, elle est revenue en force, à 6,7 % en octobre 2024. Selon le site d’information The Brazilian Report, cette hausse est due à la sécheresse et à l’augmentation des exportations.
L’augmentation des prix est un problème pour les Brésiliens à faible revenu, qui doivent mettre de côté une grande partie de leur salaire pour payer leurs courses.
Ukraine : 20,58 €

En Ukraine, les produits de base sont également bon marché d’un point de vue international, mais les prix ont considérablement augmenté au cours des dernières années.
Déjà en forte hausse avant l’invasion russe de 2022, les prix gonflent après le déclenchement de la guerre, en raison notamment des perturbations agricoles et d’autres facteurs liés au conflit. En octobre 2022, l’inflation alimentaire atteint alors un pic de 35,7 %. Après une chute conséquente en 2023 et au premier semestre 2024, l’inflation sur la nourriture est à nouveau en hausse dans ce pays assiégé, atteignant 10,8 % en octobre 2024, contre 8,5 % en septembre 2024.
Indonésie : 21,43 €

En Indonésie, les prix des courses connaissent des fluctuations importantes depuis la pandémie. En juillet 2022, l’inflation sur les denrées alimentaires a atteint un pic de 9,4 %, avant de diminuer, puis de remonter. Mais depuis mars 2024, elle suit une tendance à la baisse, se stabilisant à 2,4 %.
Le riz, produit le plus important du panier du ménage indonésien, est le principal moteur de ces variations. Au début de l’année 2024, le phénomène météorologique El Niño a fortement impacté sa production, élevant le prix du riz à des niveaux records. Depuis mars 2024, les tarifs diminuent progressivement grâce à une distribution accrue de riz subventionné et à des importations moins chères.
Pérou : 22,82 €

Le Pérou est entré récemment dans une période de déflation alimentaire. Les prix sont descendus en avril 2024 et n’ont recommencé à augmenter qu’en octobre 2024, mais seulement de 0,2 %. Ils sont encore bien plus élevés qu’ils ne l’étaient avant le Covid-19, puisqu’en mai 2023, l’inflation des denrées alimentaires était de 16,4 %.
Selon le groupe mondial de services financiers BBVA Research, la baisse et la stabilisation des prix au Pérou sont dues à une régulation des chaînes d’approvisionnement après des années de perturbations.
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Afrique du Sud : 23,13 €

À l’exception d’un sursaut à l’automne 2024, l’inflation dans l’alimentation en Afrique du Sud est en baisse depuis mars 2023, date à laquelle elle enregistrait un niveau de 14 %. Aujourd’hui, elle est de 3,6 %, soit un niveau inférieur à celui d’avant la pandémie. Différents facteurs ont contribué à cette diminution : l’assouplissement récent de la crise énergétique due aux délestages électriques, l’abaissement des prix du carburant et le renforcement de la monnaie sud-africaine, le rand.
Pourtant, les prix des produits alimentaires ont augmenté de 50 % par rapport à 2020, selon la Commission de la concurrence en Afrique du Sud. Ainsi, même si l’inflation a ralenti, la nourriture reste considérablement plus chère qu’avant le Covid-19.
Philippines : 24,75 €

Aux Philippines, l’inflation alimentaire est tombée à 1,4 % en septembre 2024 avant de remonter à 2,9 % en octobre 2024. Bien que ce chiffre soit bien inférieur au record post-pandémique de 10,8 % enregistré en février 2023, cette hausse a mis en émoi les autorités, qui ont tout mis en œuvre pour en atténuer les effets.
Le gouvernement du président Ferdinand Marcos Jr. a alors pris des mesures telles qu’un plafond controversé sur les prix du riz, des bons d’alimentation pour les plus démunis et une augmentation des subventions agricoles.
Chine : 25,64 €

