Oui, on peut être à la fois immensément riche… et incroyablement radin. Comme vous allez le découvrir, certains millionnaires semblent avoir des oursins dans le porte-monnaie.
Du géant de l’industrie qui refusait de payer la rançon pour sauver son propre petit-fils aux célébrités connues autant pour leur talent que pour leur avarice, voici un tour d’horizon des personnalités riches les plus pingres de l’histoire.
Tous les montants sont exprimés en dollars US, suivis d’une conversion en euros.
Adaptation française par Margaux Cervatius
Même si son histoire remonte à plus de 300 ans, cet avare notoire ferait pâlir de jalousie les fortunes d’aujourd’hui. Né en Angleterre en 1716 au sein d’une famille de riches agriculteurs, Daniel Dancer a assuré la gestion des 32 hectares de prairies et de terres agricoles de la famille après la mort de son père en 1735.
À sa mort, la fortune totale de Daniel Dancer s’élevait à 10 000 livres sterling, soit 1,85 milliard d’euros aujourd’hui. Pourtant, pour limiter ses dépenses, il se nourrissait de vieux os cuits et de boulettes de pâte bouillies. Les rares fois où il se lavait, il n’utilisait même pas de savon.
D’après les rumeurs, il aurait refusé de faire venir un médecin lorsque sa sœur est tombée gravement malade parce qu’il ne voulait pas débourser un seul centime. Elle est décédée des suites de sa maladie en 1766.
Après sa mort, Daniel Dancer a hérité des deux tiers de sa fortune de 2 000 livres sterling, ce qui représente environ 214 000 euros aujourd’hui. Toutefois, sa richesse l’a rendu paranoïaque : il a commencé à cacher de l’argent dans tous les recoins de sa maison et il allait même jusqu’à fermer sa chambre à clé et à entrer par la fenêtre.
Certains avancent qu’il a en partie inspiré le mesquin personnage d’Ebenezer Scrooge (illustration) dans le conte de Charles Dickens.
Surnommée la « sorcière de Wall Street », la femme d’affaires Hetty Green était connue pour son avarice, malgré une fortune estimée entre 100 et 200 millions de dollars à l’époque. En 1864, à la mort de son père, Hetty Green hérite de 7,5 millions de dollars, l’équivalent de 105 millions d’euros aujourd’hui. Elle utilise cet argent pour investir dans l’immobilier et les chemins de fer.
Hetty épouse Edward Henry Green, mais pas avant de lui avoir fait signer un contrat prénuptial qui garantit la séparation de leurs biens. Lorsqu’elle le voit dilapider sa fortune dans des dépenses de luxe, elle finit par le quitter.
Son avarice entre alors dans la légende. Paranoïaque à l’idée qu’on lui vole sa fortune, elle dort avec les clés de ses coffres de banque attachées à la taille et un pistolet à la main. Elle aurait même tenté de se soigner d’une hernie en s’enfonçant un bâton dans l’abdomen pour ne pas payer les frais d’hospitalisation.
Lorsque son fils se blesse à la jambe, elle tente de le faire soigner dans un hospice pour les pauvres, mais le personnel la refoule en la reconnaissant.
À la tête d’un empire du bois, Wellington Burt compte parmi les hommes les plus riches du début du XXᵉ siècle, mais certainement pas parmi les plus généreux.
Né en 1831 dans le Michigan, il bâtit sa fortune durant la « ruée vers l’or vert », alors que l’industrie forestière est en plein essor. Il investit aussi avec succès dans le sel, les chemins de fer et les mines de fer. Pourtant, malgré sa richesse colossale, il se détourne de sa famille à qui il ne lèguera qu’une part infime de son héritage.
Dans son testament, Wellington Burt stipulait qu’aucun de ses enfants ni petits-enfants ne recevrait un centime de sa fortune, estimée à 100 millions de dollars à l’époque, soit environ 1,3 milliard d’euros aujourd’hui. Il prévoyait que ses descendants ne pourraient accéder à l’héritage que 21 ans après la mort de son dernier petit-enfant survivant.
