Le testament du commun des mortels est généralement plutôt simple. Toutefois, certains ne se contentent pas de transmettre leur patrimoine à leurs proches après leur disparition.
De William Shakespeare à Karl Lagerfeld, lisez la suite pour découvrir ces dernières volontés choquantes ou surprenantes. Toutes les valeurs sont en dollars US.
Adaptation française par Laure Bartczak
L’homme d’affaires danois Lars Emil Bruun (sur la photo) a bâti sa fortune en 1883 en fondant une entreprise d’emballage et de vente en gros de beurre. Grand passionné de numismatique, il a consacré 60 ans à rassembler une collection exceptionnelle de pièces, billets et médailles.
À sa mort en 1923, il laisse derrière lui l’une des collections les plus prestigieuses au monde. Mais son testament réserve une surprise : une demande pour le moins inhabituelle…
Bruun souhaitait que ses trésors servent de réserve d’urgence pour la collection nationale du Danemark, afin de la protéger en cas de menace. Il avait stipulé qu’après 100 ans, si celle-ci restait intacte, l’ensemble de ses pièces personnelles pourrait être vendu au profit de ses descendants.
Composée d’environ 20 000 pièces, la collection était assurée pour l’équivalent de 68,5 millions d’euros aujourd’hui. Fidèle à ses volontés, elle a été précieusement conservée pendant plus d’un siècle. En 2024, un premier lot a été mis aux enchères à Copenhague, atteignant la somme de 14,82 millions d’euros.
Lorsque le célèbre créateur de mode Karl Lagerfeld meurt en 2019, il laisse derrière lui une fortune de 200 millions de dollars (l’équivalent de 233 millions d’euros aujourd’hui).
Un an plus tôt, le directeur artistique de Chanel et Fendi évoquait son testament lors d’une interview avec le magazine français Numéro. Il annonce alors avoir choisi un héritier surprenant pour sa succession.
Lagerfeld affirme que Choupette, sa précieuse chatte Sacré de Birmanie, recevra une part substantielle de son héritage. Choyée comme une véritable star, elle est connue pour avoir ses propres domestiques, poser lors de séances photo régulières et être suivie par des centaines de milliers d’abonnés sur Instagram. Plus qu’un simple animal de compagnie, elle occupe une place centrale dans la vie du créateur. Rien d’étonnant, donc, à ce qu’il ait tenu à assurer son bien-être après sa disparition.
Toutefois, Choupette n’est pas l’unique héritière de « papa ». Avec son habituelle pointe d’ironie, Lagerfeld précise : « Ne vous inquiétez pas, il y en a assez pour tout le monde ».
Le chimiste et spécialiste de la conservation des aliments Fred Baur (sur la photo) a été un inventeur prolifique tout au long de sa carrière chez Procter & Gamble. Il a déposé des brevets pour une multitude d’innovations pratiques, allant des huiles de cuisson spécifiques à la crème glacée lyophilisée.
Mais son invention la plus célèbre reste sans conteste un élément emblématique du monde de l’emballage : le tube de Pringles.
Baur était tellement fier de son invention qu’il a formulé une demande des plus insolites dans son testament : ses cendres devaient être déposées dans un tube de Pringles.
À son décès en 2008, sa famille a tenu à respecter son souhait. Une partie de ses cendres a ainsi été placée dans un tube de Pringles, qui a ensuite été conservé au Arlington Memorial Gardens de Cincinnati, aux États-Unis.
Les dernières volontés de Leona Helmsley, la puissante magnat de l’immobilier surnommée la « reine de la Méchanceté » à New York, décédée en août 2007, ont contribué à réhabiliter son image.
En effet, elle lègue la majeure partie de sa fortune, estimée à 8 milliards de dollars (environ 11,3 milliards d’euros aujourd’hui), à la fiducie familiale, qui finance de nombreux projets dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la conservation.