Contrairement à la tendance mondiale, l’inflation alimentaire en Chine continentale diminue depuis le début de la pandémie. Après avoir culminé à 21,9 % en février 2020, elle est devenue négative plus tard dans la même année. Les prix ont remonté en 2022, avant de retomber en déflation en 2023. Depuis juillet 2024, cependant, ils repartent à la hausse, avec un taux d’inflation alimentaire actuellement à 2,9 %.
Le ralentissement de l’économie chinoise et une consommation plus faible expliquent cette période de déflation. Selon le site d’information économique Inc., la hausse récente des prix est due en grande partie à la flambée des prix du porc : des problèmes dans les chaînes d’approvisionnement et une épidémie de peste porcine africaine ont réduit l’offre, faisant grimper le coût de la viande la plus populaire en Chine.
Pologne : 26,58 €

La Pologne figure parmi les rares pays où l’inflation alimentaire est aujourd’hui plus faible qu’avant la pandémie. Elle est passée de 6,9 % en décembre 2019 à 4,9 % en octobre 2024. Toutefois, depuis mars 2024, les prix reprennent une tendance à la hausse.
En mars 2024, le gouvernement polonais a rétabli la TVA à 5 % sur les produits alimentaires. Ce taux avait été gelé après l’invasion de l’Ukraine par la Russie afin de soutenir les ménages face à l’escalade des prix. Cette mesure sur la taxe explique en partie la récente augmentation du coût des courses.
Malaisie : 27,13 €

En Malaisie, l’inflation alimentaire a atteint après la pandémie un pic de 7,3 % en novembre 2022. Un chiffre aggravé par la guerre en Ukraine et la faiblesse de la monnaie malaisienne, le ringgit. Cette hausse des prix pèse lourdement sur les ménages les plus défavorisés. Un enfant sur deux dans les familles à faible revenu de Kuala Lumpur mange moins de trois repas par jour en raison de l’augmentation des coûts, révèle un rapport des Nations unies publié en 2024.
Malheureusement, l’inflation alimentaire repart à la hausse dans le pays. En octobre 2024, elle s’élevait à 2,3 %, contre 1,6 % en septembre 2024, sous l’effet notamment de la hausse des prix de la viande et des légumes. D’autres produits ont en revanche baissé, comme les produits laitiers, les œufs, ainsi que les poissons et fruits de mer.
Mexique : 28,49 €

Au Mexique, les prix des courses continuent de grimper. Bien que l’inflation alimentaire actuelle, à 6,2 %, soit nettement inférieure au record de 14,6 % atteint en septembre 2022, elle reste bien supérieure au niveau d’avant pandémie de 2,5 %.
Les fruits et légumes sont les plus touchés, avec une hausse de 18 % en un an, suivis de près par la viande. La cause principale : les conditions météorologiques extrêmes. Une sécheresse prolongée, des vagues de chaleur intenses et d’autres événements climatiques ont réduit les rendements, entraînant une hausse des prix. Pour y remédier, le gouvernement mexicain a décidé de réintroduire un contrôle des prix, limitant le coût d’un panier de 24 produits de base à 910 pesos (43 euros).
Argentine : 29,14 €

L’inflation alimentaire en Argentine est vertigineuse et de loin la pire au monde. Avant même la pandémie, elle s’élevait déjà à 56,8 %. En mars 2024, elle a atteint le chiffre ahurissant de 308,3 %. Bien qu’en baisse depuis, elle reste extrêmement élevée, à 183 %.
L’Argentine traverse l’une des pires crises économiques qu’elle ait connues depuis des décennies. Les réformes d’austérité du président Javier Milei ne font qu’accentuer la pression sur les Argentins à faible revenu. D’après l’agence de presse Reuters, les plus démunis, désespérés, doivent faire les poubelles pour nourrir leur famille.
Chili : 29,81 €

