L’aide étrangère est essentielle pour les pays à faible revenu. L’Aide publique au développement (APD) soutient la croissance économique dans des secteurs clés comme la santé, l’éducation ou encore les infrastructures. Pour les nations les plus pauvres, elle peut représenter jusqu’aux deux tiers de l’ensemble de leur financement extérieur.
Les Nations unies recommandent aux pays les plus riches de consacrer 0,7 % de leur revenu national brut (RNB) à l’aide étrangère. Mais rares sont ceux qui atteignent réellement cet objectif.
Découvrez, grâce aux données de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) pour l’année 2023, quels sont les pays les plus généreux… et ceux qui le sont beaucoup moins.
Adaptation française par Aurélie Blain et Laëtitia Lord
La Corée du Sud se distingue comme le seul pays à être passé du statut de bénéficiaire à celui de donateur d'aide publique au développement (APD). Toutefois, ses contributions restent modestes.
Entre 2021 et 2022, le pays a augmenté son APD de 0,16 % à 0,17 % de son revenu national brut (RNB). Cependant, le montant total des dons a légèrement diminué, passant à 2,8 milliards de dollars (environ 2,59 milliards d'euros). En 2023, le pourcentage du RNB consacré à l'aide est resté stable, mais le montant en dollars a augmenté pour atteindre 3,16 milliards de dollars (environ 2,92 milliards d'euros).
La Corée du Sud affiche néanmoins des ambitions plus audacieuses en matière d'aide internationale. Elle a multiplié ses engagements financiers, promettant par exemple 70 millions de dollars (environ 64,7 millions d'euros) à Gavi, l'Alliance du vaccin. De plus, elle prévoit de doubler son budget destiné aux pays insulaires du Pacifique pour le porter à 40 millions de dollars (environ 37 millions d'euros) d'ici 2027.
Le Portugal a versé 530 millions de dollars (environ 489 millions d’euros) en 2023, soit 0,19 % de son revenu national brut (RNB) — un léger recul par rapport aux 0,21 % enregistrés l’année précédente. Cela dit, ses dons en matière d’aide publique au développement suivent une tendance générale à la hausse depuis 2018.
Les chiffres plus élevés de 2022 s’expliquent par une aide exceptionnelle apportée après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ainsi que par un soutien accru aux pays en développement pour faire face à la pandémie de COVID-19. Plusieurs de ces bénéficiaires étaient des pays africains lusophones.
En 2023, l’Australie a consacré 3,25 milliards de dollars (environ 3 milliards d’euros) à l’aide étrangère, soit 0,19 % de son revenu national, un pourcentage identique à celui de 2022. Ce taux est en nette baisse par rapport à 2012, où il atteignait 0,36 %.
Le gouvernement australien a toutefois annoncé son intention d’augmenter progressivement ses contributions, avec un objectif de croissance de 2,5 % par an, selon son budget 2023-2024. Le prochain rapport de l’OCDE pourrait donc refléter cette dynamique.
Une grande partie de cette aide est destinée aux pays les plus pauvres de la région indo-pacifique. Sur les quatre prochaines années, Canberra prévoit d’augmenter son aide au Pacifique de 900 millions de dollars australiens (environ 522 millions d’euros).
La République tchèque avait considérablement augmenté ses dons au début de la décennie, mais la part de son revenu national consacrée à l’aide a reculé en 2023, passant de 0,38 % à 0,24 %. En valeur absolue, cela représente environ 810 millions de dollars (environ 748 millions d’euros).
Selon le gouvernement tchèque, le chiffre élevé de l’année précédente s’explique principalement par les coûts exceptionnels liés à l’accueil des réfugiés ukrainiens, ce qui justifie la baisse enregistrée en 2023. Il souligne néanmoins avoir financé plus de 400 projets dans plus de 80 pays.
La Slovénie a consacré 160 millions de dollars (environ 148 millions d’euros) à l’aide étrangère en 2023, soit 0,24 % de son revenu national brut (RNB). Cela représente une baisse de 40 millions de dollars (environ 37 millions d’euros) et de 0,05 point par rapport à 2022, année où les coûts liés à l’accueil des réfugiés fuyant la guerre d’agression menée par la Russie en Ukraine avaient temporairement gonflé les chiffres.