Mais, à l’image de Karl Lagerfeld, Leona Helmsley a également réservé une belle part de son héritage à son fidèle compagnon à quatre pattes…
Peu réputée pour son amour du genre humain, Leona Helmsley réserve à son chien adoré, Trouble, un fonds fiduciaire de 12 millions de dollars – somme finalement réduite à 2 millions de dollars (environ 2,8 millions d’euros aujourd’hui) – tout en déshéritant deux de ses petits-enfants.
Elle va encore plus loin en exigeant que les milliards de dollars légués à son fonds de bienfaisance soient exclusivement consacrés au bien-être des chiens, et non aux êtres humains.
L’excentrique aristocrate portugais Luis Carlos de Noronha Cabral da Camara a fait le bonheur de 70 inconnus à sa mort en 2007.
N’ayant pas d’enfants pour hériter de son patrimoine, cet homme d’affaires fortuné décide alors de tout léguer à 70 personnes choisies au hasard dans l’annuaire téléphonique de Lisbonne.
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Les noms sont choisis devant deux témoins lors de la rédaction de son testament en 1994.
Sans surprise, lorsque les notaires contactent les bénéficiaires pour leur annoncer qu’ils héritent d’un somptueux appartement de douze pièces à Lisbonne, d’une vaste demeure à la campagne et de plusieurs dizaines de milliers d’euros, certains peinent à y croire et s’imaginent être la cible d’une escroquerie.
L’humoriste américain populaire du XXe siècle Jack Benny aurait eu une relation conjugale mouvementée. Marié pendant 47 ans, le couple était connu pour ses chamailleries constantes et ses disputes passionnées.
Néanmoins, ils s’adoraient. Lorsque Jack Benny décède le 26 décembre 1974, sa femme Mary est dévastée par le chagrin.
Peu de temps avant sa mort, Benny modifie son testament pour y inclure l’une des clauses testamentaires des plus romantiques. Il laisse une importante somme d’argent à un fleuriste local afin qu’il envoie à la veuve de Benny chaque jour une rose rouge, jusqu’à la fin de sa vie.
Mary décède huit ans après son mari. Elle aura reçu plus de 3 000 roses jusqu’à sa mort.
La chanteuse Janis Joplin meurt tragiquement le 4 octobre 1970. Deux jours avant son décès, la légende de la musique modifie son testament et y consacre un généreux montant de 2 500 dollars (soit environ 19 800 euros aujourd’hui) à l’organisation d’une soirée arrosée, « pour que mes amis puissent s’amuser après mon départ », à l’image de Joplin et de son mode de vie.
Les invitations sont envoyées avec la mention « Drinks are on Pearl » (en français : « c’est Pearl qui régale ») et la fête se déroule trois semaines après la mort de Joplin au Lion’s Share de San Anselmo, en Californie, le club préféré de la chanteuse et son lieu de prédilection pour boire un verre.
Au total, 200 de ses plus proches amis y auraient assisté.
La légendaire pin-up lègue tous ses biens, y compris son mobilier, ses vêtements et ses bijoux à son coach et mentor, Lee Strasberg.
Dans son testament, Monroe stipule qu’elle souhaite que ses effets personnels soient partagés entre ses amis, ses collègues, « et ceux à qui je suis dévouée » après sa mort, survenue tragiquement en 1962.
Au lieu de cela, Strasberg conserve précieusement sa collection de souvenirs, voyant leur valeur grimper jusqu’à sa mort en 1982. Le legs passe ensuite à la troisième femme de Strasberg, Anna, qui empoche la coquette somme de 13,4 millions de dollars (soit 23,6 millions d’euros aujourd’hui) lors d’une vente chez Christie’s en 1999.
Parmi les objets mis aux enchères figurent la célèbre robe Happy Birthday portée par la star lors de l’anniversaire de John Fitzgerald Kennedy, qui part pour 1 million de dollars (soit 1,8 million d’euros aujourd’hui), ainsi que le piano quart de queue de Marilyn Monroe, acquis par la chanteuse Mariah Carey pour 600 000 dollars (soit 1 million d’euros aujourd’hui).
