Bienvenue dans le monde fascinant de la numismatique, où certaines pièces s’arrachent à prix d’or. Rares, chargées d’histoire et magnifiquement conservées, elles sont considérées comme de véritables Saint-Graal par les collectionneurs. Bien au-delà de leur modeste valeur faciale, certaines atteignent des montants comparables au prix d’une villa ou d’un yacht de luxe.
Des superbes pièces en or de l’Antiquité aux tout premiers dollars en argent frappés aux États-Unis, découvrons ensemble les 25 pièces les plus précieuses jamais recensées.
Tous les montants sont indiqués en dollars US, suivis de leur équivalent en euros. Les valeurs antérieures à 2022 ont été ajustées en fonction de l’inflation pour refléter leur prix actuel.
Adaptation française par Lisa Reymonet
Doyen du classement, frappé entre 350 et 300 av. J.-C., le statère fascine par la finesse exceptionnelle de ses motifs (un satyre à l’avers et un griffon au revers), si bien qu’il figure parmi les pièces les plus remarquables de l’Antiquité grecque.
En 2012, un exemplaire issu de la légendaire collection Prospero a été adjugé par Baldwin's à la somme record de 3,8 millions de dollars (soit environ 4,5 millions d’euros aujourd’hui).
La monnaie frappée sous Ivan VI de Russie est d’une extrême rareté, et pour cause : le malheureux souverain a régné à peine plus d’un an avant d’être détrôné et emprisonné. Les pièces à son effigie ont été aussitôt retirées de la circulation, mais quelques-unes ont tout de même réussi à passer entre les mailles du filet.
En 2012, l’une d’elles s’est vendue aux enchères à 3,86 millions de dollars (soit environ 4,6 millions d’euros aujourd’hui), un nouveau record pour une pièce russe.
L’un des huit exemplaires connus du mythique dollar Draped Bust de 1804 (classe I), le spécimen Mickley-Hawn-Queller-Greensboro a été proposé à la vente en 2013 lors d’un événement organisé par Heritage Auctions.
Considéré comme la vedette de la vacation, il a fait sensation auprès des acheteurs : l’enchère a atteint 3,88 millions de dollars (soit environ 4,5 millions d’euros aujourd’hui).
Ce type de pièce en argent a été frappé en petites quantités dans les années 1870 aux États-Unis afin de faciliter les échanges commerciaux entre le pays et la Chine. Avec seulement cinq exemplaires retrouvés à ce jour, le millésime 1885 est de loin le plus rare et le plus recherché.
Et leur valeur reflète cette rareté : en 2019, à l’occasion d’une vente organisée par Heritage Auctions, l’un d’eux a été acquis par le magnat de l’immobilier et propriétaire d’équipes sportives Dell Loy Hansen pour 3,96 millions de dollars (soit environ 4,3 millions d’euros aujourd’hui).
L’histoire de cette pièce est pour le moins singulière. Durant la guerre des Boers, les Britanniques interceptent les matrices destinées à la frappe des monnaies sud-africaines. Faute de mieux, les autorités du pays décident alors de réutiliser des pièces datées de 1898 en y apposant, manuellement, un 9 pour signaler l’année 1899.
Mais lors de la toute première tentative, le chiffre s’avère trop grand et empiète sur le portrait du président Paul Kruger. L’essai est jugé insatisfaisant, et aucune autre pièce ne sera frappée de la sorte. Voilà la raison pour laquelle il n’existe qu’un seul exemplaire au « simple 9 ».
Cette pièce unique a appartenu à plusieurs figures illustres, parmi lesquelles le consul général des États-Unis C. E. Macrum et le roi Farouk d’Égypte. Elle a rejoint son dernier acquéreur en 2010 pour 4 millions de dollars (soit environ 5,1 millions d’euros aujourd’hui), à l’occasion d’une vente organisée par South Cape Coins.
Frappée en 2007, cette pièce de la taille d’un dessus de table basse, alors la plus grande jamais produite, affiche un poids impressionnant de 100 kilos et une valeur faciale d’un million de dollars canadiens.
Trois ans plus tard, elle est acquise pour 4 millions de dollars américains (soit environ 5,1 millions d’euros aujourd’hui) par une société espagnole spécialisée dans le négoce de métaux précieux, lors d’une vente aux enchères en Autriche.
Rêve absolu de tout collectionneur, cette pièce en or à l’effigie de Brutus, l’un des instigateurs de l’assassinat de Jules César, commémore la mort de l’homme d’État survenue durant les ides de mars. D’une rareté exceptionnelle, elle figure parmi les monnaies antiques les plus précieuses : seules trois pièces auraient été retrouvées à ce jour.