À ses enfants, il n’a laissé qu’une pension annuelle allant de 1 000 à 5 000 dollars, soit l’équivalent de 12 900 à 64 700 euros aujourd’hui. Une répartition très inégale : son fils préféré touchait 30 000 dollars par an (environ 380 000 euros actuels), tandis que l’une de ses filles n’a jamais rien reçu.
Ce n’est qu’en 2011, près d’un siècle après sa mort, que la succession a finalement été partagée entre douze de ses descendants… qu’il n’avait jamais connus.
Dernier souverain de l’État d’Hyderabad, en Inde, Othman Alî Khân fut un temps l’homme le plus riche du monde, avec une fortune estimée à 2 milliards de dollars en 1937, soit environ 32,8 milliards d’euros aujourd’hui.
Son règne fut marqué par des habitudes pour le moins excentriques : capable de dépenser des millions en bijoux et diamants, il refusait pourtant de débourser 35 roupies pour remplacer une couverture élimée jusqu’à la trame.
On raconte que ce monarque réputé pour sa radinerie portait pendant des mois les mêmes vêtements rapiécés et qu’il n’hésitait pas à soutirer des cigarettes à ses invités… avant de récupérer leurs mégots pour les fumer aussi.
Obsédé par la sécurité de ses innombrables trésors, il dissimulait pierres précieuses, perles et pièces d’or dans des camions entreposés dans une chambre forte souterraine, prêt à fuir le pays avec toute sa fortune en cas de danger. Il a tout de même contribué à l’effort de défense de l’Inde en faisant don de malles remplies de pièces d’or au National Defence Fund, à condition, toutefois, qu’on lui restitue les malles une fois vidées.
Icône du cinéma muet, Charlie Chaplin s’est imposé grâce à son personnage de Charlot, le vagabond attendrissant. Mais rares sont ceux qui connaissent son rapport particulier à l’argent, sans doute lié à une enfance marquée par la misère.
En 1916, il touchait 10 000 dollars par semaine, soit l’équivalent de 217 000 euros aujourd’hui, mais restait extrêmement avare. Marlon Brando ira même jusqu’à le qualifier de tyran égoïste et de pingre.
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On raconte que lorsqu’il sortait dîner avec des amis, Charlie Chaplin emportait rarement de l’argent liquide et ne payait jamais l’addition en entier. Et ce n’étaient pas seulement les petites dépenses qu’il cherchait à éviter.
Pour économiser sur la construction de sa maison à Beverly Hills, il aurait fait appel aux menuisiers de ses plateaux de tournage. Mais la ruse s’est retournée contre lui : la maison a commencé à tomber en ruine et a hérité du surnom de « Breakaway House », littéralement « la maison qui s’écroule ».
Selon la rumeur, lorsque Charlie Chaplin sortait dîner avec des amis, il avait rarement de l’argent liquide sur lui et ne réglait jamais la totalité de l’addition. Et, pour lui, toutes les économies étaient bonnes à prendre, visiblement.
Il avait beau être l’homme le plus riche du monde de son vivant, J. Paul Getty était du genre avare. Né en 1892, il a pris les rênes de l’entreprise pétrolière de son père en 1930 et l’a transformée en une entreprise valorisée à plus d’un milliard de dollars.
Connu pour son avarice, il aurait même installé une cabine téléphonique dans sa propre maison afin d’éviter que ses invités ne fassent grimper sa facture. Mais il aurait atteint des sommets de pingrerie en 1973, lorsque son petit-fils a été kidnappé.
John Paul Getty III (photo), petit-fils du milliardaire, est enlevé à Rome par un gang qui réclame une rançon de 17 millions de dollars, l’équivalent de 84 millions d’euros aujourd’hui, pour le libérer sain et sauf. Une somme dérisoire au regard de la fortune colossale de Getty. Pourtant, le magnat refuse catégoriquement de payer. Sa réponse : « J’ai 14 petits-enfants, et si je verse un centime, les 13 autres seront enlevés à leur tour ».
Âgé de 16 ans, le jeune homme est resté otage pendant trois mois. Ce n’est qu’après avoir reçu un morceau d’oreille de son petit-fils que Getty a finalement accepté de verser 3 millions de dollars, soit l’équivalent de 14,7 millions d’euros aujourd’hui, la somme maximale déductible fiscalement. Le reste a été avancé à son petit-fils sous forme de prêt, qu’il a dû rembourser, avec un taux d’intérêt de 4 %, une fois libéré.