Selon l’OCDE, la Slovénie a une influence notable dans le domaine de l’aide internationale, en dépit de sa taille modeste, notamment grâce à son engagement dans les Balkans, où son action est particulièrement appréciée. Le pays vise à porter son APD à 0,33 % de son RNB d’ici la fin de la décennie, mais comme le souligne l’OCDE, ses finances actuelles ne sont pas encore à la hauteur de cette ambition.
Comme la Slovénie, l’Espagne a vu son aide publique au développement (APD) fortement augmenter en 2022 en raison des coûts dits « des réfugiés dans les pays donateurs », liés à l’accueil des personnes fuyant la guerre en Ukraine. Ces dépenses exceptionnelles ayant diminué, le niveau d’aide est redescendu en 2023.
Madrid a consacré 0,24 % de son revenu national à l’aide internationale, contre 0,3 % l’année précédente. Cela représente 3,88 milliards de dollars (environ 3,58 milliards d’euros), contre 4,3 milliards de dollars (environ 3,96 milliards d’euros) en 2022.
L’ONG Oxfam a critiqué l’inclusion de ces coûts dans le calcul de l’APD, estimant qu’« il ne s’agit pas d’aide au développement », puisqu’ils sont dépensés sur le territoire national.
Les États-Unis restent de loin le plus grand donateur mondial en valeur absolue : en 2023, ils ont versé la somme colossale de 64,69 milliards de dollars (environ 59,7 milliards d’euros) aux pays les plus pauvres. Mais rapportée à la taille gigantesque de l’économie américaine, cette aide apparaît moins impressionnante : elle ne représente que 0,24 % du revenu national brut (RNB). Les principaux bénéficiaires ont été l’Ukraine, le Moyen-Orient et l’Afrique.
L’aide américaine est toutefois en pleine tourmente avec l’arrivée de la nouvelle administration Trump. Le milliardaire Elon Musk, allié du président et désormais chargé de réduire la taille du gouvernement fédéral, a qualifié l’agence d’aide USAID d’« irrécupérable » et a engagé des démarches pour la fermer. Une décision aussitôt suspendue par un juge fédéral. Quelle que soit l’issue juridique, il semble inévitable que la part du RNB américain consacrée à l’aide internationale diminue encore dans les années à venir.
Les coûts liés à l’accueil des réfugiés dans les pays donateurs se font clairement sentir dans les statistiques. Grâce à eux, l’Italie a elle aussi vu sa contribution financière à l’aide internationale augmenter jusqu’en 2022, avant de retomber l’année suivante.
En 2023, le pays a consacré 0,27 % de son revenu national à l’aide publique au développement, soit 6,12 milliards de dollars (environ 5,65 milliards d’euros). Cela fait de l’Italie le huitième plus grand donateur en valeur absolue parmi les membres du Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE.
Malgré ce classement honorable, le pays reste en dessous de la moyenne du CAD, qui s’élève à 0,37 % du RNB, et bien loin de l’objectif fixé par les Nations unies à 0,7 %
La Lituanie a versé 210 millions de dollars (environ 194 millions d’euros) en aide internationale en 2023, soit 0,3 % de son revenu national brut (RNB). En 2021, elle n’avait alloué que 86 millions de dollars (environ 79 millions d’euros), soit 0,14 % de son RNB — une progression spectaculaire de 144 % en seulement deux ans.
Comme de nombreux autres pays, cette hausse s’explique en grande partie par l’augmentation de l’aide destinée à l’Ukraine, qui a représenté à elle seule près d’un tiers de l’aide publique au développement de la Lituanie, selon la Lithuanian Development Corporation. En 2023, l’Ukraine est d’ailleurs devenue le pays ayant reçu le plus d’aide internationale jamais enregistrée en une seule année.
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La Nouvelle-Zélande a fortement augmenté son aide publique au développement (APD) en 2023, passant de 0,22 % à 0,31 % de son revenu national brut (RNB), avec un total de 760 millions de dollars (environ 703 millions d’euros) alloués.
Sans grande surprise, la majeure partie de cette aide est destinée aux pays voisins d’Océanie, une priorité géographique historique pour Wellington.