Le panier de produits essentiels est cher au Chili, mais il reste bien en dessous des 38,95 € que coûte celui de l’Uruguay, le pays d’Amérique latine où les produits alimentaires sont les plus chers.
L’inflation alimentaire au Chili a atteint un record en décembre 2022, culminant à 24,1 %. Elle a diminué progressivement pour tomber sous les 6 % en 2024. Cependant, elle est repartie à la hausse en octobre 2024, atteignant 5 % contre 3,6 % en septembre 2024. Parmi les causes principales figurent, là encore, des conditions météorologiques défavorables ayant affecté les récoltes.
Émirats arabes unis : 29,93 €

Aux Émirats arabes unis, les prix des courses étaient en baisse juste avant la pandémie. Cependant, l’inflation alimentaire a fait un retour en force pendant la crise du Covid-19, incitant les consommateurs à se tourner vers les détaillants à bas prix pour faire face à la flambée des prix.
Depuis l’été 2022, les prix suivent une tendance à la baisse, avec un taux d’inflation alimentaire à Dubaï actuellement de 1,9 %, considéré comme idéal. Toutefois, les tensions en mer Rouge et la recrudescence des coûts d’assurance des conteneurs d’expédition sont pointées du doigt comme des facteurs clés des hausses ponctuelles sur l’alimentation.
Espagne : 33,47 €

L’Espagne a dû faire face à l’inflation alimentaire après la pandémie. En février 2023, elle a atteint le niveau inédit de 16,6 %, le plus élevé depuis près de 30 ans. Bien qu’il se soit stabilisé à 1,9 %, les prix restent plus de 30 % plus chers qu’en décembre 2019.
L’huile d’olive, produit phare du pays, est devenue hors de prix, avec une sécheresse persistante parmi les causes sous-jacentes. La bonne nouvelle est que la récolte de 2024 a été bien meilleure, ce qui devrait permettre aux consommateurs espagnols ainsi qu’à d’autres en Europe, de payer moins cher les produits essentiels dans les mois à venir.
Royaume-Uni : 33,83 €

Le Royaume-Uni suit une trajectoire similaire à celle de l’Espagne en ce qui concerne le prix des courses. En mars 2023, l’inflation alimentaire a culminé à 19,1 %. Elle est retombée à 1,9 % depuis, un taux comparable à celui de l’Espagne. Le coût d’un panier de produits de base est plus ou moins équivalent dans les deux pays. Cependant, un Espagnol serait probablement choqué par les prix pratiqués dans les magasins du Royaume-Uni.
Le secteur de la distribution alimentaire au Royaume-Uni est extrêmement compétitif. Les produits essentiels, comme le lait et les œufs, sont souvent vendus à perte pour attirer les clients. Une stratégie promotionnelle qui permet aux supermarchés britanniques de compenser ces « produits d’appel » en appliquant en contrepartie des tarifs élevés sur d’autres articles. L’État insulaire est également l’un des plus grands importateurs nets de denrées alimentaires au monde. Le Royaume-Uni est donc particulièrement vulnérable et exposé aux facteurs externes qui échappent en grande partie à son contrôle, tels que les conditions météorologiques, les récoltes et la demande mondiale. Autant d’éléments qui contribuent à faire grimper les prix.
Irlande : 37,55 €

À l’image du Royaume-Uni, l’Irlande importe une grande partie de ses produits de première nécessité. Au début de l’année 2023, l’inflation alimentaire a bondi, se chiffrant à 13,1 % en mars et avril 2023. Depuis, le taux d’inflation n’a cessé de baisser, tombant à 1,9 % en septembre 2024. Toutefois, le taux est remonté à 2,1 % en octobre 2024.
Sans surprise, les consommateurs irlandais cherchent à faire des économies sur leurs courses. Selon l’institut d’études de marché Kantar, ils se tournent de plus en plus vers les promotions et les produits de marque distributeur, délaissant les articles de grandes enseignes plus coûteux.
Japon : 37,55 €