Cary Grant était peut-être l’un des acteurs les plus riches de son époque, mais sa générosité était loin d’être à la hauteur de sa fortune, estimée à 60 millions de dollars, environ 129 millions d’euros aujourd’hui, au moment de sa mort en 1986.
Un peu comme dans une colocation étudiante, Cary Grant traçait des repères sur ses bouteilles de lait pour vérifier si l’un de ses domestiques y avait touché. Il faisait même payer la lessive à ses invités et réclamait 25 cents pour un autographe.
Après son mariage avec Barbara Hutton (photo), richissime héritière de l’empire Woolworth, la presse les surnomme « Cash and Cary », un clin d’œil aux habitudes dépensières de son épouse, même si Grant ne partage en rien le train de vie extravagant de la jeune femme.
Magnat du transport maritime à la tête de la plus grande flotte privée au monde, Aristote Onassis possédait une fortune estimée à 500 millions de dollars à sa mort en 1975, soit l’équivalent de 2,3 milliards d’euros aujourd’hui.
Il a été le second mari de Jackie Kennedy, veuve de John F. Kennedy et, selon certains, son deuxième époux avare. Des rumeurs affirmaient déjà que JFK se disputait régulièrement avec elle à propos de ses dépenses et de ses factures de shopping.
L’homme d’affaires détestait dépenser, au point de faire des économies absurdes. Il refusait par exemple de porter un manteau pour éviter les frais de vestiaire.
Pire encore, il n’hésitait pas à récupérer des pâtes jetées à la poubelle, exigeant qu’on lui explique pourquoi on les avait gaspillées.
Surnommée la « reine des radines », la magnat de l’immobilier Leona Helmsley s’est illustrée par son avarice notoire et son refus de payer ses employés. Née en 1920, elle s’est fait un nom dans la promotion immobilière avant d’épouser Harry Helmsley, avec qui elle a contribué à faire prospérer l’empire Helmsley Hotels, valorisé à 5 milliards de dollars (environ 4,6 milliards d’euros).
Détestée par ses salariés, elle a notamment refusé de régler une facture de 88 000 dollars à un entrepreneur, et a régulièrement bloqué des paiements à ses prestataires tout en dépensant des fortunes pour son propre confort.
Leona Helmsley se croyait aussi au-dessus des lois fiscales. Elle aurait un jour lancé à sa femme de ménage : « Nous, on ne paie pas d’impôts… Il n’y a que les petites gens qui en paient ». Une arrogance qui finit par la rattraper, lorsque l’on découvre que le couple a utilisé 4 millions de dollars de fonds de l’entreprise, environ 3,7 millions d’euros, pour rénover sa résidence personnelle.
En 1989, elle est condamnée à quatre ans de prison. Son mari, victime de plusieurs AVC et souffrant de pertes de mémoire, est quant à lui jugé inapte à comparaître.
Ingvar Kamprad a révolutionné le monde de l’ameublement en fondant IKEA en 1943. Si l’enseigne suédoise est devenue un symbole du mobilier à petits prix, c’est en grande partie grâce à la frugalité presque obsessionnelle de son créateur.
Chez IKEA, l’aversion au gaspillage est une valeur fondatrice. En 1976, une note interne signée par Kamprad lui-même affirmait : « Le gaspillage des ressources est un péché mortel chez IKEA ».
En 2015, la fortune d’Ingvar Kamprad et de sa famille était estimée à environ 3,5 milliards de dollars, soit près de 3 milliards d’euros. Et pourtant, loin des standards des ultra-riches, la famille roulait encore dans une Volvo 240 GL de 1993. Le véhicule a servi pendant vingt ans, jusqu’à ce qu’il rende l’âme.
Kamprad achetait ses vêtements dans des marchés aux puces et ne se faisait couper les cheveux que dans des pays en développement, où c’était moins cher, selon le journal britannique The Guardian. Même en voyage, il restait fidèle à ses principes : jamais de première classe, toujours en classe éco.
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