Rien d’étonnant, donc, à ce que la mise en vente de l’une d’elles, lors d’une enchère organisée par Roma Numismatics en 2020, ait suscité un tel enthousiasme : le spécimen a été adjugé à 4,2 millions de dollars (4,5 millions d’euros aujourd’hui), soit plus de six fois son estimation de départ.
Cette pièce de 1913 a longtemps appartenu au collectionneur George Walton. Déclarée à tort comme une contrefaçon dans les années 1960, elle a dormi au fond d’un tiroir pendant des décennies, avant d’être enfin réévaluée et reconnue comme authentique.
Baptisé « spécimen de Walton », cet exemplaire a été adjugé en 2022 à 4,2 millions de dollars (3,6 millions d’euros) lors d’une vente organisée par GreatCollections.
Pièce phare de la prestigieuse collection de Harry W. Bass Jr., ce dollar Saint-Gaudens Double Eagle à relief élevé s’est envolé au prix de 4,32 millions de dollars (3,7 millions d’euros) lors d’une vacation organisée par Heritage Auctions en 2023.
Le produit de la vente a été reversé à la fondation caritative du collectionneur disparu.
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En 2021, l’une des 20 pièces Saint-Gaudens à relief élevé encore recensées a été mise sur le marché par Bob R. Simpson, fondateur de XTO Energy et propriétaire des Texas Rangers.
Confiée à la maison d’enchères GreatCollections, elle a trouvé preneur en la personne d’un collectionneur anonyme pour 4,75 millions de dollars (soit environ 4,8 millions d’euros aujourd’hui), un montant record qui fait de cette pièce mythique la plus chère de son genre jamais vendue.
Ce dinar omeyyade incarne la quête ultime pour les collectionneurs les plus passionnés… et les plus fortunés. Il compterait parmi les pièces islamiques les plus rares et les plus prestigieuses jamais frappées : seule une douzaine d’exemplaires subsisterait à ce jour.
En 2019, lors d’une vente orchestrée par la maison Morton & Eden, l’un d’eux a été adjugé pour 4,78 millions de dollars (soit environ 5,2 millions d’euros aujourd’hui).
Pièce la plus chère de son genre jamais vendue aux enchères, le Liberty Head nickel de 1913 a autrefois appartenu à un des plus grands numismates de tous les temps, Louis E. Eliasberg Sr.
Cédé une première fois en 2007 pour la coquette somme de 5 millions de dollars (soit environ 6,6 millions d’euros aujourd’hui), il a été revendu en 2018 lors d’un événement organisé par Stack’s Bowers Galleries pour « seulement » 4,56 millions de dollars (soit environ 5 millions d’euros aujourd’hui) ; une performance en demi-teinte pour une pièce aussi emblématique.
Premier exemplaire de pièce en or frappée sur le sol américain, le doublon en or 22 carats réalisé par le joaillier Ephraim Brasher en 1787 s’est hissé au rang de légende de la numismatique. À ce jour, seuls sept exemplaires sont connus dans le monde, ce qui en fait une pièce d’une rareté exceptionnelle, et, sans surprise, d’une valeur astronomique.
En 2018, lors d’une vente organisée par Heritage Auctions, l’un de ces spécimens a été adjugé à plus de 5 millions de dollars (soit environ 5,5 millions d’euros aujourd’hui).
En 2021, Bob R. Simpson a mis en vente une impressionnante sélection de pièces d’exception, parmi lesquelles figurait ce dollar Draped Bust, une perle rare frappée à seulement quatre exemplaires.
Face à cette opportunité unique, des collectionneurs fortunés se sont livrés à une âpre bataille de surenchères lors de la vacation organisée par Heritage Auctions. La pièce est finalement partie à 5,28 millions de dollars (soit environ 5,3 millions d’euros aujourd’hui).
L’acquisition de cette pièce de 3 dollars de 1870 unique en son genre relève du rêve, même pour les collectionneurs milliardaires.
Mais en 2021, la chance a souri à l’un d’entre eux, qui est reparti avec ce magnifique exemplaire adjugé à 5,52 millions de dollars (soit environ 5,6 millions d’euros aujourd’hui) à l’issue d’une vente aux enchères très animée organisée au profit de la fondation caritative d’Harry W. Bass Jr.
Comme évoqué plus tôt, le dinar omeyyade en or de l’an 723 est la pièce islamique la plus convoitée et la plus chère jamais vendue.
En 2011, l’un des douze exemplaires encore recensés a été adjugé à 6 millions de dollars (soit environ 7,3 millions d’euros aujourd’hui) lors d’une vente organisée par la maison Morton & Eden. Un record mondial dans sa catégorie, désormais gravé dans les annales de la numismatique.