Les ménages japonais font face à des dépenses de courses très élevées, avec une inflation alimentaire de 3,5 %. Ce chiffre est inférieur au pic post-pandémique de 9 % atteint en septembre 2023, mais il reste bien plus élevé que les 1,9 % enregistrés juste avant l’arrivée de Covid-19.
La hausse des prix serait due à la faiblesse du yen, qui fait grimper le coût des importations alimentaires, en plus des fortes augmentations des coûts de l’énergie, du personnel, de l’emballage et du transport.
Australie : 38,46 €

Le panier de produits essentiels coûte cher en Australie, s’élevant à 38,46 euros. Après avoir atteint 9,2 % à la fin de l’année 2022, l’inflation alimentaire a ralenti pour se stabiliser à 3,3 %, mais ne retrouve pas son niveau d’avant la pandémie, de 2,6 %.
L’une des principales raisons avancées par les experts pour cette inflation persistante est le manque relatif de concurrence dans le secteur de la distribution alimentaire en Australie. En effet, le marché est essentiellement dominé par un duopole, avec Coles et Woolworths contrôlant la majeure partie des parts de marché.
Nouvelle-Zélande : 39,18 €

La Nouvelle-Zélande a connu une augmentation encore plus importante de l’inflation alimentaire juste après la pandémie, atteignant un maximum de 12,5 % en juin 2023. Cependant, après avoir connu une tendance négative en 2024, elle diminue à 1,2 %, un taux maintenant inférieur à celui de l’Australie. Par conséquent, il est possible que le prix moyen du panier néo-zélandais devienne moins élevé que celui australien dans les mois à venir.
La Nouvelle-Zélande a un secteur de distribution alimentaire encore plus restreint. Le marché du pays est largement dominé par les chaînes Pak’n’Save et Countdown, ce qui laisse peu de place aux petits concurrents qui pourraient aider à réduire les prix.
Belgique : 40,63 €

En 2024, la Belgique a également connu une période de déflation alimentaire et le taux actuel n’est que de 1,3 %, bien en dessous du pic post-pandémique de 18 % enregistré en mars 2023. Mais les Belges ne peuvent se réjouir d’un panier à 40,63 euros. Nombre d’entre eux ne sont pas en mesure de s’offrir un tel luxe.
Selon une étude récente de l’école de commerce IÉSEG School of Management en France, les prix des courses en Belgique sont aujourd’hui 27 % plus élevés qu’en octobre 2021, lorsque les prix ont commencé à augmenter sérieusement. Les prix des produits alimentaires dans le pays s’expliquent notamment par des coûts plus élevés de la main-d’œuvre ainsi que des tarifs plus élevés facturés par les fournisseurs internationaux aux entrepôts belges.
Italie : 42,50 €

En novembre 2022, l’inflation alimentaire en Italie a atteint un niveau record de 13,6 %. Les prix ont continué de grimper rapidement au début de l’année 2023, conduisant même à des revendications pour une grève nationale des pâtes. Finalement annulée, cette mobilisation coïncide avec une baisse de l’inflation alimentaire, tombée à 0,9 % durant l’été 2024. Cependant, le taux est remonté à 2,6 % depuis.
D’après une enquête publiée par la plateforme allemande de statistiques Statista, les Italiens redoublent d’efforts pour alléger leurs factures de courses en adoptant certaines stratégies : réduire les petits plaisirs, chercher les meilleures promotions et limiter le gaspillage alimentaire autant que possible.
Allemagne : 44,21 €

Comme beaucoup de consommateurs à travers le monde, les Allemands ressentent les effets de l’inflation dans l’alimentation depuis plusieurs années. En mars 2023, le taux a atteint un record de 21,2 % avant de chuter drastiquement, passant sous la barre des 0,2 % en mars 2024. Cependant, il a augmenté depuis lors et s’élève actuellement à 2,8 %.
Le prix du beurre, en particulier, s’est envolé et bat tous les records en 2024. L’offre de beurre est fortement limitée en raison d’une baisse de la production laitière. L’utilisation accrue du lait pour la fabrication d’autres produits comme le fromage, ainsi que la raréfaction du lait présentant une teneur suffisante en matières grasses, provoquent une hausse des prix sans précédent. Une augmentation également due à la guerre en Ukraine, aux coûts élevés de production agricole et aux phénomènes météorologiques extrêmes.
Canada : 44,47 €