Malgré cette progression, le ratio néo-zélandais reste inférieur à la moyenne des pays riches, située autour de 0,33 %, et très en deçà de l’objectif des Nations unies de 0,7 %. Le budget prévisionnel 2024-2025 laisse d’ailleurs entrevoir une baisse marquée des dépenses d’APD au cours des prochaines années, probablement en lien avec les difficultés économiques récentes du pays.
L’année 2023 a marqué le 10ᵉ anniversaire de l’adhésion de la Pologne au Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE, mais ses dons en matière d’aide publique au développement ont diminué par rapport à l’année précédente, tant en pourcentage de revenu national brut (RNB) qu’en valeur absolue.
Varsovie a consacré 0,33 % de son RNB à l’aide internationale, contre 0,53 % en 2022. En termes financiers, cela représente 2,58 milliards de dollars (environ 2,39 milliards d’euros), soit nettement moins que les 3,5 milliards de dollars (environ 3,24 milliards d’euros) versés l’année précédente.
La stratégie d’aide de la Pologne se concentre sur ses voisins d’Europe de l’Est — en particulier l’Ukraine — ainsi que sur le Moyen-Orient et l’Afrique.
Avec une population d’à peine 376 000 habitants, l’Islande a consacré à l’aide publique au développement exactement la moitié de l’objectif fixé par les Nations unies, soit 0,35 % de son revenu national brut (RNB), ce qui représente 110 millions de dollars (environ 102 millions d’euros).
Selon le site officiel du gouvernement islandais, ses trois pays partenaires prioritaires sont le Malawi (en photo), la Sierra Leone et l’Ouganda, où elle s’engage à « réduire la pauvreté et la faim et à promouvoir de meilleures conditions de vie ».
L’Islande s’est fixé pour objectif d’augmenter son APD à 0,46 % de son RNB d’ici 2028.
L’Autriche a maintenu en 2023 le même niveau d’aide publique au développement qu’en 2022, soit 0,38 % de son revenu national brut (RNB), même si le montant en dollars a légèrement augmenté, passant de 1,8 milliard de dollars à 1,96 milliard (environ 1,81 milliard d’euros).
Il s’agit d’une hausse notable par rapport à 2021, où le pays avait consacré près de 1,5 milliard de dollars (environ 1,39 milliard d’euros) à l’aide internationale. Cela reste néanmoins bien en deçà de l’objectif de 0,7 % fixé par les Nations unies.
Selon l’OCDE, cette augmentation s’explique en grande partie par la hausse des dépenses liées à l’accueil de réfugiés sur le territoire national — un type de coût que l’ONG Oxfam considère comme ne relevant pas réellement de l’aide au développement.
Le Canada a augmenté son aide publique au développement (APD) de 8 % en 2021, suivi d’une nouvelle hausse en 2022, portant sa contribution à 0,37 % de son revenu national brut (RNB). En 2023, cette part a légèrement progressé pour atteindre 0,38 %, soit environ 7,97 milliards de dollars (environ 7,36 milliards d’euros).
Le pays nord-américain s’est engagé à accroître son APD chaque année jusqu’en 2030. Il figure déjà au sixième rang mondial des donateurs en valeur absolue.
Les Émirats arabes unis ne sont pas membres du Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE, mais cela ne les empêche pas d’être un donateur important sur la scène internationale, même si, comme la plupart des pays, leurs contributions restent bien inférieures à l’objectif fixé par l’ONU.
En 2023, ce petit État très riche a consacré 0,40 % de son revenu national à l’aide étrangère, soit quelque 2,07 milliards de dollars (environ 1,91 milliard d’euros).
Selon le gouvernement émirien, près de la moitié de cette aide a été allouée à des actions humanitaires, notamment pour faire face aux effets du changement climatique, aux séismes et aux conséquences de divers conflits.
En 2023, la Belgique a consacré 2,81 milliards de dollars (environ 2,6 milliards d’euros) à l’aide étrangère, soit 0,44 % de son revenu national brut (RNB). L’année précédente, elle avait atteint 0,45 % du RNB, ce qui représentait 2,7 milliards de dollars (environ 2,49 milliards d’euros).
