Dans un monde fragilisé par les conflits, la menace nucléaire et les pandémies, une enclave secrète, enfouie dans les terres sauvages du Midwest américain, s’était préparée à l’impensable bien avant l’apparition du Covid-19.
Faites défiler le diaporama pour pénétrer à l’intérieur de ce refuge apocalyptique de la taille d’une petite ville, conçu pour abriter 5 000 personnes si le pire devait se produire. Mais qui a eu l’idée d’un tel refuge ? Jugé fou par certains, visionnaire pour d’autres, découvrez l’homme derrière cette entreprise hors norme.
Adaptation française par Charline Pelletier
Cachée dans les Black Hills isolées du Dakota du Sud, Vivos xPoint est la plus grande communauté survivaliste autoproclamée au monde.
Vu du ciel, le site ressemble simplement à une vaste étendue de terre vallonnée. En réalité, chaque petite colline abrite un bunker souterrain.
L’histoire de ce complexe débute en 1942, peu après l’entrée des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale. L’armée y fonde Fort Igloo, un immense dépôt de munitions officiellement baptisé « Black Hills Ordnance Depot ». Il doit alors son appellation aux centaines de structures en béton armé conçues pour entreposer armes et explosifs en toute sécurité.
À son apogée, la base accueillait de nombreux travailleurs et leurs familles. Fermée en 1967, elle avait depuis été laissée à l’abandon.
En 2016, Robert Vicino, magnat de l’immobilier, acquiert ce terrain auprès d’un éleveur de la région. Huit ans plus tôt, il avait fondé Vivos, un réseau mondial d’abris souterrains conçus pour survivre à l’Apocalypse.
Avec ses bunkers en béton capables de résister aux explosions, l’ancien site militaire de Fort Igloo correspondait parfaitement à son projet d’enclave survivaliste à grande échelle.
Depuis près de dix ans, Robert Vicino se consacre à la construction d’abris souterrains. Il a lancé ses premiers bunkers en 2012 et considère aujourd’hui cette entreprise comme la mission de sa vie.
« Ce n’est pas un choix. C’est une nécessité. Il y a des milliers de personnes qui pensent que nous vivons une époque très dangereuse. Un événement menant à l’extinction va se produire », confie-t-il à Netflix lorsqu’une équipe de tournage visite le site en 2018.
« Mon objectif est simple : bâtir autant d’abris que possible et protéger le plus grand nombre de personnes avant qu’il ne soit trop tard », ajoute-t-il.
Vivos xPoint occupe une position stratégique qui répond parfaitement à la vision de Vicino. Niché dans l’une des zones les plus sûres d’Amérique du Nord, ce bastion est situé à plus de 160 km des cibles nucléaires militaires connues les plus proches.
Perché à 1 150 mètres d’altitude, le site est éloigné de tout grand plan d’eau et bénéficie d’un climat relativement doux, limitant ainsi les risques liés aux phénomènes météorologiques extrêmes.
Presque aussi grand que Manhattan, Vivos xPoint s’étend sur 47 km² de terrain sécurisé, ses 575 bunkers disposés le long de 160 km de routes privées.
Véritable forteresse, l’enceinte clôturée ne dispose que d’un seul point d’entrée et de sortie. Surveillée en permanence par une équipe de sécurité composée d’anciens militaires, toute intrusion peut être facilement repérée dans un rayon de 5 km.
Depuis la pandémie de coronavirus, Vivos affirme que la demande pour ses bunkers a explosé, avec une hausse de plus de 1 000 % des candidatures et demandes d’une année sur l’autre, tandis que les ventes annuelles de l’entreprise ont bondi de 400 %.
Pour Vivos, ces abris souterrains sont bien plus que de simples abris : ils représentent un « plan de secours pour l’humanité », une garantie en cas de catastrophe mondiale.
Intégrer Vivos xPoint n’est pas une tâche aisée.
Les candidats doivent d’abord soumettre une demande d’adhésion en précisant leurs compétences et domaines d’expertise, susceptibles d’être précieux en cas d’effondrement global. Après un examen rigoureux, seuls les profils les plus qualifiés sont sélectionnés et invités à intégrer le complexe.
Si leur dossier est approuvé, les candidats ont la possibilité d’acquérir l’un des bunkers en béton du complexe. Conçus par l’armée américaine pour encaisser une explosion en milieu clos d’environ 227 tonnes, ces abris comptent parmi les plus solides jamais construits.
Ces structures semi-enterrées disposent de cloisons épaisses et d’une porte anti-souffle en acier, hermétiquement scellée pour empêcher toute infiltration d’eau, d’air ou de gaz. D’épaisses buttes de terre recouvrant leurs toits en forme de dôme offrent une protection supplémentaire.
Si vous aimez ce contenu, ajoutez un like et cliquez sur Suivre en haut de la page pour accéder à d’autres articles de loveMONEY.
Selon le site web de Vivos, il est possible d’acquérir un bunker privé moyennant un prix de 55 000 dollars (54 000 €), auquel s’ajoute un loyer annuel de 1 000 dollars (975 €) par abri.
Les unités sont vendues sans mobilier ni équipement. Un aménagement complet est disponible moyennant un supplément qui peut atteindre les 75 000 dollars (73 000 €), en fonction de la finition voulue. Le bunker d’exposition de Vivos montre l’étendue des aménagements possibles…
Dans la série Amazing Interiors de Netflix (2018), Robert Vicino dévoile aux téléspectateurs un prototype de ses bunkers, caché derrière d’imposantes portes blindées. L’émission met en avant l’aménagement de cette unité, destinée à démontrer aux futurs acheteurs tout le potentiel de ces vestiges militaires.