En janvier 2023, l’inflation alimentaire au Canada a atteint un pic de 10,4 %, avant de redescendre à 2,3 % en avril 2023. Cependant, elle est remontée peu après et devient particulièrement tenace, oscillant depuis autour de 2,8 %.
La faiblesse du dollar canadien face à la force du dollar américain en est l’une des principales causes, car le Canada importe une grande partie de ses aliments de l’autre côté de la frontière. Les consommateurs le ressentent arrivés en caisse. Selon un sondage réalisé en août 2024 pour le site du média canadien Global News, ils sont 43 % à craindre de ne pas avoir les moyens de nourrir leur famille.
Pays-Bas : 45,82 €

La situation est encore plus grave aux Pays-Bas. En février 2023, l’inflation des produits alimentaires a atteint un niveau historique de 17,9 %. Le taux a baissé progressivement pendant le reste de l’année 2023 et jusqu’en février 2024, où il est tombé à 0,8 %. Mais depuis, cette inflation a légèrement augmenté et s’élève maintenant à 2,1 %.
Selon Sebastiaan Schreijen du groupe financier Rabobank, interviewé par le journal NL Times, cette situation est en grande partie imputable au gouvernement néerlandais. Des mesures comme la taxe sur le sucre pour les boissons non alcoolisées contribuent à la hausse des prix.
Singapour : 45,93 €

L’inflation alimentaire est persistante à Singapour et s’avère également difficile à maîtriser. Bien qu’elle soit baissée à 2,6 % par rapport au pic post-pandémique de 8,1 % de février 2023, elle demeure supérieure au chiffre de 1,7 % établi avant la crise du Covid-19.
Faire ses courses à Singapour coûte aujourd’hui bien plus cher qu’avant la pandémie. Même les fameux stands de street-food de la ville-État, longtemps considérés comme une alternative bon marché aux restaurants, sont devenus nettement plus chers au cours des deux dernières années. Avec une part infime de son territoire consacrée à l’agriculture, Singapour importe la majorité de ses produits essentiels et reste vulnérable aux fluctuations du commerce mondial.
France : 48,95 €

Selon le journal Le Monde, la France est en plein marasme de la consommation. Les consommateurs en proie à l’inflation se serrent la ceinture. En mars 2023, l’inflation alimentaire a atteint un niveau record de 15,9 %. Elle est finalement passée sous la barre des 2 % en mars 2024 et se maintient autour de 0,5 % depuis juillet 2024.
Pourtant, ce ralentissement des hausses n’offre qu’un maigre soulagement aux Français : ils paient aujourd’hui leurs courses 20 % plus cher qu’en 2021. Selon l’institut Kantar, le panier du ménage type contenait à l’été 2024 seulement 11 articles, contre 14 en 2020. Bien que la France produise une part significative de ses aliments par rapport à de nombreux autres pays de cette liste, les coûts de la main-d’œuvre restent élevés et ont inévitablement une incidence sur les prix.
Autriche : 49,95 €

Depuis 2021, les Autrichiens subissent des hausses de prix sur les produits alimentaires, atteignant jusqu’à 90 % selon la Chambre du travail du pays. Les pâtes enregistrent les augmentations les plus importantes, suivies de la farine et de l’huile de tournesol. La guerre en Ukraine en est la cause principale.
En janvier 2023, l’inflation alimentaire a franchi le seuil de 17 %. Elle a ralenti considérablement tout au long de l’année 2023 et s’est positionnée à 1,1 % en juillet 2024, avant de repartir à la hausse. Le dernier chiffre disponible indique une augmentation à 2,7 %.
États-Unis : 50,04 €