L’OCDE a toutefois souligné que la Belgique « n’est pas en phase avec ses engagements nationaux, internationaux et européens pour atteindre le seuil de 0,7 % du RNB d’ici 2030 ».
En revanche, alors que de nombreux pays riches sont critiqués parce qu’ils incluent les coûts liés à l’accueil des réfugiés dans leur aide publique au développement (APD), la Belgique fait figure d’exception. Aux côtés de la Slovaquie et du Luxembourg, elle est l’un des rares pays à exclure partiellement ces dépenses de ses rapports.
Mais cette rigueur pourrait ne pas durer : la Belgique a récemment annoncé son intention de réduire son budget d’aide de 25 %.
Entre 2022 et 2023, le Japon a augmenté sa contribution à l’aide publique au développement de 12 %, atteignant 0,44 % de son revenu national brut (RNB). Cela représente environ 19,6 milliards de dollars (environ 18,1 milliards d’euros), ce qui fait de Tokyo le troisième plus grand donateur mondial en valeur absolue.
Cette hausse récente de l’aide japonaise s’explique en grande partie par l’augmentation des prêts bilatéraux, notamment le soutien accordé à l’Ukraine. En dehors de ce contexte, les principaux bénéficiaires de l’APD japonaise se situent en Afrique et en Asie (hors Moyen-Orient).
Cinquième plus grand donateur mondial en valeur absolue, la France a versé 15,05 milliards de dollars (environ 13,9 milliards d’euros) d’aide étrangère en 2023. Cela représente 0,48 % de son revenu national brut (RNB), un léger recul par rapport aux 0,56 % atteints en 2022.
Le gouvernement français s’était engagé à atteindre l’objectif de 0,7 % fixé par l’ONU d’ici 2030, avec une attention particulière portée aux pays d’Afrique subsaharienne dans le cadre d’une politique de soutien renforcé. Mais cet objectif pourrait être compromis : une récente loi de finances a réduit le budget de l’aide publique au développement (APD) de 35 %.
Dans ce contexte, une commission a été mise en place pour réévaluer les modalités de distribution de l’aide, à la suite d’accusations de la part de l’extrême droite, qui dénonce un gaspillage de l’argent des contribuables.
À l’instar des Émirats arabes unis, son voisin du Golfe, l’Arabie saoudite n’est pas membre du Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE. Cela ne l’empêche pas d’être un acteur majeur de l’aide internationale : en 2023, le royaume a consacré 0,51 % de son revenu national brut (RNB) à l’aide étrangère, soit environ 5,47 milliards de dollars (environ 5,06 milliards d’euros).
Selon les autorités saoudiennes, le renforcement de l’aide internationale fait partie intégrante de la stratégie Vision 2030. Depuis 1975, le pays aurait ainsi versé pas moins de 131 milliards de dollars (environ 121,1 milliards d’euros) à 171 pays, finançant plus de 7 000 projets humanitaires, de secours et de développement.
Une grande partie de cette générosité est concentrée au Moyen-Orient, avec des initiatives telles que le déminage au Yémen ou l’aide d’urgence après les séismes en Turquie.
En 2023, la Finlande a consacré 1,59 milliard de dollars (environ 1,47 milliard d’euros) à l’aide étrangère, soit 0,54 % de son revenu national brut (RNB). Ce niveau est stable par rapport à celui de l’année précédente, qui représentait déjà une hausse de 18,7 % par rapport à 2021, année où le pays avait engagé 1,4 milliard de dollars (environ 1,29 milliard d’euros).
Cependant, des coupes budgétaires d’environ un quart de l’enveloppe d’aide publique au développement (APD) sont prévues d’ici 2027.
Les programmes d’aide finlandais mettent généralement l’accent sur les droits des femmes et des filles, l’éducation et la lutte contre le changement climatique. Helsinki a également annoncé qu’elle ne fournirait plus d’aide au développement aux pays soutenant la guerre menée par la Russie en Ukraine, une décision qui pourrait principalement toucher certains gouvernements africains.