Pour transformer ce bunker fortifié, abandonné depuis les années 1960, en un espace adapté à la vie moderne, une rénovation complète a été nécessaire. Au-delà du réaménagement intérieur, il a fallu intégrer ce que Vicino appelle les « systèmes mécaniques de sécurité vitale », conçus pour faire face à toute catastrophe.
À l’intérieur, le produit fini est étonnant. D’une superficie d’environ 2 200 mètres carrés, chaque abri est conçu pour héberger entre 10 et 24 personnes, avec des provisions suffisantes pour tenir un an ou plus sans avoir à sortir.
Les conditions de vie à l’intérieur sont loin d’être précaires. Le modèle équipé offre un plan d’étage spacieux et ouvert, avec des planchers en bois et des espaces de vie séparés.
Une cuisine-salle à manger et un espace de détente offrent un aménagement pratique et convivial. Les rangements peuvent être optimisés avec l’ajout d’un grenier.
Ce prototype propose quatre chambres et deux salles de bains, mais les acheteurs peuvent personnaliser leur abri selon leurs envies.
La cuisine compacte dispose de tous les équipements nécessaires : réfrigérateur, four de taille standard, espace petit-déjeuner…
Plutôt que de s’adresser à l’élite comme le font certaines entreprises spécialisées dans les bunkers, Vivos affirme que ses membres sont des « personnes ordinaires, bien éduquées, qui ont une conscience aiguë de ce qui se passe aujourd’hui dans le monde ».
Entièrement autonomes, les bunkers sont équipés de panneaux solaires et de turbines éoliennes leur assurant une alimentation énergétique continue en cas de coupure générale du réseau.
L’eau, captée depuis deux puits souterrains, est stockée dans des réservoirs en béton armé avant d’être acheminée vers chaque abri via un réseau dédié.
En plus de leurs espaces de vie confortables et conviviaux, les bunkers sont équipés de dispositifs conçus pour limiter la propagation des germes et des gaz nocifs.
Vivos indique : « tous nos abris sont dotés d’épurateurs d’air capables de filtrer les agents pathogènes et les particules radioactives avant qu’ils ne pénètrent sous terre ».
Contrairement aux abris antiatomiques construits dans les sous-sols et les arrière-cours des maisons pendant la guerre froide, où toute une famille se réfugiait souvent dans une seule pièce fortifiée, les abris souterrains de Vivos xPoint proposent plusieurs chambres privées.
L’espace au sol est suffisant pour y aménager une chambre principale spacieuse comme celle-ci, dotée d’armoires et de mobilier qu’on pourrait retrouver dans une maison classique.
Des chambres équipées de lits superposés peuvent être aménagées, une solution idéale pour les plus jeunes… et pour éviter les disputes !
D’après la société, ces abris sont conçus pour résister à toutes les menaces, qu’il s’agisse d’explosions ou de retombées radioactives. Leurs occupants peuvent dormir sur leurs deux oreilles !
Même en cas de catastrophe mondiale, s’abriter ne signifie pas renoncer au confort.
Le modèle présenté par Vivos est doté d’une salle de bains complète avec toilettes sèches, baignoire et douche. Un bain chaud et relaxant reste donc tout à fait envisageable.
Pour les survivalistes en quête de confort et d’élégance, les options de personnalisation ne manquent pas.
Sur cette photo, on peut voir le plan d’étage haut de gamme de Vivos, qui nous donne un aperçu du bunker de luxe qui peut être conçu – à condition d’y mettre le prix. Ce modèle exclusif inclut même un home cinéma, un refuge parfait pour un milliardaire.
Sur cette photo, on peut voir que l’intérieur dévoile une série d’aménagements haut de gamme : table de billard, bar et même des fenêtres LED simulant une vue sur l’extérieur. Si la fin du monde devait arriver, il y a pire comme plan B !
La chambre principale est tout aussi extravagante, avec son plancher en bois poli, ses murs d’apparat et son éclairage tamisé digne d’un palace. On est bien loin d’un simple bunker de survie !
Le prix de cette version ultra-luxueuse n’est pas communiqué, mais on devine aisément qu’il affiche plusieurs zéros…
Les abris de survie modernes ont manifestement le vent en poupe. Ici, Robert Vicino fait visiter le bunker d’exposition à Megan et Michael, des acheteurs potentiels.
Megan explique ainsi son choix d’investir dans un bunker : « Si quelque chose devait arriver, qu’il s’agisse d’une catastrophe ou d’une guerre…Le simple fait de savoir que nous avons un endroit où nous pouvons nous réfugier, avec de la nourriture, des vêtements, tout ce qu’il nous faut, c’est extrêmement rassurant ».
Lorsque la pandémie a frappé en 2020, Vivos a observé une hausse soudaine des investissements dans ses bunkers, certains acheteurs n’hésitant pas à se retrancher dans leurs abris.
Vivos prévoit d’enrichir le site avec de nouvelles installations, dont un jacuzzi, un spa et un théâtre, mis à disposition des membres une fois qu’ils pourront sortir en toute sécurité.
Pour l’entreprise, ces villages de bunkers sont le dernier espoir de l’humanité.
« Nous le faisons pour offrir aux générations futures une chance de survivre, de sortir un jour du bunker, de regarder autour d’eux et de se dire qu’ils peuvent tout recommencer », explique Robert Vicino.
Vous avez aimé ce contenu ? Ajoutez un like et cliquez sur le bouton Suivre en haut de la page pour découvrir d’autres articles de loveMONEY.