Entre 2021 et 2022, les prix des produits alimentaires aux États-Unis ont augmenté de 11 %, soit la plus forte hausse annuelle depuis 40 ans. En août 2022, l’inflation alimentaire s’élevait à 11,4 %. Elle est désormais maîtrisée, fluctuant autour des 2 % pendant la majeure partie de l’année 2024. Malgré l’immense superficie dédiée à l’agriculture dans le pays, l’envolée des coûts de production, de main-d’œuvre et de carburant pèse lourdement sur l’ensemble du système alimentaire américain.
Depuis 2019, les prix des courses ont bondi de 28 %, mettant particulièrement à mal les ménages à faibles revenus. Les prix de certains produits sont toujours instables. En octobre 2024, par exemple, le prix des œufs a grimpé de plus de 30 % en raison d’une forte demande et d’une épidémie de grippe aviaire qui a impacté les approvisionnements. Le phénomène est tel qu’il est surnommé « eggflation » (littéralement « œuflation »). Un sujet brûlant qui est devenu un enjeu majeur de la récente élection présidentielle. De nombreux électeurs ont exprimé leur colère face à l’escalade des prix. Le président élu Donald Trump promet d’agir en imposant des droits de douane sur les importations alimentaires. Une mesure qui pourtant ne ferait qu’aggraver la situation dans le pays, selon les experts.
Luxembourg : 50,72 €

L’inflation alimentaire s’est calmée au Luxembourg. Après avoir atteint un pic historique de 13,3 % en mars 2023, elle est passée sous la barre des 2 % plus tôt en 2024 et s’établit à présent à 1,3 %. Toutefois, le Luxembourg continue d’afficher les prix les plus élevés de l’Union européenne. Faire ses courses dans le duché n’est pas pour toutes les bourses.
Heureusement, les Luxembourgeois peuvent facilement traverser la frontière pour se rendre en Allemagne, en Belgique ou en France pour profiter de prix plus abordables.
Hong Kong : 56,82 €

De la même manière, de nombreux Hongkongais se rendent en Chine continentale pour économiser sur leurs courses, qui sont bien plus chères dans l’ancienne colonie britannique.
L’inflation alimentaire post-pandémie reste modérée à Hong Kong, avec un taux actuel de seulement 0,9 %. Cependant, les prix alimentaires y sont historiquement élevés. La région administrative spéciale de Chine doit importer jusqu’à 90 % de ses denrées.
Suisse : 82,17 €

L’inflation alimentaire post-pandémie reste peu problématique également en Suisse. Le taux actuel est même négatif, à -0,3 %.
Le pays applique des droits de douane élevés sur les produits importés afin de protéger ses agriculteurs locaux et de garantir sa sécurité alimentaire, ce qui explique des prix démesurés. Une situation qui pourrait bientôt concerner les Américains si Donald Trump met en œuvre son projet de taxes douanières. Dans une interview accordée en août 2024 au magazine américain Fortune, Stefan Legge, responsable des politiques fiscales et commerciales à l’université de Saint-Gall, souligne que les consommateurs suisses acceptent de payer plus cher pour des produits nationaux, appréciés pour leur qualité d’exception et leurs normes environnementales et sociales rigoureuses.
Bermudes : 99,63 €

Les prix des courses aux Bermudes sont astronomiques. Le panier de produits de base dans ce territoire britannique d’outre-mer coûte près de 100 euros – 99,63 euros exactement – soit huit fois plus que le pays le moins cher des 151 recensés, l’Égypte.
Les Bermudes importent la plupart de leurs denrées alimentaires des États-Unis, les carottes étant l’une des rares exceptions à ne pas être expédiées tout au long de l’année. Ces importations sont déjà extrêmement coûteuses en temps normal, mais elles sont devenues exorbitantes au cours des deux dernières années en raison de l’ascension fulgurante de l’inflation alimentaire. Comme prévu, le taux des Bermudes a grimpé en même temps que celui des États-Unis, culminant à 10,6 % en septembre 2022. Toutefois, contrairement aux États-Unis, le taux des Bermudes reste aujourd’hui élevé, à 4,9 %.
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