En raison de l’impact économique majeur de la pandémie, le gouvernement britannique avait abaissé son engagement en matière d’aide publique au développement (APD) à 0,5 % de son revenu national brut (RNB), avec l’intention de maintenir ce seuil jusqu’en 2027-2029. C’était la première fois depuis 2013 que le Royaume-Uni ne respectait pas l’objectif de 0,7 % fixé par les Nations unies.
Pourtant, en 2023, Londres a finalement dépassé ce plafond provisoire, atteignant 0,58 % du produit intérieur brut (PIB), soit 19,07 milliards de dollars (environ 17,61 milliards d’euros) — une hausse significative par rapport aux 15,8 milliards de dollars (environ 14,6 milliards d’euros) et 0,51 % enregistrés en 2022. Cela fait du Royaume-Uni le quatrième plus grand donateur mondial en valeur absolue. Les principaux bénéficiaires de l’aide britannique cette année-là ont été l’Ukraine, l’Éthiopie et l’Afghanistan.
Cela dit, le gouvernement a depuis procédé à une réduction drastique de 40 % de son budget d’aide étrangère, afin de réorienter les dépenses vers la défense — une décision que le Premier ministre Keir Starmer a qualifiée d’« extrêmement difficile et douloureuse ».
La Suisse a consacré 0,6 % de son revenu national brut (RNB) à l’aide publique au développement (APD) en 2023, soit environ 5,22 milliards de dollars (environ 4,82 milliards d’euros). Il s’agit d’une hausse de 16 % par rapport à 2022, qui faisait déjà suite à une augmentation comparable l’année précédente. L’aide suisse atteint ainsi un niveau record.
Cependant, la Suisse fait partie des pays pointés du doigt par Oxfam dans le rapport de l’OCDE pour avoir, selon l’ONG, artificiellement gonflé ses chiffres d’APD en y incluant les coûts liés à l’accueil de réfugiés sur son sol. En 2023, environ 28 % de l’APD suisse a été consacrée à ces dépenses domestiques.
Parallèlement, le budget de la Direction du développement et de la coopération (DDC), l’agence gouvernementale en charge de l’aide internationale, a récemment été revu à la baisse.
L’OCDE souligne que des pays non membres du Comité d’aide au développement (CAD) sont également des acteurs importants de l’aide publique au développement (APD), ayant versé ensemble quelque 17,4 milliards de dollars (environ 16 milliards d’euros) en 2023. Parmi eux figure la Turquie, qui a consacré 0,62 % de son revenu national à l’aide internationale, soit 6,84 milliards de dollars (environ 6,31 milliards d’euros) — plus d’un tiers du total des contributions des pays hors CAD.
Une grande partie de l’aide turque est concentrée dans la région de la Corne de l’Afrique, où Ankara cherche à renforcer son influence diplomatique et militaire.
Le pays connaît toutefois aussi d’importants besoins humanitaires internes. En février 2023, des séismes meurtriers ont frappé la Turquie, faisant plus de 50 000 morts. Par ailleurs, elle accueille près de 3,1 millions de réfugiés venus de Syrie, d’Afghanistan, d’Iran et d’Irak.
La part de l’aide publique au développement (APD) dans le revenu national brut (RNB) des Pays-Bas a diminué au cours de la dernière décennie après avoir atteint un pic à 0,82 % en 2009. Mais depuis 2022, la tendance s’est inversée : la part est remontée à 0,66 % l’année suivante, avec un total de dons s’élevant à 7,36 milliards de dollars (environ 6,78 milliards d’euros).
Même si le pays n’a pas encore atteint l’objectif des 0,7 % fixé par l’ONU, cette progression place les Pays-Bas dans le top 10 des plus grands donateurs mondiaux.
Toutefois, cette dynamique pourrait ne pas durer : des coupes budgétaires de l’ordre de 8 milliards d’euros sont prévues sur les quatre prochaines années, ce qui risque de peser lourdement sur les futures contributions à l’aide internationale.
En 2023, l’Irlande a versé 2,82 milliards de dollars (environ 2,6 milliards d’euros) d’aide étrangère, soit 0,67 % de son revenu national brut (RNB). C’est plus du double de ce qu’elle avait consacré à l’APD en 2021, où sa contribution s’élevait à seulement 0,30 % du RNB, pour un total de 1,15 milliard de dollars (environ 1,06 milliard d’euros).