Premier dollar jamais émis par le gouvernement fédéral américain, le Flowing Hair aurait été frappé à moins de 150 exemplaires, parmi lesquels seuls quelques-uns sont aujourd’hui certifiés en état parfait de conservation, d’où leur immense valeur.
En 2017, lors d’une vente organisée par Stack Bower's, une pièce particulièrement prestigieuse, ayant autrefois appartenu à la collection de Lord St. Oswald, a été adjugée à 6,6 millions de dollars (soit environ 7,4 millions d’euros aujourd’hui).
Cette reine des pièces chinoises détient aussi le record de la monnaie non américaine la plus chère jamais vendue aux enchères. Il s’agit d’un exemplaire unique : le Fengtien Tael en argent de 1903, frappé à titre d’essai.
En 2022, cette pièce rarissime a été adjugée à 6,9 millions de dollars (soit environ 7,4 millions d’euros aujourd’hui) lors d’une vente organisée par la maison Beijing ChengXuan Auctions.
Seuls deux spécimens connus du dollar Liberty Head Double Eagle de 1861 présentent un motif légèrement revisité par le graveur Anthony C. Paquet.
Lors d’une mise en vente par Heritage Auctions en 2021, un acheteur déterminé s’est offert, à force de surenchères, le plus bel exemplaire au prix de 7,2 millions de dollars (soit environ 7,3 millions d’euros aujourd’hui).
Le tout premier doublon frappé par Ephraim Brasher en 1787 se distingue par un détail unique : les initiales EB y sont poinçonnées sur la poitrine de l’aigle, et non sur l’aile, comme sur les autres exemplaires connus.
Prisée pour cette singularité, la pièce a été acquise en 2011 par une société d’investissement de Wall Street pour 7,4 millions de dollars (soit environ 9 millions d’euros aujourd’hui).
Considéré comme le plus bel exemplaire connu du dollar Draped Bust en argent de 1804 (classe I), ce spécimen exceptionnel a d’abord été offert au sultan de Mascate avant de passer entre les mains de grands collectionneurs tels que Walter H. Childs ou D. Brent Pogue.
C’est en 2021 que pour la dernière fois la pièce change de propriétaire lors d’une vente organisée par Stack's Bowers Galleries : elle est acquise au prix de 7,68 millions de dollars (soit environ 7,8 millions d’euros aujourd’hui).
Le dollar Half Eagle de 1822 fait lui aussi partie des raretés qui suscitent l’admiration. De cette pièce en or de 5 dollars, seuls trois exemplaires sont connus à ce jour. Le plus beau spécimen a appartenu à deux collections légendaires, celles de Louis E. Eliasberg Sr. et de D. Brent Pogue, avant d’être remis en vente aux enchères en 2021, une année décidément exceptionnelle pour les pièces de prestige.
L’enchère finale a atteint la somme extraordinaire de 8,4 millions de dollars (soit environ 8,5 millions d’euros aujourd’hui).
Considéré depuis longtemps comme la pièce la plus célèbre du monde, ce magnifique doublon Brasher de 1787 est le plus parfait des sept exemplaires connus. Mis en vente en 2021 par Heritage Auctions, il a aussitôt déclenché une effervescence dans le milieu de la numismatique, attisant la curiosité d’acheteurs des quatre coins du globe.
La pièce convoitée a finalement été adjugée à 9,36 millions de dollars (soit environ 9,5 millions d’euros aujourd’hui) et a même décroché, pour un temps, le titre de pièce en or la plus chère jamais vendue.
Véritable trésor national, le spécimen Neil-Carter est le tout premier dollar américain jamais frappé. En 2013, il entre dans l’Histoire en devenant la pièce la plus chère vendue aux enchères à 10 millions de dollars (soit environ 11,6 millions d’euros aujourd’hui).
Presque une décennie plus tard, en 2022, le magnifique exemplaire en argent change à nouveau de mains : la maison GreatCollections l’acquiert pour 12 millions de dollars (environ 10,3 millions d’euros).
En tête de notre classement, le dollar Saint-Gaudens Double Eagle de 1933. Frappée en pleine tourmente économique, la monnaie de cette année-là est fondue à la suite du rappel de l’or imposé en raison de la Grande Dépression. Cet exemplaire est le seul connu à être encore détenu par un particulier : une unicité qui explique sa formidable valeur.
Passée entre les mains du roi Farouk d’Égypte, collectionneur passionné, puis du créateur de chaussures de luxe Stuart Weitzman, la pièce d’exception a été adjugée en 2021 lors d’une vente chez Sotheby's pour la somme record de 18,9 millions de dollars (soit environ 19,1 millions d’euros aujourd’hui).
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