Selon une histoire étonnante publiée dans le journal américain Pittsburgh Post Gazette, Corin Ward, une actrice en difficulté, devient riche du jour au lendemain lorsqu’elle hérite de la fortune du « Dr Meszaros » en 1930.
Originaire de Vienne, en Autriche, Corin Ward n’a jamais entendu parler de son bienfaiteur. Mais grâce à la générosité de ce dernier, elle s’est soudain enrichie de 50 000 dollars, soit l’équivalent de 893 000 euros aujourd’hui.
On pense que le Dr Meszaros est tombé amoureux de Ward après l’avoir vue jouer. Comme il n’a ni femme ni enfant, il choisit de léguer tous ses biens à l’actrice.
L’histoire relatant comment le Dr Meszaros, alors d’un âge avancé, a choisi de léguer ses biens à l’actrice est décrite comme un acte romantique dans l’article. « Il semble qu’il ait été un médecin très prospère, mais qu’il ait mené une vie solitaire [et] n’ait jamais eu le courage de parler à la femme qu’il admirait le plus au monde ».
Showman jusqu’au bout, le génie incontesté de l’évasion et magicien talentueux Harry Houdini meurt le jour d’Halloween en 1926, laissant dans son testament une instruction parfaitement surnaturelle.
De son vivant, Houdini était fasciné par le paranormal et était convaincu qu’il pourrait entrer en contact avec sa femme Beatrice depuis l’au-delà.
Le testament de Houdini contient une requête spéciale : il demande à son épouse d’organiser une séance de spiritisme annuelle. Le pionnier de la magie inclut un code ésotérique à dix chiffres que son esprit utiliserait, afin que Béatrice (photographiée ici avec lui) sache qu’il s’agit bien de lui.
Mme Houdini respecte les souhaits de son défunt mari, organisant des séances une fois par an pendant les dix années suivant sa mort. Mais il ne s’est jamais manifesté.
Lorsque l’avocat canadien Charles Vance Millar s’éteint en 1926, il laisse derrière lui un testament des plus singuliers. Parmi ses nombreuses dispositions insolites, il lègue une maison de vacances en Jamaïque à trois avocats notoirement connus pour leur inimitié réciproque.
La plus stupéfiante de ses instructions : que sa fortune de 600 000 dollars, soit l’équivalent de 10 millions d’euros aujourd’hui, revienne à la famille ayant eu le plus d’enfants au cours des dix prochaines années.
Certains pensent que Millar, partisan notoire du contrôle des naissances (mais aussi farceur invétéré), voulait que ce legs soit considéré comme une forme de commentaire social. Quelles que soient ses motivations, son testament a déclenché à Toronto ce que l’on a appelé le « Grand derby de la cigogne », au cours duquel les familles se sont affrontées pour mettre au monde le plus grand nombre d’enfants.
Finalement, quatre femmes qui ont chacune donné naissance à neuf enfants au cours de la décennie – Lucy Timleck, Kathleen Nagle, Annie Smith et Isabel MacLean – ont reçu 125 000 dollars chacune, soit l’équivalent d’environ 2,7 millions d’euros aujourd’hui.
William Shakespeare amasse une fortune non négligeable au cours de sa brillante carrière. À sa mort en avril 1616, le Barde est un homme très riche.
Le testament de Shakespeare est rédigé un mois avant sa mort et prévoit des dispositions généreuses pour ses enfants et pour les autres membres de sa famille. Mais sa femme Anne Hathaway n’y est pas mentionnée.
Shakespeare lègue à son épouse son « deuxième meilleur » lit et pas grand-chose d’autre. Il convient toutefois de souligner que les lits sont particulièrement prisés et précieux à cette période de l’histoire. Malgré tout, Anne Hathaway aurait eu droit à un tiers de la succession de son mari, conformément à la loi en vigueur en Angleterre à l’époque.
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