Cependant, comme pour de nombreux autres pays figurant dans cette liste, l’OCDE explique cette forte hausse par l’augmentation des coûts liés à l’accueil des réfugiés sur le territoire irlandais. Si l’on exclut ces dépenses, l’APD réelle de 2023 retombe à 0,38 % du RNB, soit environ 1,5 milliard de dollars (environ 1,38 milliard d’euros).
Nous entrons maintenant dans le top 5 des pays qui respectent l’objectif fixé par l’ONU de consacrer 0,7 % de leur revenu national à l’aide internationale. Le Danemark ouvre la marche, avec un taux de 0,73 % en 2023, soit 3,06 milliards de dollars (environ 2,82 milliards d’euros).
À l’exception de l’année 2022, Copenhague respecte cette exigence depuis plus de quarante ans. La majeure partie de son aide est dirigée vers des pays africains touchés par la pauvreté, mais le pays a également mis en place un fonds de soutien généreux en faveur de l’Ukraine.
L’Allemagne a versé environ 37,9 milliards de dollars (environ 35 milliards d’euros) d’aide étrangère en 2023, soit une hausse de 2,3 milliards de dollars (environ 2,13 milliards d’euros), représentant une progression de près de 6,5 % par rapport à 2022. En valeur absolue, il s’agit du deuxième montant le plus élevé versé par un pays donateur cette année-là. Avec 0,82 % de son revenu national brut (RNB) consacré à l’aide, l’Allemagne dépasse nettement l’objectif de 0,7 % fixé par l’ONU.
Le pays a atteint ce seuil pour la première fois en 2016 et continue à le respecter depuis, voire à le dépasser. Toutefois, avant la chute du précédent gouvernement, des plans visant à réduire drastiquement le budget de l’aide internationale étaient déjà en préparation. Et avec les nouvelles priorités budgétaires orientées vers la défense, ces projets restent d’actualité.
La Suède a consacré 0,93 % de son revenu national brut (RNB) à l’aide publique au développement en 2023, soit 5,62 milliards de dollars (environ 5,19 milliards d’euros).
Ce chiffre marque une légère hausse par rapport aux 0,89 % enregistrés l’année précédente et l’APD suédoise a également augmenté en valeur absolue entre 2022 et 2023. Selon l’OCDE, cette progression s’explique notamment par une aide renforcée à l’Ukraine et par les coûts liés à l’accueil de réfugiés sur le sol suédois.
Cependant, dès 2022, Stockholm a mis fin à son objectif historique de consacrer 1 % de son revenu à l’aide internationale. Le pays cherche désormais à réformer en profondeur ses modalités d’intervention et sa politique d’aide au développement.
Bien que petit par sa population (environ 659 000 habitants), le Luxembourg est le deuxième pays le plus généreux au monde en matière d’aide publique au développement, rapportée à la richesse nationale. En 2023, il a consacré 0,99 % de son revenu national brut (RNB) à l’aide internationale, soit 580 millions de dollars (environ 535 millions d’euros).
Le Grand-Duché dépasse ainsi l’objectif de 0,7 % fixé par l’ONU depuis l’an 2000. Sa politique d’aide est centrée sur six pays partenaires, dont cinq se situent en Afrique subsaharienne.
Les contributions de la Norvège à l’aide publique au développement (APD) ont diminué en pourcentage entre 2021 et 2022, mais les montants versés ont quant à eux augmenté. En 2023, le pays s’est hissé en tête du classement mondial en consacrant 1,09 % de son revenu national brut (RNB) à l’aide internationale. Cela représente 5,55 milliards de dollars (environ 5,13 milliards d’euros), soit 350 millions de dollars (environ 324 millions d’euros) de plus qu’en 2022.
La Norvège fait partie des cinq seuls pays riches à dépasser l’objectif des 0,7 % fixé par l’ONU. Le pays s’est même fixé son propre objectif ambitieux : consacrer 1 % de son RNB à l’aide étrangère. D’après l’OCDE, sa politique d’APD met l’accent sur la sécurité alimentaire, le climat, la santé, la lutte contre les inégalités, ainsi que les droits sexuels et reproductifs.
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